Chapitre 5: 15 ans

C'était tellement grand. Le bâtiment était grand, les élèves étaient grands. Je me sentais comme une enfant à côté d'eux. Heureusement Nino était avec moi. Vous vous souvenez de lui ? Le garçon qui bégayer. Comme on est les seuls élèves du collège à être allé dans ce nouveau lycée je peux discuter avec lui sans problème. Il est plutôt sympa. Mais bon franchement l'effort qu'on doit faire d'attendre qu'il finisse sa phrase. J'entra immédiatement dans le bâtiment. La seconde. À ce qu'il parait le lycée est mieux que le collège car les élèves sont plus matures et les profs moins strictes. Et la seconde c'est bien car on a aucun examen. Quand je pense à Raphaël qui vient d'entrer en sixième. À ce qu'il parait il s'est fait deux amis. De mon côté Camille, Kévin, Jean et Annie sont dans un autre lycée. J'ai plus aucun contact avec eux. Enfin si ! J'ai toujours Jean. Kévin a changé de numéro de téléphone et Camille est partit vivre au Canada a cause du travail de sa mère. Quand je pense qu'elle va avoir l'accent Québécois ! Et Annie...d'après ses parents elle a commencé à fumer, boire et a avoir des relations sexuelles après qu'elle ai raté le brevet. Pourtant c'est fastoche ! Quand même avoir des relations sexuelles à 14 ans et demi...bref ses parents l'ont envoyé dans un pensionnat et j'ai aucun moyen de la contacter. Moi je vais attendre d'avoir 20 ans pour avoir mon petit copain, de toute façon je suis pas impatiente. J'espérais être dans la classe de Nino mais non. Il est dans une autre. Je connais personne ! Comment je vais faire ? Je vais pas réussir l'année c'est sûr...

Je rentra chez moi déprimée. Tout les élèves de ma Classe étaient insupportables. Aucune chance que j'arrive à m'entendre avec eux. Mes parents et mon frère m'attendaient à l'entrée de la maison. On avait décidé d'aller rendre visite à Louise. Vu qu'elle venait jamais à nous c'est nous qui allions venir à elle. On avait prit la voiture et on avait foncé vers son appartement. On avait hâte de la revoir. Mes parents rentrèrent en premier. Moi et mon frère on les attendaient en bas. L'immeuble était plutôt moche. Gris sombre, de la cigarette partout et des mecs avec leur froc sortit pour je ne sais quelle raison. Il y avait des balançoires mais les seuls enfants présents jouaient avec des pétards. Il y a 10 ans j'aurais couru pour faire le toboggan. Mais là j'avais pas très envie. Tout à coup Raphaël alla faire de la balançoire pour s'occuper. Je ne lui en voulais pas. Il avait que 11 ans c'était un enfant. Mais l'un des gamin s'approcha et le poussa par terre en rigolant:
-«Aha ! Alors ça joue encore au pays des merveilles ? Petit PD ! »
D'habitude je me suis retenu de dire le moins de gros mots possible. Mais là ces gosses avaient encore moins d'éducation que moi. Je m'approcha d'eux et leur cracha dessus:
-« Va y tu veux quoi petit con ? Retourne sucer ton daron ! »
-« Va y arrêtes de faire la meuf tu t'es cru où ? Tu t'es pris pour qui ? Sale pute.»
-« Je me prend pour celle qui va te botter le cul ! Retourne niquer ta mère bouffon va ! Baisse les yeux t'entend ? Range ta bite dans ton froc ! »
Énervé la bande de jeunes s'en allèrent. J'aida mon frère à se relever. Je sais vous allez me dire: « Mais Emma ça va pas de dire ça ? T'as grave changé. » Écoutez. Imaginez que vous essayer de calmer un étranger énervé. Il va rien comprendre si vous lui parlez en français. Parlez dans sa langue. Là c'est pareille, pour calmer ce genre de sous espèces faut parler leur langue. C'est comme ça. Mais ça m'empêche pas de parler très bien français. Finalement mes parents venaient de sortir. Ma mère pleurait et mon père essayait de la réconforter. Que se passait il ? Raphaël m'attrapa la manche:
-« On va la voir ? »
J'étais d'accord avec lui. Qu'est ce qui s'était passé ? On alla donc rejoindre Louise dans son appartement.

On était rentré. L'appartement sentait fort la transpiration. Au milieu, le petit copain de ma soeur était affalé sur le canapé en froc. Il ne se souciait pas de nous. Dire que ce truc était mon beau frère. Ma soeur était fatiguée. Elle avait de grosses cernes et elle portait une tenue de travail correcte. Elle me lança un regard noir. Raphaël se précipita vers elle et la câlina heureux de la revoir. Louise le repoussa d'un coup et il tomba par terre en pleurant ne comprenant pas ce qu'il se passait. Je lâcha à Louise:
-« Ça va pas ? T'es malade ?! »
-« Il allait froisser ma robe ! »
-« Mais c'est ton petit frère ! »
-« Et alors ? »
Je fulmina de rage. Je fit signe à Raphaël de m'attendre dehors et je demanda à Louise d'envoyer son paresseux dormir dans une autre pièce. Une fois qu'on était plus que deux, je lui chuchota plus calmement:
-« Pourquoi tu te comportes comme ça ? Maman t'as toujours aimé. Elle t'a porté 9 mois. Elle t'a fait connaître la vie. Et tu oses la faire souffrir comme ça ? »
-« Elle m'a fait connaître une vie de merde. Les humains sont déjà morts depuis longtemps j'aurais mille fois préféré être un moustique. »
-« C'est sûr. Même un moustique est moins chiant que toi. »
-« Emma. L'époque où on était des gamines est finit. J'ai grandi. J'ai un travail. Un homme. »
-« T'appelles ça un homme ? Je pensais que c'était une serpillière. »
-« Je suis adulte. Et toi tu as 15 ans. Jette tes peluches, jette tes stupides poupées. Tu dois te comporter comme une femme. Je suis une femme. »
J'éclate en sanglot:
-« C'est pas parce que t'es une femme que tu dois être une salope de première classe. Tu est pas là Louise que je connais ! La Louise que je connaissais était mon modèle. Mon idole. Je veux pas finir comme ça. Tu m'apprenais des choses, tu me protégeais. Tu m'aimais. »
-« Je t'aime toujours. Mais d'une autre manière. »
-« Comment hein ? Je me souviens de la première phrase que tu m'as dites: Je suis heureuse d'être ta grande sœur. Les autres vont êtres jalouses elles voudraient avoir une petite sœur. Y'a des gens qui manquent de famille et toi tu as la chance d'en avoir une ! Et tu la fous en l'air ! »
-« Ecoute ces années passées avec vous et avec toi étaient géniales mais je n'ai plus besoin de vous ! »
Mon cœur se figea à l'entente de sa réponse. Elle me regardait furieusement. Je lui demanda:
-« Alors pendant tout ce temps. On était que des objets à tes yeux ? »
-« ... »
J'essuya mes larmes et je lui sourit a nouveau. Finit les gamins pleurnicheuses. Je regarda son bracelet. Il était rose.
-« Tu portes la couleur belle. C'est bien. »
Et je m'en alla sans la regarder. C'était la dernière fois que je voyais ma soeur en vrai. La dernière fois de ma vie. Le Tsunami l'avait emporté sans même qu'elle soit morte. La dernière du Tsunami.

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