Chapitre 10 - Un péché mignon

  Ce n'était pas normal d'expulser autant de liquide pré-séminal au simple fait de savoir que j'allais avoir une relation sexuelle. Inès, qui est toujours à quatre pattes devant moi, croulant sous le choc, le sait aussi bien que moi.

  — Va te faire foutre.

  — Inès, la seule chose que tu as à faire c'est...

  Je viens de me rendre compte de la gravité de mes paroles. Je m'arrête de parler et essaye de stopper mon excitation. J'ai l'impression que j'obtiens l'effet inverse. Mon sexe atteint son érection ultime. Je peux le sentir palpiter dans mon caleçon, Inès aussi le voit.

  — Il reste l'autre option et je ne pense pas que ni toi ni moi n'avons envie de vivre ça.

  — Donne-moi cette arme !

  — Tu préfères que l'un d'entre nous meurs plutôt que l'on s'en sorte sain et sauf avec une partie de sexe rapide ?!

  Je peux concevoir que mon excitation envers toi te dérange, mais tu ne penses qu'à toi, Inès. Tu as été égoïste sur ce coup. Imaginons que je décide de me masturber et donc de t'épargner cette relation sexuelle. Terence débarque dans la pièce, constate que le sperme n'est pas dans ta bouche. Il saisit alors son pistolet et colle une balle dans la tête à l'un d'entre nous.

  L'autre option n'est que bénéfique, seule une idiote déclinerait une relation sexuelle.

  Tu n'as voulu penser qu'à toi Inès, après tout ce que j'ai fait pour toi jusqu'ici. Dans ce cas, je penserai également à moi. Et je le te promets, ça va être un carnage.

  J'enlève complètement mon pantalon de mes chevilles pour ne pas tomber et marche jusqu'à la porte.

  — Mais qu'est-ce que tu fais ?!

  Je sens la crainte trembler dans la voix d'Inès. Ce qui l'effraie le plus, c'est la façon machinale avec laquelle je frappe à la porte, l'arme à ma main gauche.

  — Tu as fini ? demande Terence en ouvrant la porte, son pistolet braqué sur moi. Pourquoi j'entends encore ta sale gueule ! hurle-t-il en s'adressant à Inès derrière mon épaule. T'es pas censé avoir la bouche pleine ?

  Je prends la parole avant qu'Inès n'ait le temps de riposter. Je veux lui montrer que son avis m'importe peu.

  — Je n'aurai pas besoin de ça.

  Je tends l'arme au nez de Terence. Il semble surpris et cherche ses mots, sur le coup.

  — Bien.

  Il glisse sa main derrière ma nuque et me tapote légèrement l'épaule. Un grand sourire reluisant s'était formé dans sa barbe hirsute.

  — À tout de suite.

  La porte se ferme dans un verrou de serrure et je m'avance lentement vers Inès. Toujours affalé sur le sol, elle est tendue rien qu'à l'idée d'entendre le frottement de mes pieds sur le sol se rapprocher.

  — Pourquoi tu as fait ça ? demande-t-elle.

  Alors j'avais raison. Tu aurais préféré me tuer plutôt que d'avoir une relation sexuelle avec moi. Qu'est-ce qui te serais arrivé par la suite, Inès ? Tu aurais tenté de tuer Terence. Imaginons que tu y parviennes, tu sauves Nahla et pars loin d'ici. La presse locale t'interroge sur ta disparition. Tout le monde est heureux, tu es sauvée – la première fille aussi – et ton histoire devient célèbre au point que tu en écris une autobiographie et projette une adaptation cinématographique... Mais dans ton histoire, quand est-il de moi ? Allais-tu jouer les hypocrites et regretter ma mort ? Ou mentir en disant que Terence m'a tué ?

  On doit dans tous les cas faire un sacrifice, Inès, mais celui que tu as décidé d'emprunter manque cruellement d'abnégation.

  J'arrive face à elle. Mon ombre ronge son corps entier. Inès se tord le cou en deux pour voir mon regard planer sur elle, à l'instar d'un vautour plongeant sur sa proie.

  — Il reste huit minutes, dépêchons-nous.

  Mon cœur sursaute dans ma poitrine. Il est douloureux, mais j'ai ce sentiment d'excitation qui me fait frissonner. Mes mains tremblent lorsque j'abaisse mon caleçon au niveau de mes chevilles.

  Un filet de liquide s'étire entre mon méat et le caleçon. En voyant la brillance de mon gland et mon sexe marqué de veines, je crois qu'Inès s'en décroche la mâchoire.

  J'allais avoir mon premier rapport avec une fille. L'idée de savoir qu'Inès arrive à rougir de terreur à la vue de mon sexe en érection mon procure une sorte d'excitation. Elle est décuplée.

  — I... Inès...

  J'ai du mal à placer un mot. Je me sens essoufflé lorsque je décide d'ouvrir la bouche, mon cœur bat trop vite et j'ai la sensation que mes poumons se rétractent. Le stress m'en ferait presque de venir asthmatique.

  Inès rampe vers moi, le visage distordu par les pleurs, les cris et la sueur froide sur sa peau. Ses larmes qui cascadent le long de ses joues et viennent se coincer sur ses lèvres me donnent déjà l'idée de servir de lubrifiant lorsqu'elle s'apprêterait à...

  — Je t'en supplie, Driss... éjacule vite.

  Je sens mon cerveau surchauffer lorsqu'elle me susurre ces mots.

  Inès rampe vers moi, toujours à quatre pattes. Je peux voir la lueur de ses yeux bleus fixer mon sexe. Elle se met sur ses genoux, son visage à la hauteur de mon sexe, mon gland frôle son nez. Mes muscles se contractent involontairement au contact de ses mains sur mes cuisses. Je peux sentir la sueur qui s'échappe de sa paume. Son corps, tiraillé par la terreur, lubrifie mon sexe. Je n'ai plus aucune emprise sur mon plaisir. Je sens simplement une enveloppe de chaleur froide faire des va-et-vient tout le long de ma verge.

  Ma peau se hérisse, elle a un sursaut lorsqu'elle voit mes poils se dresser. Mon dos s'arc-boute contre le dossier de la chaise, je sens quelque chose de chaud me monter aux joues. Je gémis.

  Inès se penche un peu plus vers mon entrejambe. Le bout de ses cheveux me caresse l'intérieur des cuisses quand elle baisse la tête.

  Mon sang bat dans mes oreilles. J'oublie temporairement que nous ne sommes pas seuls et que quelqu'un est derrière la porte.

  Sa langue serpente le dessous de mon gland et fait des vagues sur mon frein. Je sens une sorte de vibration agréable. Il se durcit davantage alors que je pensais cela impossible.

  — Driss, s'il te plaît, dit-elle dans un souffle. Ne m'oblige pas à le redire.

  L'excitation provoquée par sa lente fellation demande satisfaction. Je sens mon gland vibrer, son palais tremble à cause de la peur.

  — Plus que trois minutes !!! s'exclame Terence derrière la porte.

  Inès continue de me caresser par petits coups de langue. Je m'agrippe des deux mains sur les rebords de la chaise et me tortille sous l'action de sa langue. Ses lèvres resserrent l'étreinte de mon pénis comme pour le fourrer avant le jet final. De l'intérieur de sa bouche, je sens l'air chauffer mon sexe.

  — Inès... Ô mon Dieu... Inès, continue...

  Mes jambes se raidissent et je murmure son nom encore et encore. Ma vue se trouble et je resserre les paupières. Je retire une main du bord de la chaise et me mord pour éviter de crier. C'est le point de non-retour. En se contractant par saccades, les muscles du périnée, de l'urètre et de mon appareil génital interne expulsent le sperme.

  J'entends un râcle dans sa gorge. Mon liquide continue de saccader.

  — ARGH !

  Inès fait un bond en arrière. Un jet de sperme éclabousse sur son visage lorsque ses lèvres balancent mon pénis dans le vide. Des résidus pleuvent sur le sol entre elle et moi.

  La porte s'écrase contre le mur dans un fracas. Je sursaute avant d'enfiler mon pantalon. Terence repose son pied au sol et s'avance vers Inès. Sa respiration s'accélère tant le stress s'empare d'elle, se contentant de respirer bruyamment par les narines, mon sperme ayant condamné sa bouche.

  — Parfait ! disait-il, tout sourire. Le filet de sperme qui coule sur ton menton est vraiment magnifique.

  La pièce était tellement vide qu'elle résonnait aux bruits de ses applaudissement. Terence sort son téléphone et demande à Inès de sourire. Un flash capture son visage et transperce ses globes oculaires. Ceux de Terence s'injectent de sang tant il est excité.

  — Avale, maintenant ! Oui, avale...

  La furie de tout à l'heure avait laissé place à un chien à la queue replié sur elle-même, complètement sous le joug de la crainte. J'entends un bruit se coincer dans la gorge d'Inès. Une chair de poule lui hérisse les poils lorsqu'elle engloutie mon sperme. Ça avait mauvais goût ?

  — Tu vois, Driss, c'est ça que je te demande. De la coopération. Si on reste sur ce genre de climat, tout se passera bien entre toi et moi. Je te dicte les règles et tu les suis. Rien de plus simple !

  Je ne bouge pas sur la chaise. Mon sexe s'est déjà rétracté au moment où il est entré dans la pièce. Des chaines lovés reposent au pied de la porte. Je me demande si elles sont pour barricader ma demeure ou pour Inès.

  — Tu pourrais au moins me répondre.

  Je lui fais un hochement de tête parce que je n'arrive plus à parler. Il ressent ma peur et ça l'amuse. Pendant notre petit jeu de regard il attrape Inès par les cheveux et la traîne derrière lui. Elle se met à gémir par réflexe à la douleur.

  — Roh, arrête de crier, soupire-t-il. Je vais t'acheter une laisse, ça sera plus simple pour toi. En attendant je vais te passer la chaîne autour du cou. Qu'est-ce que tu en dis.

  — Pitié, ne fais pas ça !!! sanglote Inès.

  — Alors tu arrêtes de faire du bruit, s'il te plaît ? Je n'arrive pas à échanger avec mon bon vieil acolyte.

  Et il me met une petite tape sur le torse en signe d'affection. Bordel, Terence. Tu viens de m'impliquer dans ton petit jeu alors que hier je ne savais même pas si tu étais le coupable. Les yeux d'Inès, bien que dissimulés à travers des mèches grasses, me lancent des éclairs.

  — Alors là, crois-moi ! Je vais te mettre tellement à l'aise, mon pote.

  — Co... comment ça ?

  — Tu n'as goûté qu'au Troisième Membre. Attends de voir le potentiel des deux autres.

  Mes pupilles se dilatent et je sens le sol se dérober sous mes pieds. L'annonce de Terence réagit en moi comme un coup de massue dans le crâne.

  — A ce soir, l'acolyte.

  La porte se referme dans un grincement, Inès hurle dans le cliquetis des chaines et je suis confronté aux murs sombres. Seul le halo qui se dégage de la feinte de cette planche me confère le droit de savoir qu'il faisait encore jour.

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