Cité Des Marécages

Au matin, les trois filles expliquerent le plan simple qu'elles avaient prévus. Mais pour ça, il fallait d'abord réveiller les garçons. Lorsque Dynan, Noris et Torvan furent réveillés, ils remarquerent qu'il restait un prince à mettre debout.

Sans faire trop de bruit, Dynan et Noris le prirent doucement par les bras et les épaules sans le réveiller et allèrent vers la rivière. Torvan lui attacha solidement une corde au niveau des chevilles et la lança par dessus une branche au dessus de la rivière.

Lorsque Eran ouvrit les yeux, il était suspendu à trois mètres au-dessus de la rivière. La tête à l'envers, il cria après ses compagnons. Ceux-ci arrivèrent finalement d'un pas tranquille avec une tasse de café pour certain et de thé pour d'autres à la main.

- Torvan. Cria le prince. Je sais que c'est toi. Je t'ordonne de me détacher.

- Tu as des preuves ? Demanda l'aîné en sirotant tranquillement son café.

- Non mais je suis certain que c'est toi. Cria Eran qui commençait à avoir mal à la tête.

- Si tu n'as pas de preuves, tu reste là. Soupira Torvan. Sauf si tu avoue que je suis bien plus intelligent et charismatique que toi.

- Tu rêve. Protesta Eran. Jamais je ne dirais une chose pareil.

- Comme tu veux, pour ton information, ta tête ne supportera pas longtemps d'avoir autant de sang. Tu vas en souffrir énormément avant de mourir.

- Très bien. Cria Eran. T'es plus intelligent et charismatique que moi. C'est bon ?

- Il manque juste le mot magique. Rajouta Torvan.

- Mon grand frère que j'aime. Continua Eran. Détache moi.

- J'ai pas bien entendu. Mentit son frère, ce qui fit rager Eran.

Mon grand frère que j'aime de tout mon cœur. Grogna Eran. Il t'en faut plus ?

Pour toute réponse, la corde fut brusquement tranchée et il atterrit dans la rivière. Quand il en ressortit, il fit face à son aîné qui arborait son petit sourire.

- Ça t'apprendra à venir m'ennuyer le matin. Lui sourit Torvan avant de rejoindre le groupe. Et ne traîne pas, on va bientôt partir.

Tout en grognant, Eran alla enfiler des vêtements secs. Chacun put entendre ses grognements de rage qui faisaient plus rigoler qu'autre chose.

Le trajet reprit avec le traqueur en tête. Jed était toujours devant. Il ne supportait pas de se faire devancer. Ce qui causait des petits défis entre Niki et Jed, Eran s'amusait à passer doucement devant et de voir l'étalon noir protester à chaque fois.

Quand ils commencèrent à zigzaguer entre de nombreux ruisseaux, Eran demanda pourquoi ils ne voyaient toujours pas la cité.

- En fait, avant d'arriver à la cité, on doit traverser une énorme plaine avec énormément de ruisseaux et de rivières de toute tailles. Répondit Vaï.

- Donc, on pourrait déjà préparer le plan. Proposa le prince. Si nos chères amies daignent nous l'expliquer.

- Je suis d'accord. Rajouta Torvan. Noris et Dynan approuverent aussi.

- On va vous l'expliquer très vite. Soupira Isis. Et Eran, n'oublie pas que la cité des marécages ressemblent plus à un village qu'à une cité fortifiée. Elle est protégée naturellement par les rivières.

Plus tard dans l'après midi, ils firent une pause pour expliquer le plan.

- Le but va être de s'infiltrer tous dans la cité en prétextant être des riches et puissants hommes d'affaires ou des riches marchands. Dit Vaï.

- Nous aurons chacun notre déguisement. Ce sont simplement des habits qui valent cher que nous avons pris à la cité culture. Continua Isis.

- Nos chevaux resteront ici. Il faudra en piquer des autres pour ne pas se faire repérer. Dit Alyana. Ainsi que les armes, on ne garde que le minimum.

- D'accord mais j'ai une question. Fit Torvan en levant la main. En fait, j'en ai deux. Pourquoi il n'y a que moi qui ne pouvait pas me raser et comment comptes tu faire pour mon bras gauche ?

- En fait, tu es le seul où il fait marqué mort sur ton avis de recherche. Et tu es dessiné sans aucune barbe, donc c'est pour qu'on te reconnaisse moins vite. Et on t'as pris des habits assez larges et des gants pour cacher ton bras. Répondit Isis.

- Très bien. On pourrait déjà s'habiller. Fit Noris.

Chacun pris alors son sac avec des habits empruntés à la cité culture. Les filles avaient choisis des robes très simples et souples pour ne pas être ennuyer dans leurs mouvements. Pour les garçons, c'était légèrement plus complexe. A part pour Noris, les tailles étaient soit trop larges ou trop serré. Torvan et Eran avaient échangé leurs chemises tandis que Dynan n'avait rien échanger. Seulement, le seul petit problème était que tout les pantalons étaient trop serré.

- Faites un effort. Soupira Noris qui était le seul à avoir tout a sa taille.

- Je voudrais t'y voir avec ça. Grogna Eran. Ça fait un mal de chien. Dit il en faisant allusion à son entre-jambe.

- Il faudrait mieux qu'on garde nos propres pantalons. Supposa Torvan.

- En effet, il faut mieux. Rajouta Dynan.

Isis avait revêtu une robe noir, Vaï avait une bleue et Alyana avait une robe verte. Chacune avait choisi un modèle simple. Elles avaient pris un couteau ou deux pour avoir au moins une arme avec elle. Afin de ne pas être gênées, elles se servaient de lanières de cuir pour les attacher au niveau de la cuisse. Les habits des garçons étaient bien plus différents.

Noris avait une tunique noire avec un veston vert pâle. Dynan avait des habits avec des couleurs éclatantes. Eran, lui, portait une chemise verte et un veston rouge muni de bord doré. Torvan portait simplement une tunique d'un brun doré, une chemise argentée et son pantalon noir. Alyana lui avait aussi donné une grande cape blanche qu'il pouvait laisser pendre pour cacher son bras. Il enfila également une paire de gants noirs. Les vêtements étaient assez larges et permettaient de dissimuler plus d'armes que ceux des filles.

Pour voler des chevaux, ils avaient tendu des cordes pour que les cavaliers tombent à terre. Heureusement, ils réussirent à prendre sept montures. Mais ils ne savaient pas si c'était le hasard ou une simple coincidence mais certain cavalière et cavalier leur ressemblait fortement. Chacun portait une lettre du roi ou simplement pour une cargaison à récupérer avec leur nom sur le papier. Et pour ne pas perdre de temps et ne pas arriver tous ensemble, ils partaient directement après avoir un cheval.

Chacun fit semblant de passer pour la personne à qui ils avaient volé la monture. Torvan n'avait pas pu s'empêcher de trouver drôle d'avoir un cheval entièrement blanc alors que Jed était tout noir. Noris, Dynan se faisaient passer pour des marchands accompagnés de leur femmes, Isis et Alyana. Eran irait simplement voir de la famille avec Vaï. Seul condition, attendre la nuit avant d'agir. Torvan était un messager du roi chargé de rencontrer le seigneur de la cité pour lui transmettre un message important. C'était parfait pour pénétrer dans la cité, rencontrer le faux seigneur et libérer le vrai. Et aussi libérer sa mère.

Les premiers à partir furent Dynan et Alyana. Elle et son frère avaient été prévenus qu'ils étaient aussi recherché pour être ramener à la cité royale et qu'ils se devaient d'être prudent. Après un court trajet à cheval, ils déboucherent dans un terrain marécageux d'où dépassaient des tiges brunâtre. Ils faisaient noter qu'ils devaient trouver un marchand du nom de Lexis pour un contrat.

- J'espère que ce n'est pas pour ces trucs. Murmura Alyana. C'est dégoûtant. Dit elle en pointant les tiges.

- Moi aussi. Fais attention à ne pas te faire repérer. Rajouta Dynan.

En traversant une petite rue d'ouvrier, un homme chauve à la barbe blanche bien fournie les interpella.

- Ha, mon cher Narion. J'espère que vous avez bon voyage, vous et votre femme. Lança l'homme.

- Le voyage s'est très bien passé. Dit Dynan qui ne savait s'il s'adressait à la bonne personne. Alyana permit de s'assurer de son identité.

- Veuillez m'excuser. Dit Alyana d'une voix fluette. Êtes vous bien Lexis ?

- Ne me dites pas que vous avez oublier, Lihal. S'offusqua le marchand. Nous sommes cousins.

Et merde. Pensa Alyana. Il ne manquait plus que ça.

- Je vous prierais de l'excuser. Commença Dynan. Çela fait quelques jours qu'elle a des problèmes de mémoires.

- Oh mon dieu. S'attrista Lexis. Comment est ce arrivé ?

- Une mauvaise chute de cheval. Mentit Dynan. C'est pour cela qu'elle doit manger et dormir à heure fixe. Ça l'aide beaucoup pour travailler sa mémoire.

- Suivez moi alors. Dit le marchand. Je vais vous emmener chez moi. Ce sera mieux pour elle.

Ils suivirent alors Lexis jusqu'à une belle maison à deux étages où ils eurent un repas simple et une chambre à disposition. Alors que l'homme retournait dans la cuisine pour aller chercher des couverts qu'il avait oublié, Dynan déboucha une petite fiole remplie de liquide transparent et fit tomber trois gouttes dans le verre du marchand.

- Avant de manger, nous pourrions trinquer à ce contrat que nous allons signer. Proposa Dynan.

- Quel bonne idée. Dit le marchand en vidant son verre.

La seconde d'après, il tomba à terre en dormant profondément. Même s'il était bien plus lourd qu'il n'en avait l'air, Alyana et Dynan allèrent le déposer dans son lit pour ne pas éveiller de soupçons.

- Facile. Lança Dynan qui fouillait dans les tiroirs après des trucs intéressants.

- Tu pourrais arrêter de vider les tiroirs ? Soupira Alyana. J'ai déjà eu de la chance de ressembler à sa cousine, il faudrait mieux de ne pas tenter le diable.

- Calme toi. Sourit Dynan. Le somnifère dure 12h et le plan est d'attendre la nuit avant d'agir.

Même s'ils ne voulaient pas rester dans la maison, Dynan et Alyana explorerent les étages en attendant que la nuit tombe.

Noris et Isis eurent plus facile. Eux aussi se faisaient passer pour des marchands qui devaient récupérer une cargaison de bois flotté. Pour attendre la nuit, ils avaient pris une chambre dans une auberge sur le bord de la côte.

- Au moins, on a une belle vue. Dit Noris alors qu'Isis le rejoignait à la fenêtre. On peut voir la maison maître ainsi que la tour munie du phare.

- Il est vraiment magnifique. Soupira Isis. Il illumine le ciel.

- C'est vrai. Mais imagine juste le boulot qu'il faut pour entretenir un feu aussi grand pour qu'il brûle sans cesse.

- Il ne s'arrête jamais de brûler ? Demanda Isis surprise.

- Ils ne peuvent pas se permettre de le laisser s'éteindre complètement. Ils le laissent s'affaiblir pour nettoyer les cendres pour ensuite le faire repartir de plus belle. Expliqua Noris.

La cité des marécages était, pour la grande majorité des habitants du royaume, la plus magnifique. Elle était protégée à l'est par une superbe mer turquoise, des marécages au nord et au sud avec une seule entrée à l'ouest. La maison maître était une grande villa, spacieuse et bien aérée, à côté de laquelle se trouvait une énorme tour d'une cinquantaine de mètres de haut. Au sommet brûlait un grand feu. Des miroirs situés sur les côtés réfléchissaient la lumière des flammes pour éviter aux navires de faire naufrage. Autour de la maison maître s'erigait des maisons de toute sorte. Il y avait une multitude de commerces : forgeron, tisserand, marchand et bien d'autre. Le port était surnommé la gueule du royaume. Des bateaux venant de tous les royaumes transitaient par Magdalia.

Eran et Vaïlona eurent simple de trouver position dans le village. Une vieille grange abandonné à l'écart du village leur donnait une parfaite cachette. Si le toit était à moitié effondré, ils étaient à l'abri des regards. Ils trouvèrent même du vieux foin encore sec dans lequel ils prirent place pour attendre la nuit. Une demi heure plus tard, le cri d'un homme se fit entendre.

- Faites place. Dégagez le passage pour le messager du roi. Cria l'homme.

En regardant, Eran et Vaï purent voir de loin Torvan au galop sur un cheval blanc.

- Ça en jette quand même. Commenta Eran. On dirait un chef de guerre.

- J'avoue. Affirma Vaï. Je peut te poser une question si ça ne te dérange pas ?

- Vas-y. Dit Eran.

- Lequel de vous deux ressemble le plus à Vectoran ?

- Torvan est son portait craché, à part les yeux qu'il a de maman. Répondit Eran après un court instant de réflexion. Alyana, sans surprise, est plus proche de maman. Moi, je suis entre les deux pour le physique.

- D'accord. Acquiesça la cavalière en voyant son chef partir vers la maison maître.

- Et toi ? Demanda soudainement le prince. J'imagine que tu as hâte de revoir tes parents.

- Tu n'imagines pas à quelle point. Soupira Vaï en caressant Ivik. Je rêve de ce moment depuis mon départ. J'avais deux ans. Dit-elle subitement. Je me souviens à peine de leurs visages mais je ne saurai jamais oublier leurs voix. Elles sont gravés à jamais dans ma mémoire.

- Tu les reverra. Lâcha soudainement Eran qui ne savait pas quoi dire. J'en suis certain.

Ils reprirent place dans le foin tout en continuant de parler.

Avant de partir sur la route principale, Torvan dut attendre un peu plus longtemps que les autres. Quand il vit qu'il devait se faire passer pour un messager du roi, il n'aurait par pu tomber sur un meilleur mensonge pour approcher le faux seigneur.

Quand il était arrivé dans le village, il avait vu son foulard noir accroché devant la porte de la grange abandonné, signal que son frère et sa cavalière étaient en place. Le cheval était habitué à courir vite et ne décevait pas son cavalier l'emblème de Velkan était gravé sur la selle ainsi que celui du messager, un hibou qui avait les ailes déployée. Son arrivée fut annoncée par quelques hommes qui criaient de dégager le passage.

Seulement, deux soldats en uniforme lui barrerent le passage avec leur lances devant l'entre de l'allée menant à la maison maître. Torvan prit alors une voix forte pour exprimer son mécontent.

- Comment osez vous barrer le chemin à un messager ? Cria Torvan.

- Nous avons ordre de ne laisser passer personne. Répliqua le premier soldat, visiblement mal à l'aise. Même les messagers.

- Il serait plus judicieux pour vous de me laisser le passage. Riposta Torvan. Je suis le messager du roi, par conséquent, son représentant en ces lieux. M'empêcher de continuer ma route me prouve que vous ne ressentez aucune peur à l'égard du châtiment qu'il vous infligerait.

Directement, les soldats réagirent à la menace du messager et le laissèrent passer. Arrivé dans la cour, un jeune écuyer arriva pour prendre le cheval.

- Prend en soin. Lui dit Torvan. Et voilà pour ta peine. Rajouta t-il en lui lançant donnant une bourse pleines de pièces.

Deux soldats bien armés le menèrent dans un dédale de couloirs tous semblables les uns aux autres jusqu'à une double porte en chêne. Il se sentait fort nerveux par rapport à son infiltration qui pourrait échouer au moindre faux pas et à sa propre mère qui n'était pas loin de lui.

- Il va falloir attendre que le seigneur termine son entretien. Cela ne prendra pas longtemps. Lui dit un soldat fort âgé.

- Très bien. Répondit simplement Torvan en restant debout au milieu du couloir.

Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit pour laisser sortir un marchand et un homme d'une quarantaine d'années. Le marchand disparut dans un couloir et le seigneur, Even, l'invita à rentrer.

Deux fauteuils de velours rouge devant un bureau d'acajou sur un énorme tapis avaient pris place dans la pièce. Le faux seigneur portait des habits bleus saphir brodé de fil d'or. Des cheveux gris comme la brume et des yeux bruns. Il semblait calme et posé mais prêt à réagir au quart de tour.

- Je vous souhaite la bienvenue dans ma modeste demeure. Commença t-il. Quel message m'apportez vous ?

- Ce que je dois vous communiquer concerne les bandits qui se font appeler les cavaliers ainsi que leur chef. Dit Torvan.

- Nous sommes sur le point de les avoir. Le coupa le seigneur. Le roi n'a pas à s'en faire sur ce sujet là.

- Je vous prierai de me laisser finir. Dit le traqueur d'une voix forte. Les ordres ont changé. Ils les veux tous vivants et n'accordent plus d'importance à la princesse et à son frère.

- Comment ça ?

- Vous m'avez très bien compris. Tonna Torvan. D'ailleurs, la prime offerte pour leur capture a triplée.

- Très bien. Je transmettrai ces modifications à mes généraux. Dit le seigneur. Autre chose ?

- Non. Juste que je vous serai reconnaissant pour un repas, cela fait un moment que je n'ai pas eu un repas décent. Lança le traqueur à la surprise de l'homme.

Le seigneur emmena alors le traqueur dans une salle à manger assez petite où une table venait d'être dressée pour quatre personnes. Alors qu'il pénétrait dans la pièce, Torvan se fit interpeller par une voix féminine.

- Qui êtes vous et que faites vous dans cette maison ? Tonna une femme d'une quarantaine d'années vêtue d'une grande robe blanche qui dardait son regard de vipère sur le messager.

- Trephen. Je suis le messager du roi et un repas m'a été offert en ces lieux. Répondit t-il poliment.

Sans accordé un autre regard à l'étranger, la femme fit asseoir son fils de cinq ans à table avant de s'asseoir à son tour. Une fois le repas terminé, Even le fit entrer dans un grand salon. Il s'installa à son tour dans un fauteuil en face du seigneur et vit deux verres ainsi qu'une bouteille d'alcool.

- Je suis désolé si je vous paraît insolent mais je dois reprendre la route.

- Vous voulez vraiment repartir ? S'exclama Even. Un orage violent va éclater cette nuit. Il serait préférable pour vous de ne prendre la route, Trephen.

- Si ce que vous voulez. Soupira le traqueur. Après l'avoir complimenter sur un tas de choses diverses, Even lui posa une question qui le pris au dépourvu.

- Pourquoi n'enlèvez vous pas votre gant à la main gauche ?

- J'ai eut un grave accident étant enfant. Mentit il. Un cheval m'a écrasé la main.

- Vous pouvez l'enlever sans problème.

- Je ne préfère pas. La cicatrise est vraiment laide à voir.

- Comme vous le désirez.

Après quelques verres, Torvan reprit la parole.

- Je ne vous force pas à me donner une réponse mais comment en êtes vous arrivé pour devenir seigneur d'une cité ?

- Le roi Velkan est puissant et juste. Seul ses meilleurs commandants ont eut le privilège de devenir les plus grands dirigeants des cinq cités.

- Et Vectoran est mort ? Demanda Torvan d'un ton innocent.

- Ce n'est qu'une rumeur. Le roi le garde enfermé à la cité royale.

- N'aurait-il pas été préférable pour lui de l'éliminer ? Après tout, il représente une menace.

- Il n'y a plus aucun soldat de son côté, ses enfants ont disparus et sa femme m'appartient. Déclara soudainement Even.

En entendant que la reine lui appartenait, Torvan avala de travers et toussa plusieurs fois pour reprendre son souffle.

- La reine est ici ? Dit-il en toussant encore un peu.

- Exact. Affirma Even. Ça a l'air de vous surprendre.

- Oui. Comprenez moi. Je ne l'ai jamais vu de mes propres yeux et savoir qu'elle est ici dans cette maison me surprend.

- Je comprend. Mais je peux remédier à ce problème en vous la présentant.

- Vous feriez ça pour de vrai ?

- Bien sur. Je suis un dirigeant juste. Dit-il en se munissant d'un trousseau de clé.

- Il est donc juste pour vous de l'enfermer ?

Even ne répondit pas à sa question, ce qui énerva doucement le traqueur. Il le mena jusqu'a une antichambre devant laquelle Even avait placé deux gardes. Une fois passé la porte, le seigneur l'arrêta.

- Attendez ici. Dit il. Je vais juste vérifier qu'elle n'est pas trop de mauvaise humeur.

Le seigneur passa alors la porte en laissant un creux derrière lui. Doucement, Torvan s'en approcha pour observer ce qu'il se passait. Il pouvait voir une femme de dos à la fenêtre et il sentit son cœur se serrer en réalisant qu'il allait enfin revoir sa mère après toutes ces années. Le seigneur voulait la forcer à le suivre mais Alipha résistait violemment. Le traqueur crut voir une version plus âgée d'Alyana avant de foncer dans la pièce pour assassiner le seigneur. À genoux sur le dos du cadavre, il entendit subitement le déclic d'une arme à feu.

- Relevez vous. Ordonna la femme d'un ton sec. Et les mains en l'air.

- D'accord. Souffla Torvan.

En se relevant doucement, Torvan garda la tête baissée. Intérieurement, il avait un peu peur de croiser le regard de sa mère.

- Relevez la tête.

Il fit ce qu'elle demandait. A la seconde où elle croisa le regard de son fils, elle lâcha le fusil et sentit des larmes de joies couler sur ses joues. Torvan non plus ne retenu pas ses larmes. Ce fut Alipha qui se précipitait pour le prendre dans ses bras. Et ils restèrent là un moment dans les bras de l'autre, savourant ces retrouvailles. La femme recula d'un pas pour l'examiner de la tête aux pieds.

- Je n'arrive pas à y croire. Souffla t-elle en essayant ses dernières larmes. Après toutes ces années à se demander si tu était vivant ou non.

- Moi aussi, je me suis poser beaucoup de question. Dit Torvan. Tu ne peut pas savoir à quel point je suis heureux de te rencontrer pour de vrai.

- Et moi donc, te voir tout près de moi sans savoir qui j'étais vraiment me brisait le cœur. Mais je ne pouvais pas venir.

- Mais je le voulais. Je voulais que tu viennes. Pourquoi vous ne disiez rien ?

- Tout ça. Dit-elle. C'est Velkan et les alliances qu'il avait formé avec les autres royaumes.

- On parlera de ca plus tard. D'abord, on fout le camp d'ici.

- Non. Répliqua t-elle en l'attrapant par le bras tout en gardant son sourire. Je dois t'enlever cette barbe.

- Avec plaisir. Affirma Torvan. Ça gratte en plus. Mais vite, on doit aller rejoindre les autres. Et pour la barbe, c'était l'idée d'Alyana pour ne pas qu'on me reconnaisse.

- Elle a bien fait. Dit Alipha en se munissant d'un petit couteau très aiguisé.

Torvan n'était pas très rassuré en voyant la lame si près de son visage mais il devait bien avouer que les gestes de sa mère était très bien exécuté. Tout avec de finesse et la douceur. En moins de vingt minutes, il se retrouva avec un visage dénué de barbe, ce qui n'était pas pour lui déplaire.

Quand il se releva, sa mère lui enleva sa cape blanche et attrapa son gant par mégarde. Elle eut un petit sursaut en voyant le métal noir qui reflétait la lumière du feu.

- Mon dieu mais que c'est t-il passé ? Souffla t-elle sous le choc.

- Un mercenaire de Velkan a essayé de me réduire en poussière comme des biscottes. Expliqua Torvan en souriant légèrement. Mais il a fallut l'amputer sinon je n'aurais pas survécu.

- Et qui a bien pu te faire un bras en métal ? Dit elle en réalisant que le métal montait jusqu'à l'épaule.

- Dynan. Répondit le traqueur. C'est le meilleur en ce qui concerne la mécanique. On avait aussi volé beaucoup de matériaux qui l'ont bien aidé dans ses recherches.

- C'est le petit blond ? Demanda la reine en allant chercher son fusil. Qui avait peur des armes ?

- Oui, bien qu'il soit toujours petit, il n'a plus autant peur des armes et des combats. Rigola Torvan.

- Et les autres ?

- Ils vont bien. Ils s'occupent de tuer les soldats de Velkan et je dois m'occuper d'aller chercher le vrai seigneur pour le libérer.

- Il y deux gardes devant la porte. Fit-elle remarquer. Tu as des armes ?

Pour toute réponse, son fils lui montra un des deux revolvers qu'il cachait dans son dos. À deux, ils tuèrent tout les mauvais soldats. Alipha remarqua que son fils changea de direction brusquement.

- Où est ce que tu vas ?

- Les trois soldats que j'ai interrogé ont dit que le vrai seigneur était dans les cachots. Répondit Torvan.

Quand ils arrivèrent dans les combles, Torvan se rendit compte que ces cachots n'avaient aucune grille. Chaque prisonnier était enchaîné à un poteau de pierre. Il n'y avait que peu de personne en ces lieux et Torvan commença à briser les chaînes. Les fois le couple de dirigeants libérés ainsi que leur fils de 17 ans, Torvan alla vers la cour pour chercher ses compagnons. Suivit de loin par sa mère, le traqueur repéra tout des compagnons qui ne portaient pas de blessures graves, ce qui le soulagea grandement.

- Je sais pas pourquoi mais cette cité était vraiment géniale à libérer. Plaisanta Dynan.

Tous approuverent avant de se mettre d'accord pour aller manger quelque chose et préparer l'étape la plus dure : attaquer la cité royale pour détrôner Velkan.

-Sir-Galahad

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