Chapitre 24

J'enlève mes mains de son cou. Je prends sa main gauche et je la porte sur mon ventre.

- Il y a un bébé là-dedans, je l'avoue en essayant de sourire malgré mes larmes. Davis, il y a notre bébé dans mon ventre! Je répète, mes larmes se redoublant.

Pendant un moment, il ne réagit pas.

- Mon amour? Es-tu heureux?

- Je vais être papa? Il me questionne en fronçant les sourcils. Je vais être papa! Il crie avant même de me laisser le temps de dire quoi que ce soit.

Des gens autour de nous commencent à applaudir, mais je ne peux me concentrer que sur le futur père de mon enfant.

Il se baisse pour se mettre à la hauteur de mon ventre.

- Notre bébé est là-dedans, il dit, caressant mon ventre avant d'y déposer plusieurs baiser. Notre enfant est là-dedans, il lâche en se relevant. Mais, comment? Tu m'as dit être dans ta semaine hier.

Il essuie mes larmes.

- J'ai été voir le médecin après avoir déposé les parents et Lana à la gare. Il a fait des tests et je suis bien enceinte. Ça arrive qu'une femme a ses règles pendant une grossesse, je l'explique.

- Oh, amour! Tu m'as demandé si je suis heureux? Je suis l'homme le plus chanceux de la terre. Tu le réalises, n'est-ce pas? Hein, amour? Il me demande avant de m'embrasser.

- Comment peux-tu me donner tout ce que j'ai toujours rêvé d'avoir? Je le questionne quand il met fin à notre baiser. Comment?

- Comment personne ne t'a jamais donné tout ce que tu as toujours voulu?

- Je suis contente que personne d'autre ne l'a fait, je lui réponds en déposant ma tête sur son torse. Je suis contente que tu sois celui qui me rend heureuse, Davis. Je ne voudrais être heureuse avec personne d'autre que toi.

- Je t'aime, Lisa Roy!

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Je me souviens exactement de la première fois que je l'ai vue. Comme d'habitude, elle avait ses cheveux attachés en une queue de cheval qui valsait a chaque fois qu'elle se retournait brusquement. Je me souviens aussi des vêtements qu'elle portait. Un tailleur bleu marin, assez banal je dois avouer, mais qui ne la rendait pas moins magnifique.

Je me souviens de la manière peu gracieuse avec laquelle elle s'était assise sur le tabouret du bar. Je me souviens qu'elle avait demandé au serveur « même que d'habitude ». Je me souviens comment elle était hésitante. Elle savait pertinemment ce que l'alcool allait la faire. Elle savait que ce n'était pas une bonne idée. Mais, je me souviens qu'elle avait avalé d'une traite la tequila avant d'en recommander une autre, le visage déformé par une grimace.

- Ne buvez pas ça! je me souviens l'avoir conseillée quand elle avait pris la deuxième tequila dans ses mains.

Je me souviens du regard qu'elle m'avait lancé ce jour-là. C'était un regard mêlé de surprise, de défi et de mépris.

Je me souviens qu'elle avait levé le verre à ma santé avant de la porter à ses douces lèvres.

- Ici, on est au Québec. Fais donc l'effort de parler la langue!

Je me souviens avoir été choqué. Je me souviens aussi qu'elle avait tout suite commander de la vodka.

- Je suis désolé. Je ne suis pas d'ici. Mais je peux essayer de parler la language.

Je me souviens qu'elle avait déposé le verre qu'elle voulait porter à sa bouche. J'avais piqué sa curiosité.

- D'ou venez-vous?

- Toronto.

- Qu'est-ce que vous faites dans un bar miteux de Montréal? Sans vouloir t'offenser, Titi! Elle avait ajouté à l'intention du serveur.

- Les endroits miteux doivent avoir une chance de se faire visiter, je l'avais répondue.

Je me souviens qu'elle avait esquissé un bref sourire que j'avais qualifié de parfait.

- Probablement, elle avait lâché avant de porter le shot de vodka à sa bouche.

Cul sec!

- Dure journée? je m'étais essayé.

- Dure vie, elle avait répliqué, tristement.

Je me souviens m'être demandé ce qu'une belle femme comme celle-là pouvait reprocher à la vie.

- Ah! J'avais lâché simplement.

Les minutes s'écoulaient, les culs secs aussi. Je me souviens l'avoir longuement observée. Je me souviens avoir été surpris par sa désinvolture. Les femmes comme elle était plus...comment dire? Soignées? Efféminées? Je ne saurais le dire. Mais, je m'en souviens avoir pensé qu'une femme comme elle ne devait pas traîner aussi tard le soir dans la rue avec autant d'alcool dans le sang.

- Comment trouvez-vous Montréal? Elle m'avait brusquement demandé.

Surpris, j'avais pris un peu de temps à répondre.

- Pas besoin de mentir. je sais que ma ville bien-aimée peut faire chier avec ces travaux de construction à n'en plus finir!

Je me souviens avoir souri. Oui, j'avais remarqué lesdits travaux.

- Malgré tout, j'aime bien! J'avais fini par répondre.

- Pour vrai? elle m'avait questionné étonnée.

- C'est une belle ville, vraiment! Et puis, la beauté des femmes d'ici contribue beaucoup à mon appréciation de la ville, je l'avais avouée, la regardant droit dans les yeux.

Je me souviens qu'elle avait rit à pleine dent. Et là, je me souviens être tombé sous son charme.

- Vous êtes un charmeur.

- Vous êtes une beauté.

- Il y a longtemps qu'on ne m'a pas dit quelque chose comme cela.

- Les hommes d'ici sont des idiots! J'avais lâché.

Elle avait esquissé un bref sourire.

- Davis, je m'étais présenté.

- Rose, elle avait dit à son tour, après quelques temps d'hésitation.

Je me souviens avoir eu une longue conversation avec elle. Ses paroles étaient intelligentes malgré l'état d'ébriété dans laquelle elle se trouvait presque.

Je me souviens l'avoir proposée de prendre une marche- où elle le désirait-. Je me souviens l'avoir ramenée à mon hôtel et l'avoir faite l'amour comme je l'avais rarement fait.

Je me souviens avoir pris mon temps pour admirer chaque parcelle de sa peau nue. Je me souviens l'avoir embrassée partout où c'était possible de l'embrasser. Je me souviens avoir pris du plaisir à l'entendre crier de plaisir. Je me souviens avoir mémorisé cette nuit pour que jamais je n'oublie avoir faite l'amour à quelqu'un comme elle.

Je me souviens m'être levée le lendemain sans elle à mes côtés. Je me souviens avoir ressenti du regret et de la peur. Je regrettais déjà son absence et j'avais peur de ne plus revoir la magnifique inconnue.

C'est exactement ce que je ressens en ce moment. J'ai des remords et j'ai peur. Je suis effrayé! Je n'avais qu'un mot à dire et Lisa ne serait pas partie pour Montréal. Elle n'aurait jamais eu cet accident. je ne me tiendrais pas en plein milieu de cet hôpital à attendre que quelqu'un vienne me dire que la femme que j'aime ainsi que nos deux enfants qu'elle porte vont bien.

Je n'avais qu'à la dire non. Juste non! Elle est enceinte de trente semaines, elle ne devrait pas avoir à conduire pendant six heures de temps pour aller régler cette affaire. J'aurais dû dire non quand elle m'avait demandé mon avis. On en serait pas là. Ce fils de pute ne lui aurait jamais rentré dedans.

Tout est de ma faute!

Je ne le supporterais pas de perdre les trois femmes de ma vie.

- Je veux savoir comment elles vont! Je répète à l'infirmière responsable de la réception.

-  Monsieur, je vous l'ai répété plusieurs fois. Un médecin va venir vous parler de l'état de votre compagne quand ce sera le temps. En attendant, je suis sûre que notre équipe fait tout ce qui en est de leur pouvoir pour assurer le bien-être de madame Roy et des bébés à naître!

- Savez-vous qui je suis? Je demande de façon autoritaire, ayant conscience que je sonne exactement comme mon père. Savez-vous à qui vous vous adressez? 

- Monsieur...elle commence, mais s'arrête net en regardant par dessus mon épaule. Justement, docteur Garett vient de sortir de la salle d'opération. Vous pouvez aller le rencontrer, elle ajoute en montrant le dit docteur avec sa tête.

Sans la dire merci, je me rue sur le docteur qui répète mon nom à haute voix.

- C'est moi Davis, je dis rapidement. Comment elles vont? Je m'empresse de demander.

- Vos deux petites filles et votre conjointe sont saines et sauves. Cependant, il commence tout de suite, me laissant pas le temps d'être soulagé, dû à leur venue prématurée, l'une des jumelles à été transportée à l'unité de soins intensifs néonatals à cause d'une dysplasie broncho-pulmonaire.

- C'est...c'est quoi ça? J'arrive à peine à demander, sentant mes muscles me lâcher  graduellement. 

Lentement, il m'explique en quoi consiste la maladie. Mais, je n'entends que détresse respiratoire et insufflation d'oxygène.

- Nathalie vous conduira à l'unité des soins intensifs, Il conclut en poussant légèrement l'infirmière vers moi.

- Mais, et Lisa? Est-elle au courant?

Si oui, je ne peux pas imaginer à quel point elle est désemparée.

- Où est-elle? Je veux la voir avant.

Elle a besoin de moi plus que jamais.

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