53 - La bonne éducation
Point de vue Katsuki
<< Dis donc Bakugou, ça t'arrive de prendre des vacances de temps en temps ? >>
- Pourquoi ?
<< Bah on aimerait bien se faire féliciter nous aussi et avoir notre petit fan club de charmantes demoiselles. >>
Je roule des yeux en séchant mes cheveux après une douche. J'ai vraiment horreur d'empester le brûlé et on vient à peine de rentrer à la caserne que je me languis de rentrer à la maison. Mes collègues sont sympas, mais ils pensent surtout à récolter les éloges plutôt que de se concentrer sur leur rôle. Leur jalousie les a rendu cupides, mais n'en reste pas moins des gens de confiance sur le terrain.
<< Pff, c'est toujours les mêmes les plus chanceux. Toi t'as une femme magnifique qui t'attend à la maison. >>
- Nuance, elle bosse là.
<< Ah ouais j'ai oublié que c'est une flic... Et une française en plus ! Elle s'arrête où ta putain de chance ?! >>
Je souris en prenant une posture fière, eh ouais mon gros. Ma nana c'est pas n'importe qui. En y repensant, je la vois bien sexy dans son uniforme de flic... Quoi, on a bien le droit de faire des folies même mariés non ?
Je rentre dans la soirée en jetant mes affaires dans le vestibule, mais j'ai pas le temps de me poser dans le canapé que--
<< PAPA ! >>
Mio se jette sur moi pour m'écraser. Putain ces gosses ont déjà bientôt 5 ans...
- Rah Mio tu devrais déjà être au bain là !
<< Maman est encore dans la douche ! Et regarde, j'ai une dent qui bouge ! >>
- Ouais je vois ça. Et si on l'attachait à une porte avec une ficelle pour l'arracher hein ?
<< AH NON !!! >>
Elle s'enfuit dans sa chambre et me fout enfin la paix. Je m'étire avant d'aller voir Satsuki dans l'autre chambre, il dessine encore. Toujours dans son monde mais d'après les pédopsychiatres, il n'a aucun problème. Il est seulement différent et plus calme qu'un enfant de son âge. Il est comme ça, personne ne pourra le changer. Ce gamin aime le calme et la compagnie des étoiles, même que sa propre chambre est décorée avec des étoiles et les planètes sont suspendues au plafond.
- Satsuki ?
Il relève la tête et je m'accroupis à côté. Il n'arrête pas de faire le même dessin depuis qu'il sait se servir d'un crayon et reproduire toutes les choses qu'il fait dans la journée. Un de ses dessins attire mon attention et c'est loin d'être joyeux. J'arrive à reconnaitre Mio en train de tabasser une autre gamin, et Satsuki les séparer sur la deuxième feuille. Je me doute qu'à l'école il se passe des choses...
- Dis moi tout.
<< Mio s'est fait punir aujourd'hui... >>
- Parce qu'elle s'est battue ?
<< Elle m'a juste défendu. L'autre m'a poussé dans la boue. >>
- ... Elle lui a pété le nez ?
Il hoche la tête que j'ébouriffe.
- Tant mieux alors. J'irai voir ta prof demain pour mettre les choses au clair.
<< Tu vas la taper ? >>
- Oh pas jusque là mais je serai méchant avec elle. Pour lui faire peur bien sûr.
<< Maman dit que Papa est capable de tout. >>
- Et tu devrais écouter ta mère.
Et en parlant de Madame Bakugou, j'ai pas eu mon accueil de bon retour à la maison et c'est inacceptable.
Je laisse Satsuki à ses affaires et m'incruste discretos dans la salle de bain avant de me caler contre le lavabo pendant que la miss prend sa douche.
- Dis donc toi. T'as rien oublié ?
<< L'homme de la caserne est déjà de retour...? >>
- Meh, mais la maitresse de maison le délaisse.
<< Ooh je vois, mais l'homme de la caserne n'a pas prévenu de son retour prématuré. >>
- Toi tu me cherches.
<< Hé tu triches ! >>
- M'en fous.
Je jette mes fringues par terre et la rejoint sous l'eau, j'y peux rien il faut que je la corrige ! En plus avec les petits on est obligés de se cacher pour avoir un moment d'intimité, parce qu'une petite fouine du nom de Mio a la sale manie de s'incruster de partout, même dans la chambre !!
Depuis que les jumeaux sont nés, Sada n'est plus retombée enceinte. Franchement, c'est pas plus mal, deux ça suffit amplement. Et puis Sada craint d'en perdre un autre, alors elle a refusé l'opération qu'elle pouvait faire pour avoir plus de facilité. Elle a su faire le deuil du premier, mais allume toujours un bougie en sa mémoire comme s'il faisait déjà partie de la famille.
Comme prévu j'ai posé un jour de congé pour aller à la maternelle de Satsuki et Mio. Mieux vaut battre le fer pendant qu'il est chaud et j'ai pas pris la peine de réclamer un rendez vous.
<< Papa va tous les taper, ricane Mio. >>
<< Maman ne veut pas qu'on tape des gens, soupire Satsuki. >>
- Non, Maman vous a dit d'utiliser vos poings en cas de nécessité seulement, pas pour vous amuser à vous battre avec les autres.
<< Pff... Oui Papa, boude Mio. >>
Cette gosse est vraiment comme moi à l'époque où je martyrisais Izuku, mais bon elle écoute toujours mes conseils et ce n'est pas une fouteuse de merde bien longtemps. Elle apprend de ses erreurs et sait rapidement s'autoéduquer en distinguant ce qu'elle peut ou ne peut pas faire.
J'ai des gosses assez matures et pas trop casses couilles dans le fond. Quand on sait comment les élever, voilà le résultat. Dans ce monde, il y a trop de parents qui ne méritent pas de l'être.
<< Monsieur, je peux vous aider ? >>
- Mes gamins m'ont dit qu'ils se sont battus et que vous avez puni ma fille.
<< Ah, oui c'est exact. Mio-chan a presque cassé le nez et le bras de son camarade hier. >>
- Et ça vous fait sauter l'heure du café d'essayer de comprendre le pourquoi du comment ? Vous punissez ma gamine, mais et l'autre alors ?
<< Il lui fallait des soins et ses parents se sont aussi plaint... >>
Tch... Ca chouine alors que c'est totalement en tort.
- Montre lui Satsuki.
Il ouvre son cartable et cherche dans son carnet avant de sortir son dessin où l'autre gamin le malmenait. La prof a pas l'air comprendre.
- Mon fils a tendance à dessiner tout ce qu'il fait dans la journée, en particulier les choses qui le marquent. Il peut pas l'avoir inventé ça.
Moi même je me trouve bien calme pour un truc pareil. Harceler mes petits équivaut à signer son arrêt de mort. Morveux ou non, certains ont besoin d'une bonne correction.
<< Eh bien... >>
- Convoquez moi ce gosse et ses parents sur le champ.
Et comme je m'en doutais, j'ai compris pourquoi le gamin harcelait les miens. Quand on voit la gueule du daron qui s'installe au canapé avec l'envie de repartir au plus vite et la mère totalement soumise à son mec et que je soupçonne n'avoir aucune autorité sur son gosse, mieux vaut ne pas chercher plus.
<< Ouais c'est bon maintenant, on est venus. Vous vous rendez compte que je loupe une journée de boulot pour être ici ? >>
<< Ne vous énervez pas Monsieur, calme la prof. Voici Monsieur Bakugou, le père de Mio et Satsuki. >>
<< Ouais et alors ? Vous voulez qu'on règle cette histoire à l'amiable ? Vot' fille a pété le bras de mon gamin, j'exige que vous remboursiez les frais d'hospitalisation ! J'ai pas que ça à foutre de négocier ! >>
- Mio, Satsuki. Regardez ailleurs et bouchez vous les oreilles.
<< B-Bakugou-san, calmez vous ! >>
Les jumeaux se décalent de l'autre côté du canapé et obéissent alors que leur prof tente de me retenir, mais je la repousse d'un revers du bras en chopant cet enfoiré par le col de son polo avant de le gifler, ce qui le fait retomber sur les coussins. Sa meuf s'éloigne de peur avec son gamin. C'est très compliqué de garder son sang froid devant ce genre de cas...
- Tu crois que t'es le seul à bosser ici ? Petite merde, tu ne mérites rien de ce que tu possèdes. Je te donne UN conseil, tu baisses d'un ton avec moi et devant mes gamins, c'est clair ? À moins que tu veuilles la soeur jumelle de la main droite dans ta gueule de macaque.
<< D-De quel droit vous--?! >>
- "De quel droit" ? Tu sais vraiment pas à qui tu as affaire du con.
Et heureusement qu'il soit tombé sur moi et pas sur Sada au passage. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai préféré venir seul cette fois.
- Maintenant tu serres les fesses et tu donnes une raclée à ton morveux qui harcèle mon fils. Tes frais de dommages et intérêts, tu peux t'y asseoir dessus parce que c'est moi qui les réclame.
Le gosse blêmit en me voyant tourner la tête vers lui.
- Et toi t'as intérêt à présenter tes excuses à mon fils. TOUT DE SUITE !
Ce qu'il fait sur le champ. Pff... Ca se sent fort en harcelant plus petit que soi mais totalement couille molle en vérité.
<< J-Je suis désolé ! >>
Au lieu d'avoir de l'empathie ou de la peur dans le regard, Satsuki n'a pas l'air d'éprouver la moindre compassion et le fixait d'un air de dédain. Mio partage le même mépris en serrant son frère, mais elle a surtout envie de finir ce qu'elle avait commencé.
- Satsuki. Tu lui pardonnes ?
Il hausse les épaules.
<< Je sais pas. >>
- Bon. Vous avez un mois et pas un jour de plus pour rembourser, autrement je vous colle un procès pour négligence à votre devoir parental.
<< Non pitié ! supplie la mère en se jetant à mes pieds. Nous n'avons pas les moyens de vous payer tout de suite ni d'engager un avocat, soyez clément s'il vous plait ! >>
Au Japon, contrairement à la France, les allocations familiales n'existent pas et la note est souvent salée. Leur larmes ne suffiront pas à me détourner de ma réclamation, tout ce que je veux c'est que Justice soit faite aux jumeaux. Le gosse a commis une faute, c'est donc aux parents d'en payer le prix.
<< S'il vous plait...! >>
- ... Vous avez un mois. Ma fille a déjà été punie. À vous de faire votre part.
Je n'ai aucune pitié pour ces procéduriers qui se croient plus puissants que les lois et qui font des gosses sans les éduquer par la suite. C'est le parfait exemple de ce que je méprise dans cette société de merde, et après on s'étonne pourquoi le monde part tellement en couilles.
Je ramène les petits à la maison et les laisse sauter une journée d'école. Ils ne veulent plus lâcher mes bras n'empêche.
- Hé. Qu'est-ce qu'il y a vous deux ?
<< On va avoir des problèmes à cause de moi ? demande Mio. >>
- Non, mais j'espère que tu as compris ton erreur toi aussi. Tu as voulu défendre ton frère et c'est bien, mais c'est pas une raison pour lui déboiter le bras. Un nez pété c'est largement suffisant.
Elle hoche la tête.
- Satsuki, la prochaine fois que ça se reproduit tu dois le dire, ok ?
<< Maman dit que le silence est le meilleur des mépris. >>
- Et tu as bien agi, mais ne garde pas tout en toi. Ta mère en a assez souffert en faisant la même chose.
Il acquiesce à son tour. Il comprennent vite...
Sada rentre en fin d'aprem et s'affale sur moi comme sur un gros coussin sur le canapé.
<< Oh quelle journée... >>
- Ca va j'te dérange pas ?
<< Pas du tout. >>
- Dégage.
Je pousse ses jambes mais elle revient en s'accrochant à moi.
<< Je veux des câlins ! >>
- Roh t'es chiante...
<< Hé Monsieur Bakugou, moi je te donne tout ce que tu veux sans ronchonner. >>
- Hmmm...
<< ... Il s'est passé quelque chose ? >>
- Nan rien de grave, je viens juste de régler un problème à l'école.
<< Et tu ne m'as rien dis ? >>
- Te connaissant t'aurais foutu le feu au bureau du prof !
<< Ca dépend, pourquoi donc ? >>
Je lui raconte alors dans les grandes lignes.
<< Hm, en effet j'aurais foutu le feu-- Nan je déconne, je lui aurais pété la gueule. >>
- Tsss... Shirosaki Sada, que dis-je ! "Madame Bakugou" est encore plus dévastatrice que l'Enfer lui même.
<< Ne sous estime pas la rage d'une mère. >>
Je lui mords l'épaule.
<< Aie ! Hé c'est moi ça d'habitude ! >>
- Hmm vengeance.
Je souris en la voyant bouder, quelle gamine...
À suivre...
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