Chapitre 7
- Ça vous dérange, si je garde vos vêtements pour les laver avant de vous les remettre ? Je demande à Davis.
- Pas du tout, il me répond les mains dans les poches.
- D'accord, je dis simplement avant de retourner dans ma chambre pour me changer.
J'ai amené Davis chez moi, car je devais me changer avant d'aller rencontrer les parents de Sébastien, qui ont gentiment accepté de me rencontrer trois heures plus tard que le rendez-vous initial.
Je n'ai aucune honte à montrer aux gens où j'habite. Même si mon appartement est très modeste et très petit, j'en suis très fière puisqu'il est totalement à mon image. Bien sûr, ce serait fantastique si je n'avais pas cette fuite d'eau, mais il faut s'y faire avec ce que l'on a. C'est ce que mes parents m'ont toujours appris.
Je reviens auprès de Davis, quelques minutes après, vêtu d'une chemise de ma taille et d'un pantalon noir et des talons. Ces vêtements sont assez pour montrer aux parents de mon client que je suis sérieuse.
- Ta maison est vraiment bien, il me complimente.
Je me retourne pour regarder mon petit salon, ma salle à manger et ma petite cuisine. Je souris. C'est vrai qu'elle est belle mon petit chez moi.
Je me retourne vers mon invité, un gros sourire aux lèvres.
- C'est vrai qu'elle est bien, je réponds toute fière. Vous vous joignez à moi pour le diner ? Je le demande.
- Avec plaisir.
- Installez-vous, je le prie, en pointant une des chaises de la table à manger.
Il s'exécute. Pour ma part, je fais plusieurs aller-retour de la cuisine à la salle à manger pour pouvoir mettre la table.
- Vous savez, je peux vous aider à mettre la table.
- C'est gentil de votre part, mais je peux faire cela toute seule.
Il lève les mains au ciel tandis que moi, je tourne les talons pour aller dans la cuisine.
Je prépare deux plats de lasagne et je retourne auprès de lui. Je lui sers un des deux plats et je vais m'installer en face de sa personne.
- Bon appétit, je le souhaite avant d'entamer mon dîner qui est aussi mon déjeuner.
- Vous aussi, il répond avant de goûter à ma nourriture.
- Vous ne m'aviez pas dit que vous saviez cuisiner, il me dit.
- Nous n'avions jamais discuté, je lâche.
- Nous devrions le faire !
Je suis surprise par sa proposition. Pourquoi vouloir discuter maintenant ?
- De quoi voulez-vous discuter ? Du dossier dont je m'occupe actuellement ?
- Non, de vous !
- Qu'est-ce que vous voulez savoir sur moi ? Je le demande.
- Tout ! Je n'avais jamais couché avec une femme sans savoir son vrai nom, il m'informe. Pourquoi m'aviez-vous dit que vous vous appeliez Rose ? Il me demande.
Je dépose doucement mes ustensiles. Je le regarde droit dans les yeux et j'esquisse un petit sourire.
- Honnêtement, je trouve que Rose est un nom doux, qui incite à aimer. Je voulais un peu d'amour cette nuit-là...
Il arrête de manger lui aussi et il commence à me fixer intensément.
Je profite de ce long regard pour le détailler. Il n'y a pas à dire, cet homme est magnifique. Ses cheveux noirs foncés combinés avec ses sourcils épais lui donnent l'allure d'un homme strict, sérieux. Mais, tout cela est adouci par ses merveilleux yeux d'un brun pâle. Sa mâchoire carrée, son nez fin complètent la perfection de son visage. Sa bouche quant à elle, ne demande qu'une chose : qu'on l'embrasse jour et nuit. D'ailleurs, c'est exactement ce que j'ai envie de faire en ce moment : l'embrasser jusqu'à ce que sa bouche devienne encore plus rouge.
Et le reste de son corps ? Mon Dieu, j'ai envie de voir son corps musclé encore une fois sur le mien. J'ai envie de le sentir proche de moi. Très proche de moi !
Je secoue ma tête pour enlever les pensées obscènes qui se manifestent dans ma tête.
Est-ce que vous êtes marié ? Je le demande indiscrètement.
Il sourit.
- Ai-je l'air d'un homme marié ? Il m'interroge.
Évidemment ! C'est sûr qu'un mannequin renommé s'en est déjà accaparé.
Je ne lui réponds pas.
- Je suis divorcé, il m'avoue.
Je suis surprise. Qui voudrait laisser aller un homme comme cela ?
- Adultère ? Je continue à le demander de façon indiscrète.
Je me lève pour aller jeter le reste de mon repas. Davis se lève et amène son plat avec lui.
- J'allais venir vous débarrasser, je lui fais savoir. Vous êtes mon invité !
Il sourit tout en avançant vers moi.
Il se rapproche dangereusement jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace entre nous. Il profite de cette position pour déposer le plat dans l'évier derrière moi. Quand il a fini de le déposer, il se décolle légèrement de ma personne, mais sans vraiment s'éloigner.
Son odeur ! Cette odeur d'homme, de séduction, de passion : tous réunis en lui.
Je me surprends à le dévisager comme je ne l'ai jamais fait. De fait, mes yeux scrutent sa parfaite bouche.
J'ai toujours été du genre à pouvoir caché tout ce que je ressentais, mais en ce moment, nul doute que mes yeux disent à quel point j'ai envie de cet homme. Nul doute que mes yeux trahissent mes désirs coupables.
Je vois sa bouche esquisser un parfait sourire.
- J'ai envie de vous aussi, il lâche.
Je quitte enfin sa bouche pour le regarder droit dans les yeux. Je peux le voir ! Je peux voir ses yeux briller de désir. Je peux voir comment ses yeux dans mes yeux pourraient mettre à nu mon âme. Je peux le voir !
Je quitte son regard pour reporter toute mon attention sur sa bouche. Je le veux tellement !
Comme s'il a lu dans mes pensées, il se colle à moi et attrape mes lèvres.
Je gémis de bonheur quand sa langue pénètre dans ma bouche. Je passe mes mains autour de son cou tandis que lui, il passe les siennes autour de ma ceinture pour me coller encore plus à lui, comme si être encore plus proche est possible.
Ses mains passent en dessous de ma chemise. Ce touché me fait ressentir toutes les sensations liées au plaisir. Des petits papillons dans le ventre jusqu'aux frissons dans le dos.
Il n'y a aucun doute, j'ai envie de cet homme. Je le veux sur moi, en moi : je le veux partout !
Je ne peux plus supporter toutes ces sensations. Je pourrais mourir, littéralement, de plaisir. Sans vraiment le vouloir, je garde sa lèvre entre mes dents et je fais une forte pression dessus. Je m'attends à ce qu'il gémit de douleur, comme je gémissais de plaisir tantôt. Mais, pas un son ne sort de sa bouche. Au contraire, il me presse encore à lui. Je lâche ses lèvres baignées de sang, avant qu'il ne m'attrape les jambes et ne me dépose sur le comptoir de la cuisine.
Je le regarde encore une fois dans ses yeux. Le désir ne brille plus dans ses yeux. Maintenant, c'est une bête féroce, qui veut tout démolir sur son passage, qui se tient devant moi et qui me tient fermement la ceinture. Même ses yeux brun pâle ne semblent plus être si pâles.
Je devrais avoir peur de ce regard. Je devrais avoir peur de tout ce désir et cette chaleur qui dégage de ses yeux. En fait, je le suis. Je suis terrifiée ! Mais, je veux savoir les conséquences de tout ce désir-là. Je l'ai cherché alors, je veux savoir ce que je vais trouver.
Sans réfléchir à deux fois, j'attrape ses lèvres. Il ne répond pas à mon baiser. Je les lâche avant de reculer pour le regarder. Je veux savoir si la bête et le désir sont partis. Je suis particulièrement contente de pouvoir remarquer leurs présences.
Davis esquisse un sourire narquois. Un sourire qui donne froid dans le dos.
Il dit quelque chose dans une langue qui m'est inconnue. Quelque chose qui me semble être aussi sinistre que ce sourire qui s'est doucement affiché sur son visage.
Il attrape, tout de suite après ses propos, mes lèvres et nous partons dans un baiser brute, féroce, mais sensuel.
***
J'essaie de porter toute mon attention sur la femme qui défend son enfant. Je devrais pouvoir l'écouter à 100 %, mais mon attention est plutôt portée sur l'homme qui éveille toutes mes pulsions sexuelles.
- Madame l'avocate, vous ne semblez pas prendre au sérieux ce que je vous dis. Je sais qu'on ne vous paie rien, mais au moins faites semblant de m'écouter !
Je secoue ma tête pour reprendre mes esprits.
- Désolée, j'étais un peu ailleurs, mais maintenant je suis totalement à vous. Vous avez dit que Sébastien n'a pas d'amis, en êtes-vous sûr ? Je demande à la mère de mon client.
- Oui, j'en suis sûr ! Elle s'impatiente.
- Écoutez-moi madame, selon la police plusieurs personnes ont fait partie du braquage. Supposons que c'est votre fils qui l'a fait, avec qui pensez-vous qu'il aurait pu le faire ?
- Sébastien n'a rien fait ! Elle s'énerve. Il n'a pas d'amis à l'école, parce que... il respire un bon coup avant de continuer. Sébastien est sorti du placard l'année passée, depuis il se fait intimider et personne ne veut être ami avec un intimidé et homosexuel.
J'essaie de garder mon calme après les aveux de madame Lejeune. Si cette information venait à se savoir dans le centre correctionnel, Sébastien pourrait être victime de beaucoup de violence. Je ne veux pas avoir à dire à cette mère de famille que son enfant risque de se faire battre pour son orientation sexuelle. Je vais essayer de faire isoler Sébastien avant que quelqu'un sache son homosexualité.
- D'accord, cette information va beaucoup m'aider, je dis doucement à madame Lejeune.
Je porte mon attention sur Davis qui parle avec le père de mon client. En une fraction de seconde, les souvenirs de nos ébats sexuels me remontent à la tête. Ses mains sur moi, sa bouche sur ma peau...
« Arrête ! » je me crie à moi-même en pensée.
Je secoue ma tête pour reprendre tous mes esprits et je continue à poser des questions à la femme assise en face de moi.
- Sébastien m'a dit être tombé malade le jour du cambriolage, est-ce que vous étiez au courant ?
- Oui, il avait une mauvaise grippe et de la fièvre. J'ai dû le soigner et lui faire une soupe avant d'aller au travail.
- L'avez-vous dit à quelqu'un ? Avez-vous mentionné la maladie de votre fils à quelqu'un ?
- J'ai dû le dire à mon patron puisque je suis arrivée en retard au travail. Il fallait justifier mon retard.
Je vérifie si j'ai tout noté sur mon carnet avant de le refermer. Je me lève et je tends la main à la mère de famille.
- Merci beaucoup, madame, votre aide me sera très utile.
Elle se lève à son tour et prend la main que je lui tends.
- C'est tout ? Vous ne voulez rien savoir de plus ?
- Non, ça va être tout, pour le moment. Je vous contacterai avant le procès.
Elle me remercie encore une fois et je quitte sa cuisine pour aller avertir Davis que j'ai fini avec la mère.
- Vous avez fini ? Je le demande.
- Oui, bien sûr ! J'attendiez pour vous ! Il me répond en français.
- Parfait, je suis là maintenant. On y va ? Je continue dans ma langue.
Il serre fermement la main du père de Sébastien, j'en fais de même et nous sortons de la maison. Je me dirige vers la voiture de monsieur Davis puisque ma voiture est je ne sais où !
- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Il me demande.
- Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Je le corrige. Vous allez me conduire à côté du bar pour récupérer ma voiture, ensuite vous rentrerez chez vous et moi, je continuerai à faire mon travail.
Ses sourcils se foncent légèrement.
- Me reprochez-vous quelque chose ? Il m'interroge.
- Non, je le réponds simplement.
En fait, c'est à moi que je reproche des choses. Je me reproche de laisser mon vagin prendre le contrôle de ma vie ! C'est pour la première fois qu'un client trouve que je ne prends pas au sérieux ce que je fais. Et, c'est pour la première fois que je pense au sexe en faisant mon travail. J'adore mon travail. Je vis pour mon travail, et là je laisse un homme me déconcentrer pendant que je m'occupe d'une affaire ?
Il ne s'agit même pas d'une histoire de cœur, il s'agit seulement d'une histoire de sexe. Je ne vais pas foirer tous mes efforts, tout ce que j'ai accompli en ce moment pour une histoire de sexe !
Je ne suis pas sortie lauréate de ma promotion pour venir perdre une affaire aussi simple parce que je désire tellement un homme que je ne peux pas me concentrer ! Il n'en est pas question.
Je veux devenir l'un des meilleurs avocats n'ayant jamais vécu. Je dois garder cela en tête quand j'aurai envie de coucher avec un homme pendant un entretien avec un client !
- Je ne vous reproche rien. Par contre, je vous demanderai de vous éloigner de ce dossier ou de moi. Je ne veux pas que vous influenciez ma décision de venir travailler avec vous ou non !
Il a l'air stupéfait par mes propos.
- C'est comme vous voulez, il lâche avant de démarrer sa voiture de location.
C'est la bonne chose à faire !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top