À la fin de la journée, je me dirige vers le parking pour retrouver ma Chevrolet. Angela me fait un signe de la main avant de monter dans sa voiture ; Edward me regarde de loin, pas de manière très discrète. Je réfléchis à la proposition qu'il m'a faite pendant la pause déjeuner ; il m'est malheureusement impossible d'aller à ce bal, faute de moyens financiers. Tant pis, je m'en passerai, ce n'est pas un souci.

En rentrant à la maison, je dépose mon sac de cours dans ma chambre, j'allume l'ordinateur au cas d'un mail provenant de ma mère. Ensuite, je me dirige à la cuisine pour m'assurer qu'il y a suffisamment à manger pour ce soir, autrement, je sortirai sur le champ pour aller faire des courses. J'ouvre la porte du réfrigérateur, tout va bien ! Nous sommes couverts jusqu'à la fin de la semaine, nous ne mourrons pas de faim de si tôt.

Je remonte à l'étage dans ma chambre, vérifie si j'ai reçu un mail de ma mère ce qui est le cas. À croire qu'elle veut des nouvelles de moi tous les jours ; je lui réponds que tout va bien, que je me suis fait de nouveaux amis au lycée, je lui parle aussi un peu de Jacob. Puis après avoir expédié mon mail, je m'occupe de mes devoirs qui me prennent au moins deux heures.

Il est temps de préparer à manger, je reviens en cuisine, je prépare une salade composée avec une vinaigrette dans un bol à part, ainsi que des frites et une tranche de bœuf chacun. Lorsque mon père est de retour à la maison, le repas est fin prêt, comme la cuisine n'est pas sa tasse de thé, je lui ai proposé de m'occuper des repas ce qu'il a approuvé sans protester.

"Hello Maddie ! Ça sent bon ! Merci pour le dîner ! Je me change et je te rejoins tout de suite."

"Hello papa ! J'en profite pour mettre la table pendant que tu te changes."

Dès que le couvert est dressé, Charlie arrive dans la cuisine dans ses vêtements de civil et s'installe à table. Nous commençons par manger la salade, je lui propose un verre de vin qu'il accepte avec un sourire, quant à moi, je me sers un verre de jus d'orange.

"Alors, comment s'est passée cette nouvelle journée au lycée ?"

"Très bien, les cours sont intéressants, je suis en train de me plaire de plus en plus au lycée de Forks."

"Voilà une bonne nouvelle, je suis content de l'entendre ma chérie."

"Par ailleurs, je me suis fait de nouveaux amis comme Angela Weber ou Mike Newton, enfin, ces deux là seront certainement les plus proches. Et aujourd'hui, j'ai fait la connaissance d'Alice Cullen, la sœur d'Edward. Il me semble que je t'en avais parlé, il est mon binôme en cours de biologie."

"Oui, je me souviens que m'en avais parlé dès le premier jour. Et donc, tu as également la connaissance d'Alice en cours de biologie comme son frère ?"

"Non, je l'ai rencontré en cours d'anglais. Nous partageons la même paillasse, le contact a bien passé, elle voulait même m'inviter ce soir pour aller à Port Angeles, mais son amoureux Jasper l'a carrément obligé à décommander. J'ignore pourquoi, il avait l'air contrarié."

"Oooh... Ce n'est pas grave, Maddie. Il y aura d'autres occasions où vous pourrez vous voir en dehors du lycée. Ce soir n'était pas le bon soir pour l'amoureux d'Alice qui avait peut-être prévu autre chose et puis aller à Port Angeles un soir de semaine où tu dois te lever tôt pour aller en cours, je t'avoue que je n'aurais pas été d'accord également."

"Ah, donc, même si Jasper ne serait pas intervenu pour s'opposer au projet d'Alice, si je t'avais posé la question, tu aurais dit non ?"

"Oui, désolé."

"Tant pis. Dis-moi, tu connais bien la famille Cullen ?"

"La famille du Dr Carlisle Cullen ? Oui bien sûr, ce sont des personnes courtoises et très respectueuses ; elles ne m'ont jamais donné le moindre souci."

"Je n'ai pas rencontré le Dr Cullen, mais d'après ce que j'ai su par Jessica Stanley, il aurait adopté cinq enfants, c'est énorme."

"En effet, mais il a plutôt adopté des adolescents, ce que je trouvais bizarre au début mais je n'ai jamais eu à me plaindre d'eux. Ils sont tous bien élevés et le Dr Cullen et sa femme sont vraiment chaleureux et gentils."

"Ils sont beaux !"

"Ah ! Si tu avais vu le docteur, les infirmières ont dû mal à se concentrer sur leur boulot dès qu'elles l'aperçoivent. Heureusement qu'il est heureux en ménage, car il a un succès fou auprès de la gente féminine. Au fait, est-ce que tu comptes aller au bal du printemps ?"

"Edward Cullen m'avait invité à me rendre à cet évènement pour être mon cavalier, mais j'ai dû décliner."

"Tu ne voulais pas d'Edward Cullen comme cavalier ? Tu avais choisi quelqu'un d'autre ?"

"Non, je n'avais pas choisi un autre cavalier. En fait, je ne pourrai pas me rendre au bal, tout simplement."

Mon père me regarde les yeux ronds comme des soucoupes, il a l'air choqué.

"Pourquoi tu ne peux y aller ? Qu'est-ce qui t'en empêche ?"

"Tout simplement parce que je n'ai pas les moyens de m'acheter une robe de bal, ça doit coûter cher, non ?"

"Personnellement, je n'y connais rien aux prix des robes de bal ; cependant, rien ne t'oblige à en acheter une qui soit extravagante. Je suis sûr que même avec une robe toute simple, tu seras très élégante, d'ailleurs, tu l'es toujours."

"Merci papa."

"Quant à la robe, je te l'offrirai moi-même avec les chaussures et d'autres choses qui te feront plaisir. Tiens ! J'y pense, est-ce que tu n'es pas sensée aller à Port Angeles avec Jacob ? Ce samedi qui vient, c'est bien ça ?"

"Oui, samedi après-midi après ma matinée de travail dans le magasin de sport de Mr et Mme Newton. Seulement, je ne suis pas sûre que Jacob se sentira à l'aise pour faire les boutiques pour filles."

"Ah ! Effectivement, j'aurais dû y penser. Épargne ce genre de sortie au pauvre Jacob ou il pourrait s'ennuyer, c'est pas une activité pour les garçons. Toutefois, lorsque tu auras choisi le bon jour pour faire les boutiques, fais le moi savoir, je te donnerai l'argent pour que tu puisses t'acheter ce qu'il te faut pour le bal."

"Merci papa, c'est très généreux de ta part, mais tu n'es pas obligé. J'aurais pu me passer d'aller à ce bal pour cette année s'il le fallait, ça n'aurait pas été un problème, tu sais ?"

"Allons, tu plaisantes ! C'est tout à fait normal que tu puisses participer aux activités extra-scolaires de ton lycée, il n'y a aucune raison pour tu t'en prives."

Après le dîner, mon père me félicite pour le repas que j'ai préparé, il m'aide pour la vaisselle et tout remettre en ordre dans la cuisine. Une fois cette tâche terminée, il se rend au salon, allume la télé, zappe sur la chaîne sport. Charlie est un féru des matchs de base-ball, il regarde ça tous les soirs, cependant, pour les actualités, il ne lit que les journaux.

De mon côté, je monte à l'étage dans l'intention de prendre une douche en premier lieu. Une fois ma toilette terminée, je viens passer un peu de temps avec mon père pour regarder le match ; hélas, je finis par piquer du nez avant la fin de l'émission.

"Maddie, vas te coucher, j'ai l'impression que tu ne tiens plus."

"Oui, j'y vais, bonne nuit papa."

"Bonne nuit chérie, dors bien."

Les jours suivants au lycée, Edward ne réitère pas l'invitation pour le bal, cela ne l'empêche pas de venir discuter avec moi de temps en temps, en intercours ou pendant une autre pause déjeuner. Eric Yorkie et Mike Newton tentent leur chance eux aussi en voulant m'inviter au bal, en vain. L'oreille un peu basse, ils ont tout de même la courtoisie de ne pas insister ce qui m'arrange bien. En dépit de ce refus, j'espère que Mike ne m'en voudra pas, car nous serons sensés devenir collègues de travail très bientôt.

Vendredi soir, je me sens un peu stressée pour le lendemain, j'ignore si je m'en sortirai, car c'est la première fois que je travaillerai pour gagner ma vie. Mon père me conseille de me détendre et que si ce travail ne convient pas, j'arrêterai immédiatement pour en rechercher un autre.

Mes appréhensions sont vite balayées en rencontrant Mme Newton pour la première fois, son mari n'étant pas là pour cause de déplacement m'avait dit Mike. Sa mère m'accueille avec chaleur et son fils n'est pas du tout rancunier à mon égard, je suis soulagée.

"Bienvenue au magasin de sport "Chez Newton", Madeline. J'espère que tu t'y plairas. Je vais commencer par te donner une blouse que tu devras porter chaque fois que tu viendras travailler, allons dans la salle du personnel."

Mike de son côté est déjà au travail, il doit ranger des chaussures de randonnée dans le rayon en question en y apposant les prix. Mme Newton me guide vers la salle du personnel, me donne une blouse blanche avec le nom du magasin imprimé  en hauteur sur la partie droite du textile. Elle me donne également un plan du magasin pour que je puisse me repérer facilement ; je sais qu'il me faudra du temps pour être opérationnelle devant un client car le magasin est immense, on peut se perdre aisément, je le fais remarquer à ma nouvelle patronne qui me répond.

"Il est vrai que les rayons sont nombreux, je comprends que ça t'inquiète surtout pour ton premier jour. Mais tu t'y feras avec le temps, en tout cas, c'est très gentil à toi de t'être proposée pour nous aider."

Elle n'en a pas l'air comme ça derrière son beau sourire, Mme Karen Newton doit certainement être une patronne qui tient à la discipline et à la rigueur de ses employés ; la preuve est qu'elle fait en sorte que son fils et moi ne soyons pas dans le même rayon pour éviter les bavardages inutiles ou les étourderies.

Nous nous trouvons dans le rayon des raquettes de tennis, je dois comme Mike placer les articles à leur emplacement avec leurs prix en les bipant à l'aide d'une douchette. Mme Newton me montre comment je dois m'y prendre, puis elle me regarde faire pendant cinq à dix minutes pour être sûre que je sois autonome avant d'aller vaquer à ses propres occupations en me faisant savoir que je peux l'appeler si quelque chose ne va pas, sauf si elle est avec un client, dans ce cas, je devrai faire appel à Mike. Je la remercie et me mets à la tâche, ce qui me tient toute la matinée, aujourd'hui, il n'y a pas foule de clients, c'est plutôt tranquille.

Au moment de partir, vers midi, Mme Newton me demande si cette première matinée s'est bien passée et si je suis prête à revenir ; je lui réponds par l'affirmative. Oui, j'ai hâte d'y retourner pour la prochaine fois. Mais à présent, je suis impatiente de revoir Jacob Black.