15- La Salle du Trésor
NDA : Je tiens à m'excuser, je n'ai pas du tout corrigé je chapitre, je le poste juste avant de partir en vacances pour que vous puissiez l'avoir, je ferai la correction dans une semaine. Du coup pas besoin de me corriger, ça vous ferait perdre votre temps alors que je n'ai pas fais mon travail ^^ Bonne lecture !
Alyn ouvrit grand la porte mais alors qu'ils allaient y entrer, elle la referma d'un geste sec. Son rythme cardiaque s'était accéléré. Elle et Egel se regardèrent. Il hocha la tête, semblait lui dire « ne t'inquiète pas, vas-y ».
Elle abaissa à nouveau la poignée et ouvrit la porte, plus lentement cette fois-ci. Elle avait peur de ce qu'ils allaient trouver dans la salle. Elle avait tant cru à ce trésor qu'elle ne pourrait supporter que toute l'histoire ait été une farce. Devant elle, il n'y avait que le noir qui se présentait à elle, impossible de distinguer quelque chose.
— Tu te concentreras sur le vœu, dit elle. Le bon vœu, n'est ce pas ? Un moyen de communication avec les dieux pour les appeler à l'aide et pouvoir écouter leur réponse.
La reine ne savait pas si elle avait prononcé ces paroles à l'intention d'Egel ou à la sienne.
Elle prit une grande inspiration et avança. Ses pas se faisaient plus confiants et déterminés au fur et à mesure de sa progression. Enfin, quand elle eut la sensation d'être au centre de la pièce, elle s'arrêta et ancra profondément ses pieds dans le sol pour plus de stabilité. Elle entendit Egel la rejoindre avec hésitation puis se poster à son côté.
Il ne leur restait qu'une pierre de soleil et sa lumière était vacillante, cependant elle leur suffit pour voir que rien ne traînait par terre, sinon quelques dessins gravés dans la roche. Comme mus par une connexion muette, ils virent tous les deux à la conclusion qu'il fallait prier. Alyn ferma les yeux et fit remuer ses lèvres en prononçant les mots silencieusement. Même si elle maîtrisait le Mirùnien presque à merveille elle préférait utiliser sa langue maternelle pour appeler les dieux.
« J'invoque le pouvoir du Trésor de Bargor, remis entre nos mains, à nous mortels, afin de nous accorder une et une seule faveur. Aujourd'hui le temps est arrivé, les planètes sont alignées, les énigmes ont été résolues et le sang a même été versé. Nous ne demandons pas de richesses, pas de savoirs, nous voulons seulement faire transmettre un message aux dieux et y obtenir réponse.
Notre terre est en danger. Ceux qui ont le Don de clairvoyance l'ont vu, je l'ai moi-même vu. Bientôt, des monstres tout droit sortis de nos pires cauchemars attaqueront les humains. Aucune frontière ne saura les retenir, aucun peuple ne sera épargné. Vous vous êtes faits discrets ces temps-ci mais vos fidèles ne survivront pas si vous ne nous aidez pas maintenant. Toutes les offrandes seront faites si elle peuvent vous plaire. Pouvez-vous nous aider contre cette puissance maléfique qui pèse au dessus de nos têtes ? Que pouvons nous faire pour l'arrêter ?
Tel est notre vœu et tel est ce que nous demandons en vertu du Trésor de Bargor. »
La reine serra les poings et garda les yeux fermés. À sa droite, elle percevait Egel marmonner le même genre de discours en Mirùnien. Enfin, il se tut et le silence complet retomba.
Après quelques temps, Alyn sentit un coup de vent dans ses jambes. Elle en conclut que c'était le signe qu'ils attendaient ; il n'y avait pas de vent dans ces tunnels. Elle leva les paupières et observa autour d'elle, ne sachant pas trop si elle pouvait bouger ou si cela était interdit. Elle parcouru la salle du regard. Pas de lumière en vue. Pourtant il s'était passé quelque chose elle en était persuadée ! Elle plissa la yeux, se concentra plus encore, resserra l'étau de sa vision. Quelle ne fut pas sa surprise, quand elle remarqua, presque collé contre elle, un jeune garçon ! Elle eut un léger sursaut. L'autre de son côté, ne semblait pas en faire grand cas et il lui servit un grand sourire angélique.
Près d'eux, Egel s'agita aussi, il s'était sûrement rendu-compte aussi de la présence du jeune étranger. La reine lui jeta un coup d'œil puis reporta son attention sur le garçon. Celui-ci, trop heureux d'être au sens de l'attention, n'avait de cesse de faire des singeries.
Alyn ne comprenait pas ce qu'il s'était passé. Ils n'avaient pas demandé un garçon, un fils ou que savait-elle encore ! Alors, le déclic se fit dans son esprit. Elle n'avait pas demandé cela. Mais elle n'était pas seule. Elle pivota lentement vers Egel.
— Comment as-tu pu ?
Le volume de sa voix était bas cependant, son ton dur et sec rendait la question plus menaçante encore que si elle avait crié.
— Comment j'ai pu quoi ?
Vraiment, elle n'avait qu'une envie c'était de le gifler. À la limite elle aurait vu apparaître Telmar dans la salle, elle se serait fâchée mais au moins aurait-elle compris. Que là... un enfant !
— Tu as la possibilité d'exhausser ton vœu le plus cher, reprit-elle, de sauver le monde, éradiquer les maladies, tout ! Et toi tu choisis de faire apparaître un garçon ! C'est un fils Egel ? Je me doutais bien que tu n'étais pas des plus populaires auprès des femmes mais je n'imaginais pas que tu sois à ce point désespéré !
Elle était plus dure qu'elle ne l'aurait jamais été en temps normal mais c'en était trop. Il avait fait capoter l'avenir de toute l'humanité !
— Pardon ? En aucun cas je ne te permets de parler de moi ainsi ! Et je ne veux même pas d'enfant ! Il vient donc de toi ! Bravo madame la reine qui veut sauver le monde !
Il avait élevé la voix et ses joues étaient devenues rouges, mais de colère plutôt que de gêne. C'était la première fois qu'Alyn le voyait ainsi.
Il avait tort. Il ne pouvait en être autrement. Il mentait pour se protéger. Elle n'était certes pas contre l'idée de donner naissance et d'élever sa marmaille mais de là à en faire son vœu le plus cher, non elle n'y croyait pas.
Le garçon de son côté, suivait le débat avec enthousiasme en tapant des mains. Quand il fut clair que plus aucun des protagonistes n'allait prendre la parole, il lâcha une exclamation enjouée :
— Vous en avez mis du temps à arriver, dîtes donc. J'ai attendu une éternité ici moi ! Donc on ne vas pas traîner encore plus à se disputer et on y va, zou
Ils restèrent cependant tous les trois sans faire un pas. Egel semblait-être énervé aussi, remarqua la reine. Elle reconsidéra sa position sur la chose. Plus le temps passait, plus la colère retombait et plus elle se confortait dans l'idée que l'enfant n'était le vœu d'aucun d'eux deux. Peut-être n'étaient-ils pas arrivés au Trésor. Cette salle, bien qu'elle s'ouvrât avec le médaillon serait donc une fausse piste.
Pendant qu'elle pensait, Egel essaya d'attirer son attention. Une fois qu'il eut capté son regard, il fit les gros yeux en désignant le garçon et articula quelque chose en silence. « Esprit malin » disait-il. Alyn hocha la tête lorsqu'elle finit par comprendre. Mais oui ! songea-t-elle. Un enfant ne vivait pas seul une éternité dans des tunnels obscures. Ce dernier, inconscient des révélations qui se jouaient devant lui, s'était mis à pousser la chansonnette. La reine l'écouta avec consternation puis lança un compte à rebours sur sa main. Trois... Deux... Un... Ils prirent la poudre d'escampette au zéro pour sortir de la pièce.
Ils s'adossèrent à la porte en reprenant leur souffle.
— Je n'arrive pas à la refermer correctement, grogna Egel.
La reine l'écarta et tenta à son tour. Elle tenta de faire pivoter le médaillon dans un sens puis dans l'autre, mais rien n'y faisait, il était scellé et la porte ne se refermait pas.
Une voix étouffée leur parvint depuis l'autre côté :
— Vous ne vous intéressez donc pas au Trésor de Bargor ? Dommage...
Les deux aventuriers se figèrent dans leurs activités. Évidemment qu'ils cherchaient le Trésor, pourquoi d'autre se seraient-ils trouvé dans les souterrains ?
— Je sais que vous êtes toujours là, vous puez de trop pour passer inaperçus, fanfaronna-t-il.
Alyn murmura :
— Si c'est une créature obscure il est possible qu'il lise dans nos pensées et nous tende en fait un piège.
Ils restèrent silencieux un moment jusqu'à ce qu'Egel prenne une décision.
— Ouvrons lui. Si de toute manière il en fait partie, il nous rattrapera quoi que nous fassions.
La reine lui jeta un coup d'œil farouche sans bouger d'un poil pour autant. Elle n'accepterait pas aussi facilement de se livrer à la bête.
— Nous n'avons pas le choix, dit Egel. Il faut prendre le risque qu'il dise vrai et puisse nous aider.
Elle s'écarta à contre-coeur sans pour autant ouvrir la porte, elle laissa plutôt le prince s'en charger. Il avait tout intérêt à avoir encore une fois raison sinon elle le tuerait avant que le petit monstre s'en charge.
De l'autre côté, celui-ci leur sourit à pleine dent.
— Il me semblait bien que vous ne vouliez pas laisser passer une telle occasion...
— Cesse de faire le malin, petit, dit Alyn. Tu vas nous dire ce que tu sais du Trésor de Bargor ou tu retourneras croupir dans ton trou.
Il fit une mine exagérément outrée.
— Pardon ? Mais rien ne m'oblige à vous aider, alors vous allez me parler sur un autre ton !
La reine fit un pas en avant, menaçante et le saisit par le col de ses vêtement. Elle pouvait accepter bien des choses, mais sûrement pas qu'on lui manque de respect ainsi.
— C'est moi qui te demande pardon ! Tu n'as aucune idée de l'identité de la personne à qui tu t'adresse et je t'assure qu'elle n'est pas des moins importantes. Alors tu vas retirer tes paroles et t'excuser tout de suite.
Le garçon se dégagea et frotta ses habits froissés avec dédain. N'en pouvant plus, Alyn dégaina son poignard. Le prince que toute cette violence mettait mal à l'aise tenta de l'en empêcher.
— À ta place je suivrai le conseil de ton ami, dit l'enfant.
— Pourquoi cela ?
— Premièrement parce que je connais des informations dont tu as besoin et en plus...
D'un geste insolent, il écarta la lame de son corps tout en faisant une pause dramatique dans son discours.
— Et ensuite parce que tu ne pourras pas me tuer puisque je suis un dieu !
Elle tenta de ne pas le montrer mais Alyn était ébranlée. Déjà qu'elle l'avait menacé, elle ne pouvait pas en plus prendre le risque d'attaquer un dieu ! La question était maintenant : le marmot devant eux en était-il réellement un ?
— Un dieu ? demanda Egel avec pragmatisme.
— Oui tu sais, les entités qui vous sont supérieurs pour tous les aspects en plus de régir votre vie et le monde entier. Ça te dit quelque chose ?
Il fit mine de se curer les ongles.
— Je ne connais pourtant qu'un seul dieu, dit le prince. Lys aux deux visages. Et il ne s'agit certainement pas de toi. En plus tu n'as qu'un visage.
Le regard du petit dieu s'était assombri. Il cracha par terre.
— Je me nomme Missor et je ne comprendrai décidément jamais comment cet imposteur a pu conquérir autant de peuples !
Alyn assistait à l'échange avec des yeux ronds. Elle ne savait plus que croire. En voyant Missor grimacer à l'évocation de Lys elle avait d'abord cru à un aveux de son mensonge mais désormais sa haine et son dégoût lui semblaient sincères.
— Et tu... vous, corrigea-t-elle.
— Eh bien on tente d'attenter à ma vie puis on me vouvoie ? railla-t-il.
— Tu es le dieu de quoi ?
Elle avait prononcé sa question en un souffle, pas certaine de l'aptitude à adopter en face d'un dieu.
— Le dieu de la noyade, des naufrages et du sel. Récemment promu au post de gardien du Trésor de Bargor !
La reine ne se souvenait pas avoir jamais entendu parler d'un dieu aux tels pouvoirs nommé Missor. Cependant, elle devait reconnaître que son peuple vénérait tant de dieux qu'il était difficile d'en faire un compte juste. En plus, l'un d'eux aux affiliations aussi rares pour leur pays de désert risquait probablement de passer à la trappe.
Egel intervint :
— Admettons qu'on te croie. Pouvons nous accéder au Trésor de Bargor maintenant ?
Missor rigola.
— Mais quelle impatience ! Non vous ne pourrez pas tout de suite. Je vous informe que je suis un bon gardien, je vous ferai avant tout passer une batterie d'épreuves pour m'assurer que vous êtes bien dignes du Trésor.
— Oh mais j'y pense !
Alyn ponctua son intervention en se frappant le front.
— Nous n'avons pas besoin du Trésor puisque vous êtes un dieu ! En fait ce que nous voudrions c'est faire passer un message à vous tous pour...
— Désolé de te décevoir mais ça ne marche pas aussi facilement. Le Trésor de Bargor est un puissant artefact convoité même par certains dieux. Aussi, quand j'ai hérité de sa garde, on m'a retiré le droit de communiquer avec les autres.
Le silence retomba.
— Dans tous les cas, reprit Missor, les épreuves n'auront pas lieu ici, je propose donc que nous quittions ces affreux souterrains.
Et sans plus attendre, il se mit en route.
Les deux autres échangèrent un regard circonspect puis emboîtèrent le pas au petit dieu. Que pouvaient-ils faire d'autre de toute manière ?
Le trajet se fut dans le noir le plus complet, la dernière pierre de soleil s'étant éteinte pendant qu'ils discutaient. Cependant Missor les guidait avec assurance et n'hésitait jamais, si bien qu'ils se retrouvèrent à l'entrée en un temps record.
Le petit dieu fit quelque gestes qu'Alyn entendit mais ne pu voir puis le mécanisme d'ouverture du passage secret s'enclencha. Tout en se promettant de revenir pour découvrir absolument tout ce que cachaient ces passages, elle sortit du tunnel par la tapisserie qu'Egel tenait pour elle.
Il fallut à ses yeux quelques moments pour s'acclimater à la luminosité soudaine. Près d'eux, une nuée de domestiques s'agitaient, lâchaient leur chargement et abandonnaient leurs fonctions pour regarder les nouveaux venus avec des yeux ronds.
Il était vrai qu'ils ne devaient pas avoir fière allure, songea Alyn. En fait, tout couverts de boue, de toiles d'araignées et de sang qu'ils étaient, ils devaient même être dans un état pire que des serpillières. Le plus présentable était certainement Missor, qui n'avait pas connu autant d'aventure que les deux autres.
La reine en profita pour l'observer un peu. Il habitait le corps d'un garçon d'un dizaine d'année. Il avait des yeux noisette et des cheveux assortis et bouclés qui descendaient jusqu'aux épaules. Ce qui le démarquait le plus des autres enfants de son âge était surtout ses vêtement : ils ne ressemblaient à rien qu'Alyn connut. Pourtant ils lui parlaient vaguement, comme si elle les avait déjà vus en rêves mais pas concrètement. Toujours était-il qu'ils semblaient on ne peut plus rugueux et inconfortables. Puis les tons étaient trop ternes à son goût.
— Majesté ! s'écria un domestique.
À la vue du sang, il porta dramaticalement la main à sa tempe
— Vous n'avez rien ?
— Non, répondit-elle. Mais si vous ne vous écartez pas pour me laisser respirer, cela pourrait bien arriver.
Egel était occupé de son côté aussi avec des serviteurs qui avaient du le reconnaître. Heureusement, le soldat Lyam d'Amhura les soustreya tous les deux aux badauds en les emmenant dans une pièce à part.
Il ferma la porte derrière lui et les regarda gravement.
— Pouvez vous m'expliquer ce qu'il se passe ? Majesté, vous avez disparu sans vous faire accompagner de gardes. Nous étions inquiets.
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