4
Le soleil me chatouille le nez, j'ouvre un œil, le mal de tête est intense. J'ai oublié le paracétamol, nous sommes tombés dans un sommeil de plomb après quelques orgasmes inoubliables. Un grognement me surprend, je ne suis pas seule dans mon lit. Martin n'a pas disparu au petit matin. Je soulève la couette, je suis toujours nue mais je ne veux pas qu'il me voit dans ma nudité au grand jour. En scrutant la chambre à la recherche du moindre vêtement, je repère un short, un tee-shirt et mon grand gilet. Je n'ose pas me retourner pour vérifier s'il dort toujours. Je ferme les yeux, compte dans ma tête jusqu'à trois et me lance, j'attrape mes affaires, essaie de fuir mais ma tentative est vaine :
– Eh ! salut toi, que fais-tu ? viens là me faire un câlin.
Mince, je me cache comme je peux avec mes vêtements.
– Bonjour, excuse-moi, je reviens vite.
Je ferme la porte de la salle de bain, verrouille la serrure par réflexe. J'enfile vite mes vêtements, me brosse les dents à la va-vite. Mon reflet dans le miroir attire mon attention, mes cheveux sont dans tous les sens, mon maquillage a coulé sous mes yeux. Malgré tout, je décide de retourner le voir comme ça.
Il m'attend, toujours allongé sur le lit, torse nu, bras croisés derrière la tête, le regard dans le vague. La couette ne cache que l'orée de son intimité, son corps parfait que je découvre pour la première fois au grand jour m'éblouit. Il est parfait. Son regard est coquin, plein de promesses, me donnant de nouveaux des papillons dans le bas ventre et l'envie de recommencer nos ébats est intense.
– Viens près de moi Ana s'il te plaît.
Je m'installe à côté de lui sans le toucher, ne connaissant pas son humeur, je préfère me méfier.
– Tu as peur de moi ?
– Non, je ne sais juste pas ce que tu attends de moi maintenant que nous avons franchi une étape et que tu n'es pas parti au lever du jour.
Je préfère être franc avec lui, en espérant qu'il fera de même à son tour.
– Je te veux au moins jusqu'à midi après c'est TOI qui décideras pour nous.
Que veut-il dire ? Mon amant insiste bien sur le TOI en me plaquant un doigt entre les seins. Le faisant glisser jusqu'au bas de mon tee-shirt pour essayer de se faufiler dessous. Il ne me laisse pas le temps de répliquer, il dépose ses lèvres sur ma bouche, ses mains sont déjà parties en exploration sur mon corps. Il tente d'enlever mon haut, je le freine dans son élan. Ses yeux cherchent les miens, il veut comprendre, mes craintes et ma tristesse lui sont transmises sans aucune parole, il comprend. Mon regard se baisse et se perd au loin dans mes souvenirs... Ce qui me revient, ce sont les dernières paroles de mon ex-mari pour mon corps. Ce corps que j'ai du mal à supporter. Il me comprend, essuie de son pouce une larme solitaire qui perle sur ma joue.
Un sourire s'affiche sur ses lèvres, me relevant doucement le menton pour que nos yeux se soudent. Il reprend ses caresses, glisse ses mains sur l'élastique de mon short, mon bassin réagit instantanément en se soulevant pour faciliter son action. Sa main chaude passe sur la dentelle de ma culotte, déjà bien humide.
– Tu es si belle, Ana, n'aie aucune crainte, ton corps est une tentation à l'état pur.
Il susurre ces mots à mon oreille. Mon corps tremble, frissonne, Martin me touche en plein cœur.
– Laisse-moi embrasser chaque parcelle de ton corps. Fais-moi confiance, je ne joue pas.
Ses mains font descendre mon gilet puis passent de nouveau sous mon tee-shirt, le fait passer par-dessus ma tête et le jette au loin dans la chambre.
– Ne te cache plus derrière ces fringues trop grandes ma belle.
J'arrive à lui sourire et me laisse aller à ses caresses. Mes tétons sont déjà réactifs, sensibles, il en profite pour les pincer légèrement. Je me cambre, j'en veux plus, un désir intense monte en moi. Ça recommence, je ne me reconnais plus et me laisse aller. Je lui fais confiance et prends ce qu'il y a de bon à prendre. Je m'agrippe à ses épaules et me positionne sur lui, je l'embrasse avec toute l'envie et le plaisir qu'il me procure, c'est si bon !
– Merci, me souffle-t-il.
Nous passons ces deux heures à nous cajoler, doucement puis plus intensément. Beaucoup d'émotions sont passées par nos corps.
***
Nous partageons un petit déjeuner ; des croissants, qu'il est allé chercher. Un café pour lui, un bon thé pour moi. Nous avons profité de ce moment pour discuter un peu. Il a découvert quelques photos et dessins de ma fille. Un peu étonnée, Martin m'a posée des questions à son sujet. Je ne me suis tout de même pas trop attardée. Lui, m'a dévoilée son métier, en plus de sa passion pour l'écriture il est PDG dans une grande entreprise de la ville. Martin m'a également fait comprendre qu'il a été très déçu par les femmes qu'il a rencontré auparavant. Elles étaient pour la plus par vénales et ne pensaient qu'à son compte en banque et sa notoriété. Il n'a jamais trouvé le véritable amour. Pourtant il fait partie de ces grands romantiques aux cœurs tendres qui y croient.
Une douche s'imposait, à deux c'était encore mieux !
Toujours avec la même intensité, peut-être même encore plus, nos corps se sont unis avec force. Une dernière fois. Il va partir.
En passant le pas de la porte, nos sourires ont disparu, ses yeux paraissent plus sombres, plus tristes. Lui seul a décidé de passer cette porte. Je ne le retiens pas, j'ai trop souffert de m'accrocher pour deux, pourtant j'ai mal, mon cœur saigne.
Il m'attrape par les hanches, m'embrasse passionnément, puis part rapidement, trop rapidement.
– Merci Ana.
Il disparaît dans l'ascenseur, avant que je n'aie le temps de lui répondre. Des larmes, que je n'arrive plus à retenir, dévalent sur mes joues. En rentrant, je le revois, dans la cuisine, dans la salle de bain et surtout dans mon lit. Je ne regrette rien, Martin a été un élément essentiel à ma reconstruction, me permettant de reprendre confiance en moi.
Cette parenthèse, le temps d'une nuit, m'a fait un bien fou. Me sentant métamorphosée, il est temps pour moi de tout ranger, d'effacer toute trace de cet instant, ma fille va rentrer dans peu de temps. Ma vie de mère célibataire, reprendra à ce moment-là, ne laissant pas de place à un homme. Tout du moins pas dans l'immédiat.
Après les retrouvailles avec ma fille et après l'avoir mise au lit, je me glisse enfin dans le mien un peu éreintée. Son odeur est encore présente sur l'oreiller à côté du mien, je n'ai pas voulu le changer, juste pour profiter encore un peu de lui et être bien sûre que je n'ai pas rêvé.
Cinq minutes plus tard, mon portable vibre :
Plume du désir : « Je ne t'oublierai jamais, tu as changé ma vision des femmes. N'oublie pas que c'est TOI qui prendra la décision finale. Tu as été mon rayon de soleil l'espace d'un week-end, je suis quelqu'un de patient, Smack. »
-----------------------
Désolé du retard, vous voulez la fin ce soir ou attendre encore un peu?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top