Chapitre 21

Wow, on a passé le premier tiers de cette histoire ! 😄 Merci d'avoir tenu le coup jusque-là, l'histoire d'Evana n'est pas encore terminée...

●●●●●

Lorsque je me réveillais, c'était comme si j'émergeais de la brume. Ma vue était brouillée, je ne me sentais pas bien et mes facultés étaient comme diminuées. J'avais déjà eu du mal à ouvrir les yeux, mais en plus je peinais à bouger. La lumière blanche venant du plafond m'aveuglait qui plus est, et cela n'arrangeait pas les choses.

– Reste comme tu es, ne bouge pas, me recommanda une voix que je ne parvins pas à identifier en posant la main sur mes épaules pour m'empêcher de me lever.

Le masque posé sur mon visage me permettait de respirer, et je pris une grande inspiration pour me calmer. Pourquoi est-ce que j'étais ici ? Qu'est-ce qu'Austin m'avait fait ? Que s'était-il passé après que je me sois évanouie ?

– Calme-toi, Evana, tout va bien, me rassura la voix.
– Qu'est-ce qui m'est arrivé ? demandai-je, la voix rauque.
– Rien, ne t'en fais pas, Ev'.
– Je veux savoir ce qui m'est arrivé, dis-je, déterminée, pendant que ma respiration s'accélérait.
– Evana, calme-toi. Quand tu seras rétablie, je te raconterais tout.

Je vis la personne s'approcher de mon visage et ma vue redevint presque normale. Je pus reconnaître Lucas, un air inquiet sur le visage. Il déposa un baiser sur mon front et me pressa la main droite. Je le sentis s'asseoir sur le lit, à côté de moi, et prendre délicatement ma main pour me rassurer. Ma respiration se calma doucement et je me sentis plus apaisée, jusqu'à ce que mes yeux se ferment une nouvelle fois, sans que je puisse les en empêcher.

Quand je me réveillais de nouveau, ma vue était devenue complètement normale. Je pouvais distinguer clairement la chambre d'hôpital dans laquelle je me trouvais dans ses moindres détails, et même la personne qui était assise sur l'unique chaise placée près de la fenêtre. Je frissonnais en le reconnaissant. Après m'avoir blessée la veille, il ne pouvait pas me laisser tranquille ? Il savait très bien que je n'avais aucune envie de l'écouter.

Qu'est-ce que tu fais là ? demandai-je brusquement.
– Ne fais pas cette tête, c'est de ta faute si on est dans cet état, répondit Austin en se levant.

Je remarquais alors qu'il avait un énorme bandage à l'épaule, là où j'avais planté mon couteau. Plus il se rapprochait de moi, plus mon rythme cardiaque s'accélérait, et je sentais maintenant mon cœur battre avec force dans ma poitrine.

– Fallait pas venir chez moi, dis-je en riant légèrement, puis en reprenant une respiration normale grâce au masque. Donc tu es aussi à cet hôpital ?
– Oui.
– Ne crois pas que parce que je suis bloquée dans ce lit je vais vouloir t'écouter. Je ne change pas d'avis aussi facilement, et surtout pas te concernant.
– Sauf que là tu n'as aucun moyen de ne pas entendre ce que j'ai à te dire. Tu ne peux pas bouger, mais moi je le peux.

Je tendis la main vers le bouton pour appeler une infirmière, mais Austin me prit par le poignet et m'en empêcha, me faisant mal car une aiguille était plantée dans ma veine à cet endroit. Je ne pouvais rien faire contre lui, j'étais fichue et il le savait très bien.

– Alors maintenant, Evana Milton, tu vas m'écouter.
– Jamais ! crachai-je avec force.
– Qu'est-ce qui se passe ici ?

Une infirmière en blouse blanche venait d'arriver dans la chambre, probablement attirée par notre conversation mouvementée et par mon cri. Elle ouvrit grand les yeux en voyant Austin me tenir le poignet où j'avais une perfusion, et sembla bouillir.

– Monsieur Nerval, je vous conseille de laisser cette jeune fille tranquille avant que je ne m'occupe personnellement de votre cas. Sortez immédiatement de cette chambre ou j'appelle la police.

Austin me lâcha, et mon bras retomba sur le matelas. Il sortit de la chambre, tandis que l'infirmière venait vérifier ma perfusion et mon masque. Elle m'enleva ce dernier, me disant que je n'en avais plus besoin vu que j'étais parfaitement réveillée et que je pouvais à présent respirer sans aucune aide.

– Il ne vous a pas causé trop de soucis, j'espère ? Demanda-t-elle.
– Est-ce qu'il serait possible de l'interdire de m'approcher ?
– Bien sûr, répondit l'infirmière. Je vous promets de faire mon maximum pour éviter qu'il revienne à nouveau vous importuner.
– Merci beaucoup...
– Est-ce que vous voulez essayer de bouger un peu ?
– Avec plaisir !

L'infirmière m'aida à me redresser doucement, et je ne pus ignorer la douleur qui me traversa le crâne à cet instant. Je lâchais un cri, surprise, et je me raidis brusquement, ayant peur de faire le moindre geste qui pourrait faire revenir la douleur.

– Vous avez une très légère commotion cérébrale, m'expliqua-t-elle en voyant la tête que je fis soudainement.
– Comment ça se fait ?
– Vous avez reçu un violent coup derrière la tête, mais rien de grave ne vous en faites pas.
– D'accord.

Austin m'avait frappée pour se venger du couteau que je lui avais mis dans l'épaule, c'était désormais certain. C'était pour cette raison que je m'étais évanouie. Et il croyait que j'allais l'écouter après ça ? Il pensait sérieusement qu'après m'avoir fait du mal, j'allais vouloir entendre ce qu'il avait à me dire ? Il se trompait franchement...

L'infirmière, qui se nommait Anne, m'aida une nouvelle fois à m'asseoir pendant quelques instants, puis à descendre de mon lit quand je fus prête à marcher à nouveau. Je fis quelques pas difficilement, puis je m'assis, épuisée. Anne ouvrit la fenêtre pour que j'aie un peu d'air frais dans la chambre, et elle partit s'occuper d'autres patients en me précisant que mes parents allaient me rendre visite dans la journée.

Cependant, ce ne furent pas eux qui vinrent en premier. Lucas vint me voir en début d'après-midi, heureux de me voir bien réveillée. Je pouvais me tenir assise sans difficulté, et il m'embrassa dès qu'il arriva près de moi, ce que j'appréciais grandement. J'étais rassurée en sa présence, je ne pouvais pas le nier. Le voir me faisait un bien fou, et je me sentais soudainement en pleine forme.

– Tu vas mieux ?
– Un peu, oui, répondis-je avec un sourire.
– Décidément, tu m'en fais voir de toutes les couleurs, dit-il en riant.
– Ce n'est pas de ma faute. Il était là, et...

Je me sentis mal en pensant au fait qu'Austin avait été face à moi, qu'il était entré chez moi et que je l'avais blessé. Les larmes commencèrent à affluer mais je les retint, ne voulant pas craquer alors que le fantôme de mon passé se trouvait certainement non loin de ma chambre.

– Calme-toi, Evana, c'est passé. Tout va bien, maintenant, me rassura-t-il en me caressant doucement le visage du dos de la main.
– Je m'en veux tellement... si seulement je n'avais pas ouvert cette fichue porte.
– Tu n'as pas à t'en vouloir, Ev'. C'est sa faute, pas la sienne. D'ailleurs, je viens de le croiser dans le couloir. Il avait l'air assez énervé, et il hurlait contre je ne sais quelle personne. D'ailleurs, c'est toi qui l'a blessé ?
– Oui...avec un couteau.
– Un... couteau ? répéta Lucas, abasourdi. Mais qu'est-ce que tu faisais avec un couteau dans la main ?
– J'étais toute seule chez moi, je paniquais et... je ne savais pas vraiment ce que je faisais, mais j'avais peur de savoir qui était derrière la porte et au cas où j'ai pris la première chose qui pouvait être considérée comme une arme.
– Et tu n'as pas pensé à appeler la police ou tes parents ? Ça aurait pu t'éviter de finir dans cette chambre d'hôpital.
– Lucas, j'étais totalement paniquée, je ne savais pas quoi faire, je n'avais le temps de réfléchir à quelque chose de sensé. J'aurais pu ne pas ouvrir la porte après la lui avoir fermée au nez la première fois, mais il voulait absolument me parler, et moi je ne voulais pas l'écouter. Il a continué à insister, et je ne voulais pas l'entendre parce que je ne lui pardonnerais jamais ce qu'il m'a fait expliquai-je.
– Je vois... C'est la dernière fois que je te laisse seule chez toi, même si mes parents ne sont pas d'accord, promit-il. Et je redoublerais de vigilance. C'est la première et dernière fois qu'il s'approche autant de toi, crois-moi. Il ne sait pas à qui il a affaire.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top