Cité Culture
Le lendemain, Eran commença la journée par une chasse à l'homme. Il n'avait pas vu son frère le matin et commençait à chercher partout. Les autres cavaliers lui dirent qu'il était parti à la rivière.
Le jeune prince le trouva finalement au bord de la rive. Il était tenté de le pousser dans l'eau mais son regard s'arrêta sur le bras de métal. Torvan était, face à la rivière, torse nu et on pouvait voir nettement la jonction entre le métal et les chairs juste en dessous de l'épaule. Il frissonna en observant le membre artificiel.
- Ça ne fait pas mal ? Demanda soudainement Eran.
- Si. Répondit Torvan en se retournant à moitié. Heureusement, pas tout le temps.
- Ha. Depuis quand vous connaissez Kido ? Demanda Eran. Vous semblez très proche.
- C'est lui qui nous a protégé depuis toujours. Quand Velkan nous a emmené à la cité royale, nous avons été confié à quatre scientifique et Kido en était le chef.
- Ha d'accord. Acquiesça le jeune prince. Et c'est la qu'on t'a fait croire que tu venais de la cité minière.
- En effet. Affirma le traqueur en allant prendre sa chemise. J'ai toujours voulu y aller pour vérifier ça mais à chaque fois, Velkan m'empêchait d'y aller.
- Pour ne pas perdre son meilleur combattant. Continua Eran.
- Peut être. Continua Torvan. Et aussi, quand je croisait me regard d'Alipha ou de Vectoran, j'avais l'impression de voir de la tristesse avant qu'ils ne détournent le regard.
- Ne t'inquiète pas. Lui dit Eran en s'approchant. Je suis certain qu'ils seront heureux de te retrouver.
- Mais avant. Répliqua Torvan. Nous allons à la cité culture.
- En effet, je dois préparer le prisonnier. Sourit Eran.
- Avant cela, je dois vous dire quel sera votre rôle dans ce plan. Lui répliqua Torvan. Ça va être génial.
Pendant toute la matinée, le groupe de bandits travailla son plan plusieurs fois jusqu'à la fin. Une fois que le traqueur fut sûr que chacun connaissait son rôle, il ordonna à chacun de se mettre en place.
Dans la cité, trois hommes habillés d'armures dont avec une plus grande épée discutaient de vive voix à propos des soldats.
- Cela fait un moment qu'ils auraient du revenir. Cria le premier.
- Calmez vous commandant Leningrad. Lui dit le deuxième. Ils ont sûrement du retard.
- Du retard ? Cria Portat. Vous m'avez certifié que vos hommes étaient les meilleurs dans la traque de bandits, Nekos, mais ce ne sont que des des abrutis accros à la bière et incapable de retrouver la piste des cavaliers.
- Ils sont nouveaux. Protesta le sergent Nekos. Je ne les connais pas très bien. Son sang se glaça dans ses veines en voyant l'épée du commandant dirigée droit vers son cœur.
- Calmez vous. Les coupa le troisième homme qui était rester silencieux. Il y a moyen de trouver un arrangement.
- Allez-y. Grogna Portat.
- Laissez aux soldats jusqu'à demain matin pour ramener le traqueur. Expliqua t-il. Sinon, s'il n'est pas là pour l'aurore, vous pourrez passer votre colère sur Nekos.
- Ça me va. Accepta le commandant en faisant demi tour pour se diriger vers les remparts. Le sergent n'eut pas le temps de donner son avis. Vous avez intérêt à l'attraper ou je plante votre tête au sommet d'une lance. Cria t-il au sergent.
Ce dernier ne cacha pas sa peur et s'adressa vivement au troisième homme.
- Bon dieu mais qu'est ce qui vous a pris, lord Veneris? Cria Nekos. Il va me tuer de toute façon.
- En effet. Répondit Veneris en haussant les épaules. Mais il vaut mieux que ce soit lui que Velkan qui se charge de votre exécution, croyez moi. Continua l'homme en s'éloignant. Pour notre roi, la tête de ce voleur compte bien plus que tout l'or du monde.
- À ce point la ? S'étonna le sergent.
- En effet, il est prêt à tout pour que ce soit son fils sur le trône. Termina Veneris.
Alors que le soleil se couchait doucement, illuminant les champs des dernières lumières du jour, trois femmes se trouvant à proximité des remparts terminaient d'attacher leurs fausses robes et vérifiaient que les armes étaient bien fixées. Isis, Vaïlona et Alyana attendait le signal avant de se montrer. Dans un champ de maïs, elles avaient assommées trois ouvrières et dissimulées leurs corps dans les épis de maïs.
La princesse, malgré la présence des cavalières, n'arrivait pas à se calmer. Elle avait l'impression d'avoir une boule au ventre malgré le fait qu'ils aient répétés leur plan plusieurs fois.
Le galop de trois chevaux se fit subitement entendre. Elles levèrent la tête pour voir Noris, Eran et Dynan vêtus des uniformes de soldats sur l'allée principale. Une fois qu'ils furent rentrés, elles prirent aussi le chemin de l'allée pour rentrer dans la cité. Elles passèrent les portes sans problèmes. Pour ne pas éveiller les soupsons, elles exécuterent les mêmes tâches que les autres femmes pour nettoyer le maïs récolté tout en gardant un œil sur leurs amis.
Soudainement, des coups de feu résonnerent à l'extérieur de la cité. Les soldats, menés par leur commandant Portat, foncerent en courant vers les remparts. Le commandant attrapa une longue vue pour discerner le tireur. Il pouvait apercevoir un homme entièrement vêtu de noir sur un cheval gris disparaître dans la forêt.
- On dirait qu'il nous nargue. Lança un premier soldat.
- Il ressemble à la description qu'on nous a donné du traqueur. Un homme en noir de la tête aux pieds. Continua un deuxième qui avait une longue vue. Seulement, il se fit violemment plaqué au mur par la poigne de Portat.
- Vous ne pouviez pas le dire plus tôt ? Rugit le commandant avant d'assomer le soldat avec violence. A cheval. Tout le monde. Je veux cet homme vivant. Hurla t-il à ses soldats.
L'instant d'après, une vingtaine de soldats s'affairaient pour seller leurs chevaux avant de se lancer à la poursuite de l'homme en noir. Portat partit en tête suivit de ses soldats et d'Eran, Dynan et Noris. Lorsqu'ils furent à l'orée de la forêt à quelques centaines de mètres des remparts, Portat commença à crier des ordres.
- Séparez vous. Ordonna t-il.
- La. S'écria directement un soldat en pointant un cavalier dans la forêt.
- Ramenez le moi vivant. Cria le commandant.
L'instant d'après, tous furent à sa poursuite. Les trois hommes infiltrés de Torvan suivirent le mouvement pour s'assurer que le plan marchait. Mais ils le savaient très bien, ils étaient déjà en train d'improviser.
Vu qu'il avait exploré toute cette zone boisée dans la journée, Torvan savait quels chemins lui permettraient de distancer ses poursuivants. Si son plan fonctionnait comme prévu, il ne devrait rester que son frère et les deux cavaliers derrière lui. Seulement, certains soldats étaient tenaces et leur commandant le suivait de très près, chose qu'aucun d'eux n'avaient prévu. Il décida alors de faire quelque chose d'oser. Il releva son foulard pour cacher son visage et leva légèrement son chapeau pour dégager sa vue. Il attendit un chemin plus large pour se tourner sur sa selle. Il degaina ses deux revolvers et commença à tirer. Torvan faisait attention à ne pas toucher ses alliés. Il reprit alors les rênes et le chemin déboucha dans un terrain vierge. En jetant un coup d'œil par dessus son épaule, il compta encore six soldats.
Portat était fou de rage et décida d'agir pour capturer le bandit qui venait de tuer ses soldats. Il dégaina une arbalète et visa le traqueur tout en tenant les rênes de sa monture d'une main. Eran voulut l'en empêcher mais le carreau frappa son frère dans le flanc et il l'entendit lâcher un cri de douleur. Un deuxième tir le frappa à nouveau dans son flanc droit.
Seulement, Dynan intervient et fit dévier le troisième tir d'arbalete. Malheureusement, ce dernier alla toucher Sara dans la patte arrière droite. La monture s'écrasa à terre en hennisant de douleur. Son cavalier avait roulé plusieurs fois sur lui-même avant de s'arrêter brusquement sur le ventre.
En entendant ses poursuivants arriver, il se relèva le plus rapidement possible et dégaina son épée. Hélas, la douleur de ses blessures et de sa chute. Il se fit rapidement immobilisé par deux soldats qui lui maintenirent fermement les bras. Portat s'approcha avec un air victorieux sur le visage.
- Tu croyais m'échapper ? Lui dit il d'un sourire malsain. Le roi sera heureux de te revoir.
- Va crever en enfer avec lui. Lui jeta Torvan en lui crachant au visage.
Le commandant lui envoya une droite dans le ventre et dans le visage. Torvan tomba à genoux sous le choc, le souffle coupé et la lèvre fendue. Portat le prit à la gorge pour lui faire redresser la tête.
- Crois moi. Commença le commandant. Il aurai mieux fallu que tu meurs aujourd'hui. Il s'adressa ensuite à ses soldats. Donnez moi le produit.
Eran voulut s'interposer quand il vit un homme qui sortait une fine seringue remplie d'un liquide bleuté. Il la donna à son chef qui la planta d'un coup sec l'aiguille dans le cou du bandit. Ce dernier sombra immédiatement dans l'inconscience sous l'effet du produit injecté dans ses veines. Les cavaliers étaient effrayés intérieurement en voyant leur chef dans cet état.
Les deux hommes de Portat avec Dynan furent chargés de ramener le corps du bandit. Pour cela, ils prirent Sara qui s'était relevé avec difficulté. Le commandant se foutait totalement de la blessure de la jument malgré les protestations des alliés de Torvan.
Arriver dans la cité, ce fut Veneris qui se dirigea le premier vers le corps inanimé du traqueur. Il lui relèva la tête pour vérifier son état et son identité.
- C'est bien lui. Annonça Veneris à la petite foule déjà rassemblées autour d'eux. Mais il est dans un sale état.
- Ce n'est pas grave. Sortit le chef militaire. Le roi Velkan nous récompensera de toute façon.
- Croyez vous vraiment qu'il vous félicitera pour avoir ramener le cadavre du traqueur ? Répliqua le lord. Ces blessures risquent de s'infecter et de le tuer bien plus vite que vous ne le pensez. Dit il en pointant les carreaux d'arbalete.
N'ayant aucun argument à répliquer, Portat ordonna à deux soldats, Noris et Dynan, de porter Torvan dans l'infirmerie avant de le mettre dans les cachots. Eran se désigna pour soigner la jument de son frère quand un garçon d'écurie l'interpella doucement.
- Hey. Par ici. Chuchota la voix de sa sœur. Qu'est ce qu'il s'est passé ?
- Le commandant lui a tirer dessus avant qu'un autre homme ne lui injecte un produit bleu.
- Comment ça ? Reprit Alyana qui n'arrivait pas à calmer son angoisse.
- Je sais pas mais j'ai besoin d'aide pour soigner Sara. Elle est salement touchée. Ou sont Vaï et Isis ?
- À l'intérieur de la maison maître. Isis est allé du côté de l'infirmerie. Dit elle. Je vais chercher de quoi la soigner.
Quelques instants plus tard, la princesse déguisée revint avec de l'eau fraîche et de quoi soigner la blessure. Cela prit du temps pour soigner correctement la jambe de la jument.
À l'intérieur, les deux cavaliers devaient jouer le jeu de soldats brutals tandis qu'Isis faisait semblant d'ignorer l'identité de son patient. Elle fut soulagé en voyant que les blessures n'étaient pas graves. Les carreaux avaient été arrêté par le manteau blindé et n'avaient pas transpercer la chair. Elle le fixa un moment avant déposer un rapide baiser sur ses lèvres et de dire aux soldats qu'ils pouvaient le reprendre. Isis n'était pas rassuré en voyant son état de sommeil profond. Elle se doutait bien qu'il avait été drogué mais elle ne savait pas avec quel élément.
La cavalière dissimula sa surprise en voyant que deux autres hommes armés avaient remplacés les deux cavaliers. Torvan fut alors conduit dans les cachots tandis qu'elle devait se rendre là où se trouvait des autres femmes.
Elle changea de chemin pour aller retourner ses compagnons qui s'étaient cachés derrière des caisses et des tonneaux. Les soldats faisaient tellement de bruit qu'ils pouvaient parler tranquillement.
Après avoir décrit à Dynan la seringue de produit, il expliqua alors ce qu'elle contenait.
- C'est une plante bleue qui ne pousse que dans ces forêts. Si son essence est bien préparée, elle agit comme un calmant à faible dose et comme sommifere si la dose est plus forte.
- Et si elle est mal préparée ? Demanda Vaï.
- C'est un poison mortel. Lâcha t-il d'un coup. Mais je suis sûr que Torvan n'est qu'endormi, j'ai vérifié qu'il était toujours vivant.
- Et ses blessures ? Demanda soudainement Alyana.
- Le blindage de son manteau l'a protégé. Il n'a presque rien. Lui dit Isis.
- Et combien de temps faut-il pour le produit se dissipe ? Demanda Eran. J'ai entendu qu'ils comptaient le conduire à la cité royale demain à l'aube.
- Je crois que ça va varie entre deux et cinq heures, cela dépend de la personne. Répondit Dynan.
- Très bien alors on va attendre ici. Lança Isis. Sa déclaration soudaine fit lâcher un "quoi" pas très discret aux autres. Elle s'assura que personne ne les avaient entendu avant de continuer. Ça ne sert à rien s'il est toujours inconscient. Ses armes ont été conduite aussi en bas. N'oubliez pas qu'il a le nécessaire pour faire sauter les serrures. Malgré la force extérieur qu'elle se devait de montrer, elle sentait qu'elle commençait à s'attacher au traqueur et se demandait s'il ressentait la même chose vis-à-vis d'elle.
- Alors combien de temps à ne rien faire ? Lança Eran.
- Au moins cinq heures. Répondit le cavalier blond.
Afin d'être sûr que personne ne les trouverait, ils improviserent des tours de gardes. Malgré leurs inquiétudes et angoisses communes, ils se forcerent à fermer un peu les yeux.
Dans les cachots, seul les lamentations d'une fille et de sa mère se faisait entendre. Cette femme, Ivana, habillé d'habits simples, pantalon et tunique verte, se trouvait être le seigneur de la cité culture. Cela faisait maintenant vingt ans qu'elle dirigeait seul.
Son plus grand malheur était d'avoir amené sa première fille à Velkan. Elle n'avait que deux ans. Peu de temps après son départ, son mari, Lucas, s'était laissé mourir de chagrin. Deux malheurs en moins d'un ans. Depuis ce jour, Ivana a élevé seule sa deuxième fille qui venait de naître en même temps que de diriger une cité.
Et depuis le jour où Velkan l'avait envoyé aux cachots en mettant un abruti à sa place, sa colère et sa rage envers cet homme n'avait pas cessé de croître. Sa fille, Isis, avait disparu et Isas, sa deuxième fille était terrifié. Même si elle avait 20 ans, elle ne cachait pas sa peur. Sa belle robe verte avait été très abîmée. Elle se trouvait dans une cellule à côté de celle de sa mère.
Soudainement, elles entendirent des bruits de chaînes. La porte de la cellule d'Isas s'ouvrit en grand pour dévoiler deux soldats qui portaient un homme inconscient. Tout comme la fille, ils lui passèrent des chaînes aux poignets et aux chevilles qui étaient reliés à un anneau au centre de la cellule. L'un d'eux avait aussi reçu l'ordre de lui mettre un collier de fer autour du cou qu'il attacha au mur. Ils le laissèrent là, sur le sol froid et humide.
- Isas. Commença Ivana. Qui est-ce ?
- Je sais pas. Répondit la fille.
- Décris le moi. Demanda la mère.
- D'accord. Dit elle en s'approchant doucement du corps. Il a des cheveux poivres et sels, une fine barbe. Elle le retourna doucement sur le dos pour essayer de le réveiller et cria de surprise en voyant son bras. Oh merde, son bras est en métal.
- Alors je sais qui c'est. Sourit la mère.
- Celui qu'ils appellent le traqueur ? C'est ça ? Reprit Isas.
- Oui.
- Comment tu le sais ?
- J'ai entendu les gardes parler d'un homme avec un bras de métal. Il devient presque une légende. Répondit simplement la mère. Ils ont dû l'endormir avec l'essence de fleur bleue.
- En effet, il y a une petite piqûre dans son cou. Confirma la sœur d'Isis. Donc, si on veut en savoir plus, on ne peut qu'attendre.
La mère affirma les paroles de sa fille et rassit contre le mur de pierre.
Trois heures plus tard, Torvan reprit doucement conscience. Si sa vision et son ouï était parfaite, son corps était aussi lourd que du béton. C'est en cherchant à se mettre debout qu'il vit les chaînes qui l'entravait. Du mouvement sur sa gauche le stoppa brusquement et il resta figé quelques secondes en voyant le portrait craché d'Isis.
- Ça va ? Demanda la fille en voyant qu'il ne répondait pas.
- Heu... Isis ? Hésita t-il.
- Presque, traqueur. Rigola Ivana. C'est ma fille, Isas. Isis est ma fille aînée.
Torvan resta un petit moment sans parler en voyant deux femmes aux cheveux blancs comme son amie. Isas avait des yeux émeraude et ceux d'Ivana étaient d'un saphir profond.
- Torvan. Se présenta t-il rapidement.
- Si tu es ici, ça n'augure rien de bon pour toi. Répliqua Ivana.
- Vous croyez vraiment que je suis aussi stupide ? Croyez vous que je me serai jeté dans la gueule du loup comme ça ? Lança Torvan en souriant. Les deux femmes ne savaient pas vraiment répondre. Certains le croyent. Ça. Dit il en levant ses chaînes. Je l'avais prévu.
La seconde d'après, il fit sortir sa lame secrète dans un son métallique qui fit sursauter les deux femmes. Il se servit de cette dernière pour crocheter la serrure du poignet droit et de ses chevilles. Il utilisa la force du bras gauche pour briser la chaîne, ne sachant pas crocheter cette serrure.
- J'aurais besoin de votre aide. Dit il à Isas en montrant le collier de fer.
- Bien sûr.
Il la débarrassa d'abord de ses menottes. Isas guida alors sa lame pour ouvrir la serrure. Une fois que ce fut fait, le collier tomba au sol dans un bruit sec. Il se mit debout tout en s'étirant.
- Et maintenant ? Demanda Ivana.
- Je vous enleve vos fers. J'explose la serrure et on se casse. Résuma Torvan.
Avant cela, il se passa la main sur son flanc et sentit le fin bandage.
- Et les autres cavaliers ? Demanda Isas. Où sont-ils ?
- Heu. Commença Torvan. Si mon plan a marché, ils sont pas loin. Ses doigts trouvèrent alors un bout de papier coincé dans le bandage blanc. Il reconnut directement l'écriture fine de sa collègue, Isis. Sommes en place. Attendons signal avant d'agir. Bingo. S'écria t-il. Ils sont en position.
Directement, il sortit de sa botte trois petites fioles, deux de poudre grise et une remplie de liquide blanc. Sous le regard curieux des deux femmes, il découpa trois rectangles de tissus avec le bandage et y versa un peu de chaque poudre.
- Vous êtes sûr de ce que vous faites ? Demanda Isas. Ça a l'air dangereux.
- Ça l'est. Répondit il sans lever les yeux. Ce mélange va dégager tellement de froid que le métal deviendras aussi fragile que du verre. Mais je dois faire un test.
Il prit le premier tissu et il le roula très serré. Il le plaça près de l'anneau qui se trouvait au milieu de la cellule. Torvan fit tomber quelque gouttes du produit. Instantanément, ils sentirent une vague de froid et une couche de gel apparut sur le métal. Dès que la réaction fut terminée, Torvan arracha l'anneau et l'écrasa dans sa main.
- Aussi fragile que du verre. Sourit il.
Il prit les deux autres tissus pour en donner un au seigneur de la cité culture. Ils les placerent dans les trous de serrures et, dès que le métal fut gelée, Torvan donna un violent coup de pied dans la porte et explosa la serrure.
- Les dames d'abord. Dit-il en laissant passer la sœur d'Isis.
Il s'occupa ensuite de la deuxième serrure et, une fois gelée, Isas prit la parole.
- Je peux ? Demanda t-elle.
- Oh bien sûr. Répondit Torvan en s'écartant.
Une fois qu'Ivana fut libérée, ils se dirigèrent vers l'armurerie à l'étage supérieur. Torvan s'occupa d'éliminer les deux gardes. Directement, la mère et la fille allèrent prendre leurs rapières et leurs dagues. Torvan fut soulagé de trouver toutes ses affaires, même son chapeau était la. Cependant, il ne prit que sa ceinture avec les deux revolvers, son épée et son poignard afin d'être le plus léger possible. Il attrapa son chapeau et son foulard, les mit en place avant de sortir de la pièce.
- Et maintenant ? Demanda Isas en le voyant partir dans la direction opposée.
- Je dois lancer le signal pour avertir les autres. Répondit le traqueur. Vous deux, il est préférable pour vous de rester à l'abri.
- Je ne reste pas les bras croisés quand ma cité est en danger. Protesta Ivana en croisant les bras.
- Alors, faites ce que vous voulez mais restez prudente. Répliqua t-il.
Il trouva alors une trappe menant au toit. Après avoir zigzagué entre les poutres épaisses, le traqueur arriva finalement au toit. À une vingtaine de mètres du sol, il avait une belle vue sur l'ensemble de la cité.
Torvan sortit alors une balle rouge de sa poche et arma son revolver. Il fallait être rapide pour que les soldats ne le voient pas mais la détonation allait résonner. Il pointa le revolver droit vers le ciel et pressa la gâchette. La balle fila droit avant d'éclater en un millier d'étincelles rouge.
L'instant d'après, la cour vide se remplie de soldat fourmillant dans toutes les directions. Il se laissa glisser sur le toit pour sauter dans un tas de foin. Il se plaqua rapidement dans les écuries pour trouver ses compagnons. Sara, qui se trouvait non loin de là, poussa un petit hennisement, heureuse de revoir son cavalier. Ce dernier rentra vite dans son box pour la caresser. Il vit alors la jambe blessée de la bête et passa doucement la main sur le bandage.
- Je suis vraiment désolé. Lui chuchota t-il en se replaçant face à elle.
La jument lui fit alors un petit coup de museau dans la poitrine comme pour répondre que tout allait bien.
Il la laissa alors pour partir retrouver ses camarades. Sans surprise, ces derniers étaient occupés à tuer des soldats. Il se jeta dans la mêlée avec son épée.
- T'aurais pas pris du retard ? Lui lança Dynan en égorgant son adversaire.
- Moi ? Jamais. Rigola le prince. Je me contente de conduire mes plans à exécution.
- Et je dois avouer que même si j'étais sur qu'il allait foirer, t'as fait un bon plan. Dit Eran qui courait après un ennemi.
Subitement, le regard du frère de Torvan s'arrêta sur Isas. Cette dernière venait de croiser son regard et ne savait plus s'en détacher. Alors qu'Eran fixait les yeux émeraudes de la femme, Alyana les coupa.
- C'est pas l'heure de draguer, Eran. Dit elle.
- N'importe quoi. Soupira t-il. Il n'avait pas vu qu'Isas rougissait légèrement en entendant la princesse. T'as pas vu l'abruti qui nous sers de frère ?
- Sur les remparts avec Isis. Répondit-elle.
En effet, le traqueur et la cavalière menait le combat dans les hauteurs. Isis utilisait son agilité pour éliminer ses ennemis tandis que Torvan se servait autant de son épée que de sa force brute.
Une fois que le dernier soldat fut tué, le duo jeta un coup d'œil en bas pour voir que les autres s'en sortaient très bien parce qu'ils avaient tués les derniers soldats. Torvan ne put retenir un rire en voyant son petit frère qui ne lâchait pas la sœur d'Isis du regard.
- Vous avez tous les cheveux blancs dans votre famille. Lança t-il.
- Seulement les filles. Continua Isis. Je savais pas que j'avais une sœur.
- Maintenant tu le sais. Rétorqua t-il en souriant.
Isis alla alors vérifier que les soldats étaient bien morts quand elle vit le commandant Portat dans la cour attraper son arbalète. Il ne portait presque aucune blessure. Isis sentit son sang se glacer quand elle constata que c'était Torvan qu'il visait. Ce dernier avait le dos tourné et nettoyait son épée avec les lambeaux d'un drapeau.
Tout se passa en un éclair, Isis cria le nom de son chef et courut pour le pousser de la trajectoire. Elle sentit alors la douleur atroce à sa poitrine en heurtant le sol. Le carreau d'arbalete était fiché au centre de sa poitrine. Sa main tremblante essaya d'arrêter le sang de couler mais sans succès.
Torvan avait aussi réagi vivement en voyant Isis prend le tir. Il enleva sa chemise avant de la presser autour du carreau. Il la soutenait dans ses bras en essayant de la garder réveiller.
- Reste avec moi. Faut pas fermer les yeux. Supplia t-il. Son stress augmenta en flèche en voyant la quantité de sang sur la tunique. Pourquoi t'as fait ça ?
- J'veux pas... te voir... mourir. Lâcha t-elle en crachant du sang. Trop précieux.
- Toi aussi, t'es précieuse. Répliqua Torvan en sentant ses larmes lui brûler les joues. Reste éveillé. On va te soigner.
En concentrant ses dernières forces, Isis passa sa main sur son coup pour se relever et l'embrasser. Torvan resta figé alors que son amie fermait les yeux. Il hurla de plus belle pour la réveiller, se fichant totalement que les autres l'entendent. Alors que Vaïlona et Dynan le tenaient pour permettre à Noris d'emmener le corps inanimé de la femme à l'intérieur.
Alors que sa sœur et son frère essayait de le calmer, le regard de Torvan trouva alors le tireur. Le commandant courait vers les écuries malgré sa jambe en sang dans le but de s'enfuir. Le traqueur sentit une fureur sans pareille l'envahir.
Torvan poussa un véritable hurlement de rage en se dégageant violement de l'étreinte de ses amis. Il dévala les escaliers de pierre. Son sang lui battait dans ses veines comme les coups d'un fouet. Il sauta sur le premier cheval qu'il trouva et lui fouetta les flancs pour démarrer au triple galop. Une chose occupait son esprit, égorger celui qui venait de tirer sur son amie.
Arriver dans un terrain rocailleux, il réussit à se placer debout sur sa selle et bondit sur Portat. Ce dernier avait sortit un couteau et le choc l'enfonca profondément dans la cuisse gauche du traqueur. Ils devalerent une pente rocailleuse et le traqueur fut le premier à se relever. Même s'il était blessé, Torvan assenait des violents coups d'épée à son adversaire qui tomba à genoux, blessé à mort. Torvan le prit à la gorge avec son bras métallique. Il put voir un véritable sentiment de terreur l'envahir en entendant la respiration sourde et rapide de son ennemi et le regard dénué de pitié.
- Enculé. Grogna Torvan. Tu vas payer pour ce que tu viens de faire.
- Buter cette salope n'est pas une chose que je regrette. Lâcha me commandant en crachant du sang. Ne pas t'avoir tuer, si.
- Rendez vous en enfer. Je t'enverrai Velkan très bientôt pour te tenir compagnie.
Il prit son épée pour transpercer le cœur de son ennemi mais ce dernier avait eu la même idée. Torvan le lâcha pour lui transpercer le cœur. Portat, avait rapidement levé un poignard pour la planter dans son flanc. Une fois que son adversaire fut bel et bien mort, il s'éloigna du cadavre pour retrouver la route principale.
Il reparti alors en titubant sur le chemin de terre en pressant la main sur son flanc gauche. D'un même coup, la douleur de ses muscles et la fatigue revint à la charge. Il tomba à genoux et devait se forcer à garder les yeux ouverts. Il se remit debout à nouveau avec beaucoup de peine.
- Torvan. Cria soudainement la voix de son frère.
À peine eu t-il croisé le regard d'Eran et d'Alyana qui se laissa tomber à terre. Torvan voyait à peine le regard terrifié de sa petite sœur qu'il sombra dans l'inconscience.
Ils improviserent un bandage sommaire pour sa blessure principale et le ramènerent dans la cité avec l'aide de Dynan.
-Sir-Galahad
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