Départ et voyage
«As-tu froid»?
Soledad secoua la tête en souriant.
«Non, ne t'inquiète pas, je suis bien».
Neymar hocha et sourit à son tour.
Ils avaient enfin quitté le village dans lequel ils s'étaient réfugiés. Soledad proposa de partir au lendemain de sa guérison mais Neymar, soutenu par Marcelo, insista qu'elle se repose encore un jour ou deux. La potion préparée par Olivia lui redonna toutes les forces qu'elle avait perdues durant sa maladie et elle se sentait de nouveau en pleine santé. Elle essaya de convaincre les deux jeunes gens qu'elle était parfaitement prête pour le long trajet mais ses arguments ne réussirent pas à les faire changer d'avis.
Elle profita donc de l'opportunité pour mieux faire la connaissance d'Olivia qui, à son plus grand malheur, fut contrainte elle aussi de rester chez Marcelo. La route de retour étant longue et l'état de la jeune fille encore incertain puisque n'ayant jamais utilisé un remède aussi puissant que le sang d'un Sang-Pur mélangé à de l'eau bénite, la sorcière ne pouvait pas jurer, quoique elle affirmait que tout allait bien et qu'il n'y avait aucune raison pour se préoccuper, qu'il ne pourrait pas y avoir des effets secondaires. Si la gitane avait trouvé que soigner une Soledad à moitié inconsciente était une chose difficile, être aimable et paraître amicale avec une bien réveillée, s'avérèrent être deux épreuves des plus pénibles.
L'Argentine au contraire fut plus qu'heureuse d'enfin rencontrer la meilleure amie de son mari. N'ayant pas parlé à une autre fille de son âge depuis longtemps, elle prit un grand plaisir à discuter avec elle posant des questions sur comment était Neymar quand il était plus jeune et s'intéressant à son parcours après qu'elle eut quitté sa tribu.
«Raconte-moi comment as-tu trouvé la ville quand tu l'a vue pour la première fois.
- J'ai surtout été étonnée par le mode de vie des habitants qui se différencie fortement de celui d'une tribu gitane. Le dynamisme m'a beaucoup plus, le sentiment de liberté.
- Comme si avant il y avait quelque chose qui te retenait», rit Neymar.
Il tenait Soledad sur ses genoux et jouait distraitement avec ses magnifiques boucles noires en écoutant les deux jeunes filles bavarder. Ses traits étaient détendus et un sourire était peint sur ses lèvres. Soledad était finalement guérie et allait bien, sa vie n'était plus en danger. De temps à autre, il passait sa main sur son front pour s'assurer que c'était bel et bien vrai, que la maladie ne menaçait plus sa douce bien-aimée.
Marcelo lui-aussi était dans le salon et paraissait apprécier les anecdotes d'Olivia. Tout comme Neymar, il avait finalement arrêté de s'inquiéter et s'occupait à présent de faire taire les commentaires incessants de Thiago.
«Soledad, si seulement tu avais vu Neymar à dix-huit ans! Combien avais-tu déjà eu de duels? Quatre, cinq?
- Tu te battais déjà à dix-huit ans? demanda l'Argentine en dévisageant son époux avec désapprobation mêlé d'admiration.
- J'ai commencé une semaine après mon dix-septième anniversaire, répondit fièrement le jeune vampire.
- Et depuis ce jour, je suis devenue maître dans l'art de recoudre, renchérit Olivia.
- N'exagère pas quand même, je n'ai été blessé que deux fois sur douze duels.
- Avant de s'être fait tué au treizième mais bon, ce n'est qu'un détail, ajouta Marcelo en lançant un regard railleur à son ami.
- Exactement».
Finalement, le soir arriva et Thiago se leva pour rentrer chez lui mais fut aussitôt suivi par Olivia. Affirmant ne voulant pas prendre de place et surtout priver Marcelo d'une nuit de sommeil méritée sur le divan, et espérant de ne pas avoir à supporter Soledad pour encore tout un soir, elle proposa de passer la nuit chez Thiago qui accepta avec plaisir. Elle promit de revenir le lendemain avant son départ et remercia tout le monde pour la belle journée.
«C'est à toi que nous devons merci, Olivia, lui dit Neymar en la serrant dans ses bras. N'oublie pas de passer demain».
Lorsque Thiago et Olivia furent partis, Marcelo s'affaissa sur le sofa et bailla.
«Je ne sais pas pour vous, mais moi je vais aller dormir, leur annonça-il.
- D'accord, nous avons compris, nous te laissons le salon», lança Neymar.
Le jeune couple entra dans la chambre à coucher et ferma la porte pour ne pas déranger Marcelo.
«J'ai passé une excellente journée avec Olivia, déclara Soledad en souriant, elle est tellement gentille.
- Je suis content que les deux filles qui me valent le plus s'entendent bien», l'embrassa tendrement Neymar sur le front.
Soledad sourit au contact de ses lèvres et se pressa contre lui. Elle releva son visage et entrouvrant ses lèvres souffla :
«Embrasse-moi».
Neymar enleva une mèche de cheveux de ses yeux et caressa doucement sa joue.
«Je t'aime», murmura-t-il en effleurant sa bouche.
Les bras de la jeune fille entourèrent son cou et il la baisa de nouveau avec plus de ferveur et de passion. Elle ouvrit sa bouche permettant à leur langue de se rencontrer et glissa ses mains sur sa chemise.
«Tu as dû aimer me soigner, chuchota-t-elle en la déboutonnant.
- Qu'est-ce qui te fait dire cela»?
Neymar la porta dans leur lit et ils tombèrent enlacés l'un à l'autre sur les draps, leurs corps n'en faisant plus qu'un seul.
«Quand tu m'as lavé pour faire baisser ma fièvre, j'était nue, sourit-elle timidement en le regardant droit dans les yeux.
- Mon ange, je préfère te voir vêtue mais en santé plutôt que déshabillée mais malade», rit le jeune vampire en l'embrassant.
Ses lèvres descendirent jusqu'à son cou qu'il couvrit de tendres baisers. Soledad rejeta sa tête en arrière lorsque ses mains vinrent serrer sa taille. Elle lui retira sa chemise et fit courir ses doigts le long de son dos en traçant chaque muscle. Sa peau était douce et lisse au toucher, sans aucune imperfection ni défaut.
«Mon amour», souffla Neymar en se relevant sur ses coudes placés de chaque côté de son épouse.
Il la contempla amoureusement. Ses joues étaient roses et sa poitrine se soulevait rapidement contre son torse. La jeune fille remonta sa main à sa nuque et la caressa légèrement du bout des doigts le faisant tressaillir. C'était définitivement l'un des endroits les plus sensibles de son corps et il gémit faiblement lorsqu'elle glissa sa petite main plus haut dans ses cheveux. Il plaqua ses lèvres contre les siennes murmurant son nom encore et encore dans sa bouche avant de s'arracher d'elle pour la laisser reprendre son souffle.
«Non, en redemanda Soledad en se pressant plus fortement contre lui faisant disparaitre tout espace entre leur deux corps, n'arrête pas».
Neymar sourit et tira sur le fin corsage de sa robe en l'embrassa passionnément.
La route qu'ils avaient choisie de prendre était belle et agréable. Il n'y avait pas beaucoup d'autres voyageurs et même Thiago et Marcelo semblaient vouloir leur donner assez d'espace pour qu'ils ne soient qu'eux deux ensemble. Ils n'avaient pas vraiment eu la possibilité de se parler tranquillement depuis leur marriage sans qu'un événement vienne perturber leur bonheur. Les horribles cauchemars qui avaient hantés le sommeil de Soledad, l'avaient à présent lâchée et elle ne paraissait plus tourmentée par ses souvenirs. Les cernes sous ses yeux avaient disparu et le sourire était revenu à ses lèvres. Neymar, quant à lui, était plus heureux que jamais ne la quittant pas pour un instant, gardant son cheval proche du sien afin de pouvoir tenir sa main ou de lui glisser un rapide baiser sur la joue. Jamais il n'avait ressenti autant d'amour et de tendresse pour elle même si cela lui semblait impossible d'avoir pu l'avoir moins aimé mais après avoir failli la perdre, il n'arrivait pas à se détacher d'elle tout comme elle ne réussissait pas à quitter son regard de lui.
«Neymar.
- Oui, mon ange»?
La jeune fille tourna son visage vers lui et le dévisagea avec sériosité.
«Je pense que tout ira bien dorénavant, affirma-t-elle avec conviction. Nous nous trouverons un bel endroit où vivre où nous nous installerons et tout se passera comme nous l'avons planifié.
- J'en suis certain, hocha Neymar en se penchant vers elle et effleurant ses lèvres avec les siennes. Nous aménagerons la maison exactement comme tu le voudras et où tu le voudras. Veux-tu encore vivre au bord de la mer ou y-a-t-il un autre endroit auquel tu penses?
- Non, je n'ai pas changé d'avis, j'ai toujours envie de m'endormir au bruit des vagues et de me réveiller tôt le matin pour regarder le lever du soleil, entourée dans tes bras.
- Nous le ferons, c'est promis».
Un flocon de neige tomba sur le nez de la jeune Argentine lorsqu'ils passèrent sous un arbre dont les branches étaient recouvertes d'une fine couverture blanche. Neymar allongea son bras et lui l'enleva tendrement avec son index. Elle sourit et enlaça ses doigts dans les siens en fermant ses yeux.
«Non, ouvre-les, Soledad, il faut quand même que tu vois la route devant toi, rit Neymar en la chatouillant légèrement.
- D'accord, d'accord»!
Elle ouvrit ses yeux et le regarda. Ce sentiment de pur bonheur rien qu'en posant son regard sur lui continuait de l'envelopper comme avant. Vêtu d'un simple manteau de route, un pistolet à la ceinture, les cheveux au vent, il fit son coeur battre plus vite comme du temps où ils avaient tout juste commencer à se rencontrer.
Vers le soir, ils arrivèrent à un village où ils décidèrent de s'arrêter pour passer la nuit. Une auberge fut rapidement trouvée et les quatre voyageurs purent enfin descendre de cheval. Peu remplie, on leur fournit facilement trois chambres qui, il faut le dire était bien grande et propre aux fenêtres donnant sur un jardin. Thiago commanda un souper à l'aubergiste lui demandant de le porter en haut avant de rejoindre ses amis qui se furent disposés dans la chambre de Marcelo selon l'habitude.
La soirée se déroula tranquillement et dans la bonne humeur. Le repas choisi par Thiago qui avait une certaine réputation de bien se connaitre en cuisine fut délicieux, le vin exquis. Les jeunes gens prirent peu de temps pour décider du chemin à prendre au lendemain étant tous d'accord de se diriger vers le nord.
Au bout de deux semaines, ils arrivèrent au bord de la mer.
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