7ème arrêt : Regard
Juin. Des étudiants déjà en vacances depuis un mois, considérés comme « branleurs », qui attendaient leurs résultats avant de savoir s'ils pourraient partir en vacances ou si avant ils devraient passer les rattrapages.
Je n'avais pas revu le type du bus depuis la fin des partiels et j'arrivais facilement à l'oublier, preuve qu'il n'était pas... important. Je tentais bien sûr de me mentir à moi-même car j'espérais toujours le croiser en allant chercher mon relevé de notes.
Mon ami avait pu, grâce à une oreille attentive, apprendre que le type du bus ne comptait pas continuer le master ici avec nous. J'avais prétendu que je m'en fichais bien mais ça m'avait fendu le cœur car cela confirmait bien que notre quotidien était terminé comme cette année scolaire.
Du soleil, de la bière et des concerts gratuits. Tout ce qu'il fallait pour finir l'année en beauté ! J'étais allongé sur la pelouse devant la scène avec mes deux acolytes ainsi que d'autres amis de ma promotion, profitant des groupes amateurs de notre université dont plusieurs que l'on avait pris l'habitude d'entendre toute l'année.
« Ne te retourne pas » m'avait murmuré mon ami. Conseil que personne ne pouvait suivre surtout lorsque l'on était autant rongé par la curiosité que moi.
Il était là. Le type du bus.
Sa trottinette à la main, pas de blouson pour une fois, seulement une chemise et un jean. Il s'était coupé les cheveux et ça lui allait tellement mieux. Il s'assit dans l'herbe avec ses amis, pas très loin derrière nous et j'en profitais pour passer une main dans mes cheveux et essayer de m'arranger sous le regard amusé de mon ami.
- Tu sais que tu as un copain ?
- Ta gueule. Je ne compte rien faire, je n'ai pas les couilles. Je veux juste qu'il se souvienne de moi pour ce dernier jour où l'on se voit.
- Et si je créais une occasion rien que pour toi ? Un petit cadeau d'anniversaire en avance ?
J'hochais la tête avec un air suspicieux mais ayant hâte de savoir ce qu'il ferait.
La journée se passa dans la bonne humeur, les concerts s'enchainèrent jusqu'à 18h. L'heure fatidique où les puristes étaient prêts à continuer la soirée dans le bar d'une salle de concert fétiche ayant des liens avec l'université. Mon ami réussit à nous incruster dans une bande de camarades de promotion mais également et par je ne sais quel moyen, à convaincre le type du bus de poursuivre la soirée au moins jusqu'au dernier horaire du bus.
L'ambiance dans le bar était électrique grâce à nos camarades sur scène et aux bières que je m'étais descendues avec ma deuxième acolyte qui elle par contre n'avait rien retenu de mon histoire sauf à quoi ressemblait le type du bus qu'elle trouvait « pas ouf ».
Lorsqu'un de mes groupes préférés de la fac passa sur scène, je ne pus me retenir de danser avec les autres pendant une quinzaine de minutes avant de rejoindre mon ami qui me faisait signe.
« Je l'ai observé. Il n'arrêtait pas de te regarder !».
Une remarque qui fit battre mon cœur plus vite, battements qui redescendirent lorsque mon téléphone vibra à cause d'un sms de mon copain.
- Tu sais, si tu ressens ce genre de chose pour le type du bus, ça veut peut-être dire que tu n'aimes plus ton copain, non ?
- Je ne sais pas... Je pense que c'est passager avec ce type.
- Mmm... Et moi je pense que tu vas regretter toute ta vie de ne pas avoir mis fin à ta relation et de ne pas avoir choppé le type du bus pour l'embrasser sauvagement au milieu de la piste.
Je ne pouvais que partir en fou rire à ce moment-là. Jamais je n'avais envisagé quitter mon copain, ça faisait bien trop longtemps et j'étais sûr de l'aimer. Le type du bus c'était... une passade.
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