7 - Ange gardien ?
Point de vue Sada
Je me réveille après un rêve étrange... Bakugou s'occupait de moi alors que j'étais malade et...
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Et c'est bien réel. Une bonne odeur envahit tout le loft et ce n'est clairement pas moi qui cuisine.
Mon front est aussi brûlant qu'une plaque de cuisson, on pourrait cuire un oeuf et du bacon dessus. Ma gorge est sèche et mes membres sont tout endoloris. Malgré tout je trouve le moyen d'avoir faim en sentant la viande cuire. Il y avait longtemps que je n'avais plus senti mon ventre gargouiller...
Est-ce que je suis en train de guérir...?
Rêve pas trop Sada, ça fait 10 ans ou plus que tu es comme ça, c'est comme si tu étais périmée depuis longtemps...
Malgré ma faiblesse je m'efforce de descendre au rez de chaussée et trouver Bakugou aux fourneaux.
- Huh ?
Il est dans son fameux débardeur noir et fait sauter les légumes dans la poêle d'une main de fer ! Je savais qu'il était plutôt doué en cuisine mais ça me touche autant qu'il le fasse pour... moi. Ca me gêne un peu... Et en même temps je suis contente. N'empêche, je n'ai jamais remarqué à quel point rien que le dos de Bakugou me faisait de l'effet...
En débardeur certes, mais chaque muscle de ses bras et de ses épaules ressortent et avec la chaleur du four que je vois allumé et la plaque de cuisson, il est un peu transpirant. Quand je vois toutes les assiettes étalées sur le plan de travail, faut pas longtemps pour comprendre qu'il a passé des heures à concocter un diner de restaurant !
- B-Bakugou je crois que--
<< PUTAIN !! >>
En sursautant, le jus s'est aspergé sur son avant bras et l'a forcé à jeter la poêle sur la plaque. Je me dépêche de plonger son bras sous l'eau froide et éteindre la plaque.
- Désolée !
<< T'aurais pu prévenir que t'étais là ! peste-t-il en cachant sa douleur. >>
- Je suis vraiment désolée je voulais pas te faire peur...!
<< Ouais ouais allez c'est bon c'est rien... >>
Mes mains tremblent déjà en tenant son bras, ce qui ne lui échappe pas.
<< Hé, grogne-t-il en plaquant sa main sur mon front. Calme toi c'est rien, ok ? >>
- Mais tu es blessé...
<< Et toi t'es malade-- Qu'est-ce tu fous debout d'ailleurs ?! >>
- Je... J'avais faim...
<< Retourne te coucher ! >>
- Laisse moi au moins te soigner avant que ça s'infecte !
Je l'emmène dans la salle de bain et passe de nouveau son bras sous l'eau pour atténuer la brûlure, pendant que je cherche de la pommade dans mon placard à pharmacie. Je n'ai pas grand chose, c'est rare que j'aille à la pharmacie à part pour des pansements...
<< T'as vraiment rien en médocs ? demande Bakugou en regardant le placard. >>
- Je tombe rarement malade alors... Je ne vois pas l'utilité d'en stocker.
<< Même pour la migraine ? >>
Je secoue la tête et applique la pommade sur son bras. Bon sang... Il avait raison je suis vraiment un boulet... Je vais longtemps m'en vouloir, c'est pour ça que je préfère être seule. Je ne suis pas douée pour le relationnel et la moindre gaffe, elle est toujours pour moi. Après avoir collé un patch anti-brûlures par dessus la pommade, j'éponge son front transpirant malgré ma vue qui commence à se troubler. Bakugou me donne une pichenette sur le front.
- Aie !
<< Va te recoucher. >>
- Mais--
<< Ok. >>
- Qu'est-ce que tu-- KYAH !! Bakugou lâche moi !
Sans me laisser le temps de réagir il me porte sur son épaule avant de m'embarquer dans la chambre et me jeter dans mon lit, puis changer mon patch contre la fièvre. Ma toux revient au fond de ma gorge.
<< Tch... T'écoutes jamais ce qu'on te dit hein ? >>
Je baisse la tête. Si je ne m'étais pas levée, il ne se serait pas brûlé... Il prépare un verre d'eau et me donne un médicament parmi tous ceux entassés sur ma table de chevet.
<< Avale ça, c'est pour la toux. Je reviens. >>
Et il redescend en me laissant seule. Je regarde la gélule au creux de ma main et mon verre à moitié plein.
Merde... Tout allait si bien depuis quelques jours, je pensais pouvoir guérir et voilà que je replonge... Mes pensées macabres reviennent alors qu'elles avaient presque disparues et il a suffit d'un petit incident pour tout redéclencher...
C'est mieux d'être seule en fin de compte... Personne n'est blessé au moins.
Pour une fois que quelqu'un m'apporte son aide, surtout Bakugou, je fous tout en l'air comme d'habitude...
Partez, foutues idées noires... Laissez moi tranquille !
En regardant cette gélule, je me dis que si j'en prends plusieurs à la suite, ça déclenchera une overdose. Peut être que c'est mieux d'abréger mes souffrance pour de bon... Je suis périmée après tout, pourquoi je perds mon temps et mon énergie pour une cause perdue ?
Je ne guérirai jamais de toute façon...
Au lieu de me gaver de cachets, je jette la gélule à la poubelle en prenant soin de la dissimuler dans les papiers usagés et boire une gorgée pour faire croire à Bakugou que je l'ai bien prise. Une overdose serait trop violent pour mon corps. Si je dois mourir, je ne veux pas souffrir comme ça... Si je me déclenche une infection du myocarde ou des voies respiratoires, personne ne pourra me sauver et n'aura d'autre choix que de m'euthanasier. Jusqu'à la phase finale, je pourrai au moins profiter de mes derniers instants dans le calme...
<< Fais gaffe c'est chaud, prévient Bakugou en revenant avec un bol. >>
Mes yeux dépourvus de vie regardent machinalement le bol de bouillon de légumes, mais je ne me sens plus avoir la force de manger quoi que ce soit, alors autant se recoucher comme il l'a demandé au départ et ne plus l'encombrer.
- Je n'ai plus faim...
<< Hum ? T'as dis que t'avais faim tout à l'heure. >>
- C'est passé...
<< T'as mangé avant que j'arrive, ce matin ? >>
- Oui...
Faux, je n'ai rien avalé de la journée à cause de ma fièvre...
- Tu peux rentrer chez toi maintenant, je vais me débrouiller... Merci quand même...
<< Tu jures de manger si je m'en vais ? J'ai préparé pour quatre jours d'avance, t'auras juste à réchauffer. >>
Je hoche la tête sans conviction. Ce sera de la nourriture gâchée Bakugou, tu es trop gentil avec moi...
Je l'entends poser le bol à côté de mon lit et s'en aller. J'attends que la porte du loft claque pour me prouver qu'il soit bien parti avant de fermer les yeux et me rendormir doucement. Une larme chaude se déverse au coin de mon oeil, je n'ai jamais autant ressenti l'envie de mourir et mon coeur se tordre...
Ce n'est pas tant la gaffe que j'ai faite... Ce sont ces pensées que je croyais éteintes à tout jamais aussitôt réapparues...
Je suis revenue à la case départ, je n'ai vraiment aucune force mentale... C'est décourageant...
Désolé Bakugou... Tu as fais tant d'efforts pour rien...
Je me réveille le lendemain, mon état s'est évidemment aggravé. C'est à peine si j'arrive à respirer, ma gorge est sèche comme le Sahara et mes membres n'ont plus de forces. Et j'ai mal à la tête... J'entends mon téléphone vibrer sur la table de chevet, mais je n'ai ni la force ni l'envie de répondre à cet appel. Par pitié les gens, oubliez moi s'il vous plait...
Laissez moi tranquille, ça ne sert à rien...
J'ai froid... C'est le moment de partir...?
Pardon maman... Tu n'auras pas eu la fille ambitieuse que tu souhaitais...
Pardon papa... Je n'ai rien accompli dans ma vie et t'ai souvent déçu...
Pardon Bakugou... Je ne suis pas aussi optimiste que toi, mais merci de m'avoir accompagné pendant ces derniers jours...
J'aurais voulu être une autre personne...
<< Shiro' ! >>
Quoi...?
Bakugou venait d'arriver chez moi et me secoue pour me réveiller. Il porte encore son manteau, pourquoi il est venu...?
<< Hé ! >>
- Bakugou...?
Il m'oblige à boire plusieurs gorgée d'eau en maintenant ma nuque pour veiller à ne pas me noyer, puis ma toux reprend de plus belle. Il frotte vivement mon dos pour m'aider à respirer et me réchauffer, avant d'enlever son manteau et me prêter sa propre chaleur.
<< Putain t'es gelée... grogne-t-il en frottant mes bras. Pourquoi t'as pas allumé le chauffage ?! >>
Il remarque évidemment que je n'ai pas touché à ce qu'il m'avait préparé. Je ne pensais pas qu'il reviendrai le lendemain...
<< Et t'as rien mangé depuis hier ??? Tu cherches à crever ou quoi ?! >>
- ... Si je te dis que oui... Tu vas crier...?
Je le sens se figer et ma tête s'écrase contre son épaule. Je n'ai pas le courage d'affronter son regard...
<< S-Shiro' tu te fous encore de ma gueule hein ?? Regarde moi ! >>
Il me prend par les épaules pour me forcer à le regarder, puis attrape ma tête entre ses mains.
<< Ca t'a pris comme ça, d'un coup ?? Depuis quand ça dure ?? >>
C'est la première fois que je le vois aussi inquiet... Inquiet et en colère, et ça se comprend... Au delà de ses crises de colère, il est vraiment adorable comme mec... Il mérite tout le bonheur du monde et de tout réussir dans sa vie...
- Je suis fatiguée... Désolée...
<< Mais parle moi bon sang ! >>
- Pour te dire quoi ?! Que tu ne peux rien faire pour moi ?! Que je ne vaux plus rien et qu'il vaut mieux me laisser en finir ?! Tu veux que je te dise la vérité ?!! J'ai envie de mourir Bakugou !! Je pensais vraiment pouvoir guérir parce que tu m'as donné une lueur d'espoir ! Mais soyons lucides... Au point où j'en suis il n'y a plus rien à faire, je suis foutue...
Au lieu de me hurler dessus, il n'avait pas les mots pour me réconforter, alors il se contentait de m'enlacer fortement et me laisser pleurer contre son épaule. S'il te plait... Essaie de comprendre que j'en peux plus... Je vis sans pour autant avoir le goût de vivre, alors à quoi bon ?!
<< Ecoute... Je suis pas doué pour la délicatesse mais je sais tenir une promesse. Je peux t'aider à guérir, il faut juste que tu t'accroche mais me laisse du temps pour trouver une solution, ok ? C'est dur je sais bien, mais je veux que tu m'aides aussi. Alors ne lâche pas maintenant, ok ? >>
- Je n'ai plus la force...!
<< Parce que tu t'es battue toute seule pendant des années, mais je suis là alors repose toi sur moi. T'es pas seule. >>
Comment il fait pour trouver les bons mots pour me consoler...? Et il dit ne pas être doué ?
Je commence à croire que tu es mon ange gardien Bakugou...
À suivre...
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Ce chapitre était dur à écrire...
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