un monde sans toi
Ce soir encore je monte sur scène. Je m'apprête à déclamer les premières paroles d'une nouvelle histoire.
Nous n'avons jamais su qui nous les fournissaient. Une fois par semaine un texte nous attend. La répartition est déjà faite. Parfaite comme à chaque fois. Loin de moi l'idée de penser que c'est de la magie. Les autres ont arrêtés de chercher.
Comme tout les soirs tu es là. Caché dans l'ombre de la foule, tu nous observes. Tu vis la pièce avec nous. Tu fais parti de la troupe. Pourtant personne ne connait ton nom. Nous n'en avons pas besoin. Se comprendre en un regard. C'est comme ça. Nous rions et pleurons ensemble. Toi au loin tu connais le secret de cette pièce. Tu le gardes avec les autres. D'une certaine façon je sais que tu es notre auteur. Les autres disent que tu es juste le plus fervent amateur du théâtre.
C'est impossible. Tu connais les pièces sur le bout des doigts. Tu connais nos vies, nos goûts. Les autres ne savent pas que tu es dans le même lycée que nous. C'est un peu comme notre secret. Une parade contre une autre: nous sommes quittes. Nous nous parlons à travers tes pièces.
Après tout le jeu n'est-il pas mieux. Ces histoires qui n'arrivent jamais dans la vraie vie. Notre Utopie. Un signe, un geste ne vaut-il pas mieux qu'une parole hésitante et sans sens? Les mots ne peuvent pas tout exprimer. Ce soir encore nous jouons ce que tu as écrit. Cette fois tu as changer. C'est moi qui suis dans la lumière. Tu m'as donné le premier rôle. Peut-être que je me trompe mais aujourd'hui le scénario est triste. Personne ne perd. Tour le monde gagne quelque chose sauf le personnage que tu me fais jouer.
La fille de Cupidon. Destinée à jamais à voir ses proches bénient par son père... sans jamais pouvoir la trouver. Une âme avec qui être heureuse. Et puis un jour elle trouve enfin quelqu'un qui lui rend son sourire.
Mais cette âme a été offerte aux enfers. Une fois par semaine il sort. Une fois par semaine ils s'aiment. Tel est son châtiment: être une âme érant entre deux mondes. Ils ne peuvent se parler. Leurs noms se sont effacés.
Ils ont survécut des années ainsi. Ils n'avaient pas besoin d'artifices.
Mais un jour elle ne vint pas. Il attendit. Seul au pied de l'arbre qui fût leur seul témoin d'un amour grandissant. Elle voulait venir. Ne pas le laisser partir. Mais comment faire... dans cette endroit où on l'avait faite enfermer. Les douzes sacrés l'ont punis pour avoir brisé la seule loi qui lui était imposée. Celle de ne pas tomber amoureuse.
Alors l'âme vagabonde fut effacé de son esprit. Créant un vide immense dans son cœur. La seule façon pour elle de retrouver la mémoire serait de dire son nom. Cela était donc impossible pour elle n'ayant jamais pris la peine de le savoir.
Lui brisé et obligé de retourner dans les feux éternels souffrait, son âme détruite par l'absence de sa belle. Il ne comprenait pas ce qu'il avait fait pour être rejeté de la sorte. Il fit donc la seule chose qu'il pouvait encore faire . Errer sans but dans le néant. Qu'avait-il fait ? Il ne savait pas. Repensant à cette inconnue qui gravite désormais dans son univers. Son étoile. Il ne pourrat jamais l'oublier, gravée dans son être au plus profond de soi. Protégeant ses souvenirs de tout ses malheurs.
Pendant un siècle cela dura. Il remonte parfois, dans l'espoir de la recroiser sous l'arbre. Que d'illusions qui chaque fois lui faisait un peu plus mal.
Et puis un jour il entendit une rumeur en Enfer. Invraisemblable au début mais pourtant réelle. La petite fille d'Aphrodite aurait perdu la mémoire après avoir été châtiée par les dieux. Elle avait brisé le seul interdit qui lui était imposée. Tomber sous le charme d'une âme.... et celle-ci fessait partit de son monde.
Alors il comprit enfin pourquoi elle avait disparut. Ce n'était pas de sa faute. Mais comment faire pour la retrouver.
L'intrigue de ta pièce tourne autour de cela. Deux inconnus qui se trouvent pour se perdre dans l'éternité. Forcés à s'oublier. Dans ta pièce ces deux personnages franchissent les limites de l'impossible.
Elles se retrouvent par hasard. Alors que le damné l'a pleure sous l'arbre une nouvelle fois. Elle se promène perdu dans ses songes à la recherche de ce vide qui lui transperce la poitrine. Un regard fût échangé. D'abord par simple politesse. Puis il se fit plus intense.
Un rêve pour l'un et le trouble vague d'un souvenir qui se précise pour l'autre.
Comme la première fois cela les sauva. Car qui pourrait imaginer qu'un nom pouvait se lire dans un regard.
Le rideau tombe. Le public applaudit. La salle se vide peu à peu. Nous rangeons la pièce. Les costumes de scène sont enlevés. Comme à chaque fois le groupe me laisse, partant un peu plus tôt pour que je puisse faire une dernière vérification des lieux avant de fermer. La pièce a été une fois encore un franc succès. Je regarde cette table qui demain encore possédera le script de la semaine.
Je te vois toi. Nous sommes seuls Et pour la première fois depuis le début nous nous laissons aller. Un mot, un seul fût prononcé.
Alors non je ne crois pas à la magie de ce lieu. Mais je te vois toi. Et cela pour toujours. Alors pourquoi vouloir aller chercher plus loin quand je sais que nous sommes ensemble dans ce monde.
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