18- L'inquiétude d'une mère


Je suis effarée aux paroles de mon père, je veux être sûre d'avoir bien entendu.

"Tu as prévenu maman à propos de l'accident ?"

Son ton est tout aussi contrite lorsqu'il me répond.

"Désolé, je me suis dit qu'elle avait le droit d'être mise au courant."

"Seigneur ! Elle doit être dans tous ses états, tu aurais dû l'épargner."

"Appelle la au moins pour la rassurer quand nous serons à la maison. Encore une fois, je suis désolé, je pensais bien faire."

Le trajet jusqu'à la maison se passe dans le silence. Une fois arrivée, je me dépêche de monter dans ma chambre, je prends mon portable et compose le numéro de la maison de ma mère et Phil, c'est ce dernier qui répond à la troisième sonnerie.

"Allo ? Maison Dwyer à l'appareil."

"Phil ? C'est moi, Maddie."

"Maddie ! Bon sang ! Tu ne sais pas à quel point je suis soulagé d'entendre ta voix ! Ton père a appelé pour nous apprendre que tu étais à l'hôpital à cause d'un accident de voiture, autant te prévenir tout de suite, ta mère va tout faire pour te convaincre de revenir à Phoenix, tu sais comment elle est dans ses moments de stress. D'ailleurs, comment tu vas ? Tu es toujours à l'hôpital ?"

"Non, je suis rentrée chez mon père, aucune blessure apparente et je vais bien, je te rassure. Dis-moi, est-ce que tu pourrais me passer maman, je te prie ?"

"Ta mère est allée faire des courses, mais dès qu'elle rentrera, je lui dirai de te rappeler, on fait comme ça ?"

"Parfait, merci Phil, c'est gentil à toi."

"C'est normal. Maddie, écoute, je suis seulement ton beau-père, mais comme Charlie, je te considère comme ma fille et je ne pourrais jamais cesser de m'inquiéter pour toi. Raconte moi, comment cet accident s'est produit ?"

Je soupire et raconte à Phil ce qui s'est passé depuis que ce van a foncé droit sur ma Chevrolet à cause du verglas, le fait que je me sois évanouie et réveillée quelques heures plus tard à l'hôpital. Les médecins n'ont rien vu de grave sur moi, pourtant ils ont craint une commotion cérébrale à cause du fait que ma tête aurait heurté une surface dure. Mon camarade de classe Edward Cullen a fait en sorte de prolonger ma durée de vie, mon sauvetage révèle du miracle. J'ignore encore comment il a pu réussir cet exploit alors que lui aussi a mis sa vie en péril, par chance, il n'a pas été blessé. Mon beau-père semble être plus calme, je le ressens au ton de sa voix.

"Écoute, je rassurerai ta mère à ton sujet à présent que tu es hors de danger, elle se sentira plus apaisée pour te parler."

"Merci beaucoup Phil, honnêtement, j'ai eu la peur de ma vie lorsque mon père m'avait fait savoir qu'il l'avait appelé pour tout lui dire, mais qu'il pensait bien faire."

"Une maman s'inquiètera toujours pour son enfant, Maddie. Tu ne pourras rien y faire contre cela."

Nous parlons ensuite de mon emménagement à Forks, je demande de ses nouvelles ainsi que de maman et nous terminons ainsi la conversation. Après avoir raccroché, j'ai dans l'idée de me mettre à jour dans mes devoirs. Malheureusement, ils vont devoir attendre car mon téléphone retentit  à peine une minute après mon appel avec Phil, c'est ma mère, je décroche au bout de la deuxième sonnerie.

"Allô Maman ?"

"Maddie ? Mon Dieu ! Tu vas bien ? Ton père m'a raconté ce qui t'es arrivé et j'ai pris une décision, tu vas revenir chez Phil et moi à Phoenix !"

"Attends ... Laisse moi t'expliquer !"

"Non j'attends pas ! Inutile de discuter ! Je ne tolèrerai pas que ma fille risque sa vie une seconde fois ! Commence à préparer tes affaires ! J'appelle ton père ! Jamais je n'aurais dû accepter que tu ailles vivre à Forks !"

Ma mère raccroche avant de pouvoir en placer une, je n'arrive pas à le croire ! Dans l'état d'esprit où elle se trouve, mon père n'aura aucune chance de lutter également. À mon avis, je suis à deux doigts de quitter Forks, c'est bien dommage, je commençais tout juste à m'intégrer et à me faire des amis, Jacob me manquera. J'imagine que Phil n'a pas eu le temps de lui parler, il m'a raconté qu'elle était partie faire des courses, mais comme j'ai reçu son appel peu de temps après avoir fini ma conversation avec mon beau-père, ce dernier n'a pas pu lui rapporter notre échange au téléphone et ma mère est donc restée dans sa propre version.

Faire mes valises, je ne suis pas prête à cela pour le moment. Je voudrais faire une sieste, mais quelque chose m'en empêche, il y a des éclats de voix au rez-de-chaussée. Ma fichue curiosité me pousse à sortir de ma chambre, puis à m'approcher de la première marche de l'escalier. C'est mon père qui beugle au téléphone, je n'ai aucun mal à deviner l'identité de son interlocuteur, ma chère et douce maman.

PDV Charlie Swan

Je m'en veux terriblement d'avoir parlé de l'accident de Maddie à sa mère, je croyais bien faire, il faut croire que je me suis bien planté sur ce coup. Je regrette affreusement, Renée a tendance à surréagir à la moindre contrariété, et là, ce sera cent fois pire car il s'agit de notre fille. Mon ex-femme peut devenir aussi redoutable qu'une lionne ou une louve pour protéger son petit. Je frémis en me rappelant notre conversation pour lui annoncer cette terrible nouvelle, heureusement qu'elle n'est pas présente ou je pourrais craindre pour ma vie.

En ce moment, Maddie est en train de discuter avec sa mère, pourvu que tout se passe mieux qu'avec moi et que Renée finira par se calmer. Soudain, le téléphone de la maison retentit, c'est mauvais signe, un mauvais pressentiment m'envahit tandis que je prends l'appel.

"Allô ? Chef Swan à l'appareil !"

"Charlie !! C'est moi Renée ! J'ai eu notre fille au téléphone, autant te prévenir tout de suite, il est hors de question qu'elle reste à Forks une minute de plus !"

C'est le choc total, il faut que je tente de la rassurer. Bon sang ! Renée n'a aucun droit de m'imposer cela ! Maddie est autant ma fille que la sienne. Après le divorce, nous avons pris la décision d'un partage équitable de la garde de Maddie, Renée et Phil l'ont pendant les jours scolaires et moi pendant les vacances.

Exceptionnellement, comme mon ex-femme voulait suivre son nouveau mari pour ses déplacements de championnat de golf, il était question que notre fille aille au lycée de Forks jusqu'à sa dernière année d'étude. Voilà que Renée veut revenir sur sa parole, je ne me laisserai pas faire et lui rappellerai notre accord.

"Renée ! C'est le choc qui te fait dire ces mots ! Je t'en prie, calme toi. Est-ce que tu me crois vraiment responsable de cet accident ? Est-ce que tu me crois réellement capable de faire du mal à notre fille ? C'est cette image que tu as de moi ?"

"Je ne suis pas en train de dire que tu ferais du mal à notre fille, je sais que tu n'es pas responsable de cet accident. Mais rends-toi compte que nous aurions pu la perdre ce jour-là ! Jamais je n'accepterai qu'une telle chose se reproduise ! D'ailleurs, tu ne m'as pas raconté comment cet accident a eu lieu, que s'est-il passé ?"

"D'accord, je vais tout te dire, peut-être que cela te permettra de relativiser. Cela s'est passé au parking du lycée de Forks, un chauffard a perdu le contrôle de son van à cause du verglas, il allait foncer droit sur le véhicule que j'ai offert à Maddie et la pauvre se trouvait en plein dans sa trajectoire. Miraculeusement, un de ses camarades lui a sauvé la vie, il s'appelle Edward Cullen, il m'a tout raconté en détail. Je te rassure tout de suite Renée, notre fille n'a pas été blessée physiquement, un peu secouée d'accord, mais je t'assure qu'elle va bien."

Silence au bout du fil, Renée doit certainement être en train d'assimiler ce que je lui ai raconté. Quelques secondes plus tard, elle reprend la parole.

"Si j'en crois ce que tu me dis, c'est le verglas qui est la cause de l'accident ? Autrement dit la météo ? Le temps froid ? En somme, sans ce verglas, ce maudit chauffard aurait maîtrisé son véhicule ?"

"C'est exact, mais dis-toi qu'il s'agit là d'un concours de circonstances."

"Je ne veux pas le savoir !! Notre fille a risqué sa vie ! Et je ne veux pas que ça recommence ! Tu peux le comprendre non ? Remets la dans un avion et elle rentre immédiatement à Phoenix !"

"Renée ! Tu as écouté ce que je t'ai dit ? C'était juste un concours de circonstances ! Et puis nous avons un accord ! Tu n'as pas le droit de m'enlever Maddie à cause de tes inquiétudes démentielles ! Elle est autant ma fille que la tienne, je te rappelle !"

"Où étais tu quand cet accident a eu lieu ?"

"J'étais au poste de police ! Où veux-tu que je sois ?"

"Tu as toujours fait passer ton travail avant ta famille, c'est bien connu !"

"Arrête Renée ! Qu'est-ce qui te prend ? Je travaille pour gagner ma vie ! Qu'est-ce qu'il y a de mal à ça ? Comment j'aurais pu deviner qu'il arriverait quoique ce soit à notre fille ? Ne me culpabilise pas, compris ?"

"Je te culpabiliserai si je veux !! Tu me la ramènes, c'est tout !!"

Je n'en peux plus ! Renée commence à me saouler grave ! Même quand nous vivions encore ensemble, elle pouvait se montrer pénible à certains moments, mais rien de grave. Suite à notre divorce, nous sommes parvenus à rester en bons termes, mais là, vu les mots qu'elle m'a adressé, ce ne sera plus possible. Cette situation est pire que lorsqu'elle m'a annoncé que tout était fini entre nous.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top