Il faisait beau aujourd'hui, le ciel était clair et un peu de vent soufflait quelques fois entre les cheveux des habitants de San Francisco.

Morgane décida de sortir prendre l'air dans un café à deux pas de rue de chez elle pour s'aérer l'esprit. Elle n'arrêtait pas de repenser au sang qu'elle avait trouvé sur le lit de l'hôtel dans lequel elle avait passé la nuit il y a une semaine.
Il lui était arrivée de trouver du sang au réveil une fois, mais c'était car un de ses clients s'était ouvert par accident avec une bouteille qu'il avait cassé, et de plus, elle s'en souvenait.
Mais l'idée d'avoir oublié cette soirée et d'avoir oublié comment ce sang est arrivée jusqu'à elle la hantait. Et une autre question la tourmentait, de qui était ce sang ?

Pendant qu'elle buvait un sirop aux fraises dans le café déjà rempli de bon matin, un homme silencieux et charmant s'approcha d'elle.

Ses cheveux sombres étaient recouvert d'une casquette et malgré la chaleur, il portait un pull qui ne laissait apercevoir aucune parcelle de sa peau.

-Bonjour, dit l'homme en s'adressant à morgane. Je pourrais m'asseoir à votre table ? Il n'y a plus de place ailleurs.

-Oui bien-sur, répondit-elle sous le charme de l'homme en face d'elle.

Les prunelles de la créature de la nuit dérivent systématiquement des yeux clairs de la jeune fille à ses lèvres.
Elle était très différente de la dernière fois qu'il l'avait vu dans ce bar et de lorsqu'il l'a laissé dans ce piteux état.
Ses cheveux était attachée en une queue de cheval et son regard était légèrement terni par des cernes.

La brune était gênée et regardait son verre de sirop en l'observant discrètement de temps en temps.
Son teint était pâle et semblait scintiller, peut-être à cause de la luminosité. Sa mâchoire carré laissait apercevoir la naissance d'une barbe.
Pendant une fraction de seconde, son regard croisa les yeux sombres de l'homme charismatique et elle ne put en détourner les yeux.

Il humecta ses lèvres et sembla amusé.

- Comment vous appelez-vous ? demanda le vampire.

- Euh, bégaya-t'elle intimidée, Morgane.

- Morgane, très joli prénom. Quel âge avez-vous si ce n'est pas trop indiscret ?

- J'ai dix-huit ans, et vous ?

-Oh, je suis un peu plus vieux que vous, ironisa-t'il. J'ai vingt cinq ans.

-Ah d'accord, sourit Morgane.

- Vous faites quoi dans la vie ?

Il est évident que Ryan connaissait son métier, mais il attendait de voir la réaction de la jeune fille et sa réponse.

- Je.., je suis étudiante encore.

En mentant, Morgane tremblait et tentait de cacher son angoisse vis-à-vis de ce sujet. Elle pris une gorgée de son sirop et déglutis.
Il y a encore quelques semaines, elle était véritablement étudiante, mais son père l'a poussé à quitter ses études une fois qu'elle a fini l'école obligatoire en l'a menaçant violemment.

"petite menteuse" pensa le vampire amusée, qui connaissait désormais tous les détails de la vie de Morgane grâce à Théo.

-C'est bien, lui répondit-il le sourire au lèvre, taquin.

-Et vous ? Vous n'êtes plus étudiant j'imagine, dans quoi  travaillez-vous ? lui demanda-t'elle en essayant de changer de sujet.

- Je dirige l'entreprise de mon père depuis qu'il est décédé.

-C'est drôle, dit soudainement la jeune fille, j'ai l'impression de vous avoir déjà vu quelque part.

-Bon je vais devoir vous laisser, je suis très heureux d'avoir fait votre connaissance Morgane, l'interrompit Ryan.

Morgane s'étonna de le voir changer de comportement en une fraction de seconde mais ne dit rien car après tout, il devait sûrement être occupé.

-Moi de même.

-À bientôt, dit le vampire.

-À bientôt.

Il s'en alla laissant de nouveau Morgane seule dans ses pensées.
Elle avait dix-huit ans depuis environ un mois, elle pourrais sûrement reprendre ses études si elle déménage de chez elle et trouve un job correcte. Mais l'idée de laisser son père seule la tuerait malgré le fait qu'il soit responsable de son malheur.
De plus, sous l'effet de la drogue il serait capable de lui faire du mal, ou pire, de se faire du mal à lui-même.
Il faut absolument qu'elle veille sur lui.

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Quelques heures plus tard, Morgane rentra chez elle et trouva son père à moitié affalé sur le sol une bouteille à la main. Il parlait tout seul et grognait des mots inaudibles. Elle l'aida à se relever et s'assit à ses côtés. Il l'a regardait avec dégoût et noirceur.
L'orpheline sentait son regard lourd sur elle mais prit tout de même la parole :

-Bonjour papa, tu vas bien ?

Il l'a regarda de nouveau méchamment et ne lui répondit pas.

- Je voulais te dire que...

-Ce soir, l'interrompit-t'il, t'a intérêt à m'amener de l'argent.

-Écoute, reprit-t'elle avec patiente, j'ai trouvé un travail dans un bar, il rapporte sept cent euros par mois et comme ça on..

-TU VOIS CETTE BOUTEILLE, REDIS MOI UNE CONNERIE DU GENRE J'HÉSITERAIS PAS À TE L'ENFONCER ENTRE TES ENTRAILLES, lui hurla-t'il en la secouant fortement.

La pauvre enfant pleura et ne lui répondit pas. Elle acquiesça de la tête et il sembla se calmer.

-Bien, je t'attendrai demain matin pour que tu me donnes l'argent que tu me doit.

Il alla dans sa chambre et lui prit une robe bleu clair et courte de son armoire.

-Ce soir, tu as un invité spécial, c'est une de mes connaissances qui va te payer. Occupe toi bien de lui, il lui attrapa le menton et chuchota, essaye de jouer la rebelle et tu le regretteras.

Il lui lança la robe par terre et sortit.

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