les cadeaux



Lorenzo,

Le temps est long quand on n'a rien à faire ! Heureusement, je peux compter sur ma famille pour prendre soin de moi. Thiago et Irina rentrent sur Marseille aujourd'hui, mais ils ont tenu à ce que l'ont passent la journée ensemble avant leur départ.

Mon frère affiche un de ces sourires de psychopathe, qui ne me dit rien de bon. Ils sont arrivés avec un gros paquet cadeau, Dora L'exploratrice. Je regarde Irina, intrigue, elle aussi sourit, ce qui est franchement inquiétant..

— C'est pour Lucie ?
Je leur demande, mais à la façon dont Thiago me regarde on dirait que j'ai posé une question conne. Pourtant avec un papier Dora l'exploratrice, j'ai de quoi m'interroger. Normalement, personne ne sait que je regarde ce dessin animé en cachette...

— Non c'est pour toi.

— Pour moi ? Mais ce n'est pas mon anniversaire. Et puis pourquoi Dora ?

— Parce qu'il t'arrive de parler en dormant gros lourdaud, alors quand tu as dit a Pablo, qu'il fallait qu'il fasse attention a chipeur, on a tous compris. Maintenant, arrête de poser des questions et ouvre ton cadeau, on n'a pas que ça à faire ! râle ma belle-sœur.

Oh la honte ! Voilà, comment on ruine une réputation. Comme Irina est énervée, j'ai intérêt à faire ce qu'elle me demande, je tiens à ma vie.

Je me rapproche du paquet quand j'entends un tic-tac, ce n'est quand même pas une bombe ! je me recule vivement et mon frère pouffe de rire.

— Allez fais pas ta chochotte et déballe.
Me raille, mon frère.

Ok Lorenzo, tu peux le faire. Je m'encourage, mais la présence de ces deux zozos me rassure. Même si Thiago pouvait avoir envie de se débarrasser de moi, il ne ferait jamais courir de risque à sa femme. J'arrache le papier comme je peux, et je pousse un juron, ce truc c'est comme les poupées russes, il y a plein de cadeaux différents a l'intérieur, j'attaque l'ouverture du premier.

— Réussir ma conversion professionnelle ?

— Oui, c'est de la part de papa.

Je grogne, mais je le savais déjà, il n'avait pas besoin de mettre son nom sur le paquet. Mais bon ça aurait pu être pire, il aurait pu m'offrir le kit du parfait plombier, au moins là, il me laisse le choix.

Quand j'ouvre le second paquet, je reste dubitatif, on dirait une tablette, mais en plus épais.

— C'est un portal.
M'explique mon frère.

— Un quoi ?

Irina s'agace et me prend la tablette des mains.

— Un portal, Lorenzo. Mais dans quel monde vis-tu ! Ça fait fureur chez les personnes âgées pour communiquer avec leurs petits enfants.

— Merci pour ce cours, mais je ne suis pas une personne âgée et je n'ai pas de petits enfants.

— Oui, mais tu as une mère inquiète qui en a acheté un pour elle aussi, afin de prendre soin de son bébé à distance.

— Oui, ben je sens que ce truc va finir au fond de ma poubelle.

— Très mauvais calcul, petit frère, si tu fais ça, elle va prendre un train pour s'installer chez toi. Tu préfères lui faire un petit coucou de temps en temps, ou l'avoir sur le dos jusqu'à la fin de ta convalescence ?

Je grogne, mais Thiago a raison. De deux maux, il faut mieux le moindre. C'est le paquet qui fait tic tac que j'ouvre à présent.

— Qu'est-ce que c'est que ce truc ?

— Ça, c'est le top du top, mon cher beau-frère, c'est un minuteur programmateur. Je l'ai installé moi-même selon les instructions de ta maman. Réveil, 7 heures, tes médicaments a 7 h 30, a 9 h tu as ta premiere visio avec ta mamounette..

— Tu es démoniaque Irina, je ne t'ai jamais vu tenir une conversation de plus de 3 phrases avec ma mère, et tu m'annonces que vous avez planifie mes journées ensemble ?

— Que veux-tu, elle n'avait pas le choix. J'ai gentiment accepté de faire leurs emplettes avec Thiago, du coup ta famille a été charmante avec moi.

Le plus gros paquet est celui d'Angelo et de Claudia. Si avec eux, je pouvais m'attendre à tout, je ne me serais quand même pas attendu à ça...

— Sérieusement de la laine et des aiguilles ? Je ne vais pas me mettre à tricoter non plus ! Je suis un mec bordel.

Irina me fusille du regard, ses yeux sont noirs et je déglutis.

— Les vrais mecs savent tricoter, si doute un instant de la virilité de ton frère, je prends les aiguilles pour te faire des piercings sur tes bijoux de famille.

Alors là, je suis sur le cul, Thiago tricote ? J'aimerais avoir un peu plus d'explications, mais vu la réaction de ma belle sœur, on va éviter.

— Ta mère te donnera tes cours en visio, tu vas adorer ça.

— Toi aussi tu as appris en visio Thiag ?

— Ouais, pendant mon entorse du genou il y a 2 ans, mais en faites c'est plutôt sympa comme truc. En plus, il suffit d'offrir une écharpe faite main à maman pour faire briller ses yeux comme à l'époque des colliers de nouilles.

Ah maman et les colliers de nouilles, on lui offrait un a chaque bulletin scolaire désastreux ou pour faire passer les heures de colles. Pablo lui en a fait un, le mois dernier, quand il a embouti sa voiture, bon papa l'a eue mauvaise, mais maman lui a fait son dessert préféré pour le remercier.

Il me reste 2 paquets à ouvrir. Je suis touché qu'Antonio ait pensé à moi aussi, vu qu'il est en déplacement.

— Un rubicube, des magazines de mots flèches et de sudoku et une peluche d'escargot.

Je me marre, car je connais le message que mon frère veut me faire passer. Si tu ne peux pas muscler ton corps, muscle ton cerveau, ça peut toujours te servir, car il vaut mieux être un mollusque cultive, qu'un mollusque con. Il me l'a répété toute mon enfance, et c'est grace a lui que j'ai passé mon bac. Quand j'ouvre le dernier, je pousse un grognement.

— Bordel, c'est quoi ce truc Thiag ?

— Ça c'est le cadeau de Pablo, son message disait de te trouver un déguisement d'infirmière salope, c'est ressemblant non ? me répond Irina.

Je vais tuer mon frère, j'ai déjà du mal à refermer mon désir quand Lola me sourit, mais l'imaginer dans ce costume va me faire vivre une torture. Oui, je vais le tuer, le ressusciter et le tuer à nouveau, tant pis si maman me punit, je lui ferais un joli pull en tricot et basta !

— Dis-moi grand frère, le porte-jarretelle et les bas rouges, ça faisait partie du déguisement ou tu t'es fait plaisir ?

— Moi je me suis fait plaisir à la mercerie, en achetant ta laine et tes aiguilles. J'ai été aide par Alex et sa mère dans ma mission.

— Et oui, c'est moi qui suis allée au sex shop, et c'est vrai que les bas rouges c'est un petit extra...

— Sérieusement Thiag, tu as laissé Irina allait toute seule dans un sex shop ?

— Et je n'étais pas toute seule, il y avait Clelie et Jessica avec moi.

À ces mots, je recrache mon café sur mon plâtre

— Ma sœur ! Tu as emmené ma sœur dans un sex shop ? Mais tu es complément inconsciente !

— Doucement croc magnon, ta sœur a eu 2 gosses, et crois moi elle a une vie sexuelle plus qu'active. D'ailleurs elle n'est pas repartie les mains vides et sa copine non plus.

Je crois que je vais vomir, ce qui me rassure c'est que Thiago n'en est pas loin non plus. C'est une chose de savoir que sa petite sœur est mariée, s'en est une autre d'imaginer qu'ils font autre chose que dormir dans le lit conjugal. Soudain je m'inquiète.

— Tu n'as rien dit à Clelie pour Lola ?

— Bien sur que non imbécile, tu crois que Thiag et moi, on aurait galere toute une après-midi pour te trouver tes cadeaux, et que j'aurais vendu la mèche comme ça. Clelie croit que ce costume est pour moi, elle était un peu surprise au début, mais je lui ai dit qu'on avait envie de pimenter un peu nos soirées.

— Et tu ne m'avais pas dit ça, réplique mon frère.

— Tu voulais que je lui dise que c'était pour le carnaval de l'école peut-être ? Ne t'inquiète pas, avec la copine qu'elle a, rien ne peut la choquer.

Je me surprends à penser à Jessica dévalisant un sex shop, et je me rends compte que cela ne me fait rien. J'en ai bien fini de fantasmer sur la belle-sœur de Clelie. Maintenant, c'est Lola qui occupe toutes mes pensées, les plus sages comme les plus salaces. Thiago me sort de ma rêverie en me frappant sur la tête.

— Aie ! Mais ça ne va pas !

— Reprends toi un peu, j'entends ce qui se passe dans ton cerveau du bas et je m'en passerai bien merci.

Je grogne, mais c'est toujours comme ça avec Thiag. Quand on se connait autant que nous deux, difficile de se faire des cachotteries. En plus, quand on est en short, c'est plus difficile de cacher une agitation dans son caleçon. Mon frère se marre, mais ce n'est pas sorcier vaudou capable de rentrer dans votre tête, c'est juste un parfait observateur !

— Ce cadeau la, il est de moi.
Me dit-il, en me tendant le truc avec lequel il a voulu m'assommer.

— Vaincre la dépression ?

— Ouais, tu n'es pas encore dépressif, mais si tu passes tes journées en visio avec maman, tu vas le devenir, du coup je prends les devants.

— Et celui-là, c'est de ma part.
Réplique Irina.

J'ouvre son cadeau, déstabilisé par le sourire qu'elle affiche.

— Le kamasutra ?

— Ouais, si tu veux expérimenter le costume avec ton infirmière, il va te falloir une bonne dose d'imagination avec ta patte folle. Alors avec ça tu devrais trouver des positions confortables.

Thiago éclate de rire et s'installe à mes cotes.

— Allez fais pas cette tronche Casanova, on va te laisser a tes lectures, nous on doit repartir sur Marseille.

— Vous êtes un beau couple d'enfoirés ! Dis j'espère que tu sais Irina que Pablo ne te remboursera jamais.

— Je le sais bien, je connais ton frère. C'est pour ça que j'ai utilisé la carte que tu nous avais laissée pour faire tes courses.

— La salo...

Thiago me bâillonne aussitôt avant que j'aie fini de prononcer mon juron.

— Chut si tu l'insultes je vais devoir te casser la gueule, même avec ton plâtre, tu as des chances de m'abimer et alors tu déchaineras les flammes de l'enfer. Tu tiens vraiment à la mettre en colère ?

Je grogne à travers la main de mon frère, mais la voie de la raison l'emporte. Irina, pratique le kickboxing depuis son plus jeune âge, et pour l'avoir vu mettre à terre un type qui en voulait a son sac quand nous étions au lycée, il faut dire la vérité, elle me fait peur quand elle est en colère.

Après leur départ, je me lance dans mes lectures. Non, je n'ai pas commencé par le kamasutra, ni par la réussite de reconversion professionnelle, mais par le mode d'emploi du portal. Si ce truc peut empêcher ma mère de venir veuiller sur moi pendant ma convalescence, j'ai tout intérêt a en prendre soin.

J'ai la tête dans les fiches quand j'entends la porte d'entrée. Je suis ravi, elle rentre plus tôt ce soir.

— Coucou princesse, tu as passé une bonne journée ?

— Princesse ?

La voix rageuse qui me répond n'a rien à voir avec la voix délicate de Lola, et pourtant ils ont le même sang. C'est quoi ce bordel ? Qu'est-ce que fout Gabe dans mon salon ?

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