Le dernier adieu

Neymar caressa tendrement les épaules de sa douce bien-aimée pelotonnée contre lui, sa tête reposant sur sa poitrine. Il n'avait pas envie de dormir étant vampire mais ne voulait pas non plus se lever, aimant ces petits moments intimes avec Soledad où il pouvait la contempler, écouter sa lente respiration silencieuse, sentir son sein se soulevait doucement contre son corps lorsqu'elle était allongée comme elle l'était à ce moment. Cinq bonnes heures restaient encore avant le couché du soleil où ils avaient prévu de partir.

Un soupir s'échappa des lèvres de Soledad et le jeune vampire tourna de nouveau son regard vers elle.

«Tu n'arrives pas à dormir?

- Non, répondit-elle en glissant ses doigts sur sa fine chemise sentant les muscles en dessous, je ne suis pas habituée à dormir durant le jour mais cela viendra».

Neymar savait qu'elle lui disait qu'une part de la vérité. C'était vrai que le soleil brillait fort dans leur chambre malgré les épais rideaux cachant la fenêtre mais la principale raison de son insomnie continuait de rester sa peur pour laquelle il ne pouvait rien faire à part attendre.

«Oui, après deux, trois jours tu t'y accoutumeras, dit-il en enlevant une boucle qui lui tombait sur le front. Je ferai en sorte que le voyage te soit le plus confortable possible même si pour les premiers jours nous devrons monter à cheval et durant la nuit. Y-a-t-il un endroit spécifique où tu veux aller? Une ville, une contrée en particulier?

- Cela ne me fait aucune différence tant que je suis avec toi mais le plus loin d'ici sera mieux. C'est étrange mais le plus je repense à mon frère, à ma vieille maison et plus j'ai envie de tout oublier.

- C'est un peu ce que j'ai eu quand j'ai été transformé en vampire, commenta Neymar. J'ai pris une distance, pas oublié car je me rappelle encore de certains souvenirs liés à mon enfance, de ma famille, des noms de mes anciens compagnons mais me suis détaché de ma vie d'autrefois, l'ai considérée comme pas totalement la mienne comme si cela a été une autre personne qui l'ait menée.

- Tu as continué à m'aimer malgré tout, prononça Soledad en se pressant plus fortement contre son torse.

- Bien-sûr que j'ai continué à t'aimer c'est grâce à cela que je suis revenu. Je n'ai pas voulu te laisser seule, contrainte à te marier de force».

Il l'embrassa tendrement sur le front.

La jeune fille sourit et ferma les yeux. Elle devait dormir, au moins un peu, si elle voulait avoir des forces pour le long trajet qui l'attendait mais le sommeil refusa de venir encore une fois. Elle resta néanmoins allongée dans le grand lit douillet sous les chaudes et douces couvertures serrée contre son bien-aimé. Sa main caressait si doucement son bras posé sur sa poitrine et elle sentait son regard bienveillant sur elle.

«Neymar, murmura-t-elle après un moment en ouvrant les yeux et relevant son visage, je voudrai revoir une dernière fois notre région avant notre départ. Puisque je n'arrive pas à m'endormir, nous pourrons nous promener un peu, cela sera dommage de partir sans dire un dernier adieu à la terre où nous avons grandi.

- Où désires-tu aller, mon ange?

- Oh, pas loin, juste marcher autour du village en attendant le couché du soleil.

- Je t'amènerai alors à un étang qui se trouve à une trentaine de minutes de marche d'ici à la lisière du village. Le chemin y est agréable et l'endroit lui même est très plaisant».

L'Argentine agréa enthousiasment adorant la nature.

Les jeunes époux se levèrent et allèrent s'habiller. Neymar aida Soledad a changer de robe pour une plus chaude cousue dans de la laine. Cela le faisait toujours sourire de lasser ou délasser son corsage que la mode permettait de porter relâché. Il enveloppa ses épaules d'une cape doublée de fourrure avant de se vêtir à son tour et laisser un petit mot pour Marcelo au cas où il reviendrait plus tôt. Prenant sa douce bien-aimé par le bras, il sortit à l'extérieur.

La neige fraichement tombée du sol du soir recouvrait le sol et le toit des maisons avec sa dense couverture blanche. L'air froid sentait l'hiver et la fumée des cheminées. Soledad prit une une grande inspiration en regardant le village dans lequel elle vivait depuis deux semaines et soupira en serrant la main de Neymar dans la sienne.

Adieu, village qui l'avait accueillie.

Les deux amoureux marchèrent lentement vers l'étang. Le sentier était en effet très joli et tranquille.

«Te rappelles-tu du soir où nous avons planifié la première fois de partir? demanda Soledad en se baissant pour ramasser de la neige qu'elle lança autour d'elle en riant. Nous avons imaginé notre futur. Fuir était la première étape, puis nous avons décidé de nous installer dans une maison au bord de la mer avant de nous marier et vivre heureusement jusqu'à la fin des temps. Eh bien, cela est en train de se passer.

- Cela est vrai, ma chère, et jamais je n'éprouverai plus de bonheur qu'à tes côtés, sourit le jeune vampire en s'arrêtant. Nous sommes presque arrivés et je voudrai te garder la surprise, fermes-les yeux».

Il mena la jeune fille encore plus loin avant de se tourner vers elle et murmurer à son oreille :

«Nous voilà sur place».

Soledad rouvrit les yeux et regarda autour d'elle émerveillée.

La neige scintillait sous les rayons de soleil telle un tapis de petits diamants. Une dizaine, voire une douzaine, d'arbres entouraient l'étang tels des anges vêtus de leur longue robe blanche. L'eau transparente reflétait ses gardiens et le ciel mieux que n'importe quel miroir et en s'approchant l'Argentine vit son reflet et celui de son époux.

«C'est magnifique, chuchota-t-elle.

- Je savais que cela te plairait», sourit Neymar en l'attirant vers lui.

Soledad leva son regard sur son bien-aimé et contempla son beau visage noble. Le froid rendit ses yeux plus verts que jamais et quelques flocons tombèrent sur ses cheveux que le vent faisait voler autour d'eux et elle leva sa main pour les enlever.

«À quoi penses-tu? demanda-t-elle en penchant sa tête de côté.

- À quoi puis-je bien penser autre qu'à toi»?

Neymar entoura ses bras autour de sa taille et la pressa contre son corps de sorte qu'ils ne fassent plus qu'un. Il sentit son souffle chaud sur ses lèvres, ses mains enlaçant son cou et l'embrassa. Le baiser fut tendre et léger, aussi léger que sa réceptrice lorsqu'il la souleva du sol pour la poser sur un tronc d'arbre tombé afin qu'elle soit à sa hauteur. Ils s'embrassèrent de nouveau mais cette fois langoureusement en profitant de chaque instant puis avec de plus en plus de passion. Les fins doigts de la jeune fille caressèrent doucement sa nuque lui procurant des frissons comme lors du temps où il était encore un mortel ayant depuis toujours été sensible à cet endroit.

Le jeune vampire tressaillit s'enivrant de plus en plus et glissa ses lèvres sur son menton en se dirigeant vers son cou. Il défait rapidement le col de sa cape découvrant ainsi sa gorge rose et l'embrassa. Il ressentit son sang chaud et salé coulait dans ses veines, imagina son goût délicieux dans sa bouche...

D'un coup il recula et rattacha la cape autour du cou de l'Argentine. Comment avait-il pu penser à cela?

«Qu'est-ce qu'il y a»? s'inquiéta Soledad en rouvrant ses yeux qu'elle avait fermés de plaisir.

Neymar secoua la tête et regarda la jeune fille de nouveau. Son désir de sang avait passé.

«Non, rien, la rassura-t-il en prenant son visage rosi entre ses mains, je ne veux juste pas que tu attrapes froid».

Soledad sourit et appuya ses mains sur son torse. Un vent se leva et fouetta ses cheveux de côté. Des flocons tombèrent sur ses boucles noires faisant ressortir leur noirceur et elle se pressa de nouveau contre le corps de son bien-aimé, ses yeux étincelant de bonheur.

«La neige recommence à tomber, commenta Neymar, rentrons.

- Oui, rentrons», acquiesça Soledad en descendant du tronc d'arbre.

Ils marchèrent lentement en bavardant joyeusement mais vers la moitié du chemin, la jeune fille commença à grelotter en se blottissant dans sa cape doublée de fourrure. Un blizzard cinglait son visage et la neige recouvrait le sentier devant eux le rendant impraticable.

«Sommes-nous bientôt arrivés? demanda-t-elle en remontant son col.

- Je ne vois pas très bien mais je pense que nous sommes proche du village, répondit Neymar en essayant de distinguer le chemin. Prends ma cape en attendant, tu as froid».

Il la détacha et enveloppa les épaules de sa compagne avec.

Enfin au bout d'une autre vingtaine de minutes, ils arrivèrent chez Marcelo.

«Dieu merci, vous êtes là, souffla Thiago lorsqu'ils entrèrent ; il était venu avec Marcelo. Où étiez-vous?

- Nous nous sommes faits surprendre par la tempête, lui répliqua le jeune vampire en aidant Soledad à se déshabiller. Impossible de voir au-delà d'un mètre à l'extérieur.

- Et il fait extrêmement froid, ajouta l'Argentine en se dirigeant vers sa chambre pour se changer.

- Je pense qu'il va falloir décaler notre départ d'une nuit, prononça Neymar en secouant la tête et enlevant ses bottes trempées, la route est impraticable et Soledad a raison, l'air est glacial.

- D'accord, hocha la tête Marcelo, nous aurons qu'à partir demain soir en espérant que le chemin sera dégagé.

- C'est bien car comme cela Soledad pourra se reposer, la marche de retour l'a fatiguée et elle n'est malheureusement pas insensible au froid comme moi.

- L'es-tu? s'étonna Thiago en faisant Marcelo rouler les yeux et Neymar rire en voyant l'exaspération de ce dernier face à son ébahissement.

- Oui, je ne le sens pas de la même façon que vous, il ne me procure pas d'inconfort.

- Mais c'est génial!

- Je sais et ce n'est pas la seule chose incroyable qui est en moi.

- Ah oui? Qu'est-ce qu'il y a d'autre?

- Bon, je pense que je vais aller me prendre quelque chose, les interrompit Marcelo en entrant dans la cuisine, pas que votre discussion m'ennuie mais je préfère avoir quelque chose de bon entre les mains afin de profiter au maximum de votre concours de talents.

- Bonne idée, rit Neymar, moi aussi je vais prendre quelque chose, pas pour moi je veux dire mais pour Soledad, pour la réchauffer.

- Du bourbon fera l'affaire», conseilla Thiago en les rejoignant.

Un nuage passa sur le front de Marcelo. Il se rappelait de la dernière fois que la jeune fille avait pris de l'alcool mais ignora ce souvenir, elle n'allait pas se souler de nouveau.

Neymar qui semblait avoir écouté l'avis de son ami, se dirigea vers le garde-manger et l'ouvrit. Il en sortit une bouteille et versa une petite quantité du liquide brunâtre dans un verre posé sur le comptoir avant d'aller vers la chambre où se trouvait Soledad.

«Puis-je entrer»? demanda-t-il en cognant à la porte.

Comme elle ne lui répondit pas, il tourna la poignée métallique et entra.

Soledad était allongée sur les couvertures et dormait paisiblement, sa joue appuyée sur la paume de sa main. Elle paraissant tellement jeune avec son joli visage détendu et innocent.

Neymar sourit et posa le verre sur la table de chevet. Ne voulant pas la réveiller, il ne la bougea pas et alla chercher une autre couverture de l'armoire pour la couvrir afin qu'elle ait bien chaud. Elle s'était finalement endormie après plusieurs nuits d'insomnie et de cauchemars.

«Dors, mon ange», murmura-t-il embrassant tendrement le bout de ses doigts avant de reprendre le verre et sortir silencieusement de la pièce.

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