La fuite

Neymar s'agenouilla devant la petite fenêtre de la cellule de ses amis et prit un barreau dans chaque main. D'une légère traction il les écarta créant ainsi un espace assez grand pour qu'un homme y puisse passer.

La nuit était noire et froide, on pouvait à peine voir plus loin de quelques dizaines de mètres et le ciel était couvert. Lentement un épais brouillard commença envelopper la prison Monte-Carlo. L'air devint glacial, c'était presque comme s'il voulait attaquer toute personne osant se pointer à l'extérieur.

«C'est bon», murmura alors Marcelo.

Il se mit debout sur la couchette de Thiago placée à côté du mur et s'agrippa aux rebords de la fenêtre. Avec un sec élan, il se hissa hors de sa cellule et se retrouva dehors. Neymar avait dit vrai, grâce au brouillard on ne pouvait absolument rien voir. Le Brésilien sentit quelqu'un se placer à côté de lui, c'était Thiago. Assuré que son ami le suivait, il avança précautionneusement le long du mur mais s'arrêta brusquement. Des pas résonnèrent devant lui. Les deux jeunes hommes se figèrent et retinrent leur souffle.

«Saleté de temps qu'il fait», maugréa une voix avant de changer de direction. 

Les fugitifs entendirent encore quelques instants pour bien s'assurer que la voie était libre et progressèrent de nouveau vers l'avant. Ils marchèrent ainsi pendant quelques minutes, tantôt rapidement, tantôt en s'immobilisant croyant entendre des bruits avant d'arriver au bout du mur. Là ils tournèrent à droite, traversèrent en courant l'espace qui les séparait des remparts, les longèrent et se retrouvèrent dans le cimetière de la prison. Plusieurs prisonniers condamnés à une peine à perpétuité, des malades dont les forces étaient affaiblies et finalement ceux qui n'arrivèrent simplement plus à vivre et avaient trouvé la paix dans un nœud coulant y étaient enterrés. C'était également l'endroit le moins surveillé des gardes étant donné des légendes qui circulaient sur les esprits des détenus cherchant vengeance pour leur enfermement. Il paraissait même qu'une fois, deux corps furent retrouvés sur un tombeau qui devait être mis à terre n'appartenant à aucun des condamnés mais à un juge et à un procureur. Le fait n'était pas certain mais la légende existait.

Un corbeau croisa. Thiago et Marcelo avancèrent prudemment en veillant à ne pas trébucher sur les tombes et les croix qui se dressaient du sol. Ils marchèrent en tâtant ne voyant rien devant eux pendant une dizaine de minutes jusqu'à l'endroit où se terminait le cimetière. Deux chevaux les attendaient et sans plus patienter, les deux Brésiliens sautèrent sur leur monture et les lancèrent au galop.

Quelques heures avant le lever du soleil se dissipa le brouillard remplacé par une bruine glacée.

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