Comment Neymar et Soledad se retrouvèrent enfin ensemble

Soledad regarda impatiemment par sa fenêtre. Comme le soleil prenait du temps pour se coucher ! Cela faisait déjà plusieurs minutes qu'elle attendait que les derniers rayons de lumière s'éteignent. Elle ajusta la jupe de sa longue robe en dentelle, sa préférée, couvrit ses épaules d'un châle et détacha sa petite croix de son cou qu'elle posa dans un coffret sorti de l'un de ses tiroirs. Elle jeta de nouveau un regard à l'extérieur. Le soleil avait enfin disparu de l'horizon.

D'un bond, la jeune fille descendit du rebord de la fenêtre sur lequel elle s'était assise et sortit de sa chambre. Rapidement elle courut en bas des escaliers et, s'assurant que personne ne la voyait, glissa dehors. Cette précaution lui était cependant inutile puisque Lionel était au courant de ses promenades tardives qu'il considérait comme excellentes pour la santé.

L'automne commençait à venir à sa moitié et ce fut une froide brise qui accueillit l'Argentine quand elle ouvrit la porte de derrière située dans la salle à manger donnant accès au chemin menant vers le bosquet entourant leur demeure. Elle aimait bien cet air frais et pur et aspira une grande bouffée en se dirigeant vers le sentier.

Cela faisait déjà plusieurs jours que Soledad n'avait pas vu Neymar ; la pleine lune arrivant, le vampire s'isola pour quelques temps lui promettant de revenir au lendemain de cette nuit et la jeune fille brûlait d'impatience de revoir son bien-aimé. Ils se rencontraient presque chaque soir ce dernier mois à part pour les jours de pluie et les soupers familiaux qui avaient lieu chaque deux ou trois semaines.

«Mademoiselle»!

Soledad eut un mouvement de surprise et se retourna pour savoir à qui appartenait la voix et découvrit son ancien prétendant Juan Diego Fernandez.

«Ah, Mademoiselle je voulais justement vous voir. Quelle chance que vous passiez par ici», s'écria-t-il en accourant vers elle.

Un nuage à peine perceptible passa sur le front de la jeune fille car depuis la mort de Neymar, Lionel ne l'invita plus mais elle s'arrêta et sourit poliment.

«Oh, c'est vous Monsieur. Cela fait un bout de temps que l'on ne vous a pas vu.

- Oui, j'ai été occupé par des affaires très urgentes.

- Rien de grave, j'espère ?

- Oh non, non», répondit-il en souriant.

C'était un homme d'assez petite taille qui aurait sûrement été beau avec ses yeux marron et ses larges épaules si ce n'était pas pour une horrible balafre lui venant déchirer la joue en deux.

«Pourrai-je vous parler en privé ? demanda-t-il soudainement.

- Oui, allez-y, nous sommes seuls.

- Ah oui, c'est vrai, comme je suis bête» ! s'excusa-t-il en s'inclinant.

Il prit alors une pause où il dévisagea méticuleusement la jeune fille.

«Mademoiselle Messi, finit-il par commencer, cela fait déjà trois mois que je vous connais et pendant cette courte période je dois avouer que vous m'avez charmé par votre beauté, vos manières, votre personnalité. Je sais, trois mois ce n'est pas assez mais malgré cela, et je suis sûr que votre frère va accepter, je vous demande votre main en mariage.

- Je...

- Je sais, je vous ai pris au dépourvu mais...

- Je ne peux pas vous marier, prononça lentement Soledad.

- Ne pouvez pas ? répéta Fernandez abasourdi par une telle réponse. Je suis riche vous savez ? J'ai un titre et des terres, je viens d'une famille qui a été depuis très longtemps un fidèle allié de la votre, je vous aime...

- Je ne vous aime pas Monsieur, le coupa froidement l'Argentine.

- Vous ne m'aimez pas ? Fernandez la fixait les yeux ahuris. Mais moi oui, n'est-ce pas suffisant ?

- Vous êtes un brave homme et je suis confiante envers vos sentiments pour moi et vos bonnes intentions mais vous ne pourriez pas me rendre heureuse».

Fernandez la regarda pendant un moment assourdi par ce qu'il venait d'entendre. Finalement l'expression déroutée de l'Argentine changea pour laisser place à un regard dur et méprisant.

«Et alors ? lança-t-il sèchement.

- Pardonnez-moi ?

- Mademoiselle vous me plaisez et je désire faire de vous ma femme. Que je vous plaise ou non n'a guère d'importance».

Il attrapa rudement le bras de la jeune fille et le serra dans sa main.

«Lâchez-moi Monsieur ! s'écria Soledad en essayant de se libérer.

- Vous oubliez je pense qu'une femme respectable doit être mariée ou vous planifiez d'entrer au couvent ?

- Monsieur vous ne vous comportez pas comme cela se doit à un homme de noble descendance».

Fernandez éclata de rire et attira la jeune fille contre lui.

«J'aime les petites rebelles de votre genre, rit il en entourant ses épaules avec son autre bras.

- Vous me faites mal ! cria Soledad en se débattant.

- Je réussirai à vous faire m'aimer», murmura l'Argentin en l'embrassant passionnément sur les lèvres.

Il lâcha son bras et le fit glisser sur son dos. La jeune fille essaya de crier mais il la baissa de nouveau passant de ses lèvres à son cou. Avec terreur elle sentit ses mains descendre jusqu'à sa taille et l'agripper et poussa un cri terrifié.

Aussitôt deux puissants bras l'entourèrent et l'arrachèrent de l'étreinte de l'Argentin. D'un geste brutal, Neymar repoussa l'agresseur et s'interposa entre lui et Soledad. Pris au dépourvu, Fernandez chancela mais reprit son équilibre et se retourna vers son assaillant.

Son visage se déforma par la peur et il recula en tremblant, les yeux écarquillés, le teint viré au blanc.

«Neymar da Silva Santos», bégaya-t-il en se signant.

Il n'eut le temps de répondre qu'il tomba un couteau planté dans la gorge. Un râle sortit de sa bouche et ses membres se contusionnèrent une dernière fois.

«Soledad tu vas bien ? T'a-t-il... fait quelque chose» ?

Neymar se tourna vers sa bien-aimée et la considéra avec inquiétude.

«Non, Dieu merci, tu n'as rien».

Il poussa un soupir de soulagement et la pressa contre son cœur. De violentes convulsions secouaient son petit corps, sa poitrine se soulevait spasmodiquement contre la sienne et il ressentit sa courte respiration saccadée contre son corps.

«Chhh... Tout va bien, je suis là», murmura-t-il en caressant doucement sa tête.

La jeune fille enfuit son visage dans sa poitrine et ferma les yeux. Pendant une dizaine de minutes Neymar la garda fermement serrée contre lui, la berçant légèrement, essayant de ralentir son cœur qui semblait sur le point d'exploser.

«Amène-moi, gémit faiblement la pauvre Argentine, je ne peux pas revenir chez moi, qu'est-ce que Lionel va dire»?

Neymar la souleva délicatement du sol et s'écarta du sentier où gisait le cadavre de Fernandez. Il sentit alors deux mains lui agripper de nouveau le cou.

«N'aie pas peur, il ne te toucheras plus», la rassura-t-il mais accéléra tout de même le pas en voyant la terreur renaître dans les yeux de sa bien-aimée.

Avançant rapidement, ils arrivèrent bientôt à l'endroit du mur entourant les terres des Messi où les roches s'étaient effondrées créant ainsi un passage. Voyant le petit escalier que les grandes plaques de pierre avaient formé, Soledad voulut descendre des bras de Neymar mais celui-ci la garda serrée contre lui jusqu'à ce qu'ils soient de l'autre côté ; là il la posa par terre.

«Nous allons chez moi, d'accord ? C'est à plus de quatre heures à cheval d'ici mais nous devrions arriver avant le matin, lui dit le jeune vampire en détachant son cheval qu'il avait laissé paître à côté d'un arbuste.

- D'accord», hocha Soledad en gardant ses yeux rivés sur ses pieds.

Neymar rapprocha le cheval et l'aida à monter puis sauter à son tour derrière elle.

«Tu es confortable ? s'enquit-il en l'entourant de son bras gauche et en prenant les rênes du droit.

- Oui».

Elle se blottit contre lui et ils se mirent en route.

La nuit était à présent totalement tombée et l'obscurité était absolue due aux nuages qui recouvraient le ciel. Les feuilles mortes craquaient sous les pas du cheval, accompagnées par le hululement des chouettes qui volaient autour du couple. Un vent nordique se leva faisant balancer les branches. Soledad serra son châle autour de ses épaules et se recroquevilla sur elle-même. Il faisait encore un peu chaud quand elle sortit de chez elle. Remarquant son geste, Neymar dénoua sa longue cape noire et enveloppa la jeune fille avec en la pressant un peu plus contre lui pour la réchauffer.

«Je t'achèterai un manteau quand nous arriverons.

- Mais tu vas avoir froid ! s'inquiéta Soledad.

- Non, le froid n'a aucun effet sur nous, répondit gentiment le vampire, garde la.

- Tu ne le ressens pas du tout ?

- Si bien-sûr sinon cela voudrait dire que je pourrais brûler sans me rendre compte mais je n'éprouve pas d'inconfort. C'est un peu comme si le froid me touchait pour me faire savoir sa présence sans utiliser de désagréments.

- Cela doit être pratique en plus que tu ne cours pas le risque de tomber malade».

Le jeune vampire sourit et embrassa l'arrière de la tête de sa bien-aimée. Cependant le regard de l'Argentine s'assombrit et la peur revint de nouveau lui tirailler le cœur.

«Neymar, qu'est-ce qui me serait arrivé si tu n'avais pas entendu mon cri ou que j'étais seule ? demanda-t-elle sourdement après une pause.

- Ne pense pas à cela, Soledad. Un domestique aurait passé à côté, ton frère serait sorti pour voir où tu te trouverais.

- Je sens encore ses brûlantes lèvres sur mon cou, ses doigts enserrant ma taille», murmura-t-elle tristement.

Le cœur du vampire se serra en entendant ses paroles, sa voix apeurée et tourmentée.

«Je te jure que tant que je respirerai, plus personne ne te touchera ou te fera du mal. Fernandez l'a fait et je regrette qu'il soit mort aussi rapidement car il a dû souffrir pour son infâme geste. Plus jamais tu n'auras peur tant et aussi longtemps que je serai de ce monde », jura-t-il éperdument en resserrant son étreinte.

Soledad se retourna et dévisagea son vaillant visage qui la regardait avec tant de passion et d'amour. Un sentiment de sécurité l'enveloppa, entourée dans ses puissants bras.

«Tu me protégeras donc jusqu'à la fin des temps, murmura-t-elle en fermant ses yeux et se laissant balancer au lent rythme du cheval.

- Et même après ma belle Soledad car rien ne me séparera de toi ».

Pendant tout le restant du voyage, Neymar lui parla de choses qu'elle aimait, de sa nouvelle vie de vampire, lui raconta d'étonnants épisodes sur l'utilisation de ses pouvoirs et de leurs vieux souvenirs qu'ils partageaient ensemble. Peu à peu il réussit à détendre sa bien-aimée et lui faire oublier pour quelques temps son agression. Elle riait doucement à ses anecdotes. Cela soulagea fortement le jeune vampire qui sentait que malgré que sa respiration s'était calmée, l'angoisse continuait à ronger sa compagne.

Au bout de quatre heures comme Neymar l'avait promis, ils arrivèrent devant l'enceinte du village dans lequel le vampire s'était installé après sa transformation. C'était un paisible endroit avec d'aimables habitants qui ne prêtaient aucune attention aux perpétuels allers retours de cet étrange jeune homme qui en dépit de sa proéminente richesse, vivait isolé dans un petit appartement au dernier étage d'une maison située à la lisière du village. Entourée d'arbres, haute de deux étages dont le premier était occupé par un marchand qui s'absentait des mois durant et éloignée des autres habitations, elle présentait un parfait logis pour le vampire qui ne souhaitait pas attirer attention pour des raisons qui nous étaient connues. L'appartement lui-même était constitué d'une chambre à coucher, d'un salon et d'une salle à manger qui lui était cependant inutile. De taille assez petite, ces chambres étaient néanmoins très agréables aux fenêtres donnant vue sur une ruelle de derrière qui n'était presque jamais fréquentée durant la journée.

«C'est joli», sourit Soledad lorsqu'elle entra à l'intérieur.

Elle fit le tour des pièces. Les meubles étaient simples quoique raffinés apportant une atmosphère accueillante. Pendant un certain moment, Soledad se tint debout dans la chambre à coucher, observant attentivement la pluie qui eut commençait à tomber à leur arrivée dans le maison. Finalement elle se laissa choir sur le lit du jeune vampire qui semblait toutefois n'avoir jamais était utilisé et porta son regard sur la multitude d'armes qui brillait sur les murs. De magnifiques épées et des pistolets de toute forme allant des longues arquebuses à rouet qui ne servaient plus de ces jours aux fusils réglementaires pour les duels étaient accrochés autour d'elle. Il y avait même un modèle unique d'un vieux pistolet incrusté d'or à trois canons.

La jeune fille contempla les diverses armements avec admiration mais sentit bientôt une profonde fatigue l'envahir. Ses yeux devinrent de plus en plus lourds et plus elle essayait de se concentrer sur un détail, plus elle avait du mal à garder se paupières ouvertes.

«Allonges-toi Soledad, tu es exténuée», dit alors Neymar.

L'Argentine hocha la tête en déposant doucement sa tête sur le grand oreiller de plumes.

«Tu n'y as jamais dormi ? demanda-t-elle en se glissant sous les couvertures.

- Non, cela fait déjà plus de deux mois maintenant, répondit le jeune vampire en s'agenouillant à la tête du lit.

- N'avez-vous pas besoin de dormir ?

- Non, même si nous le pouvons en détendant notre esprit».

Soledad sourit légèrement.

«Resteras-tu encore un peu avec moi ?

- Bien-sûr Soledad», prononça-t-il en lui prenant la main.

Il la contempla amoureusement en lui caressant doucement le bras.

«Je me sens tellement bien quand je suis avec toi, murmura l'Argentine en souriant, j'avais eu tellement peur quand Fernandez glissa sa main sur mon dos mais tu étais là et quand tu me serras dans tes bras, j'oubliai toutes mes craintes.

- Tu ne peux pas t'imaginer comme moi j'ai eu peur pour toi, avoua le jeune vampire, mon cœur se figea lorsque j'entendis ton cri. Je commençai à m'inquiéter ne te voyant pas arriver mais je suis avec toi à présent, tu n'as plus rien à craindre.

- Nous sommes enfin ensemble, Neymar.

- Enfin réunis.

- Sans que plus rien ne puisse nous séparer».

Neymar porta sa main à ses lèvres et l'embrassa tendrement.

«Je t'aime tellement, dit-il, tu ne peux pas te représenter quelle horreur j'éprouvai en me réveillant au ciel comprenant que nous étions séparés. Aucunement je ne regrette ma transformation en vampire ».

Soledad se redressa et embrassa son bien-aimé, ses doigts courant dans ses cheveux.

«Je serai morte sans toi», soupira-t-elle.

Neymar se releva et s'assit à côté d'elle. Il lui caressa délicatement son joli visage, sa belle peau, ses doux sourcils. La jeune fille sourit et ferma lentement ses yeux.

«Dors maintenant, chuchota le vampire en l'embrassant tendrement sur le front, je veille sur toi».

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