⇝ Chapitre 49

   Les yeux rivés à mon écran, je ne peux m'empêcher de lire et relire ce qui y est affiché, même si c'est un couteau que je me plante encore et encore dans la poitrine. Pourquoi ? Pourquoi laisse-t-on ce genre de commentaires sous mes publications ? Pourquoi m'envoie-t-on ce genre de message ? Pourquoi toutes ces insultes ? Ai-je fait quelque chose de mal ?

@⬛️⬛️⬛️⬛️ : Qu'est-ce que ça fait d'être célèbre alors que tu devrais pourrir dans un trou perdu ? 

@⬛️⬛️⬛️ : Dark Fate aurait dû te laisser où tu étais. Si tu méritais vraiment ta place dans l'industrie, tu aurais eu un contrat à la fin de ton lycée. Mêmes les sponsors de ton école n'ont pas voulu de toi !

@⬛️⬛️ : C'est une privilégiée ! 🤮 Je n'ai jamais aimé sa voix.

@⬛️⬛️⬛️ : Elle devrait quitter Sad Joy ! Je suis sûr qu'ils seraient mieux à quatre qu'à cinq.

@⬛️⬛️ : N'importe quoi, elle est la chanteuse principale et c'est MÉRITÉ. Il n'y a qu'à écouter sa voix pour comprendre pourquoi elle est ici aujourd'hui. Vous êtes juste jaloux et détestables. Occupez-vous de vos problèmes !

@⬛️⬛️⬛️ : je n'ai jamais pu voir cette sale p%*e.

@⬛️⬛️⬛️ : C'est un parasite. Un p*tain de parasite chanceux.

@⬛️⬛️⬛️⬛️ : Oh, mais c'est celle qui pleurnichait pendant les concerts de Sainte-Cécile, non ? Elle chante, maintenant ? Pff, quelle honte pour l'école !

@⬛️⬛️ : Ce n'est pas juste que Dark Fate les ait choisis eux. Il y a tellement de groupes avec une meilleure chanteuse principale !

Le fait que mon téléphone filtre les mots les plus grossiers me donne la nausée : je n'ose pas imaginer ce que d'autres doivent m'écrire. Et ma messagerie... je n'ose même pas l'ouvrir, de peur de devoir répondre quelque chose.

@⬛️⬛️⬛️ : salut, as-tu déjà envisagé de te retirer de la musique ? Parce que tu ferais beaucoup de bien à l'industrie. On en a marre des gens comme toi, retourne dans ton école et dans l'anonymat !

@⬛️⬛️⬛️⬛️⬛️ : Elle n'a pas eu de contrat parce qu'elle n'a aucun talent, voilà la vérité !

@⬛️⬛️⬛️⬛️⬛️ : Non, ils ont simplement vu que ce n'était pas pour elle ! Elle n'avait qu'à faire des études, ça l'aurait peut-être rendue plus intelligente.

@⬛️⬛️ : C'est une peste, ma sœur m'a dit qu'elle était imbuvable.

@⬛️⬛️⬛️ : Un jour les membres de ton groupe verront qui tu es réellement et ils te vireront. On sera tous là pour voir ça et on espère que ça va pas trop tarder.

La porte qui sépare la pièce où j'ai laissé les autres et la salle où je suis (pleine d'instruments), s'ouvre avec fracas sur Luke, qui m'arrache aussitôt mon téléphone des mains pour le jeter sur le canapé à côté de la porte.

— Ne lis pas ça, Emmy ! C'est des bêtises, et tu le sais ! s'exclame-t-il, en s'avançant d'un pas rageur.

Je recule de quelques pas, abasourdie par la situation. Comment en suis-je arrivée là ?

Les autres en profitent pour sortir à leur tour, même Dark Fate. Je retiens (avec grande peine) un sanglot.

— Tu sais bien que tu es notre amie et qu'on t'aime ! reprend Luke, plus calme, même si ses yeux bleus continuent de luire de colère et d'inquiétude.

« Et de désespoir » noté-je, avec surprise.

— Ces gens ne te connaissent même pas, ajoute Caitlin en s'approchant à son tour, la mine compatissante. C'est à cause de notre interview, n'est-ce pas ? Elle a été publiée ce matin... J'ai vu que certain commençaient à faire des remarques, poursuit-elle, penaude, tandis que Mathieu lui jette un regard tendu, mais je... je... je ne pensais pas que...

— Ça irait si loin ? suggère calmement Kit. Tu ne pouvais pas savoir.

— Mais, proteste Mike en clignant des yeux pour chasser ses larmes, on n'a absolument rien dit de déplacé ! Et Emmy n'a même pas répondu à la question. Ce n'est pas juste !

— Les gens ont sauté sur l'occasion, commente simplement Jay. Je suis désolé pour toi, Émilie.

— Les gens sont des rapaces ! vocifère Alice en faisant les cent pas. Ils ont vu que tu étais mal à l'aise et ils se sont jetés sur toi !

Ce n'est que quand elle s'arrête pour m'observer avec pitié que je prends conscience des affreux sanglots qui secouent ma poitrine depuis maintenant de longues minutes. La tempête ne semble pas prête de s'arrêter puisqu'ils redoublent quand je m'aperçois que tout le monde me contemple comme si j'étais la personne la plus à plaindre du monde, y compris Mathieu et Freddie, lequel semble sur le point d'exploser. Tout comme Luke, d'ailleurs.

Et cela m'est insupportable. Car je ne suis absolument pas à plaindre. Si je reçois toutes ces insultes, c'est que quelque part, je les mérite.

— Ma pauvre Emmy, souffle Alice alors que je recule d'un pas, un peu comme un animal effrayé. Ce n'est pas juste que tu te prennes tout et que nous n'ayons rien.

Je secoue la tête, reniflant bruyamment.

— Peut-être que je reçois simplement ce que je mérite.

Alice se fige, les yeux écarquillés. Caitlin étouffe un hoquet de stupeur. Mike porte la main à sa bouche, horrifié.

— Tu... Tu ne crois quand même pas, bégaye Luke avant de s'interrompre en secouant la tête.

Comme s'il sortait de sa torpeur, Freddie s'approche de moi, une flamme dangereuse dansant dans chacun de ses yeux. Dans le doré, se consume un brasier qui lèche sa pupille, et dans le vert, des étincelles crépitent, comme dans une forêt incendiée.

— C'est indigne de toi, déclare-t-il d'une voix glaciale, aux antipodes de ce que transmet son visage.

Je recule d'un pas et lui s'approche, posant ses mains sur mes épaules.

— Tu vas vraiment laisser des inconnus qui n'ont pas la moindre idée de la personne merveilleuse que tu es briser ta vie de la sorte ? Tu vas vraiment les laisser te pourrir jusqu'à la moelle, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de toi, que tu sois morte à l'intérieur ? On n'a qu'une vie, Émilie Dray, et il est hors de question que tu la passes recroquevillée comme une fragile créature. Ce n'est pas ce que tu es !

Une larme coule encore sur ma joue. Ses mains serrent mes épaules.

— Tu vaux bien mieux que ça, Em.

— Mais ils ont raison, chuchoté-je, dans un filet de voix. J'ai simplement eu de la chance.

La poigne de Freddie se fait plus ferme. C'est là que je comprends qu'il me sait aussi solide que lui. Son regard au brasier dansant brûle dans le mien. L'eau de mes yeux s'évapore à son contact.

— Et alors ? rétorque Freddie en relevant fièrement la tête. Comme moi, comme ton ami Ludovic, comme tout le monde dans cette pièce. Comme chaque personne ayant mis les pieds à Sainte-Cécile et dans tous ces établissements ! Oui, tu as été privilégiée et tu as eu de la chance car nous avons choisi ton groupe. Pourquoi le tien et pas un autre ? Car votre groupe était le premier digne de ce nom à attirer notre attention, car si on ne vous proposait pas un contrat, notre label fermait ses portes et je ne pouvais pas laisser ça arriver parce que ça aurait brisé le cœur de Jay ! Tu veux que je te dise la vérité ? Je ne voulais pas que vous ayez de contrat.

Il ferme aussitôt sa bouche, comme s'il était allé trop loin. Je me raidis et un bref silence s'installe.

— Quoi ? Pourquoi ? bafouillé-je, revenue de ma surprise.

— Parce que je suis un putain d'égoïste, Émilie. Voilà pourquoi. Et ce n'est pas pour la raison à laquelle tu penses.

— Mais-...

— Et tu veux que je te dise ? Je ne regrette absolument pas que les autres m'aient forcé la main. C'est arrivé à ce moment-là, de cette façon-là, parce que ça devait se passer ainsi. Et tu sais quoi ? Si nous ne vous avions pas trouvés, vous auriez trouvé par vous-même un label et une maison de disque. Parce que vous êtes faits pour ça, parce que tu es faite pour ça et que tout te ramène toujours vers la musique, je me trompe ?

Je secoue la tête.

— Non...

— Nous avons juste accéléré les choses et seul un idiot prétendrait le contraire. Là, les gens sont simplement en train découvrir pourquoi tu n'as pas eu de contrat.

— Mais, pourquoi moi ? m'écrié-je. Je ne suis pas la seule !

— Mais tu es la chanteuse principale. Et le problème, c'est qu'ils ont raison, n'est-ce pas ?

J'ouvre la bouche, sonnée. Puis, la colère gronde dans mon ventre, si fort que ma respiration menace de se couper.

— Tu es-...

— Le seul à oser te dire la vérité ? suggère-t-il, en croisant les bras sur son torse, l'air pincé. Tu ne peux pas fuir la réalité, Em.

— Et en plus tu me coupes la parole ? m'offusqué-je.

— As-tu été écartée de toutes les maisons de disque parce que la mort de Solange t'a traumatisée, oui ou non ? As-tu fait une crise d'angoisse en plein concert devant tout le monde et as-tu par conséquent été jugée trop fragile ?

— Freddie, arrête, intervient Alice d'un ton pressant. Ce n'est pas comme ça que tu vas-...

L'interpelé fait volte-face, les yeux brûlant d'une étincelle de colère.

— Bien-sûr que si ! Autant voir la vérité en face et l'assumer ! Ce n'est pas une honte d'avoir perdu une personne chère à son cœur ! riposte le chanteur.

— J'ai laissé mes émotions me ronger et j'ai été faible ! m'exclamé-je.

— Qu'est-ce que tu aurais pu faire d'autre ? Prétendre que rien n'avait changé ? Ce n'était pas de la faiblesse ! Ça faisait partie du processus, je suis sûr que ta psy te l'a dit !

Je lui jette un regard à la fois courroucé et surpris. Je n'ai jamais mentionné de tels événements. A personne, depuis que j'ai quitté Sainte-Cécile. J'oublie tout de ma colère.

— Comment tu sais tout ça ? interrogé-je, alarmée. Tu as fait des recherches sur moi ?

Le parolier avale sa salive comme s'il n'était pas très fier de ce qu'il allait dire.

— Disons que tu as quelques ennemis qui ne se gênent pas pour parler de toi en coulisse, finit-il par dire.

— Comment ça ?

— Luke m'a dit que tu connaissais un certain Thomas. Il ne te porte pas dans son cœur et a révélé énormément de choses via quelques uns de ses amis, qui ont tout répété à la presse. Évidemment, officiellement, il a les mains propres. Mais officieusement, tout est parti de lui.

— Quel fumier ! maugrée Mathieu. Quand je pense que j'ai appuyé son dossier !

Je me tourne vers mon ancien professeur, dont les prunelles sont teintées de colère.

— C'est pour cela que tout est si vrai te concernant. Tout provient de quelqu'un qui était dans l'école. J'aurais dû m'en douter.

— Tu as aussi quelques alliés, heureusement, comme une certaine Eileen qui ne s'est pas privée de recarder publiquement une certaine Clara sur Twitter, poursuit Freddie.

— Encore elle, marmonné-je, en même temps qu'Alice.

— Tu la connais ? demande-t-il. Apparemment, elle bosse dans un studio d'enregistrement à New-York. Je l'ai déjà aperçue. Bref, autant que tu le saches, elle n'y est pas allée de main morte.

Il ponctue sa phrase d'un regard compatissant, que je suis incapable de supporter.

— T'es toujours aussi lunatique ? lancé-je, sous le regard désapprobateur de Caitlin.

Une étincelle de colère s'allume dans le regard du chanteur. Il hausse pourtant les épaules avec désinvolture.

— Je suis en colère contre toi parce que tu ne m'écoutes pas et que tu les laisses te casser en petits morceaux ! Alors que bon sang, tu l'as mérité, ce contrat. Et ce n'est pas une honte de s'être retrouvé au fond du gouffre après une mort aussi brutale ! Il faut beaucoup de courage pour se relever après ça. Chacun vit son deuil à sa façon. Et comme l'a dit ton ami, c'était reculer pour mieux sauter.

L'étonnement scie mes traits.

— Tu connais Ludo ?

— Je l'ai rencontré pas plus tard qu'hier. Il était de passage en studio. Il n'a pas arrêté de parler de toi. Sa copine avait l'air un peu mal à l'aise, d'ailleurs, ajoute-t-il, songeur.

— Il a une copine ? s'étonne Alice. La chameau, il ne me l'a pas dit !

Je me tourne vers Alice, interloquée.

— Et puis, poursuit-elle en jaugeant le chanteur, tu disposais de cette information croustillante et tu nous l'as consciemment occultée ?

— Sérieusement, Alice, c'est la seule chose qui t'inquiète ? me récrié-je, agacée.

Autour de nous, la pression s'accentue et je sens l'électricité monter dans la pièce. Jamais, ô grand jamais, Alice et moi ne nous prenions la tête de cette façon-là. Ma meilleure amie se tourne vers moi, ses yeux bruns brillants d'exaspération.

— J'essaie de détendre l'atmosphère, contrairement à toi ! Je ne suis pas responsable des messages horribles que tu reçois, ni des insultes ! Et Freddie non plus ! Alors arrête de passer tes nerfs sur nous alors qu'on essaie de t'aider ! s'exclame Alice, d'une voix empreinte de colère.

Je ne cille pas malgré la bombe qu'Alice vient de lâcher. Suis-je vraiment en train de m'en prendre aux seules personnes qui me témoignent un peu de respect et d'amitié ?

Je pars dans un rire nerveux et retient mes larmes.

— Bah, si je me fie à tout ce qui se dit, tu ne devrais pas tarder à m'exclure de ta vie.

Ma voix se brise à la fin de ma phrase.

— Emmy, commence Alice d'un ton sévère, tu devrais-...

La main de Freddie se pose sur le haut de mon bras, dans un mouvement si fluide et réconfortant qu'il me paraît naturel qu'il me console.

— Stop, intervient-il d'une voix posée, coupant Alice dans sa tirade. Stop.

Les yeux d'Alice se posent sur la main du chanteur dont le pouce caresse discrètement mon bras. Ce détail ne lui échappe pas, je le vois à son visage qui s'éclaire soudainement avant qu'elle ne relève la tête, d'un air tout à fait dénué d'émotion.

Les doigts de Freddie se figent quand son torse frôle mon dos, puis il presse légèrement mon bras, si bien que je me tourne vers lui et manque de défaillir quand je m'aperçois qu'il est légèrement penché vers moi et qu'une vingtaine de centimètres à peine sépare nos visages.

— De 1), dit-il en me détaillant d'un air pincé, Alice préférerait mourir que de te perdre. Tu m'entends ?

J'hoche la tête et son odeur empreinte de bois de rose atteint mes narines lorsqu'il s'avance vers Alice et me lâche.

— Alors n'en doute jamais, conclut-il d'un ton nettement plus neutre.

Il s'arrête au milieu du groupe et observe chacun de mes amis avant de m'étudier avec calme.

— De 2), je crois qu'il faut que vous quittiez Londres. Que vous changiez d'air. Que vous vous isoliez de tout pour pouvoir vous reposer, vous ressourcer et écrire tranquillement votre album. Et, ajoute-t-il avant que quelqu'un ne l'interrompe, j'ai exactement l'endroit qu'il vous faut.

Kit et Jay ont l'air sonné quand Mathieu demande :

— Qu'est-ce que tu proposes ?

Il échange un regard avec son groupe, comme s'ils avaient peut-être déjà eu cette conversation.

— J'ai une villa perchée dans une montagne, en Grèce, près de Delphes. Personne ne vous dérangera, là-bas. Il n'y a qu'un hameau un peu plus bas et la ville n'est qu'à une trentaine de minute en voiture. Personne ne sait que c'est ma maison et que nous y avons écrit notre premier album. Je peux vous donner les clés.

— Ça me semble être une sage idée, appuie Mathieu alors que mon désarroi augmente. Quand peut-on partir ?

— Dans deux jours, si Jay et Kit acceptent de venir m'aider à tout préparer pour vous.

— Évidemment, murmure Kit. Tu sais bien qu'on est d'accord.

Freddie lui offre un sourire tandis que Jay le contemple, abasourdi.

— Je pense que chacun peut avoir sa chambre, poursuit le chanteur en réfléchissant. Et j'ai un studio d'enregistrement avec tout ce qu'il faut. On pourra aussi faire venir un ingénieur son et un producteur. Alors, conclut-il en se tournant vers Sad Joy, qu'est-ce que vous en dites ?

Alice le contemple, bouche bée. Quant à Mike, il a les yeux ronds. Et Caitlin, elle, me couve d'une œillade inquiète. Luke est le premier à réagir :

— C'est très généreux de ta part. Je ne vois pas pourquoi on pourrait refuser. Tu as raison, il nous faut du dépaysement. On aurait déjà dû partir quand Emmy s'est fait agresser par la foule.

— Oui, approuve Caitlin, ce sera plus que bénéfique.

— Et je pourrai goûter les saveurs de la Grèce, ajoute Mike un large sourire aux lèvres, l'air soulagé que le conflit soit terminé.

Mais il me jette tout de même un regard alarmé.

— A une seule condition, lance Alice, une lueur étrange de le regard.

Freddie incline la tête dans sa direction, comme pour la saluer.

— Tout ce que tu veux.

— Que vous restiez pour nous aider. Ça va être terriblement stressant et je ne nous vois pas traverser ça sans vous. (Un pâle sourire éclaire les traits fatigués d'Alice.) Il faut croire que vous êtes tous les trois devenus aussi indispensables que du chocolat sur une crêpe.

La comparaison arrache un sourire attendri à Kit et un air rêveur à Jay.

— Bien-sûr, affirme le chanteur, avant de se tourner vers moi, comme si j'étais la seule personne de cette pièce, comme s'il attendait surtout ma réponse à moi.

J'inspire doucement en songeant à tout ce qui vient de se dérouler, à quel point cela a dégénéré si rapidement. Peut-être qu'une pause me fera du bien, effectivement.

— J'imagine que c'est la meilleure solution. J'ai toujours voulu voir Delphes, réalisé-je à mi-voix, soudainement émerveillée par cette perspective.

— Alors tout est réglé, conclut Freddie en se détournant rapidement de moi.

J'hoche la tête, même s'il ne me prête plus attention : Mathieu s'est avancé vers lui pour discuter des modalités précises.

— Le plus rapide, c'est de prendre l'avion d'ici jusqu'à Athènes, puis de prendre le bus ou un taxi jusqu'à Delphes, s'immisce Jay. On viendra vous chercher.

Mathieu opine de la tête.

— Puisque tout est arrangé, on ne va pas vous embêter plus longtemps et vous laisser vous préparer. Merci, les garçons.

A ces mots, Mathieu serre la main de Freddie sous mon air médusé avant de faire de même avec Jay et Kit et de quitter la pièce.

— On se revoit très bientôt, alors ! leur lance Alice, le regard à nouveau pétillant.

— J'espère que tu accepteras enfin de me faire un vrai plat mexicain ! s'exclame Mike, sur le pas de la porte, à l'attention de Jay.

— Si tu veux, répond le concerné, un rire dans la voix.

— Merci, leur dit encore Caitlin, tandis que je réfléchis à ce que je vais bien pouvoir dire, maintenant qu'il ne reste plus que Luke et moi.

— Cette retraite anticipée va sûrement être chouette, j'ai la sensation que c'est exactement ce qu'il faut qu'on fasse, se réjouit Luke avant de leur dire « salut » et de s'éclipser.

Je me racle la gorge, les yeux fixés sur le sol.

— Je... Pardon, finis-je par dire, sans oser les regarder.

Un ange passe. Je relève la tête. Tous trois me fixent avec perplexité, attendant sans doute que je décampe pour discuter entre eux.

— Merci, en tout cas... À dans quelques jours !

Et avant d'ajouter des mots que je regretterai par la suite, je me détourne vers la porte en luttant contre l'envie de m'y précipiter. Alors que j'ai la main sur la poignée et que je suis sur le point de quitter la pièce, Freddie m'attrape le poignet et me lance un regard à la fois blessé et furieux.

— Pour ta gouverne, lance-t-il d'un ton sec, j'apprends à connaître les gens par moi-même et je me fais ma propre idée tout seul, comme un grand.

Il me lâche, et, honteuse, je ne peux que m'en aller sans oser me retourner.

❄️🎶🎶🎶❄️

Bonsoir ! Comment allez-vous ?

Alors, que pensez-vous de ce chapitre ? J'avoue qu'il n'était pas simple à écrire 😅
Que pensez-vous de la situation que traverse Emmy et de la façon dont elle la gère ? Et les autres dans tout ça, que pensez-vous de leur réaction ? Comment va se dérouler cette retraite anticipée dans la campagne grecque, selon vous ?
N'hésitez pas à me laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir ❤️

On se retrouve vendredi prochain pour le dernier chapitre de cette partie ! Il sera du point de vue de Kit ! ❤️

Prenez soin de vous ❤️

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