Le soleil brillait déjà haut dans le ciel quand je posais mes pieds sur le sol breton. J'avais été obligé par mes parents, à séjourner chez ma tante Adeline durant quelques jours.

J'avais quitté Rennes aux aurores accompagnée de mon frère aîné qui devait se rendre à Brest, une vingtaine de kilomètres après le village de ma tante. Il était déjà repartit, me laissant seule devant cette vase maison blanche au toit de tuiles orange, salies par le temps.

Malgré ma réticence, je m'approchai et toquait à la porte d'entrée. Cette dernière s'ouvrit sur une femme que je connaissais peu mais dont le visage au sourire radieux faisait remonter des souvenirs de ma plus tendre enfance. Grande, maigre, rousse et le regard clair, ma tante Adeline était quelqu'un de joviale, gentille et attentionnée. Je finis par ne pas trop regretter d'être venue sinon j'aurais du me coltiner la voisine durant trois jours entiers, une vieille pie acariâtre à l'haleine de vieux poisson.

Elle m'invita à entrer et me fit asseoir à une table devant une assiette de saumon fumé. Ma tante en profita pour me faire l'inventaire de la totalité des vases qu'elle possédait. Il y en avait partout ! De la cuisine aux toilettes en passant par les chambres et le salon. Un en particulier attira mon attention. Il était posé sur une étagère non loin de moins, fait en jade aux bords soulignés d'or, il semblait neuf comme – ci, il avait été mis en vente la veille.

Adeline m'expliqua que ce vase était dit maudit car il avait appartenu à une sorcière du 17ème siècle. Selon les rumeurs, elle aurait été assassinée et, agonisante, elle avait eu la force de jeter un dernier sort. Donc quiconque posséderait ce vase, disparaîtrait.

Cette vieille histoire m'a fait rire. On se croirait dans un de mes romans fantastiques ! Heureusement, ma tante ne semblait pas y croire non plus. Elle me proposa alors une promenade dans le village. Je finissais ma bouché puis acceptait.

Malheureusement, malgré mes laborieux efforts, ce vase ne voulait pas quitter mes pensées.