Chapitre final : Edward
Edward était dans sa chambre. Il ne pensait à rien de spécial, pour une fois. Edward avait 17 ans, c'était un mec comme tout le monde, à une exception près : Edward adore vraiment la musique. Elle le transportait, le déchargeait de son stress. Comment le dire? Plein de gens font ça, mais Edward le faisait différemment, il vivait les mélodie, dansait les symphonies, chantait les œuvres comme personne ne le faisait. Il entrait dans une sorte de transe étrange. Hypnotisé par les notes, il laissait son esprit vaquer au milieu de ce vacarme harmonieux. Et ça lui plaisait.
Edward était un mec plutôt normal, c'est vrai. Mais cependant, il était extrêmement timide, parlant peu et à peu de monde. Il était touché par une sorte de phobie sociale : les écouteurs dans les oreilles en permanence, il évitait les gens la plupart du temps. Les autres personnes les trouvaient bizarre, même parfois effrayant. Il était souvent la cible des lynchages, harcelé par l'école entière, ou du moins il en avait l'impression. Enfin, il oubliait parfois, pourquoi s'encombrait la tête avec les cons de son lycée alors que la musique lui ouvrait les bras? Il restait donc calme et laissait tous ces abrutis lui faire du mal. Il se fichait de tout, absoluement tout.
Mais un jour, alors qu'Edward était seul dans son coin, à son habitude, les élèves se rassemblèrent petit à petit tout autour de lui. Ils étaient des dizaines, puis des centaines. Tous les regards étaient braqués sur lui. Pourquoi le regardaient-ils comme ça? Edward eu rapidement la réponse. Les élèves commencèrent à le lapider, attendant une réaction. Et comme d'habitude, Edward ne dit rien, il s'en foutait royalement. Quand soudain, un mec sortit du groupe, lui arracha ses écouteurs et lui hurla : 《T'ENTENDS CE QU'ON TE DIT CONNARD?》 Edward commença à paniquer, à se débattre. Le son avait était coupé si brutalement, et remplacé par ce cri horrible, si désharmonieux, si faux. Edward vit ses écouteurs au sol, piétinnés par toutes ces personnes. Il commença à sangloter. Il entendait les rires autour de lui, ces rires si laids, si assassins, si sonores. Les ricanements perçaient doucement la forteresse impénétrable qu'était l'esprit de Edward. Puis là, il abandonna tout. Il ne se débattait plus, il perdit tout espoir : sans musique, qu'était-il au final? Les harceleurs, après s'être bien amusés, repartirent, non sans lâcher encore quelques insultes. Edward resta là, sur le sol, pleurant et souffrant.
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À la fin de la journée, en rentrant chez lui, Edward n'avait qu'une envie : écouter sa chanson préférée. Il voulait du réconfort, il voulait de la motivation, il voulait la paix. Il alluma alors sa stéréo et lança Bohemian Rhapsody de Queen. Alors que la musique commençait, il se sentait bizarre, presque possédé. Il se rendit compte que quelque chose : il perdait
totalement le contrôle. Un énorme sourire se dessinait sur son visage alors qu'il sombrait peu à peu dans une panique insoutenable. Ça y est, il ne contrôlait plus rien. Il était spectateur de ses propres actions. La "chose" qui dirigeait son corps cherchait quelque chose dans sa chambre, visiblement. Elle prit rapidement le casque d'Edward qui traînait sur son lit et descendit dans la cuisine. Sa mère était là. Elle commençait à cuisiner le repas du soir. Quand il entra dans la pièce, elle le vit du coin de l'œil, plongée dans son ouvrage, et lui demanda : 《Oh, Edward, tu es là. Ta journée s'est bien passée? Pourquoi as-tu mis la musique si fort? Va la baisser s'il te plaît mon chéri.》 Edward ne bougea pas. Interloquée, sa mère se retourna vers lui. À ce moment, Edward enroula rapidement le fil de son casque autour de la gorge de sa mère. Celle-ci se mit à crier, enfin du moins, elle essayait. Elle lui dit doucement : 《Qu'est-ce... qui te prend Ed...ward? Pour... Pourquoi tu...》 Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. Edward resserra l'étreinte autour de la gorge de sa mère, qui mourut à peine quelques minutes plus tard. Laissant le corps de sa mère retombé au sol, Edward s'horrifiait lui-même : 《Pourquoi mon corps fait ça?! C'est quoi ce bordel?!》 En arrière plan, la chanson se jouait toujours, forte, semblant ne pas avoir de fin.
C'est à ce moment que le père d'Edward décida de rentrer du travail. En entrant dans la maison, il vit directement le corps de sa femme, la cuisine étant en face de la porte d'entrée. Il vit aussi Edward, debout à côté d'elle, avec son énorme sourire sur le visage. Le père n'eut pas le temps de réagir qu'Edward s'empara d'une fourchette et fonça sur lui. Sous le poids du jeune homme, il s'écroula par terre. Edward lui planta une première fois la fourchette dans le ventre, juste en-dessous de la cage thoracique, pour stopper ses cris. Puis, il lui enfonça la fouchette dans les yeux une fois, deux fois, trois fois... Jusqu'à ce que la chanson se finisse.
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Quand la chanson pris enfin fin, Edward fonça à toute vitesse éteindre sa stéréo. Il avait repris le contrôle de son corps à la seconde où la musique s'était arrêtée. Doucement, il redescendit à la cuisine, constatant une fois de plus l'horreur qu'il avait produit. Ses deux parents étaient de part et d'autre de lui, gisant au sol, immobiles, morts. Il s'écroula par terre, pleura, voulut crier, mais ses cordes vocales ne produirent aucun son. Il était seul face à ce massacre. Qu'allait-il faire maintenant? Il n'avez plus de parents, il était un meurtrier, et plus important pour lui, il me pouvait plus écouter de musique. À quoi se résumait son existence sans mélodies? Il y réfléchit quelques instants, puis se mit à rire. Il se trouva minable : sans musique, il n'était rien. Sa vie dépendait des notes. Il riait de plus en plus fort, sombrant doucement dans une folie rageuse, la même folie décrite dans sa chanson préférée. Sa chanson préférée... Il ne pourrait plus jamais l'écouter maintenant. Jamais. Il se mit à rire de plus belle.
Après s'être calmé un peu, il réchéchit quelques minutes. Il se dit que sa vie était fichue maintenant, qu'il n'avait plus qu'à fuir, sans se retourner. Il enfila ses bottes, sa veste à capuche longue, pris un couteau de cuisine, plus par paranoïa que par réel besoin, et partit. Pourquoi ne se suicida-t-il pas? Parce qu'il voulait mourir en musique, ou à cause de la musique du moins. Il préféra donc errer jusqu'à ce que ce moment arrive. Ironie du sort, il fut alors appelé "le tueur Symphony", pour ses meurtres exécutés en musique. Et sa légende continue aujourd'hui, car il rôde toujours...
Fin
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