Chapitre 23

– J'accepte. Après tout, autant prendre toutes les précautions nécessaires, on ne sait jamais. Je n'ai pas envie qu'Austin me refasse à nouveau du mal.
– Tu es sûre ?
– Sûre et certaine. Tant que je suis avec Lucas, il ne pourra pas m'approcher. Un jour, quand je suis sortie du lycée et que Lucas m'attendait, il a eu en quelque sorte peur de lui et il est parti.
– J'espère que ça fonctionnera...sinon on sera encore obligés de déménager.
– Maman, je te promets que ça n'arrivera pas.

Je serrais ma mère dans mes bras. Elle voulait tout faire pour me protéger, j'en avais conscience, mais je ne voulais surtout pas que nous partions vivre dans une autre ville. Je me sentais bien ici, même si la menace planait de nouveau sur ma vie. Je m'étais adaptée à ce changement de situation, et partir serait plus horrible que jamais pour moi, surtout si Lucas ne venait pas avec moi.

Les parents de mon petit ami me fixaient, l'air grave. Lucas était debout à côté d'eux, me regardant lui aussi d'un air inquiet. Il acceptait ma décision, voulant lui aussi me protéger un maximum pour que je puisse un jour vivre tranquillement ma vie, que je puisse être avec lui sans qu'aucun danger ne me menace.

– On fait comme ça alors ?
– On fait ça. Lucas, il faut que tu prennes beaucoup d'affaires du coup.
– Je vais t'aider, annonçai-je.
– On va tous aller prendre tes affaires avec toi, comme ça tu pourras emporter tout ce que tu veux, décida mon père.

Nous montâmes dans la voiture, et Lucas et ses parents montèrent dans la leur. Ils n'habitaient pas loin, mais si Lucas voulait emmener énormément de choses on aurait besoin de beaucoup de place. Je ne savais pas s'il était bordélique, alors j'allais l'apprendre.

Nous arrivâmes chez les Collion en à peine cinq minutes, et nous nous garâmes juste devant leur maison. Nous me prîmes qu'une heure pour tout emporter dans les voitures, Lucas tenant absolument à emporter la plupart de ses jeux vidéos et de ses livres. Je découvris sa plus grande passion : les sciences – pas étonnant, vu qu'il était dans la filière Scientifique du lycée.

Une fois toutes les affaires dans la voiture, les Collion nous raccompagnèrent chez moi, et nous déchargeâmes leur véhicule en premier. Lorsque cela fut fait, ils parlèrent quelques instants dehors. Lucas paraissait sérieux et attentif, et ses parents semblaient lui donner plusieurs recommandations, surtout son père.

Le père de Lucas ne m'inspirait pas confiance. Il avait l'air plutôt brutal, p as du tout amical, et parlait fortement. Je ne savais pas pourquoi, mais je sentais que quelque chose n'allait pas avec lui. De ce que j'avais pu voir de lui, je n'avais pas du tout envie de me retrouver face à lui, et j'imaginais que ce devait être la même chose pour Lucas.

Une fois leur conversation terminée, Lucas serra ses parents dans ses bras et se dirigea vers moi. Son père et sa mère partaient déjà, sans aucun regard en arrière, sans une seule larme. Ils avaient même l'air heureux que leur fils vive chez moi à présent, même si cette situation n'était que temporaire. Lucas arriva devant moi et passa sa main devant mon visage. J'avais été tellement perdue dans mes pensées pendant ces dernières secondes que je ne l'avais pas vu s'arrêter devant moi.

– Quelque chose ne va pas, Evana ?
– Tout va bien ne t'en fais pas, le rassurai-je.

Je me mis sur la pointe des pieds pour pouvoir l'embrasser, et il se baissa un peu pour que je sois plus à l'aise. Étant donné qu'il faisait une bonne tête de plus que moi, j'avais du mal à atteindre ses lèvres en restant les pieds à plat sur le sol.

Mes parents, derrière moi, toussotèrent pour nous faire remarquer leur présence. Gênés, nous interrompîmes notre baiser pour nous tourner vers eux, et je sentis le rouge me monter aux joues.

– Je pense qu'il faudrait décharger le reste de tes affaires avant la nuit, Lucas, dit mon père. Ça sera plus pratique, étant donné que tes vêtements sont dedans.

Mon petit ami acquiesça et nous nous mîmes au travail. Cependant, j'étais si épuisée mentalement et physiquement que je dus m'asseoir sur les marches du perron au bout de quelques minutes. Des vertiges me prenaient et j'avais soudain mal à la tête. Mes parents et Lucas, inquiets pour moi, me conseillèrent de rester assise pendant qu'ils finissaient de transporter les affaires qui étaient dans la voiture. Ils me jetaient régulièrement des coups d’œil comme pour vérifier que je n'allais pas m'évanouir pour la troisième fois en peu de temps, et Lucas s'arrêtait souvent près de moi, les bras chargés de ses affaires, pour me demander si ça allait toujours.

Je restais quelques minutes les yeux fermés, la tête entre les mains en attendant que la douleur passe, et Lucas me donna l'un de mes médicaments – que j'acceptais avec plaisir. Quand tout fut amené dans ma chambre, Lucas me porta et monta les escaliers avec moi dans ses bras, pour ensuite me déposer sur mon lit.

Je n'avais pas sommeil, mais le simple fait de m'allonger me faisait du bien. Lucas s'étala à côté de moi, protecteur, et je sentis son regard posé sur mon corps. Je gardais les yeux fermés par pur réflexe, car je le faisais souvent quand je subissais une forte douleur – ce qui était le cas, pour mon plus grand malheur.

Lucas passa doucement sa main dans mes cheveux, en un geste délicat et rempli de tendresse. Il saisit une de mes mèches et la fit tourner entre ses doigts, doucement, sans me lâcher du regard.

– Tu as besoin de te reposer, ça te fera du bien de dormir, me conseilla-t-il.
– Je n'ai pas sommeil, répondis-je en ouvrant les yeux.
– Alors qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ?
– Et si...on regardait un film ?
– Hunger Games, je suppose ?
– Bien vu ! Le deuxième ?
– Avec plaisir !

Je me levais doucement, faisant attention au moindre de mes mouvements, et je pris mon ordinateur ainsi que mon disque dur qui étaient posés sur mon bureau. J'installais le tout au bout du lit et une fois l'appareil allumé, je lançais le film.

– Attend ! Il faut qu'on soit bien installés, dit Lucas.

Il plaça mes coussins contre le mur, puis il s'assit et m'invita à venir près de lui. Je lançais le film après avoir levé les yeux au ciel, puis je m'assis à ses côtés. Lucas passa son bras autour de mes épaules et je me calais contre son torse. J'entendais son cœur battre avec force près de mon oreille, et je souris en constatant qu'il battait lentement. Il était certainement rassuré de m'avoir à ses côtés, sans danger à affronter pour le moment. Ce moment rien que tous les deux nous faisait le lus grand bien, même si ce n'était que le temps d'une soirée film pour l'instant.

Nous profitâmes pleinement de cet instant devant le film, qui ne nous intéressa pas tant que ça. Bien sûr, j'adorais les Hunger Games, mais il y avait quelque chose de bien plus intéressant à côté. Lucas et moi n'arrêtions pas de nous regarder, sans cesse, et cela faisait plusieurs minutes que nous ne prêtions plus attention au film. Katniss parlait, mais nous ne l'écoutions pas. Chacun de nous était bien trop occupé à regarder l'autre, en souriant comme des idiots et en nous dévorant du regard.

– Je suis tellement beau que tu ne peux plus me quitter des yeux ? rigola Lucas.

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