Où Soledad et Neymar lient leur destinée

Soledad contempla son reflet dans la glace. Ses cheveux étaient joliment relevés dans un chignon par de belles épingles en forme de pétales de fleur incrustées de perles et quelques boucles tombaient librement sur ses épaules.

«Voilà, sourit la servante en contemplant son travail. Vos cheveux sont prêts pour la cérémonie. Je les ai fixés afin qu'ils tiennent toute la journée sans que vous n'ayez à vous préoccuper d'eux durant votre mariage.

- C'est magnifique, dit Soledad en se tournant vers la bonne femme, je vous remercie infiniment, c'est très beau».

La servante s'inclina profondément. C'était une femme d'une trentaine d'années, grande et assez belle malgré ses cheveux grisonnants qui la rendaient plus vielle. De grands yeux marron qui inspiraient la confiance, un nez un peu long mais droit, de belles mains blanches quoique privées de finesse, elle était l'image d'une femme du peuple.

Soledad le dévisagea pendant un moment avant de retourner son regard vers le miroir. D'une certaine façon c'était elle qui jouer le rôle de sa mère durant ce grand jour de sa vie mais elle chassa cette pensée de sa tête, elle était bien trop heureuse pour s'affliger de douloureux souvenirs.

Elle enroula coquettement son doigt autour d'une boucle et sourit. C'était agréable d'avoir les cheveux relevés, elle pouvait sentir l'air frais sur sa nuque. Soudain elle tourna brusquement sa tête de côté comme si elle avait oublié quelque chose et prit une petite boîte posée à côté d'elle et la tendit à la femme.

«Mettez-les moi s'il vous plait, ce sont des boucles d'oreilles. C'est un cadeau et je voudrai me garder la surprise.

- Bien-sûr, Madame», répondit-elle en prenant le coffret.

Soledad ferma les yeux et déposa ses mains sur ses genoux. Elle entendit un petit bruit sec et sentit les douces mains de la servante effleurer ses oreilles. Quelque chose de froid frôla sa peau et elle ouvrit ses yeux.

«Oh»! s'exclama-t-elle en portant sa main à son coeur.

Deux gouttelettes violettes cernées d'une fine plaquette d'or finement travaillées ornaient son visage. Des saphirs pourpres comme elle avait toujours voulu! Elle se rappela ce jour il y a plus d'un an où elle avait avoué son profond amour pour ces pierres précieuses à Neymar. Ce fut l'une de leur première conversation du temps où ses parents étaient encore en vie et lui l'héritier des da Silva Santos.

Alvaro de la Fuente donnait une réception ce jour là. La journée était très belle ni trop chaude mais ensoleillée sans un seul nuage dans le ciel et un pique-nique avait été organisé pour l'après-midi.

Soledad se tenait sous un arbre à l'abri du soleil et scrutait les invités se tenant devant elle. Ses yeux cherchaient Neymar, le beau prince des da Silva Santos, avec lequel elle avait dansé au bal. Peut-être était-il venu lui aussi? À cette idée, elle sentit son coeur battre plus vite et détourna son regard.

Une étrange sensation de bonheur l'envahissait chaque fois qu'elle repensait à cet attirant jeune homme. Son visage ne la quittait plus depuis le bal. Ses amies l'avaient assaillie de questions au lendemain de ce fameux soir : comment l'as-tu trouvé?, est-ce vrai qu'il danse aussi bien qu'il tire?, de quoi avez-vous parlé?, t'as-t-il embrassé? on dit qu'il le fait dès la première rencontre. La jeune fille avait répondu de son mieux aux interrogations de ses amies en essayant de satisfaire leur curiosité mais perçut bien vite la jalousie naître dans leurs paroles et gestes. Il s'était comporté différemment avec elle, pas comme il le faisait d'habitude avec les autres jeunes filles. Il lui avait prêté une attention particulière.

Soledad en fut étonnée en l'apprenant de Dolores qui lui l'avait soufflé en secret. Le beau Brésilien lui avait parut noble et prévenant. Aucunement il ne l'avait brusquée ou lui avait fait des avances. Elle avait aimé son regard rempli de bravoure et de fougue mais en même temps si attentionné.

Un bruit de sabots retentit derrière elle et la jeune fille se retourna.

L'émerveillement envahit son coeur et elle sera la poignée de l'ombrelle qu'elle tenait fermée dans ses mains.

Avec légèreté et grâce, Neymar sauta de son cheval, un magnifique pur-sang noir, et vint à la rencontre d'Alvaro de la Fuente. Son costume était impeccable, un complet gris clair idéal pour cette journée ensoleillée, un gilet foncé finement décoré par des fils argentés, une cravate rouge lui nouant le cou.

Soledad trépida. Il était donc venu.

Elle lança un regard autour d'elle et vit son frère avec Ángel et deux autres amis discuter dans l'ombre. Ses parents n'étaient pas encore là, ils devaient arriver vers le pique-nique mais ils lui avaient donné la permission de venir pour toute la durée de la réception si Lionel l'accompagnerait.

Elle ouvrit son ombrelle et sortit du dessous de l'arbre.

Des domestiques commençaient les préparatifs pour le pique-nique en apportant des couverts et une grande nappe pour couvrir la longue table qui allait servir de support. À quelques pas d'eux, d'autres laquais versaient du vin aux invités.

Soledad s'approcha du groupe des convives et vit Neymar s'avancer vers elle.

«Quelle joie de vous revoir, Mademoiselle, prononça-t-il joyeusement en s'inclinant profondément devant elle.

- Tout le plaisir est le mien. Votre compagnie m'a été agréable la dernière fois», sourit-elle.

Le jeune homme lui rendit son sourire.

Soledad le dévisagea à travers ses longs cils. C'était vrai qu'il était séduisant avec sa peau mate, ses beaux yeux verts et ses dents d'une blancheur parfaite. Elle sentit ses joues se colorer.

«Allez-vous rester pour le pique-nique? demanda-t-il. Ceux de de la Fuente sont toujours très réussis.

- Est-ce vrai? Comme c'est bien alors! Cela va être mon premier comme le bal la dernière fois. Je tenais à arriver en avance pour ne rien manquer.

- Vous n'aviez pas à vous inquiéter, rien n'aurait pu commencer sans votre arrivée, répondit le jeune Brésilien en s'inclinant.

- Ne dites pas cela voyons, baissa les yeux Soledad, je suis loin d'être l'invité d'honneur.

- Vous l'êtes toujours, Mademoiselle. Avant votre venue dans le monde mondain, les fêtes étaient beaucoup moins joyeuses. Vous les avez ensoleillés par votre beauté et gaieté uniques.

- Vous exagérez, Monsieur, il y a tant d'autres jeunes filles ici présentes que ma présence ne peut pas faire une différence.

- Elle en a fait une pour moi. Vos yeux magnifiques m'ont redonné goût aux fêtes aux quelles j'assiste tant.

- Vous êtes trop bon».

Les deux jeunes gens marchaient à l'écart des invités et s'étaient approchés d'un laquais servant des rafraîchissements.

«Prendriez-vous quelque chose? demanda Neymar en faisant un geste vers la table placée à côté du domestique.

- Du vin blanc».

Le laquais prit l'une des multiples bouteilles et versa son liquide jaunâtre dans un verre qu'il tendit à la jeune fille.

«Et vous?

- La même chose que Mademoiselle».

Soledad trempa ses lèvres dans le vin et but une gorgée. C'était bon. Elle posa le verre sur sa table et enleva une boucle de ses longs cheveux noirs qui lui tombait sur la joue.

«Le bleu vous va à merveille, commenta Neymar en contemplant les petites boucles d'oreilles de la jeune fille.

- Je vous remercie. Elles viennent de ma mère. Elle me les a offertes l'an passé.

- Vous devez aimé les bijoux, au bal c'étaient des diamants qui ornaient vos oreilles.

- Oh, oui! J'adore les pierres précieuses surtout celles qui sont colorées. Mes préférés sont les saphirs pourpres. Leur couleur est magnifique.

- En avez-vous?

- Non, malheureusement, ils sont très rare. Il parait qu'il faut les importer de très loin et que même dans ce pays, cela prend des mois voire des années pour en trouver».

Ainsi Neymar s'en était toujours souvenu.

Soledad tourna légèrement la tête pour mieux voir les délicates gouttelettes.

«Elles sont magnifiques, dit la servante avec admiration. Vous avez beaucoup de chance d'avoir un tel fiancé. Il doit vous aimer de tout son coeur».

La jeune fille hocha la tête, son regard se perdant dans ses songes.

«Nous nous aimons tout les deux de tout notre coeur».

Après avoir terminé sa toilette, la domestique aida l'Argentine à mettre sa robe de mariée. Elle était blanche, descendant jusqu'à ses coudes, légère et souple telle une feuille. La dentelle qui tombait de ses manches caressaient doucement sa peau et une fine ceinture en soie resserrait sa taille.

Soledad tournoya sur elle-même et fit voler sa longue jupe autour d'elle, un sourire illuminant son visage.

Enfin arriva l'heure de la cérémonie.

Le mariage devait être petit et simple dans une église pas très loin de la maison de Neymar. Thiago et Marcelo étaient les seuls invités mais cela leur était suffisant. En raison de la mort du père de Soledad et de l'absence de Lionel, ce fut à Marcelo que fut proposé le rôle qui l'accepta avec plaisir.

Il la prit par le bras et ils marchèrent jusqu'au centre de l'église où les attendait déjà Neymar.

Son visage rayonnait de bonheur et de fierté. Il était vêtu d'une redingote en velours noir et d'une belle chemise blanche à jabot recouverte d'un gilet rouge foncé.

À la vue de sa bien-aimée, ses yeux brillèrent et il sourit en la contemplant.

«Tu es resplendissante», murmura-t-il.

Ils s'avancèrent ensemble vers le prêtre qui allait accomplir la cérémonie et attendirent qu'il prononce les paroles sacrées.

«Neymar da Silva Santos, et, Soledad Nieves Messi Cuccitini, vous avez écouté la parole de Dieu qui a révélé aux hommes le sens de l'amour et du mariage. Vous allez vous engager l'un envers l'autre. Est-ce librement et sans contrainte?

- Oui, répondit Neymar.

- Oui, répondit Soledad.

- Neymar da Silva Santos, voulez-vous prendre Soledad Nieves Messi Cuccitini comme épouse et promettez-lui de lui rester fidèle dans le bonheur ou dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, pour l'aimer tous les jours de votre vie ?

- Oui, répondit le jeune homme avec passion.

- Et vous, Soledad Nieves Messi Cuccitini, voulez-vous prendre Neymar da Silva Santos comme époux et promettez-lui de lui rester fidèle, dans le bonheur ou dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, pour l'aimer tous les jours de votre vie ?

- Oui, répondit Soledad en se tournant vers son bien-aimé

- Vous êtes désormais mari et femme au nom de l'Église».

Neymar releva le fin voile transparent qui recouvrait le visage de la jeune fille et prit sa main dans la sienne. Thiago s'approcha d'eux tenant un petit cousin sur lequel était posé deux alliances et le tendit vers le jeune vampire. Il en prit une et la glissa délicatement au doigt de sa douce compagne qui fit de même.

«Je t'aime, Soledad, prononça-t-il en prenant son visage dans ses mains, depuis la première fois que je t'ai vu, depuis la première fois que nos regards se sont croisés».

Il la regarda et posa tendrement ses lèvres sur les siennes.

Des applaudissements retentirent et le jeune couple sourit en se regardant l'un l'autre avec amour.

«Nous voilà enfin unis toi et moi, mon ange», murmura Neymar en serrant sa main.

Soledad hocha la tête, trop heureuse pour répondre et se pressa contre son mari.

«Félicitation»! s'écria Thiago en s'approchant de ses deux amis.

Marcelo s'avança à son tour avec un sourire serein sur les lèvres et posa sa main sur l'épaule du jeune vampire.

«Soyez heureux, dit-il, vous le méritez comme personne».

Neymar hocha la tête.

«Merci», répondit-il en lui faisant un geste amical.

Ils passèrent le restant de la journée tout les quatre ensemble célébrant le mariage dans l'appartement de Neymar et Soledad. La fête fut joyeuse et agréable et vers le soir Marcelo et Thiago partirent laissant les deux mariés enfin seuls.

Un silence s'installa dans la pièce. Soledad s'approcha de Neymar et entoura ses bras autour de son cou. Elle ferma les yeux et soupira se laissant bercer par sa présence si proche, si chaude et si réconfortante, la présence de son mari.

Elle se sentit soulevée et pressa sa tête contre la poitrine du jeune homme en ouvrant les yeux. Son regard rencontra le sien. Il la contemplait avec un amour sans fin et l'embrassa passionnément sur les lèvres.

«Soledad, ma belle Soledad, murmura-t-il, comme je suis heureux que je t'ai rencontré au bal. Je n'ai jamais aimé autant que je t'aime depuis ce fameux soir. Tu es tout pour moi : la vie, le bonheur, celle qui m'a fait revenir du monde des morts, la raison de mon existence».

Ils s'embrassèrent de nouveau avec une passion accrue et le jeune homme la porta dans le chambre où il la déposa sur le lit avant d'ôter sa redingote, son gilet et enfin sa chemise. Soledad sourit, ses yeux brillants et ouvrit ses bras pour accueillir l'étreinte de son époux.

«Soledad, souffla Neymar glissant ses mains le long de sa fine taille couvrant son front, ses joues, ses lèvres de baisers ardents.

- Oui», répondit-elle en rejetant sa tête en arrière lorsqu'il serra son corps contre le sien.

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