Les souffrances de Soledad
«Ángel, laisses-moi sortir»! cria une nouvelle fois Soledad.
Elle frappa la porte avec ses poings avant de s'affaisser au sol en poussant un sanglot de désespoir. Cela faisait déjà plus de six heures qu'elle était enfermée dans cette chambre, à l'intérieur de cette vieille maison sale et en ruine sans même savoir comment elle s'y était retrouvée. Les seules choses dont elle se rappelait étaient de s'être couchée plusieurs heures après le départ de Neymar et de s'être réveillée par la suite dans cette sinistre pièce obscure avec Ángel à son chevet.
L'horreur s'était épris d'elle en découvrant le visage de l'ancien compagnon de son défunt frère puisque la raison de sa soudaine apparition après plus de deux ans de silence avait aussitôt frappé son esprit. Il était revenu pour se venger de la mort de Lionel, mort qui lui avait été apporté par Neymar.
«Bon matin, traîtresse, l'avait saluée Ángel lorsqu'elle eut ouvert les yeux, je vois que tu t'es réveillée».
Un cri s'était échappé de ses lèvres et elle s'était redressée sur le lit sur lequel elle était allongée. Elle avait jeté un regard terrifié autour d'elle et avait bafouillé en pâlissant :
«Où suis-je et que s'est-il passé? Pourquoi es-tu là?
- Le jour de venger Lionel que tu as lâchement laissé laissé assassiner est arrivé, ma chère. Ne me regardes pas comme cela, tu n'avais qu'à empêcher ton époux adoré de l'abattre d'une balle entre les yeux il y a deux ans.
- Pas après toutes les tortures qu'il avait fait subir à Neymar! s'était-elle écriée. Il avait tout fait pour briser la vie à la personne qui me vaut si chère et voulait me marier avec un homme qui avait tenté de souiller mon honneur! Si ce n'était pas pour Neymar, j'aurais fini mon existence dans la peur et la honte!
- Ne parles pas ainsi de ton frère, petite vaurienne! Remercie-moi plutôt de te garder en vie car j'aurai très bien pu décider de t'executer aussi», lui avait-il sourit cruellement.
L'effroi avait terrassé la pauvre Argentine et elle tomba à genoux devant Ángel.
«Où est Neymar? avait-elle demandé d'une voix remplie de crainte.
- En chemin vers sa tombe, ma chère, je lui ai laissé une petite note lui disant de se rendre ici avant neuf heures s'il veut te revoir vivante.
- Ne le tues pas, Ángel, avait-elle murmuré en joignant ses mains dans une prière.
- Cela fait déjà trois ans qu'il doit être mort, ton vampire.
- Laisses-lui la vie sauve, Ángel, je t'en supplie! Comment peux-tu le tuer après qu'il m'aie sauvée tant de fois? Punis-moi si tu en as envie mais libère-le, je t'en implore à genoux! Oh mon Dieu, ne le tue pas»!
Le démon l'avait regardée avec amusement et désintérêt avant de bailler. Il lui avait donna une petite claque sur la joue et fut sorti de la chambre en fermant la porte à clé. Depuis cet instant, Soledad n'avait pas arrêté de pleurer et d'essayer trouver un moyen pour ouvrir la porte.
Assise sur le crasseux plancher fissuré avec ses genoux repliés sous son menton, la malheureuse jeune fille sanglotait tristement pour son mari. Elle ne voulait pas le reperdre une nouvelle fois en sachant de plus que c'était par sa faute ; c'était elle qui lui avait demandé de tuer son frère à partir du début. Elle aimait Neymar de tout son coeur et âme et ne pouvais pas s'imaginer une existence sans lui, son époux, son amant, son ami. La honte rongeait son coeur puisque c'était encore une fois à cause d'elle qu'il allait perdre la vie ; le duel avait aussi était de sa faute. Neymar était prêt à tout pour la sauver et si pour cela il lui fallait donner sa vie, il se sacrifierait sans une deuxième pensée.
Un gémissement déchira sa poitrine et elle enfouit son visage dans ses mains. Des larmes coulèrent entre ses doigts et elle poussa un long sanglot. Neymar était si brave, si prévenant, si aimant! Pourquoi le destin devait-il être aussi cruel avec lui? Il pouvait déjà être mort en ce moment même! À cette pensée, son cour se serra et le désespoir l'enveloppa de sa froide couverture blessante.
Soudain une douleur traversa son dos comme si quelque chose venait de la cingler et elle se redressa en grimaçant. Elle passa une main derrière elle mais ne ressentit rien d'autre. Un tressaillement la parcourut alors et une terrible peur assombrit son visage. Non, cela ne pouvait pas être cela, non!
Un nouvel élancement la fit crier, non pas de douleur mais de terreur, et elle sauta sur ses jambes. Le désagréable sentiment de brûlure ne quittait plus son dos et ses épaules et elle se jeta contre la porte.
«Neymar! hurla-t-elle en la frappant de toutes ses forces. Non! Lâchez-le, je vous en supplie, ne lui faites pas de mal»!
Ángel était en train de le supplicier et elle ressentait sa douleur. Un lien avait sûrement été créé après qu'elle eut bu son sang. Il souffrait et elle ne pouvait rien faire pour l'aider ou même le réconforter. Les élancements de son dos redoublèrent et elle gémit en s'imaginant ce qu'il devait sentir lui.
Soledad frappa la porte jusqu'à s'en meurtrir les poings avant de s'écrouler à bout de force sur le lit de la chambre où elle était enfermée. La douleur avait fini par s'arrêter après ce qui lui parut être une éternité mais elle continua d'hurler dans son oreiller.
«Neymar, oh mon Dieu, Neymar! Pourquoi dois-tu endurer tous ces supplices? Tu n'as fait que m'aimer et me protéger ; qu'as-tu commis pour supporter toutes ses horreurs»?
Soudain la porte s'ouvrit et entra Ángel. Soledad releva son visage baigné de larmes et cria en découvrant ses manches éclaboussées de sang.
«Que lui as-tu fait, monstre? s'écria-t-elle en se redressant? Tu ne l'as pas tué, tu l'as torturé, je le sais!
- Comment es-tu au courant? demanda Ángel en fronçant les sourcils.
- Je l'ai senti sur ma propre peau! Quelle atrocité lui as-tu fait subir?
- Je vois que cet écervelé as partagé son sang avec toi, souffla le démon, et pour répondre à ta question, effectivement ton chéri est encore vivant. J'ai décidé de lui offrir jusqu'à ce soir pour regretter sa vie et souffrir des vingt-cinq coups de fouet que je lui ai distribués».
Soledad porta sa main à sa bouche et cria.
«Démon, comment as-tu pu lui faire cela après qu'il m'ait sauver tant de fois? Comment va-t-il? Laisse-moi aller le voir!
- Tu le verras en temps voulu, ma chère», sourit Ángel avant de sortir de la pièce en faisant un petit signe de la main à Soledad qui s'apprêtait déjà à courir vers la porte.
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