52 - Mes trésors
Deux ans plus tard...
Point de vue Sada
<< Papa ! >>
<< Mio descends de là ! >>
Je ris en voyant Papa courir après sa fille qui est un véritable ouragan pour sa petite taille. Depuis que les jumeaux savent marcher, Mio a directement voulu courir et grimper partout en se prenant pour Tarzan-- Je l'avais dis qu'il ne fallait pas les laisser devant les dessins animés ! Par je ne sais quel miracle, voilà qu'elle a réussi à grimper au sommet du toboggan du parc, mais c'est encore trop dangereux pour des enfants d'à peine deux ans.
Satsuki est bien plus sage que sa grande soeur et reste près de moi. Je m'inquiétais un peu de son silence, alors j'ai bataillé longtemps pour obtenir des rendez vous chez un bon pédopsychiatre. Mio est naturellement très "explosive" de caractère et elle le tient de son père, mais Satsuki est différent. Quand il était bébé, il ne pleurait pas tant que ça et en grandissant, même une petite coupure au doigt ne l'effrayait pas. Il est même plutôt... curieux.
<< Tu peux pas t'empêcher de t'enfuir ! gronde Katsuki en tenant sa fille par les pieds. >>
Mio râle en gesticulant, l'image est tellement drôle que je m'en roulerais par terre.
J'avoue que le temps passe vite quand ils grandissent... Après mon accouchement, mon post-partum a été très dur à endurer. Ma grossesse me manquait, ça me faisait comme un vide dans tous les sens du terme et depuis que le cordon a été coupé, j'ai l'impression de ne plus être liée à mes enfants. Je crois que je peux comprendre ce qu'un parent endure jusqu'à l'âge adulte de son enfant. Je ne me sens pas prête à les laisser partir, ne serait-ce que pour les envoyer à l'école pour la première fois... Ca fera mal, mais tôt ou tard je devrais les laisser faire leur vie.
Pourquoi je suis aussi protectrice avec eux ? Tout simplement parce que je n'aurais jamais imaginé qu'ils seraient mon plus grand trésor à ce jour. J'en ai déjà perdu un, alors j'ai peur qu'on me les arrache aussi. Et puis... Pour une fois que je goûte à une belle vie, je ne veux pas qu'elle se termine.
<< Sada ? >>
Je sursaute et relève la tête vers Katsuki, tenant Mio sur son épaule, puis lui souris.
<< On y va ? >>
Je hoche la tête et lui prends la main avant de le suivre jusqu'à la ville. Satsuki s'endort dans la poussette pendant le trajet alors que Mio... court de nouveau de partout et à la poursuite du chien. Aujourd'hui est l'une des premières sorties des petits loin de la maison, alors c'est bien normal que l'une soit toute excitée et s'adapte à son environnement, et que l'autre soit un peu intimidé. Enfin ça ne va pas empêcher Satsuki de dormir...
Ces deux dernières années ont été chargées en positivité. Tous nos amis sont tombés amoureux des petits et n'arrêtent pas de les gâter de jouets, limite à créer des challenges de celui ou celle qui offrira le meilleur cadeau. Leur chambre est déjà pleine à craquer !!
Hum... Quoique Nour nous a offert des jouets aussi... Des... jouets pour adultes...
. . .
On s'en est jamais servi, on est déjà assez performants comme ça-- BREF !
Un an après la naissance des jumeaux, j'ai pu avoir une place en tant qu'inspectrice de police. Un métier auquel je n'ai JAMAIS pensé pouvoir décrocher ! Ma foi, sans grand espoir j'ai passé les tests haut la main et maintenant, je travaille indépendamment tout en combinant vie professionnel et privée et je ne suis pas si éloignée de Katsuki, qui a finalement gardé sa place parmi les sapeur-pompiers de la ville. Il a reçu la médaille d'honneur pour son héroïsme en plus d'une prime de risque, donc on peut dire qu'on ne vit pas trop dans la misère.
. . .
Sauf toujours le même problème, Monsieur Bakugou attire encore plus de femelles qu'à l'époque de la Fac. Je vais finir par croire qu'il le fait exprès pour m'emmerder et me rendre jalouse. Evidemment, un pompier bien gaulé comme lui et qui reçoit des éloges héroïques laisse rêveuse hein...
Je ne compte même plus le nombre de numéros de téléphone et de lettres coquines à son égard dans la boite aux lettres ! Mais je lui fais tellement confiance que je le laisse régler ça tout seul comme un grand. Au boulot, on me demande souvent pourquoi je reste aussi stoïque alors que n'importe quelle femme peut me le voler, la réponse est toujours la même depuis notre mariage :
Mon mari n'est pas ma chose, c'est à lui de poser des limites.
Et puis je ne suis pas non plus sa mère pour le lui rappeler, je connais tellement bien Katsuki pour savoir qu'il ne me trompera jamais. Il tient trop à son petit égo et à sa dignité.
En plus de s'attendre au pitbull qui s'appelle Nour et qui l'attend au tournant...
Quelques jours plus tard, je suis honorée de pouvoir entendre la petite voix de Satsuki alors que c'est tellement rare de l'entendre m'appeler "maman" !
- Mon coeur je t'aime trop !
<< Maman... marmonne-t-il contre moi. >>
Il se défait légèrement de mes bras pour attraper une page de dessin et me la montrer. Je suis émue de voir qu'il nous avait dessiné tous les quatre liés avec un fil rouge, bleu et vert. Je ne comprends pas trop la symbolique des fils bleus et verts mais... On a tous le sourire sur ce dessin.
- Satsuki... Tu souris sur ton dessin.
<< Hm ? >>
- Tu veux bien me faire un sourire ?
Il relève la tête, un peu surpris. Ses yeux sont les mêmes que ceux de son père, mais en beaucoup plus mignon.
- Rien que pour Maman.
Je le regarde grandir chaque année, mais je ne l'ai quasiment jamais vu sourire et j'ai peur qu'il soit comme moi. La dernière fois que je l'ai sourire, c'était à leur premier anniversaire où Katsuki avait acheté les premiers jouets à chacun des jumeaux. Mio s'était amusée avec les siens et criait beaucoup de joie, mais Satsuki n'a jamais eu le même caractère que sa soeur ou son père et se contentait d'étreindre sa grosse peluche toute douce avec un grand sourire.
<< Maman ? >>
- Huh ?
Je sursaute en sentant une larme dévaler ma joue sans aucune raison, puis Satsuki tend sa petite main pour l'essuyer.
<< Faut pas... Pleu-rer, Maman. >>
Il grandit trop vite... Il a encore un peu de mal avec les mots, mais il apprend si vite.
Je le serre contre mon coeur en retenant mes larmes, je crois que j'ai assez pleuré pendant des années et je ne veux pas que mes enfants voient leur mère aussi faible. Je les ai tant désirés, ça n'a pas été si simple et maintenant, je n'aurais jamais cru avoir si peur de les perdre... Toutes les mères souhaitent que leurs enfants deviennent de grandes personnes avec un bon statut social, une situation aisée pour fonder leur propre famille à leur tour ; mais moi... Je veux seulement qu'ils soient heureux et en sécurité. Je refuse de les voir souffrir et de les laisser livrés à eux même dans un monde que quiconque osera leur imposer. Je veux que mes enfants vivent libres d'être ceux qu'ils veulent devenir et choisir ce que leurs coeurs désirent.
- Pardon... Tu as raison, je devrais pas pleurer... Mais Maman t'aime très fort mon coeur...
<< Moi aussi Maman ? demande Mio qui venait de sortir de sa sieste. >>
- Oui toi aussi Trésor...
Je les enlace en embrassant leur front. Je pleure de bonheur d'avoir deux trésors dans mes bras... C'est si bon de se sentir enfin chez soi et entourée de réussite...
Une mélodie me vient en mémoire et je commence à la fredonner.
- Vous savez, je vais vous apprendre une chanson...
<< Chanson ? >>
- Oui. Une chanson contre les ennuis et qui vous permettra de vous rappeler ce qui est important ici.
Je pose chacune de mes mains sur leurs coeur alors qu'ils m'écoutaient attentivement.
- Je vais essayer de ne pas me tromper.
En réalité, ce chant me rappelle notre histoire avec Katsuki... j'attrape ma guitare en grattant quelques cordes pour la réaccorder, avant de prendre une légère bouffée d'air. Les jumeaux s'assoient près de moi et regardent mes doigts pincer les cordes délicatement. Je n'ai pas tellement de souvenirs de mes cours de guitare mais je vais essayer quand même.
https://youtu.be/VUkxwUhoOSU
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Point de vue Katsuki
Je venais de rentrer du taff quand j'ai entendu les premières notes de guitare, alors que la maison est plongée dans le silence. Nobu dort affalé sur le tapis du salon et Kenzo semble me guider vers la chambre avec sa patte boiteuse.
Les paroles de Sada sonnaient comme des mots apaisés, comme si elle était en paix avec elle même et c'est ce qui me fait sourire. Tu vois idiote, t'as réussi...
Ceux qui ne comprennent pas peuvent interpréter ce chant comme mélancolique mais quand on sait d'où viennent ces paroles, on se rend compte que celle qui les chante profite de son coeur léger.
Je m'adosse à la porte en croisant les bras et la regarde jouer comme les petits qui restent scotchés à leur mère sans m'avoir calculé. Si elle avait vraiment abandonné, elle ne serait pas là à chanter de bon coeur avec les jumeaux.
Et pourtant voilà où tu en es... C'est ça ma fierté.
À suivre...
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Pour ceux qui n'ont pas reconnu la voix dans la chanson, c'est Miyuki Sawashiro, la seiyuu de Shogun Raiden ET DONC de Sada ! <3
Paroles en VOSTFR
https://youtu.be/mDvvvhQ5cW4
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