Chapitre 29
Je souris en essuyant mes larmes.
– Tu es tout ce qui compte pour moi, Ev', et je ne veux surtout pas te perdre. Ne pense plus à mes blessures, d'accord ? Elles vont avoir du mal à disparaître mais il n'y aura bientôt plus rien.
– D'accord. Mais c'est quand même horrible de subir ça et de ne rien pouvoir faire...
– Je sais, mais oublie ça, OK ? Autant ne pas gâcher notre petit moment rien que tous les deux.
Je me blottis contre Lucas, le visage enfoui dans son torse, et je fermais les yeux en retenant de nouvelles larmes pour ne plus penser à ce qu'il venait de me dire. C'était horrible, mais pourtant c'était vrai. Et il me l'avait caché pendant plus de deux mois... Comment avait-il pu garder un tel secret aussi longtemps sans rien me dire ?
- - - - -
– Evana ? Ev' ?
– Mmmm...
– Allez, debout !
– Maiiiiiis...
– Pas de mais, allez il faut se lever !
– Non.
– Comment ça, non ?
– Lucas, laisse-moi dormir !
– Hors de question !
– Arrête de faire l'imbécile et recouche-toi.
Lucas grommela quelque chose et sembla être vexé, puis il sortit de la chambre. Je l'entendis descendre les escaliers et chercher quelque chose dans les placards de la cuisine pendant quelques minutes, mais je n'y fis pas attention et je gardais les yeux fermés pour me rendormir. Quelle idée de me réveiller si tôt, alors qu'on était en week-end !
Je me rendormis assez vite, mais soudain quelqu'un alluma la lumière de la chambre. Je lâchais un énorme soupir et je pris mon oreiller pour le mettre sur ma tête et me cacher de la lumière aveuglante. Je tentais de me rendormir, mais quelque chose se posa sur le bout du lit, près de mes pieds, et je sentis une odeur familière.
Je me redressais d'un coup, jetant l'oreiller par terre, les cheveux ébouriffés et la lumière éclatante de la lampe m'agressant les yeux. Je parvins à m'habituer à la luminosité et je fixais avec avidité le plateau de petit-déjeuner que Lucas tenait entre ses mains.
– Bonjour mademoiselle.
– Tu es sérieux d'allumer la lumière alors que je dormais ?
– Tu ne voulais pas louper un petit-déj’ au lit non ? Et puis c'était le seul moyen auquel j'ai pensé pour te réveiller.
– Pff... Oh, il y a des croissants au chocolat ! m'exclamai-je en attrapant une des pâtisseries d'un geste vif.
Lucas me fixa quelques instants, semblant me dire du regard : "Tu es sérieuse ?"
– Quoi ? J'ai un énorme bouton sur la figure ?
– Non, pas du tout. C'est juste que tu es...magnifique.
Je rougis instantanément et, pour cacher ma gêne, je mordis dans le croissant en ouvrant grand la bouche. Je ramenais derrière mon oreille une mèche de cheveux qui avait glissé devant mes yeux, puis je vis que Lucas me fixait toujours.
– Tu sais que si tu continues à me regarder sans rien manger, il n'y aura plus de croissants pour toi ? lançai-je d'un air malicieux en me léchant les lèvres, là où il restait du chocolat de ma pâtisserie terminé.
– Ah ouais ? C'est ce qu'on va voir.
Il me lança un regard plein de défi. Je pris rapidement un second croissant sans qu'il le voie tout de suite et son temps de réaction me permit de commencer à manger la pâtisserie sans qu'il ait pu commencer la sienne.
Je finis le mien à la vitesse de l'éclair et je pris le dernier croissant qui était sur le plateau sous le nez de mon petit ami. Comme il me regardait d'un air triste, je lui lançais après lui avoir tiré la langue :
– C'est pour mon soda de l'autre jour. Chacun son tour.
Sans compassion, je mangeais le croissant devant lui, un air satisfait sur le visage.
– Tu n'auras pas ta surprise, alors.
– Quelle surprise ?
– J'ai prévu quelque chose pour toi aujourd'hui. Alors rends-moi ce croissant et tu auras ta surprise.
– Pff...
Il me faisait du chantage pour avoir un croissant ! Quel gamin, sérieusement... Je lui rendis la moitié de croissant qu'il restait et je le regardais le manger avec patience.
– Tu devrais aller te préparer, on va partir dans pas super longtemps, me conseilla Lucas.
– On va où ?
– Si je te le disait, ça ne serait plus une surprise.
– D'accord, j'y vais alors... pas de tenue spéciale exigée, monsieur ?
– Tu peux t'habiller normalement, répondit Lucas avec un sourire charmeur.
Je l'embrassais légèrement et je partis dans la salle de bain. Je ressortis une bonne demi-heure plus tard, prête à partir.
– Alors, on y va ? demandai-je, impatiente de savoir quelle était ma surprise.
– Attend, à mon tour maintenant de me préparer.
Je m'allongeais sur le lit en attendant que Lucas finisse de s'habiller, et je traînais sur les réseaux sociaux sans aucune raison apparente. Lucas revint quelques minutes plus tard et m'aida à me lever.
– Tu es sûr que c'est une bonne idée de sortir alors qu'Austin est certainement dans les parages ?
– Je suis avec toi. Il ne peut rien te faire tant que je te protège. Et puis, on sera dans un endroit où il y aura pas mal de monde donc si il te fait quoi que ce soit, il y aura des témoins.
– C'est rassurant... Mais qu'est-ce qui te dit qu'on ne risque pas de le croiser ?
– Je serais là au cas où. Tout va bien se passer, crois-moi. On ne va pas t'empêcher de sortir de chez toi à cause de cet imbécile.
– C'est sûr...
Je pris soin de fermer la porte de la maison à double tour, puis je pris la main de Lucas et il m'entraîna dans le dédale de rues de la ville. J'essayais de reconnaître le chemin que nous empruntions, mais en vain. Je ne connaissais pas cette partie de la ville, et je me sentais perdue. Seul Lucas paraissait connaître ce coin, à mon grand désarroi. Où est-ce qu'il m'emmenait ?
Soudain, je commençais à entendre des sons, plus particulièrement des cris. Je commençais à m'inquiéter, ne sachant pas ce qui m'attendait. D'où venaient ces hurlements qui devenaient de plus en plus forts au fur et à mesure que nous avancions ?
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Alors, quel est l'endroit où Lucas emmène Evana selon vous ? Je vous laisse deviner, la suite sera là dans une semaine...
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