Ce que je vois me coupe littéralement le souffle, cinq personnes entrent dans la cafétéria, en tête, une jeune fille aux cheveux ébène et courts comme un lutin, sa taille est d'une minceur incroyable sans tomber dans l'anorexie, sa marche est encore plus gracieuse que celle d'une danseuse classique. Elle tient la main d'un jeune homme blond, ce dernier semble mal à l'aise tandis qu'il se laisse entraîner par la jeune fille, est-ce qu'il est gêné qu'elle lui tienne la main dans la cafétéria devant tous ces élèves ? C'est tout à fait possible, enfin je dis ça, je dis rien.

Un autre couple entre dans la cantine, la fille qui a plutôt l'allure d'une femme me donne l'impression d'être la réincarnation de la déesse Aphrodite, si je peux me permettre cette comparaison. Même la plus belle top model dans le monde n'arrive pas à sa cheville, car sa beauté est tellement inhumaine, je me sens obligée de détourner le regard ou mes yeux en souffriront. Son compagnon qui est à ses côtés a la carrure d'un joueur de rugby, en beaucoup, beaucoup plus impressionnant, il faut l'avouer.

Le dernier, tout comme la jeune femme blonde, possède une beauté inimaginable, s'il pose le regard sur n'importe quel humain lambda, une fille particulièrement, il pourrait en faire ce qu'il veut, j'en suis sûre. Pour faire le constat sur ces cinq personnes, difficile de ne pas s'apercevoir qu'ils ont quelque chose en commun, leur pâleur de peau, c'est flagrant. Tous les cinq prennent des plateaux, le seul bémol est qu'ils sont quasi vides, à la limite, une canette de boisson, mais rien de plus, ils vont s'asseoir à une table et discutent entre eux. Katie Marshall qui est la plus proche de moi à table a suivi mon regard, elle aussi semble intimidée par ce groupe étrange, je lui demande.

"Dis-moi, qui sont ces gens ?"

Katie ouvre la peine la bouche que Jessica la devance immédiatement.

"Ce sont ces gens-là dont je comptais te parler, Madeline. Les deux premiers qui sont rentrés dans la cafétéria sont Alice Cullen et Jasper Hale, ensuite la blonde style mannequin, c'est Rosalie Hale, le grand costaud, c'est Emmett Cullen, tous les deux sont en couple, de même que la petite Alice et le blond. Quant au dernier... c'est Edward Cullen, le gars le plus sexy du lycée et le seul célibataire de la fratrie Cullen." Dit-elle en gloussant, avant de poursuivre l'air renfrognée. "Hélas, aucune fille ne semble assez bien pour lui, comme si j'aurais envie de tenter ma chance."

"Cet Edward Cullen est une vraie bête de foire." Crache Mike, puis il lâche un rire moqueur, se fichant que tout le monde puisse l'entendre ou pas.

"Les Hale et Cullen sont de la même famille ?" Je lui demande.

"Oui, ces cinq là sont les enfants du docteur Carlisle Cullen et sa femme Esmée, je crois que cette dernière ne peut pas avoir d'enfants, d'où le fait qu'ils les aient adoptés."

Cette dernière remarque me met mal à l'aise au contraire de Jessica qui me balance cette information comme si c'était ce qu'il y a de plus naturel, ce sont des révélations privées, bon sang ! Elle ne sait donc pas ce que c'est que de préserver la vie intime des gens ? J'aurais bien aimé lui dire ma façon de penser, cependant, je m'abstiens, ce n'est pas le moment de créer des tensions dès mon premier jour. Je regarde aux alentours de la cantine pour voir si d'autres élèves ont entendu les mots de Jessica, mon regard se tourne vers la table où sont assis les enfants du Docteur Cullen, apparemment, ils sont focalisés uniquement sur eux-mêmes, oubliant tous ceux qui sont dans cette pièce. Tout d'un coup, le dit Edward me jette un coup d'œil, il ne semble pas inamical, néanmoins, il ne sourit pas, au contraire son visage est inexpressif.

"Oublie le, Madeline, tu n'as aucune chance avec lui, toi non plus, Edward ne s'intéresse pas suffisamment aux autres pour les aimer, même l'une d'entre nous."

La voix de Jessica m'interpelle à nouveau, je lui réponds.

"Je n'ai aucunement l'intention de me mettre sur les rangs, si c'est ce que tu veux savoir, loin de là."

Edward est très beau, personne ne pourrait dire le contraire, seulement une beauté trop parfaite, ce n'est pas pour moi, je le laisse à d'autres jeunes filles. Je me contente de finir tranquillement mon repas en écoutant à droite et à gauche, les conversations de mes voisins de table. Mike évoque une sortie à la plage, quasi tout le monde acquiesce, perdue dans mes pensées, je ne réponds pas tout de suite.

"Madeline, ça te dit, toi aussi ?"

Je réponds précipitamment pour éviter de passer pour une idiote.

"Une sortie à la mer, tu disais ? Oui pourquoi pas, ce serait pour quand ? Où se trouve cette plage ?"

"À la plage de la Push, tu ne connais peut-être pas comme tu es nouvelle." Me répond Mike.

"En réalité, ce n'est pas la première fois que je viens à Forks, sauf que j'étais encore une gosse, de ce fait, je suis déjà allée à la Push, j'ai quelques souvenirs, car un ami d'enfance vit là-bas."

Étrangement, le sourire de Mike s'éteint un peu, en revanche, Jessica m'interroge immédiatement.

"C'est vrai ? C'est super ! Qui c'est cet ami d'enfance ?"

"Il s'appelle Jacob Black."

"Ah mais oui ! C'est un des indiens de la tribu Quileute !" Répond Éric avec intérêt, j'acquiesce en hochant la tête.

"Je parie que tu craques pour lui !" Rit Jessica.

"Mais non, nous nous connaissons depuis que nous sommes gosses, hier soir, nous nous sommes revus, en fait, c'était surtout des retrouvailles. En ce qui concerne les sentiments amoureux, ça ne vient pas comme ça du jour au lendemain, ça prend du temps. Et de toute façon, il n'a jamais été question de ça, nous nous verrons de temps en temps, en tant qu'amis, j'espère."

"Je suis sûre que tu ne tarderas pas à sortir avec lui." Glousse cette pie de Jessica, Lauren me regarde de travers attendant ma réponse, c'est quoi son problème, sérieux ?

"L'avenir nous le dira." Dis-je.

"Si c'est ok pour vous tous, je propose que nous fassions cette sortie dans 15 jours." Dit Mike.

Tout le monde acquiesce, puis il est l'heure de quitter la cafétéria, nous plaçons les plateaux sur un grand chariot pour les personnes de service. Mon premier cours est celui de la biologie, Angela vient à mes côtés pour guider jusqu'à la salle en question, une fois sur place, nous nous séparons car elle a déjà sa place attitrée à côté d'une autre fille. Dommage, j'aurais bien aimé m'asseoir à côté d'elle, ce n'est pas grave, nous pourrons toujours faire connaissance en dehors des cours. Je vais à la rencontre de monsieur Banner, le professeur de biologie pour qu'il signe ma fiche, ce qu'il fait sur l'instant avant de me saluer.

"Bonjour mademoiselle Swan, j'espère que ce premier jour se passe bien pour vous, voici votre fiche, allez vous asseoir à côté de monsieur Cullen, c'est la seule place de libre."

Il ne me laisse pas le temps de répondre, je me dirige à la place qu'il m'a désignée, pendant que j'installe mes affaires, je sens le regard du garçon sur moi, j'ai l'impression d'être une bête curieuse. Je commence à stresser, j'espère qu'il n'a pas l'intention de m'agresser verbalement ou l'année scolaire risquera d'être un enfer. Allez ! Courage Maddie ! Il ne va pas te mordre ! Dis-lui bonjour en premier, peut-être que ça détendra l'atmosphère entre nous, je prends une bonne inspiration et me lance.

"Bonjour, je m'appelle Madeline, et vous ? Mr Cullen ?"

Il se met à rire, voilà une bataille de gagnée, il me répond avec un sourire moqueur.

"Bonjour Madeline, ravi de te rencontrer, appelle moi simplement Edward, ça suffira, après tout, je suis élève comme toi dans ce lycée." 

Son ton de voix me donne des frissons, je dois l'avouer, ce garçon a un certain pouvoir attractif auquel est il difficile de résister. Pendant que Mr Banner fait son cours, j'observe Edward de temps à autre, il faut avouer que la beauté de son visage est carrément surréaliste, à présent je comprends ce que voulait me dire Jessica, un seul regard de lui peut vous désarmer en deux secondes. En plus de cela, son sourire me fait fondre, je dois me souvenir que je suis dans une salle de classe et qu'il me faut suivre la leçon. Aussi pour éviter de me déconcentrer, mon regard se tourne vers le professeur, celui de mon voisin ne me quitte pas.

"Alors tu te plais à Forks ? C'est ton premier jour, je me trompe ? D'où est-ce que tu viens ?" Me demande t'il en murmurant tout bas pour éviter d'être entendu par le prof, je lui réponds sur le même ton.

"En fait, je suis arrivée à Forks hier en fin d'après-midi, c'est bien différent de Phoenix, d'où je suis partie. Pour le peu que j'ai vu, ce n'est pas trop mal, sauf qu'il faudra que je m'habitue au froid alors que j'ai toujours vécu dans la chaleur."

"Cela fait une grande différence, c'est certain, j'espère pour toi que tu t'y plairas."

Je sens bien qu'il s'apprête à me poser une autre question, mais le prof rappelle la classe à l'ordre pour réclamer le silence, apparemment, Edward et moi ne sommes pas les seuls à bavarder même en étant les plus discrets possible, d'autres élèves plus loin discutent un peu plus forts. À ma gauche, il y a une personne qui semble s'intéresser à notre conversation, ou plutôt c'est moi qu'il fixe, c'est Mike Newton. Je le regarde du coin de l'œil, il fronce les sourcils, il y a quelque chose qui ne lui plait pas, mais j'ignore ce qui peut lui poser problème, j'ai bien le droit de discuter avec qui je veux, je n'ai à rendre de comptes à personne.

À la fin de l'heure, la sonnerie retentit, Edward est le premier qui se lève de la paillasse pour quitter la classe en quelques secondes, j'aurais aimé lui dire : "À bientôt !" ou bien "À la prochaine !". Au moins, le premier contact s'est bien passé, c'est déjà ça. Mon prochain cours est celui de sport, voilà une matière dans laquelle je me sens plutôt à l'aise, je suis plutôt endurante.

"C'est la première fois que je vois Cullen en train de parler à une personne autre que les siens, il y a quelque chose en toi qui a dû l'intéresser."

Curieusement, je sens des reproches dans le ton de sa voix, mieux vaut passer au-dessus, je n'ai aucune envie de me prendre la tête avec mon nouveau camarade de classe pour ça.

"J'avais ressenti un peu de froideur de sa part, alors j'ai cherché à détendre l'atmosphère entre nous..."

"Et ça a fonctionné !" Me coupe t'il la parole, l'air bougon, il me saoule avec ses crises de jalousie, je change de sujet et en profite pour fourrer mes affaires dans mon sac.

"Je dois aller à mon cours de sport, d'abord, je dois prendre mon sac à dos dans mon casier."

"J'y vais aussi, je peux t'accompagner si tu veux."

J'acquiesce d'un hochement de tête, Dieu merci, il a cessé de me parler d'Edward durant le trajet.