Chapitre 12

– Tu es sûre que c'est lui ?
– Ça ne peut être que lui, Lucas, je ne vois pas d'autre possibilité !
– Mais comment est-ce qu'il a pu entrer chez toi alors que tout était fermé ?
– Je n'en ai aucune idée...tout ce que je sais c'est que cette rose est bien réelle.
– Tu as regardé si il n'y avait pas quelque chose d'anormal dessus ?
– Il n'y a rien, j'ai vérifié des dizaines de fois... Elle est parfaitement ordinaire, c'est une fleur comme les autres.

Lucas prit quelques instants pour réfléchir. Il était assis en face de moi, sur mon lit. Dès que ma mère était repartie préparer le dîner et que je l'avais mise au courant, j'avais aussitôt appelé Lucas. Il était venu en un instant, comme si il avait couru pour venir chez moi, et avait écouté attentivement mon récit.

– Je ne vois pas ce qu'on peut faire... dit-il. On ne peut qu'attendre.
– Et si j'en trouve une autre demain ?
– Ça m'étonnerait que la personne te fasse le coup deux fois. Il pourrait faire autre chose, je pense.
– Mais si ce n'était pas le cas ?
– Evana, on verra d'accord ? Arrête de t'inquiéter pour un rien, tout va bien se passer, me rassura-t-il en me serrant dans ses bras.

Je profitais de ce moment pour laisser tomber la rose à côté de moi et le serrer aussi. Ça faisait du bien de se confier à quelqu'un qui me comprenait, qui voyait parfaitement ce que je ressentais et qui était là pour me soutenir. Je ne m'étais pas attendue à ce qu'il arrive aussi rapidement chez moi mais j'avais été plus que ravie de le voir.

Ma mère monta et se posta à l'entrée de ma chambre en nous observant avec douceur pendant un instant. Je la vis par-dessus l'épaule de Lucas, mais je replongeais la tête dans son cou pour faire semblant de ne pas l'avoir aperçue. Elle toussota pour que l'on remarque sa présence, jusqu'à ce que nous nous écartâmes doucement l'un de l'autre, sans pour autant que Lucas me lâche complètement.

– Si vous voulez, j'ai préparé largement assez de nourriture pour trois. Si tes parents sont d'accord, tu peux rester encore un peu chez nous Lucas, si ça ne te dérange pas bien sûr.

Je fus en même temps gênée et surprise par sa proposition. C'était la première fois depuis qu'on était arrivés dans cette ville que je la voyais aussi souriante. Je ne pus m'empêcher de lui sourire grandement en retour, et Lucas acquiesça :

– Au contraire, j'en serais enchanté, madame Milton.
– Le repas sera prêt dans une quinzaine de minutes ! lança ma mère avant de descendre les escaliers en sifflotant gaiement.
– Je crois que finalement, cette journée va se terminer mieux que je ne le pensais, dis-je pendant que Lucas desserrait totalement son emprise sur moi.
– Je le pense aussi. Je vais appeler mes parents pour les prévenir que je rentrerais plus tard, dit Lucas.

Il s'éloigna de moi et se posta vers la fenêtre, le téléphone collé à l'oreille, pendant que je rangeais un peu ma chambre. Je ramassais la rose et la mit dans un petit vase rempli de fleurs artificielles qui traînait sur mon bureau, en plein milieu du bouquet. Sa blancheur éclatante contrastait avec le terne rouge-orangé des autres fleurs, ce qui faisait qu'on ne pouvait pas la manquer. Tant pis, je m'occuperais de ça plus tard.

Je remis à leur place quelques affaires que j'avais mis en désordre, comme à mon habitude, et je m'assis sur mon lit en attendant que Lucas finisse d'appeler ses parents. Il revint vers moi quelques instants plus tard, le sourire aux lèvres.

– Mes parents sont d'accord, annonça-t-il. Ils m'ont même dit que si je le voulais, je pouvais rester dormir chez toi.

Je rougis légèrement à cette remarque, mais j'ignorais mon trouble intérieur et répondis :

– On verra bien, si le dîner se prolonge trop tu resteras.
– Avec plaisir.

Soudainement gênée par sa présence et la pensée qu'il allait certainement dormir chez moi et peut-être dans mon lit – puisque nous n'avions pas d'autre chambre disponible – , je souris bêtement. Ma mère nous appela pour manger, et nous descendîmes les escaliers en silence. C'était la première fois que j'invitais un garçon à rester chez moi et ma mère en paraissait plus ravie que jamais. Elle pensait que malgré le fait que le fantôme de mon passé soit revenu, je parvenais à oublier tout ça le temps d'une soirée.

Pendant le repas, ma mère ne put s'empêcher de poser des tas de questions à Lucas sur ce qu'il faisait, dans quelle filière il était, ce qu'il voulait faire plus tard et tout une ribambelle d'autres interrogations. Personne ne parla de la fameuse rose blanche que j'avais reçue, et cela m'arrangeait. J'avais l'impression que plus personne ne me prêtait attention. Ma mère s'occupait uniquement de Lucas, et je le plaignais de devoir répondre à toutes ses questions – surtout que certaines étaient assez osées.

Au moment où ma mère, à la fin du repas, demandait à Lucas s'il me trouvait belle, je décidais de la stopper dans sa série de questions :

– Maman... soupirai-je en rougissant légèrement.
– J'ai compris, je m'arrête là, céda ma mère en levant les mains en l'air. Vous voulez bien débarrasser la table pendant que je prépare les pop-corn ?
– On fait ça tout de suite ! dit Lucas, serviable.

En emmenant les assiettes vides jusqu'à l'évier de la cuisine, je faillis tomber et il me rattrapa de justesse. Je me confondis en excuse, gênée par notre rapprochement soudain, étant donné qu'il avait posé sa main sur ma taille pour me relever.

Je le regardais droit dans les yeux, confuse, pendant que lui m'adressait un léger sourire gêné. Finalement, je me remis à marcher en direction de l'évier et y déposais doucement les assiettes pour éviter de les casser – j'étais déjà assez maladroite aux yeux de Lucas comme cela.

Une fois la table entièrement débarrassée, je branchais le disque dur sur la télé et ma mère apporta le saladier rempli de pop-corn. Nous nous installâmes confortablement dans le canapé, entourés de coussins, et nous lançâmes un débat pour savoir quel film nous allions regarder. Je remportais la discussion et je lançais donc le premier Hunger Games, heureuse de ma victoire.

J'avais regardé ce film tellement de fois que je connaissais les répliques des personnages par cœur. Comme Gale et Katniss, à l'unisson, je dis avec Lucas :

– Joyeux Hunger Games ! Et puisse le sort...
– ... vous être favorable ! compléta Lucas.

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Gloups...ce chapitre arrive avec un peu de retard, je m'en excuse, je viens seulement de m'en rendre compte 😅 N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, la suite arrive mercredi ! 😄

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