#14 L’esprit du printemps
Sinadana

Nombre de chapitres lus
Avant-propos + 10 premiers chapitres

Points forts
Bonne idée d’adaptation d'un mythe
Le contexte historique intéressant
Style fluide

Points faibles
L’ambivalence de l’héroïne pourrait être exploitée davantage
Le contexte historique de même

Personnages, intrigue et lieux
Dans les tous premiers chapitres, les traditions, la pression sociale exercée sur les femmes, quelques éléments historiques, des descriptions et des dialogues bien amenés nous plongent dans l’époque. Malheureusement, ils se font ensuite rares.
J’aurais aimé que l’Angleterre du 19e siècle ne soit pas un simple décor, mais un vrai contexte, ce qui apporterait plus de profondeur à la caractérisation des personnages. Ça trancherait d’autant plus avec le côté fantasy du roman, ce serait encore plus intéressant !

Le chapitre 9 est très perturbant au niveau du caractère de l’héroïne. J’ai l'impression que Perséphone fuit dans les bois sans raison. Pourquoi ne plus faire confiance aux conseils de son ami, comme elle le faisait avant ?
Inversement, pourquoi ne pensait-elle pas plus à son père auparavant ? Du point de vue de la jeune fille, on dit aussi que Marcus manipule les esprits. Elle n'a que la parole de Lawrence sur ce point, donc elle lui fait confiance. La dernière phrase du chapitre 10 insiste également sur le fait qu'elle était consciente qu'un caprice de sa part mettrait le monde en danger. Or, elle vient justement de faire un caprice en fuyant dans les bois.

Ces atermoiements me semblent un peu trop forcés, uniquement là pour la cause de l’intrigue et dans le but d'introduire plus de drame dans l’histoire, aux dépens de la caractérisation des personnages… À mon avis, le stress qui pourrait causer tout ça n’est pas assez mis en avant.

Orthographe, grammaire et autres commentaires sur la forme
Des coquilles, des petites erreurs d’orthographe et de grammaire, qui sont rares donc ne gênent en rien la lecture.

La syntaxe est parfois maladroite (par exemple : plusieurs « c’était comme si » ; « refusa de lui sortir de la tête » au chapitre 3 ; « s'interrogea sur à quel moment » au chapitre 6).

À certaines occasions, le subjonctif imparfait ou plus-que-parfait est utilisé (correctement), parfois il est remplacé par du subjonctif présent (c’est correct aussi). Si ce n’est pas fait exprès, je te conseille de choisir l'un des deux temps et de l’appliquer tout au long de la narration, ça harmoniserait l’ensemble.

Il y a quelques répétitions de verbes faibles (être, avoir, dire, faire) et d’autres mots simples (comme main ou cheval) qui sont un peu trop rapprochés, ce qui alourdit un peu le style, mais dans l'ensemble ta plume est fluide et facile à lire, on tourne facilement les pages. Tu as un bon story-telling !

Les paragraphes sont bien aérés, c’est agréable à l’œil.

En bref (ou pas) - mon avis personnel
Tout d'abord, adapter le mythe de Perséphone et Hadès est une très bonne idée.

J’ai beaucoup aimé le début, les cinq/six premiers chapitres. Par la suite, je ne suis pas arrivé à accrocher au caractère des héros, ce qui est tout de même compliqué pour moi de continuer à lire.

Il y a quelques clichés (l’enfant adopté, l’apparition des pouvoirs à 18 ans, la mort de la mère, le père qui sombre dans l’alcoolisme, le possible rebondissement du méchant qui va peut-être s’avérer moins méchant que ce qu'on pense). Cependant, de ce que j'en ai lu, ce n’est pas gênant grâce au traitement que tu en fais. Des clichés bien exploités peuvent être intéressants.

Le concept des deux mondes est bien exploité.

Je ne doute pas que tu as déjà beaucoup de lecteurs pour cette histoire, qui sont déjà accrochés par ta plume fluide, qui se lit bien.

Si tu cherches à étendre ton lectorat, mon conseil est d’approfondir le contexte historique très intéressant et de reprendre encore plus d’éléments du mythe. Je fais partie des nerds de la mythologie qui adorent les clins d’œil à l’histoire originelle : par exemple, la fuite de Perséphone et Lawrence dans la charrette m'a fait penser à l’enlèvement par Hadès dans le mythe, et j’étais content !  (Il en faut peu pour être heureux… 🎶)