La Fin Des Préparatifs

En une semaine, les quatre autres seigneurs étaient arrivés avec leurs soldats à la cité des marécages.

Vex et Nira, de la cité des forêts, avaient amenés qu'une centaine de soldats. Ceux-ci étaient bien armés.

Lohan, de la cité verger, avait plus ou moins le même nombre d'hommes avec lui. Sa femme, Coriana, n'avait pas souhaité les accompagner.

Evris, de la cité minière, avait au moins 350 hommes près à se battre. Il fut assez surpris en voyant Ivana mener sa propre petite armée. Ce fut Torvan qui remarqua le regard entre eux.

Ivana, de la cité culture, avait un peu moins de soldats qu'Evris. Isas avait désirée l'accompagner. Ce qui n'était pas pour déplaire à Eran qui s'était empressé d'aller les saluer. Evris et Ivana s'étaient directement entendu quand ils se sont rencontrés.

Erika avait alors convié les autres seigneurs dans la grande salle à manger pour établir le plan. Dans cette pièce se trouvait les cinq dirigeants des cités, les cavaliers, Alyana, Eran et Alipha.

- Pour commencer, il faut savoir de combien d'hommes disposent Velkan. Commença Torvan.

- Il est dur d'être précis mais on peut dire entre 1000 et 1200. Répondit Evris.

- Les cinq murs abritant la cité sont très bien défendus. Dit Ivana. Sans parler de la protection déployer pour une porte.

- Il y en a bien une qui doit être plus faible que les autres. Dit Isis.

- Le mur nord est assez faible. Reprit Evris. Il a toujours que ma cité constituait une défense à elle seule. Il s'attend à une attaque à la porte sud et est principalement.

- Et c'est qu'il faut attaquer. Lança Torvan. Il faut lui donner l'impression qu'il va gagner.

- Sans parler du risque excessivement élevé de cette attaque, il nous faudra franchir les portes. Elles ne s'ouvrent que de l'extérieur.

- Je sais déjà qui s'en occupera. Soupira Noris en regardant Dynan et Alyana. Ensuite, à quoi devons nous s'attendre ?

- À des combats qui seront menés dans des rues larges et spacieuse. Dit Lohan. Sans parler des possibles tireurs qui seront en hauteur.

- Je sais aussi qui s'en occupera. Reprit Noris et Torvan en cœur en regardant leurs cavalières.

- Donc, si Dynan et Alyana s'occupent de dégager le chemin, qu'Isis et Vaï mettent les tireurs en défaut, lequel de vous deux pourra surveiller qu'ils ne referment pas la porte ? Demanda Ivana.

- Ce sera moi. Lâcha Noris.

- Sommes nous d'accord ? Reprit Torvan. Vous menerez vos soldats vous-mêmes et nous cinq nous occuperons de dégager le passage.

Le plan fut accepté et ils furent tous d'accord pour agir dans trois jours. À la fin, Eran alla retrouver son frère qui s'était perché dans la tour infernale pour profiter de la fin de journée et du calme.

- Il y a un truc que je ne comprends pas. Dit Eran. Pourquoi ne m'a tu pas mis dans le plan ? Je sais me battre comme Alyana.

- C'est pas contre toi mais je ne voyais quel mission aurait été en accord avec tes capacités. Répondit Torvan.

- Dit plutôt que t'as pas envie que j'aille me battre avec vous.

- Non. Rétorqua l'aîné. Noris, Dynan, Isis et Vaï sont ceux que je connais le mieux. Ça fait plus de 20 ans qu'on se connaît et je sais de quoi ils sont capables. N'oublie pas qu'on se connaît depuis pas plus de deux mois.

- Je comprend mieux mais je veux y participer. Affirma Eran. Comme Alyana.

- Écoute. Alyana est très douée avec un arc et elle sera très utile avec Dynan. Mais toi, tu serais tout seul. Soupira Torvan. Il fit quelques pas avant de se retourner. Je sais que tu veux venir mais je refuse de te voir blessé.

- S'il m'arrive quelque chose, j'en prendrais l'entière responsabilité. Dit Eran. Et si je viens avec toi ? Proposa t-il.

- Heu. Hésita le traqueur un moment. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée mais je peux y réfléchir.

- D'accord. Soupira le prince avant de descendre.

Sans vraiment savoir le temps qu'il était resté au sommet de tour, Torvan resta à ne penser à rien. Lorsqu'il rentra, il se dirigea vers la chambre qu'il partageait avec ses amis. Mais il fit demi-tour et choisit d'explorer les étages. Il arriva dans un couloir qui déboucha sur un grand balcon. La vue donnait sur la mer, calme et paisible. Il resta appuyé contre la rambarde quand la voix de sa mère le tira de ses pensées.

- Je ne pensais te voir là. Dit-elle. Mais ce n'est pas étonnant.

- Ha bon ? Fit Torvan. Qu'est ce qui te fait dire ça ?

- Même quand tu étais petit, tu ne te réveillais jamais dans la nuit. Mais il t'arrivais de ne pas dormir quand quelque chose te tourmentait. Et ça t'arrive encore aujourd'hui. Expliqua Alipha.

- Comment tu sais ça ? Dit le traqueur.

- Je suis ta mère. Répondit la reine tranquillement. Simplement.

- En effet. Avoua le traqueur. En réalité, je pense à ce qu'il va se passer.

- Je comprend. La reine le rejoignit à la rambarde. Ton père sera tellement heureux de te revoir.

- Vraiment ? Dit Torvan méfiant. C'est lui qui a donné l'accord à Velkan de nous arracher à notre famille. Excuse moi si j'ai du mal à croire qu'il m'aime bien.

- Ne laisse pas la colère t'aveugler. Lui souffla sa mère. Il n'a pas eu le choix. La première erreur a été de nommé Velkan comme conseiller.

- Il n'avait pas le choix de nommer quelqu'un d'autre ? Demanda son fils.

- Si, mais il ne voulait pas que son petit frère reste dans l'ombre. Velkan s'était révélé très tôt être un négociateur de talent. Lorsqu'il faisait signer un traité ou autre entre Vectoran et quelqu'un d'autres, il s'arrangeait toujours pour que l'accord tourne en sa faveur. Lorsqu'il a soumis l'idée, il nous a clairement expliqué qu'il utiliserait ses alliances pour conquérir le royaume par la force. Depuis ce jour, il gouvernait dans l'ombre mais ça n'a plus suffit. Il voulait que Noctan soit roi un jour et il nous a fait enfermé quand ton père est tombé malade.

- Qu'avait il ?

- Il avait été blessé par un sanglier lors d'une chasse qui avait mal tourné. Nous l'avions correctement soigné mais il a eu une forte fièvre et Velkan a sauté sur l'occasion et nous a fait disparaître.

- Ça deviens plus clair maintenant. Avoua Torvan. Il a été manipulé, comme nous tous.

- Exactement. Acquiesça Alipha. Il faut qu'on aille dormir. Les prochains jours seront éreintant.

Ils allèrent donc rejoindre leur lit. Au matin, après un rapide petit déjeuner, les cavaliers décidèrent d'aller s'entraîner en duo. Alyana et Dynan préparaient des produits pendant qu'Alyana s'entraînait à tirer à des longues distances. Noris se battait au corps à corps avec des soldats. Vaï et Isis étaient allé à la tour infernale pour entraîner leur agilité et leur réflexe. Eran et Torvan s'entraînaient séparément avec leurs lames. Eran n'était pas vraiment d'humeur à cause du plan. Son frère n'était pas loin et aiguisait son épée quand ce dernier l'appela sans lever la tête.

- J'ai réfléchi à ta demande. Dit-il simplement.

- Et quoi ? Demanda Eran impatient.

- Je suis persuadé que c'est une mauvaise idée, j'en suis convaincu. Parce que ce je veux faire va être très dangereux et je ne veux pas t'impliquer dedans. Il marqua une pause et se releva. Mais tu est majeur et assez mâture pour prendre tes propres décisions. Tu es libre de m'accompagner ou non. Il vit le visage de son frère s'éclairer comme une lanterne et il rajouta une chose. Mais sache que je ne pourrais sans doute pas être présent pour te venir en aide en cas de besoin. Tu devras te débrouiller peut-être tout seul.

- Très bien. Dit Eran. Je prend le risque.

- Si tel est ton souhait. Soupira le traqueur. Mais ne te plaint pas que tu n'as pas été prévenu.

La date prévue arriva et tout le monde était prêt. Alors que chaque cavalier sellait son cheval, Torvan remarqua, abasourdi, que sa mère était également vêtue d'une tenue adaptée pour le combat. Alyana et Eran l'avaient aussi vus et ne semblaient pas être au courant. Lorsqu'elle vit le regard surpris de ses trois enfants, elle ne put s'empêcher de sourire.

- Je vous connais bien. Dit-elle. Il vaux bien mieux que je vienne aussi.

- Mais tu prendras quel monture ? Demanda Torvan. Sara est restée à la cité culture.

- Tu as tort sur ce point. Lui dit Alipha. Directement, une jument grise arriva en trotinant d'un pas léger et ne semblait avoir aucune séquelle. Ivana l'a prise avec elle. Sa blessure a guéri plus vite que prévu mais elle ne coura plus aussi vite et longtemps qu'avant.

Sara reconnut alors Torvan et s'empressa de se frotter contre lui. Immédiatement, Jed s'avança aussi et repoussa doucement Sara. Pendant un moment, les deux chevaux semblaient se disputer pour Torvan.

- Je n'aurai jamais cru qu'un cheval serait jaloux à ce point. Lui dit Isis en rigolant.

- Il y en deux. La corrigea Torvan qui essayait de s'éloigner des deux chevaux. Et toi, t'es pas jalouse ?

- Pour l'instant, non. Répondit-elle en lui donnant un rapide baiser sur les lèvres. Mais ça risque d'arriver.

- Il faudra que je dise quelque chose quand on sera tout les deux. Lui murmura t-il.

- D'accord. Fit Isis curieuse.

Avant le départ, Torvan prit sa cavalière à part. Cette dernière remarqua bien qu'il était embarrassé.

- C'est si dur à dire ?

- Oui. Dit-il. Aucun de nous ne sait ce qui peut se passer avec Velkan, ni ce qu'il aura prévu. S'il m'arrive quelque chose,...

- Quoi ? Le pressa Isis.

- Accepterais tu de prendre soin des autres pour moi ? De devenir le chef de la bande.

- Oui. Je te le promet. Lui jura telle après un grand silence. Je ferais ce qu'il faut. Mais jure moi, tu feras tout pour rester en vie.

- Je le jure. Lui dit-il en l'embrassant. Autant de temps pour se rendre comprendre de nos propres sentiments.

- Et oui. Sourit elle.

Ils allèrent rejoindre leurs compagnons. Rapidement, pour suivre leur plan, Torvan et Eran avaient quitté le groupe tandis que les autres suivaient les soldats. Eran avait eut le choix de suivre ou non son frère, même si celui-ci l'avait mis en garde, il avait décidé de le suivre.

Le trajet des soldats prit bien plus de temps que pour Torvan étant donné leur nombre. En moins de deux jours, Torvan et Eran avaient pris position près du mur est.

En attendant que l'attaque soit déclanchée, les deux princes établirent un petit campement au sommet d'un pic rocheux. Ils avaient une magnifique vue sur toute la cité. Et étant donné qu'elle était entourée par une vaste plaine, ils n'auraient aucun mal à voir l'attaque arriver. Mais par prudence, Vaï leurs envoyerait Ivik pour les prévenir.

Eran dut forcer Torvan pour qu'il dorme au moins quelques heures pour être en forme pendant qu'il monterait la garde.

Le lendemain soir, le cri d'Ivik se fit entendre. Le petit faucon pèlerin vint se poser sur le bras gauche de Torvan pour livrer son message.

Nous sommes en vue des remparts. Nous attaquerons dès la nuit tombée afin de profiter de l'effet de surprise.

Vaïlona.

- Très bien. Fit Torvan en brûlant le message. On va bientôt pouvoir agir.

- Est ce que t'as un plan ? Lui demanda Eran.

- Honnêtement, non. Répondit Torvan. Je sais ce que je veux faire et ce que je donnerai pour réussir. Mais je ne sais pas comment cela fonctionnera et toi, tu ne fais pas partie de ce que je veux faire.

- Et alors ? Lança Eran en soupirant. Je dois faire quoi ?

- Démerde toi pour rester simplement en vie. Soupira Torvan à son tour. Je vais profiter de l'agitation des combats pour atteindre le palais et m'occuper de Velkan. Il marqua une pause et proposa quelque chose à son frère. Il est compliqué d'être discret quand on est deux.

- Je pourrais m'occuper de papa. Proposa Eran, heureux d'avoir une bonne idée.

- Libérer papa ? Répéta Torvan en le fixant un moment dans les yeux. Tu vois, c'est pas si dur de se trouver un objectif. Le traqueur remarqua une sorte d'hésitation dans le regard du jeune prince. Mais tu sais pas où sont les prisons.

- Non. Avoua le plus jeune d'un ton légèrement honteux. Ils commencerent tout les deux à rigoler doucement. Elles doivent être en dessous du château, je parie.

- Tout faux. Souria Torvan. Elles constituent un grand bâtiment très bien gardé près du mur nord. Il va être difficile d'y pénétrer mais je pense que si tu profites des combats et de l'agitation général, tu aurais ta chance d'y entrer.

Après un moment à fixer l'horizon pour décerner le début de l'attaque, Eran fit une remarque à son aîné.

- Comment est ce que tu sais aussi bien la position de la prison ? Demanda Eran. Son frère sembla se bloquer intérieurement.

- Un jour, nous avons eut une après midi de libre pour jouer dans les jardins. Dit-il soudainement. On avait, je crois, neuf ou dix ans. Je jouais avec Isis dans un arbre quand Dynan est revenu avec une tarte fumante dans les mains. Il nous disait qu'il l'avait trouvé sur un rebord de fenêtre. Il marqua une pause et continua. Nous l'avons mangé et fait disparaître des traces éventuelles. Mais une cuisinière, persuadée que nous étions les fautifs, avait alerté un garde qui était aller chercher Velkan. Il était très en colère à l'idée que nous avions voler. Il nous promit les pires atrocités si on ne se dénonçait pas. Torvan se laissa tomber à terre et continua doucement. Il était persuadé que Dynan était le coupable. Car il pleurait beaucoup et tremblait de peur. Avant qu'il ne dise que nous étions tous coupables, je me suis dénoncé.

- Et que c'est t-il passé après ? Demanda Eran.

- Il semblait surpris quand je lui dit que c'était ma faute mais n'a pas chercher à comprendre. Sans une once de pitié ou de compassion, il m'a empoigné par le col de ma chemise et m'a traîné jusqu'aux prisons. Les gens nous lançaient des regards emplis de pitié à mon égard et de peur envers Velkan. Il m'a alors laisser tomber dans un puits d'une dizaine de mètre fermer par une grille d'acier. Je n'avais droit qu'aux déchets de cuisines. Il marqua une pause et inspira profondément pour rester concentrer. J'y suis rester trois semaines. Je n'avais que dix ans. Ce n'est le genre de punition que tu donnes à un enfant.

- Trois semaines ? Répéta Eran.

- Et personne n'a réagi. Murmura Torvan. Personne ne m'a aidé. Personne n'a plaidé en ma faveur ou pour celles des autres. Pendant quinze ans, personne ne nous a défendu contre lui. Il essuya vivement une larme. Personne sauf Kido et les scientifiques. Ils nous aidés à nous enfuir. Ils ont montés un stratagème pour nous faire sortir mais deux d'entre eux ont été tué. Ils sont mort pour que l'on puisse vivre.

- Parce qu'ils tenaient à vous. Reprit Eran alors qu'ils se relevaient.

- C'était la première fois que l'on se battait pour nous. Souffla Torvan. Maintenant, on doit les venger.

- As tu besoin de sang pour te sentir heureux ? Demanda Eran. Cela assourvira t-il ta colère ?

- Oui. Répondit Torvan sans hésitation. Depuis dix-neuf ans, je rêve de le tuer. Je rêve de le faire souffrir comme il nous a fait souffrir. Je rêve de détruire sa vie comme il en a tant détruit. Fit le prince en instaurant un silence de mort sur le petit campement. Après, je saurai enfin qu'il ne fera plus aucun mal à quiconque. Est ce que tu me comprends ?

- Oui. Souffla Eran. Je comprend vos raisons à vous tous.

- Très bien. Fit Torvan en empoignant son épée pour en admirer le tranchant de la lame. J'ai un serpent à tuer.

Moins d'une demi heure plus tard, des cors et des cris se firent entendre dans les remparts. Plusieurs éclats d'un bleu éclatant chasserent l'obscurité avant qu'un craquement terrifiant ne résonne dans la vallée.

- Maintenant, on attaque. Dit Torvan.

Les deux princes prirent leurs chevaux et passèrent à l'action.

-Sir-Galahad


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top