Les Canons

This poem has always been my favourite writing above all..

Dédié à la mer et au ciel,
A la mosquée et à la chapelle,
Au courage et à la peur,
Au sang et aux larmes,
A la colombe et au corbeau,
A la liberté et à la prison,
A la Palestine..》

       LES CANONS

Il s'est levé, de bon matin,
Prit son arme, puis, son déjeuner.
Sortit, respira l'air châtié et fané,
Sourit, et marmonna des mots israéliens.

Ses sabots cirés branlaient le sol mouillé
Du sang qu'il écrasait en fumant sa cigarette.
Il semblait jouir, de temps à autre, il s'arrête,
Pour regarder la blanche aubépine, de sang, rayée.

Insouciant, il observait le ciel sans nuage,
Le ciel rasé de rires, gommé d'espoir et de vie.
Le ciel ténèbres, tuerie, esclave chien du pays!
Le ciel qui meurt au-dessus du grand ravage...

Et l'israélien marche, et marche sans arrêt,
Sa moustache grise frisée comme une lettre d'Hébreux
Sa chevelure grise frisée comme une lettre d'Hébreux,
En suivant, méthodique, le chemin où la vie se barrait.

Mais le voilà qui s'arrête, regardez!
Il s'allonge par terre, il écoute
Et le sang qu'il a fait verser goutte à goutte,
Le couvre de la tête aux pieds.

Il écoute à travers le sol de cadavres et de fer
Où se mêlent les ruisseaux de sang et les lacs en deuil
Où les cendres bordent les bras de nos tilleuls,
Et l'Olivier chante un air obscur pour nos tombeaux déserts..

Là-bas, près de sa mère, un enfant, agenouillé,
A la chevelure brune, aux yeux d'or de Palestine,
A mis sa tête entre ses mains, et d'une voix enfantine,
Sanglota, regardant sa mère, deux trous rouges de côté.

L'israélien sourit, car l'enfant a pleuré.
Celui lui plait, que l'enfant pleure.
Cela lui plait, que la mère meurt.
Et il jouit des dizaines de mères et d'enfants sous le sol ferré.

L'israélien maintenant riait aux éclats atroces
Et branlait encore le sol de ses pieds.
Il fumait encore se cigarette et ricanait,
Car cela lui plait, lui, que la scène Mort recommence.

Soudain sa cigarette tomba, et brusquement,
Il pâlit, lui, qui riait aux éclats,
Il blêmit, lui, qui marchait avec joie;
Car il voit maintenant un autre enfant.

Celui-là aussi a la chevelure brune et les yeux d'or,
Celui-là aussi était accroupi près de sa mère,
Elle avait aussi deux trous percés par une main de fer,
Mais il ne pleure pas; il ne craint pas la mort.

L'olivier qui chantait le regarda aussi,
Et se prit de pitié pour lui,
Alors il étendit ses grands bras vers lui
Dans l'espoir de gommer sa mélancolie.

"-Mon petit ami, vous qui bravez la vie,
Tenez! Que je vous dise une parole
Faites un voeu, votre plus cher ou votre plus drôle,
Je vous l'offre, et vous sauve de l'empreinte de l'oubli."

L'enfant aux yeux d'or Palestiniens réfléchit,
A lui, à sa mère, aux autres enfants, aux autres mères,
Qui tous, ne manquent pas de prières,
Pour le pays qui dort, bercé par l'insomnie.

Puis il répondit, dans la prouesse de mille Napoléons:
"-Ami l'olivier, je ne veux ni fortune ni pouvoir,
Mais dans le but d'accomplir mon sacré devoir;
Donnez-moi, ami, des balles et un canon."

L'israélien qui regardait encore, écoutait encore,
Sentait le sang de ses veines se glacer d'effroi,
L'olivier souriait, grand comme une belle paroi,
Et l'enfant foulait de ses pieds la mort..

Ainsi il partit, vers le pays figé entre la lueur et le noir
Et avec lui, disparurent, dans l'ombre d'un soir,
L'olivier qui donnait des canons aux enfants,
Et l'israélien, qui donnait des enfants aux canons...

Seuls demeurèrent, persuadés par l'envie de renaître,
L'aubépine blanche rayée de sang,
La cigarette en cendres brûlants,
Et le ciel qui ressuscitera des ténèbres...

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