Cache ta joie tu ris jaune

Proverbe  : Qui se nourrit d'attente risque de mourir de faim



Quand t'auras traîné trop longtemps dans les rues désertes

En dessous du ciel qui pleure et du soleil incandescent

Pour te demander ce que tu cherches encore à cette heure,

Quand même l'inconscience ne te donnera plus de réponse

Quand sur les pavés, tes traces de pas souilleront le sol,

Viens pas me voir pour absoudre ton ignorance,

Viens pas me trouver pour savoir où sont passés tes amis.




Ça fait belle lurette que mes tympans perforés

N'entendent plus les bruits de la nuit.

Le tocsin peut sonner tambour battant à minuit,

C'est pas moi qui m'en plaindrai.

Les rats vont se ramener en meutes hurlantes

Et se gaver des déjections pestilentielles.

Tu te heurteras à des portes closes,

Même les lupanars en cette saison sont moroses.

Fallait pas suivre les rails de la vie formatée,

T'as atterri sur une voie de garage

Et les cheminots sont encore en grève.

Ton aller-retour a expiré depuis plus de mille ans.

La faucheuse te suit dans tes voyages étranges

Où le guide a perdu le Nord et l'étoile du Berger.



La racaille a cousu ses lèvres d'une fermeture éclair,

Veut plus servir de bouc-émissaire.

Maintenant les voix de ton esprit te quittent

Comme la cire d'une bougie qui dégouline.

Rallume le flambeau avant que les trépassés

Ne te décorent de la légion d'horreur.

J'ai oublié tout ce qui me déplaisait.

C'était ton trip, mon pauvre vieux, pas le mien.

Arrête tes questions, regarde ce qu'est devenue ta vie,

Une fosse pleine de purin, un vrai boui-boui.

Les volatiles ont des ailes, eux,

Tu pourras pas les larguer.

Tu seras bientôt plus qu'un fantôme fatigué

Que les espoirs ont abandonné.



Faudra apprendre à continuer ta route

Sans te prendre les pieds dans les traverses.

Quand tu reconnaîtras plus les ombres à l'horizon,

Dis-toi bien que tu seras arrivé à destination,

Débarrassé de toutes tes émotions et tes passions.

Je ferai brûler un cierge pour toi à la mission locale,

Ils s'occupent encore des âmes perdues.

Ravive les braises de ton cœur

Avant qu'il ne s'éteigne d'ennui.

Les places en Enfer sont chères

Je te parle même pas du Paradis.



Joue pas les Saint François,

Un jour, tu croiseras le démon de minuit.

Je veux rien connaître de tes fantasmes,

J'aime plus les nuits sans étoiles

Où la lune nous promet monts et merveilles

Avec son sourire de sale hypocrite.

Le Diable nous tend les bras,

Il voudrait nous racheter pour pas un clou

Nos âmes esseulées qui baignent dans la guimauve

D'un amour au goût de fruit défendu.

Désolée, je ne te suis pas dans cette galère,

Ma vie est en travaux jusqu'à la prochaine ère.

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