8월

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La tante de Seokmin leur avait proposé de venir dans sa maison au bord de la mer, pour une durée d'une semaine et demi, voire deux si jamais l'envie leur prenait. Leur arrivée s'était faite avec hâte, courant presque de la gare jusqu'à leur lieu de vacances pour le mois d'août. Les plaintes de leur diva et de leur tigre de compagnie les avaient rapidement ramenés à la réalité et s'étaient décidés à y aller plus lentement, à leur vitesse même si c'était eux les plus enjoués, excités d'habitude. Ils étaient d'ailleurs souvent comparés à deux enfants en bas âge qui ne pouvaient pas tenir en place. À croire qu'ils étaient restés à leurs cinq ans depuis toutes ces années.

La vue sur la mer avait motivé les plus en retrait qui arrivèrent à la limite du terrain avec de grands yeux passionnés, remplit d'étoiles. Le soir, le soleil devait se coucher à l'horizon dans un merveilleux spectacle orangé, aux reflets rosés dans la mer ; Wonwoo avait envie d'être émerveillé devant. C'était un phénomène si beau à voir qu'il adorait observer car après tout, les couchers de soleil n'étaient jamais les mêmes. Pour sûr, au moins une chambre avait cette vue sur l'océan, et donc un joli aperçu sur le changement du jour en la nuit.

Mais avant toute chose, ils devaient bien débarrasser leurs affaires, faire les lits et préparer le repas de ce midi car leurs estomacs ne tenaient pas la route en raison du voyage en train.

La disposition des chambres n'avait pas été compliquée. Ah ça non ! Fallait-il encore que le BooSeokSoon soit irréprochable... Non, au lieu de choisir une chambre chacun -car il y en avait honnêtement assez pour eux cinq-, ils ont décidé de faire chambre commune, ne voulant pas se quitter. Et, d'après le Boo, il ne comptait pas dormir sans ses deux meilleurs amis. Les deux autres avaient choisi la pièce qui leur convenait le mieux, malgré la décoration simple dans chacune d'entre elles. Celle-ci n'avait rien de personnel, de débraillé puisque la tante du Lee n'y vivait pas à l'année.

Dans l'après-midi, les tâches furent réparties. Arrivés en fin de matinée, ils avaient juste eu le temps de faire des pâtes à la va-vite, trouvées dans les placards, histoire de se nourrir en temps et en heure. Ce n'est pas comme s'ils avaient décidé d'aller faire les courses juste après mangé. Contrairement à ce qu'on pouvait penser, ce fut un tout autre trio que le BooSeokSoon de désigné : Seokmin accompagné de ses deux cadets préférés. Quelle mouche l'avait piqué pour être aussi enjoué ?

Peut-être car c'était le seul à connaître les environs ? Sûrement.

Sur le chemin, alors qu'ils discutaient tous les trois, le Lee s'arrêta soudainement, touchant hâtivement ses poches de short. Niveau tenue touristique, ce n'était pas lui le spécialiste et le grand gagnant mais bien Seungkwan qui avait ramené sa garde-robe la plus esthétique –bien que clichée–, espérant pouvoir "pécho quelqu'un", comme il le disait si bien.

- J'ai oublié mon portefeuille !

Jun lui avoua que ce n'était pas grave, qu'ils paieraient pour lui puisqu'ils avaient fait une cagnotte commune, histoire qu'une somme soit respectée et commune à eux cinq. Mais non, ce n'était pas nécessaire puisqu'il comptait faire l'aller-retour en un temps record. Techniquement, il avait la côte à remonter, le bourg commençant à quelques rues de là, plus loin sur le remblais.

Le regardant partir en courant, le Wen fut un peu surpris lorsqu'il remarqua que le plus jeune de leur groupe avait continué d'avancer.

- On devrait l'attendre !

- Crois-moi, il ne reviendra pas.

Pour Wonwoo, l'oubli du portefeuille n'était pas un hasard. Loin de là. Son aîné lui jouait du coude pour l'inciter à se lancer, à aller parler au chinois de possibles sentiments présents depuis plus longtemps que prévu. Malgré le mois de juin, les rêves persistaient, sans l'admettre car l'absence du Wen l'avait fait trop souffert. Il voulait faire une croix dessus mais même ça, ce n'était pas possible. Et la soudaine absence de quiconque le rendait légèrement anxieux.

Surtout que l'ambiance était légèrement tendue entre eux, quelque chose d'embarrassant malgré la discussion qu'ils essayaient de créer afin de meubler le silence.

Les courses faites, Jun lui ayant promis de leur faire du poulet frit et caramélisé ainsi qu'un plat typique de Chine, son pays d'origine : le porc aigre-douce. Il voulait faire en sorte que chacun dégustent ce qu'il comptait préparer. Avec un peu de chance, ça allait leur plaire et il serait engagé en tant que cuisinier de la semaine ! Ce fut les trois idiots qui attendaient à la maison qui furent contents en voyant les glaces achetées, une fois les sacs débarrassés.

Et Seokmin ne manqua pas de se faire fusiller du regard à plusieurs moments, le reste de la journée. Lui s'en fichait bien de ce que ses cadets pouvaient en penser et se fichait même de leur tête en pouffant de rire. Disons que ce premier vrai repas, une fois la soirée passée, leur avait fait du bien. Ils comptaient tous cuisiner à tour de rôle ainsi que se répartir les tâches équitablement, le temps de leur séjour.

Puis, après ce bon repas préparé par leurs petits soins, le petit groupe de cinq s'était retrouvé sur la plage, afin d'admirer le coucher du soleil. Certes, de la maison, il le voyait bien mais assis sur le sable fin et encore chaud de par les hautes températures, l'ambiance ne pouvait qu'être conviviale. Ensemble, ils s'étaient même promis de venir pique-niquer et profiter de l'air marin au maximum avant de rentrer en ville.

Le lendemain, les vacances allaient enfin commencer. Mais qui dit vacances, dit aussi ne rien faire, bronzer ou encore se baigner à la plage. Et c'est ce qui arriva, pouvant enfin en profiter. Seokmin avait sorti de la cabane du jardin des ballons de volley. Fallait-il encore ne pas être maladroit et l'envoyer sur les gens… C'est ce que Boo Seungkwan avait fait, s'excusant à plusieurs reprises sous le rire de ces trois adolescents. En discutant, ils avaient appris qu'eux aussi étaient en vacances dans le coin.

Et en tant que personnes aux grandes bouches, le courant était vite passé, assez pour s'en faire de nouveaux copains. Le lendemain, dans la soirée, il avait été décidé qu'ils devaient tous se retrouver ici, pour prendre un verre sur la terrasse d'un bar. Il n'y avait pas meilleur comme spot ! Surtout avec cette vue sur le coucher de soleil. Les vacances commençaient bien pour ce beau monde.
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En cinq jours, il s'en est passé des choses. Seokmin avait servi de confident et de médiateur, secrètement toujours, entre le fameux duo WonHui. Il n'arrêtait pas de faire des clins d'œil à l'un, des haussements de sourcils explicitent à l'autre, et cetera. Des paroles étaient échangées aussi. Beaucoup de paroles. Souvent, le Lee essayait de glisser des petits encouragements histoire qu'ils osent enfin aller parler à l'autre de ces rêves que les deux partageaient. En vain. Ils en avaient conscience puisque chacun se voyaient dans le rêve de l’autre. Ils avaient probablement du mal à l’admettre et avaient peur que ce ne soit que leur imagination.

Mais aujourd'hui, il y avait une saveur différente, particulière.

La journée commençait à peine que les trois surexcités de service s'activaient dans tous les sens. Il y avait des messes basses, des coups d'œil que Jun ne comprenait pas et des ricanements qui énervaient Wonwoo. Il avait cette fâcheuse habitude d'avoir l'impression qu'on se fichait de sa tête.

À croire que le trio BooSeokSoon avait des choses à se reprocher ! Ils avaient tous les trois quitté la maison pour aller faire des courses, soi-disant, laissant ainsi les deux protagonistes dans la cuisine. Leur décision avait été prise si soudainement qu'on se demandait même ce qu'ils bricolaient. Dans la pièce, l'ambiance était étrangement tendue, comparée à d'habitude. Depuis le mois dernier, et ce, malgré leur réconciliation, il y avait encore quelques froids entre eux. Les choses ne se passaient plus aussi bien qu'avant le mois de juin, depuis le séjour de Minghao en Corée du Sud.

Assis sur son tabouret dans la cuisine, Jun se morfondait dans son coin. Il pensait beaucoup à ce qui ne tournait pas rond en ce moment, que ce soit chez lui ou entre son cadet et lui. Il y avait encore beaucoup de chemin à parcourir et lui ne se sentait pas vraiment capable d'assurer toutes ses pensées. Peut-être était-ce le bon moment pour se lancer ? Il ne savait pas. Seokmin lui avait assuré que lui parler serait la meilleure chose à faire.

Inspirant une première fois, son rythme cardiaque qui se voulait calme se mit à accélérer, sentant ses jambes ainsi que ses bras s'engourdir, de même que ses doigts qui jouaient nerveusement entre eux. Puis, à la seconde inspiration, le Wen réussit enfin à se prendre au sérieux, retrouvant un peu de calme et osant enfin ouvrir la bouche pour dire quelque chose de sensée. Ou quelque chose hors de contexte, incompréhensible à cause de son stress.

- Toi aussi tu fais les mêmes rêves que moi depuis quelques mois maintenant ? Demanda-t-il, son ton étant soudainement bien sérieux.

Surpris par ses propos, le noiraud de dos se retourna en une demi seconde. S'il n'avait pas voulu que ça se sache, sa tête exprimait bien un visage étonné mais qui demandait inconsciemment comment lui savait ce qui lui arrivait depuis plusieurs mois maintenant. Il avait repris sa face neutre, comme s'il ne voyait pas de quoi il voulait parler. De sa part, c'était peut-être une blague ou même de la part des autres personnes qui cohabitaient avec eux pour ces deux semaines de vacances ensemble bien méritées. En même temps, après les examens, ça ne pouvait qu'être le cas.

Seokmin était le seul au courant de ce qui lui arrivait ! Peut-être que ce dernier en avait parlé au Moon, par "plaisir", trop bourré ou bien même pour se moquer dans une blague pas vraiment drôle à ses yeux. Si ça se trouve, cette histoire d'âme-sœur était fausse depuis le début et le cadet du groupe venait de se faire berner depuis le début de l'année... Sa maman serait-elle dans le coup ? Si c'était une caméra cachée, l'adolescent n'allait certainement pas en rire, voire même en pleurer. Jouer avec ses émotions et ses sentiments était la pire chose possible.

Constatant ce mur de pierre face à lui, Jun avait laissé ce silence s'installer tout en réfléchissant à ses futures paroles. Ce dernier ne savait pas vraiment quoi dire bien que leur ami commun à ce début d'histoire lui avait dit d'exprimer clairement ce qui se passait entre eux. Il y avait cette attirance, ajoutée à cette timidité maladive qui avait donné suite à des paroles plus sages, plus constructives voire même réconfortantes. Il y avait aussi ce baiser fait sous un coup d'adrénaline, face à un soudain courage. D'ailleurs, sa fuite en avait témoigné.

- Je pensais que tu serais celui qui ferait le premier pas…

Qu'est-ce que je vais faire maintenant ?

- Maintenant, j'imagine que je ne peux pas reculer ?

Je n'ai plus qu'à disparaître d'ici.

- Tu sais, cette légende qui dit que les personnes qui se voient respectivement dans le rêve de l'autre sont destinées à être âmes sœurs ?

Dis le.

Dis le qu'elle est fausse.

- Elle est vraie. Je ne pensais vraiment pas tomber sur mon âme sœur à cet âge là, ni que ce soit toi. À vrai dire, je ne l'ai jamais imaginé que ça arrive. Quand j'ai pris conscience de ce qui m'arrivait, étant calé sur tout ce qui sort d'un condensé de bizarrerie, j'ai paniqué. Je ne voulais pas y croire. Non pas parce que j'avais déjà trouvé mon âme sœur mais plutôt parce que c'était toi.

Niveau écoute, Wonwoo s'était arrêté aux trois premiers mots, incapable d'entendre la suite.

- Si au début, je t'avais juste remarqué, j'étais cependant bien loin d'imaginer que nous étions faits l'un pour l'autre. J'en ai parlé à Seokmin, lui qui semblait être le seul proche de toi. Au début, tu as gardé le silence sur ce qui t'arrivais jusqu'à ce mois de novembre où je me suis mis à pleurer devant la photo que j'avais de Minghao dans ma chambre. Tu semblais inquiet d'après lui. J'ai alors compris que le destin avait bien fait. Tu m'as offert pour Noël un collier avec le symbole de l'amour en chinois, assez pour me combler de joie. Tu nous as aussi avoué, le mois d'après, que tu étais bisexuel, là où je n'ai pas eu de réaction, perturbé au possible.

- Je savais que tu étais lié à moi mais je n'ai pas pu m'empêcher de me demander si c'était vrai. Je t'ai embrassé suite à cela et le temps a passé sans revenir sur ce point. Les moments étaient beaux, à discuter d'un sujet avant d'en passer à un autre. J'ai montré beaucoup de timidité, un côté inaccessible peut-être qui a fait que tu refusais de te l'avouer à toi aussi, que tu refusais d'accepter que ce qui nous arrivait à propos de cette science incomprise était possible. Mais tu continuais à penser que toute cette réalité était fausse.

- J'ai fait une nuit blanche avec Minghao et cette nuit était la seule où nous aurions pu nous revoir de l'autre côté de ce miroir. Je m'en suis tellement voulu d'attendre la fin du mois de juin avec impatience pour continuer cette histoire alternative. J'ai été tout aussi anéanti en ne la voyant pas venir que toi lorsque tu ne m'as ni vu ni entendu. Sur le moment, je me demandais pourquoi tu avais l'air si triste, si distant... Seokmin ne m'a rien confié puisque tu as fini par lui dire que ça s'était arrêté. Je n'y ai pas cru et ai fini par comprendre car je le vivais aussi. Je m'en veux.

- Alors je te repose la question maintenant que tu sais que moi aussi, je te vois dans mes rêves.

Une petite pause fut prise par le Wen qui reprit son souffle à la suite de son monologue. Puis, plus calmement, et peut-être timidement aussi, il lui reposa cette fameuse question.

- Toi aussi tu fais les mêmes rêves que moi depuis quelques mois maintenant ?

Planté là depuis bien cinq minutes, le temps de ce monologue que venait de lui lâcher Jun bien qu'il en ait entendu que trois mots seulement, le cadet n'avait ni bougé, ni changé une quelconque expression de son visage. Celle-ci comportait encore cette mine horrifiée à l'idée de vivre dans son monde à lui, que tout soit faux. Ses yeux étaient baissés vers leurs pieds, coupables d'avoir été découvert de cette façon. On n'allait plus le voir de la même manière, lui d'ordinaire si calme et si logique comme élève.

Pourquoi ne pouvait-il simplement pas accepter la réalité ? Surtout si tout était vrai ! Son aîné venait quand même de lui poser deux fois la même questions, l'ayant plus ou moins compris dans les différents cas. Pourtant, inattentif, le Jeon ne savait ni quoi faire, ni quoi dire, ni comment agir. Face à lui, son vis à vis commençait peu à peu à se poser des questions. D'accord, c'était surprenant que, venant de sa part, il y ait une longue tirade comme celle-ci mais de ne pas l'entendre dire quoique ce soit le fit presque angoisser. C'était terrible comme situation, mine de rien.

Mais le Wen était sûr de lui. Si les deux n'étaient pas aptes à s'aimer dans les minutes qui suivaient, ils attendraient, ce n'était son problème. Des sentiments avaient déjà commencé à se développer de son côté à lui, évidemment mais visiblement, de l'autre, on pouvait avoir des doutes. Plus le silence pesait dans la cuisine, plus il se disait que s'était fichu, qu'on le prendrait sûrement pour un fou. Après tout, cette légende avait beau être certifiée comme vraie à l'échelle du monde, le plus jeune ne semblait pas l'accepter.

- Je suis désolé, j'ai dû être trop direct. Pense à y réfléchir…

Oui, ce serait vous mentir de vous dire que le chinois n'était pas déçu d'une telle ignorance venant de la personne qui se tenait face à lui, impassible et les yeux rivés au sol. On n'y pouvait rien malheureusement. Si celle-ci ne l'acceptait pas, au point de ruiner sa vie avec quelqu'un d'autre que son âme sœur, ça n'était pas son problème. Enfin si, puisque dans tous les cas, ils seraient tous les deux concernés, à se rendre malheureux, l'un éloigné de l'autre. C'était se sacrifier et sacrifier autrui.

Et c'était aussi sans doute la goutte d'eau pour lui qui s'apprêtait à quitter la pièce lorsqu'une main attrapa son poignet.

- E-Elle est où la caméra ? Fit la voix du Jeon tremblante par le surplus d'émotions.

Abasourdi, les sourcils du châtain s'étaient froncés, ne comprenant pas vraiment ce que son cadet pourrait dire par là. Si ce dernier pensait vraiment à une caméra cachée, ça serait le pompon ! Qu'est-ce que ça allait être lorsqu'il se rendrait compte qu'enfaite, son grand discours qui retraçait l'année et ses événements marquants n'avait servi à rien puisqu'on ne l'avait pas écouté ! Pour lui, c'était juste impensable que cela puisse être dans un monde réel. Qui pouvait voir une personne chaque mois dans sa tête, signifiant qu'ils étaient destinés à s'aimer pour toujours ? Personne !

- Tu plaisantes ? Répondit l'aîné qui ne savait pas s'il devait rire ou pleurer.

Visiblement, Wonwoo qui était d'habitude le plus futé semblait un peu perdu face à ce qu'il venait de lui avouer, concernant le fait que leurs âmes étaient reliées. Donc se voir dans cet univers alternatif était tout à fait normal. Ça avait été tellement impensable de savoir que son amour pouvait être réciproque qu'il n'y avait simplement pas cru au point de demander si ce n'était pas une caméra cachée ou quelque chose du genre. Pour le coup, on pouvait bien le prendre pour un idiot, oui.

À la vue de cette difficulté à bien assimiler, le Wen était venu poser ses mains sur ses joues. Son cœur battait étrangement vite mais sans doute pas autant que celui un peu perdu. Ce dernier ne tarda pas à recevoir de nouveau un baiser sur ses lèvres, comme le premier et dernier qu'ils avaient eu ensemble. Cette sensation lui avait étrangement manqué au point de se laisser doucement aller quitte à venir déposer ses mains au niveau des hanches du chinois. Pouvoir l'embrasser était une agréable chose qui se voulait éternelle.

Malheureusement, leur souffle ne l'était pas lui même si leur amour le serait. À dix-huit ans, découvrir notre âme sœur en était une de chance.

- Tu as repris tes esprits ?

- J'ai l'impression de rêver.

Un petit rire plus tard et les voilà tous les deux dans les bras l'un de l'autre. Se sentir aussi bien avait été rare car étrangement, cela n'arrivait que lorsqu'ils étaient ensemble. Avec un peu plus de conviction, de confiance et de confidence, ils auraient sûrement pu devenir petit ami de l'autre bien avant ! Cette histoire avait mis un an à se dénouer, assez pour faire connaissance, se connaître mieux avant de possiblement conclure, ce qui avait fini par arriver.

La porte d'entrée de la maison venait de claquer, les faisant tous les deux se détacher par instinct, comme si une mouche les avait piqué. C'est vrai que dans la cuisine, ils avaient l'air un peu louche et les trois garçons qui étaient rentrés de on ne sait trop où les avaient regardé avec un côté étrange, réprobateur. Car oui, au passage, ils n'avaient rien à ce qui s'apparentait à des courses, mise à part des fleurs cueillies dans le champ d'à côté. Seokmin, lui qui était au courant de tout depuis le début, s'était empressé de venir s'échouer dans leurs bras. Visiblement, ça le rendait heureux même sans savoir ce qui se passait et ce qui s'était vraiment passé entre eux deux le temps de leur petite promenade.

- Vous ne sentez pas ça, les gars ? Demanda-t-il à ses deux compères.

- De ?

- Il y a de l'amour dans l'air !

Au mot "amour", les deux principaux concernés ne manquèrent pas de s'offusquer, se trouvant une quelconque excuse comme si cela allait marcher. En réalité, le trio n'avait attendu que ça et ne pouvaient qu'être heureux de leur possible mise en couple. Car ce n'était pas officiel, malgré cette embrassade qui en disait long sur leurs intentions. D'un autre côté, il se peut que le Lee n'ait pas pu tenir sa langue sur ce "truc" qui se passait entre eux, en parlant à ses deux meilleurs amis. Après tout, ils avaient bien fait un pari !

Évidemment, il n'avait pas dit clairement ce qu'il savait mais avait commencé à leur faire croire que quelque chose était possible, une relation bien plus qu'amicale. Seungkwan regrettait d’avoir pu parier sur la mauvaise issue. Il allait bel et bien devoir acheter un paquet de bonbons pour ses deux meilleurs amis.

Au cours de cette première journée de mise en couple, le plus jeune semblait un peu soucieux. Il ne parlait pas beaucoup et sursautait presque lorsque son ami –enfin, petit ami (il allait mettre un temps pour s'y faire !) se rapprochait de lui pour grappiller un peu de son contact. Disons que ça lui faisait tout drôle encore de le sentir glisser sa main dans la sienne, ou bien de laisser son nez glisser dans son cou.

Malgré la timidité dont Jun avait fait preuve tout au long de cette année, il semblait s'en être vite remis en vue de sa capacité à créer du contact avec son cadet. Contrairement à lui, ce dernier avait encore un peu de mal à montrer son affection ; surtout devant leurs trois amis qui ne manqueraient pour rien au monde un si beau spectacle. Seules ses chattes avaient le droit à un traitement de faveur particulier. Mais le Wen n'était-il pas un chat finalement ?

La soirée passée tous ensemble avait permis de fêter ça, buvant un peu d'alcool mais sans en abuser. C'était simplement une bière puis de l'eau pour le repas. À la suite de celui-ci, ils avaient été se promener dans le quartier, rentrant par le bord de plage. En soirée, lorsque le soleil était couché, il faisait bien plus frais. Par chance, Wonwoo avait pris un sweat avec lui qu'il proposa à son petit ami, faisant preuve de bonté –bien que ce ne soit pas nouveau chez lui–.

Ce n'était pas à lui d'imposer la règle mais Junhui ne l'acceptait qu'en l'échange d'un baiser. Autant vous dire que Seungkwan avait bondi sur ses pieds, faisant demi-tour pour les regarder, bousculé par ses meilleurs amis qui le prièrent d'avancer au lieu de faire du voyeurisme. Une fois que l'attention ne fut plus portée sur eux, le noiraud attrapa le visage de son copain entre ses mains puis alla l'embrasser délicatement, le temps de quelques secondes.

Les sensations étaient étranges mais tellement plaisantes comparées à celles ressenties pendant deux mois et demi. Dire que le Jeon avait douté de lui, des sentiments qu'ils pouvaient partager l'un envers l'autre. Tout ça à cause d'un rêve gâché par une nuit blanche… Il ressentait cette satisfaction d'avoir enfin ce qu'il avait tant voulu. Comme un enfant à Noël finalement !

La promenade se finit dans une légère étreinte, réchauffée par leur cœur, leur amour mais aussi le pull qui créait une sorte de barrière entre leur peau. Maintenant, ils étaient assez fatigués pour aller au lit ! Chacun regagnèrent leur chambre pour attraper de quoi se doucher, ayant établi une sorte de créneau pour l'utilisation de la salle de bain.

Puis, une fois lavé, le plus jeune du groupe alla dans la pièce qui lui était dédiée. Il ne comptait pas se coucher tout de suite, bien que sous le drap du lit. Au moins, la lecture allait pouvoir le tenir éveillé le temps de quelques heures ! Avant de pouvoir le faire, quelqu'un frappa à la porte. Était-ce Jun ? Proposant à la personne d'entrer, son visage perdit automatiquement cet éclat.

Abasourdi, Soonyoung observa le Jeon se tenir dans son lit habituel, en compagnie de son livre. Ce dernier aurait dû lui demander ce qu'il faisait là mais ce fut son aîné qui le lui demanda d'abord, lui faisant signe de se lever et de le suivre. Assez déboussolé, il marcha à ses côtés, dans les couloirs de la grande villa avant d'arriver devant un endroit qui lui semblait étrangement familier : la chambre de Jun.

Sans ajouter quoique ce soit, le Kwon y toqua et laissa son cadet planté devant, faisant alors penser que c'était lui le responsable. Et quand le chinois ouvrit, il lui offrit un sourire puis l'invita à entrer. C'est vrai ça, pourquoi faire chambre à part maintenant ? Certes, ces premières heures après une vraie embrassade, des sentiments dévoilés mettait en suspens une attitude normale l'un envers l'autre. Mais ils allaient devoir s'y faire car on pouvait officiellement les ranger dans la case âmes sœurs.
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En se réveillant, Wonwoo paniqua légèrement en voyant de nouveau le sentir de terre se présenter à lui. Qu’est qu’il faisait là ? Avant même de pouvoir faire un pas en avant, le chinois apparut sous ses yeux, un grand sourire sur les lèvres. Le voir avait quelque chose de spécial. Surtout dans leurs rêves. Ça signifiait beaucoup pour eux deux. Ce décor était un des lieux qui comptait beaucoup pour eux car leur rapprochement avait probablement commencé par-là.

Ici, leur timidité semblait s'envoler au point de se laisser aller l'un envers l'autre. Le Moon avait ses bras de passés autour de son cou, en témoignant la proximité qui avait un rôle plus important que dans la réalité. Ce n'était qu'un rêve, ils pouvaient bien tout se permettre, non ?

À commencer par cette embrassade que les deux s'échangèrent, laissant l'eau du lac les parcourir le temps d'un instant, le temps qu'ils le traversent. Cette pièce blanche, de l'autre côté du miroir, avait cette notion d'imagination, d'irréel. Revenir là, même en étant en couple –car ils l'espéraient maintenant–, avait quelque chose de très spécial qu'ils ne savaient expliquer.

- Je t'aime.

- Moi aussi je t'aime.

C'est quelques mots furent échangés avec tellement de sincérité que ce temple y réagit, contre toute attente. Les quelques colonnes de marbre qui jouaient leur rôle depuis le début du mois de septembre s'illuminaient de mille feux, des particules scintillantes s'échappaient du sol sur lequel ils se trouvaient alors que les murs sévères et blancs dévoilaient une verrière éclatante.

Le soleil rayonnait dehors et de petits papillons s'envolaient, comme ceux qui créaient cette agréable sensation dans leur bas-ventre respectif. Ils avaient le sentiment que leur relation était enfin accomplie.
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Et voilà, c’est la fin de cette histoire. Je suis un peu émue même si je trouve que la fin n’en est pas digne. Je suis déçue car je n’ai pas pu l’écrire en temps et en heure. J’ai l’impression de ne pas en être fière, malgré les deux années complètes à travailler sur cette histoire. Les premiers chapitres étaient sûrement bien mieux et je m’en excuse. Mais j’espère tout de même que ça vous a plu. On se retrouve bientôt pour un chapitre bonus (eh oui, mais pas pour tout de suite !). Et si ce n’est pas cette année, ce sera pour l’année prochaine ! En attendant, pensez à aller lire mes autres histoires si l’envie vous prend !

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