51 - Yoga
Deux mois plus tard...
Point de vue Katsuki
<< Tu les vois...? >>
- Ouais.
<< Ici, on peut voir très clairement les deux têtes et d'après l'échographie, tout va très bien. >>
Sada ne peut s'empêcher de pleurer sans quitter l'écran des yeux. Les petits bougent beaucoup et se bousculent dans la poche, j'ai même vu une bosse déformer le ventre de leur mère. J'avoue que ça me fait aussi bizarre d'entendre les battements de leurs coeurs... L'infirmière pose son stylo sur l'écran à un endroit précis.
<< Il n'y aucun doute qu'il s'agit de faux jumeaux, soit un garçon et une fille. Félicitations. >>
- Hé Sada.
J'attrape sa tête entre mes mains alors qu'elle fondait en larmes.
- T'as vu ça...? Ils vont bien. T'as réussi.
<< Je sais... Mais tu crois que mon fils est revenu...? >>
J'ai bien compris qu'elle parlait du premier qu'elle a perdu. Pour une mère, c'est une séquelle qui ne disparaitra jamais.
- Hé... Regarde les. Moi je suis sûr qu'ils seront forts. Tu les prendras dans tes bras et tu les regarderas grandir.
<< Je me languis déjà... Ils sont ma fierté. >>
Je souris et regarde l'écran de l'écho. Je n'ai jamais été aussi sûr de moi sur le fait que ces gamins seront bientôt là et en bonne santé. La première fois, c'était à cause d'un accident, mais maintenant, qu'est-ce qui peut arriver ? Je ne veux pas en venir à me méfier de tout et de tout le monde, mais je garde quand même un oeil sur Sada de près comme de loin. C'est mon rôle après tout.
Enfin je me suis méfié de tout, sauf de ça...
Sada a eu la grossesse compliquée qui a souvent failli conduire à des fausses couches. Les bébés allaient risquer de déclencher un accouchement prématuré aussi. Sada hurlait de souffrance certains soirs en pensant que l'heure était venue plus d'une fois, c'était une torture de la coucher. Pourtant, j'ai tout fait pour éviter la moindre difficulté, c'est juste que des jumeaux comportent aussi des risques surtout pour la mère.
Je contrôle l'alimentation de Sada en raison de son diabète déclenché par la grossesse, je fais gaffe à son confort, à ce qu'elle se repose et ne fasse aucun effort, même si je me force à rester optimiste, j'ai peur pour elle.
Je veux bien des gosses, mais pas sans leur mère...
Je sais d'avance qu'ils iront bien eux, mais Sada... Je la vois de plus en plus fatiguée au point de ne plus arriver à se lever du pieu ni avoir la force de manger, alors qu'elle crève constamment la dalle. Elle pète des crises de larmes à des heures irrégulières et ses sauts d'humeur se multiplient, c'est usant à force autant pour elle que pour moi.
Alors à huit mois de grossesse, je l'ai emmené à la salle de sport pour l'aider à se préparer. Nour a accepté de nous aider et a réservé le gymnase pour nous. J'aurais jamais cru devoir participer à un yoga prénatal...
<< Bien on va commencer. Baku tu t'assois sur le tatami, Shiro-chan tu t'assois entre ses jambes en tailleur. >>
<< Heu tu es sûre ? >>
<< Mais oui ça craint rien allez. Donne moi tes mains. >>
Je m'assois et tient Sada par les hanche alors que Nour la soutient par les bras pour l'aider à s'assoir par terre en douceur. C'est plus compliqué de lui faire croiser les jambes, elle a peur d'appuyer sur son ventre.
<< C'est bien. Tu connais les différentes positions du yoga prénatal ? >>
<< Pas vraiment non... C'est douloureux ? >>
<< Ca dépend des femmes mais pour toi, on va y allez en douceur et puis j'ai pas l'intention de te faire forcer. Le tout c'est de vous aider à tisser des liens avec les petits, notamment pour toi Baku. >>
- Hein ?
<< Bah ouais, c'est pas toi qui porte les bébés, donc t'es un peu mis de côté. >>
Pas faux. Sada est déjà liée aux jumeaux depuis le début, moi je m'occupe juste de leur bien être mais sans plus. Nour prend mes mains pour les poser sur le ventre de Sada qu'elle fait légèrement basculer contre moi. Comme si je servais de dossier de chaise quoi.
<< Voilà. Je vais vous laisser seuls 10 minutes, d'accord ? Shiro', je veux que tu fasses le vide dans ton esprit et ne penses plus qu'à toi, tes bébés et ton mari. Respire lentement et souffle longuement pour te détendre. Laisse Baku les calmer, toi tu n'as juste rien à faire que lâcher prise. >>
Nour s'en va en nous laissant la salle avec une musique relaxante histoire de nous mettre dans l'ambiance. Je sens les petits bouger sous mes mains c'est drôle, alors que Sada suit les conseils de Nour. Elle ferme les yeux en se concentrant sur sa respiration et je sens ses nerfs se détendre de plus en plus.
- Ca va...?
<< Oui... Ca fait du bien... >>
- Après l'accouchement tu te reposeras, ok ?
<< Oui je sais... >>
- Non c'est un ordre Sada. Si tu me lâches en plein milieu je te le pardonnerai pas.
<< Oui M'sieur... >>
Je soupire et cale ma tête sur son épaule alors qu'elle s'affale contre moi. J'avoue que ça me met aussi dans un état assez tranquille rien qu'à rester tous les deux seuls sans personne autour, dans le silence et juste sentir les jumeaux bouger. Ils sont hyper agités... Ils se battent à l'intérieur ou c'est comment ?
<< Je sais déjà quel nom donner à ton fils. >>
- Hm ?
<< Satsuki, c'est bien non ? >>
- Ouais t'as juste changé une lettre quoi.
<< Et alors ? C'est mignon. >>
- Meh si tu veux. Et ta fille ?
<< Hmmm... Mio. >>
- Pourquoi ?
Elle hausse les épaules.
<< Je me suis souvenue que si j'avais une fille un jour, j'aimerais l'appeler Mio. C'est court, mignon et facile à écrire et prononcer. >>
- Hm. "Bakugou Mio", "Shirosaki Mio"... Ca sonne bien--
Je sursaute en sentant un coup sous ma main, un coup visiblement douloureux pour la mère. Ces sales gosses vont nous donner les cheveux blancs plus tard !
- Hé on se calme les deux là dedans.
<< C'est plutôt Mio qui bouge le plus, rit Sada. >>
- Tch ! T'inquiète avec moi elle va filer droit.
<< Mytho, tu vas la bichonner comme c'est pas permis. >>
- Attends de voir et tu verras bien !
J'ai déjà dis à quel point Sada est forte ? Je veux dire, elle trouve encore le moyen de se lever, alors que plus le terme de la grossesse approche, plus son corps la fait souffrir la martyr et plus je crains de la voir s'écrouler ! C'est dans ces moments là que je suis d'accord pour dire que les mères sont des guerrières, sans déconner. Elle ne manque aucune séance de yoga à la salle et quand je travaille, c'est Nour qui veille sur elle à ma place.
Par contre elle est CHIANTE pour la bouffe !!
J'ai beau lui interdire le sucre à cause de son diabète, elle bouffe en cachette, du coup j'ai été obligé de bricoler des serrures à chaque placard et garder la clé sur moi ! Bon je suis mauvaise langue, je lui autorise quand même un carré de sucre ou UN gâteau maximum, je suis pas fou. Ni suicidaire, elle serait capable de me bouffer quand elle a vraiment faim. Mon épaule s'en souvient !
C'était en pleine nuit et j'ai pas entendu Sada se lever pour grignoter, et je sais comment elle me voyait mais elle m'a MORDU L'EPAULE PRESQUE À SANG !!! J'ai encore la marque aujourd'hui !! J'ai épousé une cannibale ou quoi ?! Ou alors elle avait tellement la tête dans le cul qu'elle m'a confondu avec une madeleine, je sais pas !
<< Katsuki, tes enfants ont faim ! >>
- Hé ho Sainte Patience, tu attends deux minutes ok ?! >>
<< Tu laisses tes enfants mourir de faiiiim ! chiale-t-elle. >>
Voilà pourquoi je dis qu'elle est chiante quand elle a la dalle. Elle est pire qu'une gamine pourrie gâtée !
<< Katsukiiii ! >>
Elle s'accroche à mon bras et me secoue.
- Arrête ! Et mange pas ça !
Je lui prends un piment entier qu'elle allait gober.
- T'es timbrée ?! Tu veux t'ouvrir l'estomac avec ça ?!
<< Mais les petits veulent manger épicé...! >>
- Pourquoi tu pleures ??
<< Je sais paaaas ! >>
Je soupire en levant les yeux et l'enlace pour la calmer avant de caresser les jumeaux toujours autant agités.
- Tu veux tant que ça manger épicé ?
Elle hoche la tête. Les plats épicés sont pas dangereux pour les petits, faut juste savoir doser le piment.
- Bon, comme tu voudras.
<< Je t'aime ! >>
- Ouais ça va c'est bon.
Elle me saute au cou et m'embrasse avant d'aller s'asseoir. Jusqu'à l'arrivée de sa part, elle est restée sage et l'a eu son plat épicé.
<< Kat'. >>
- Hmm ?
Je suis surpris de la voir sourire.
<< Merci... >>
- De ?
<< Tout. J'espère vraiment que les jumeaux iront bien quand ils seront là... >>
- Mais oui, t'as entendu le doc'. Le truc c'est de surveiller ton diabète et encore tu me traites de monstre sans coeur hein.
<< Je ne peux pas avoir juste un petit gâteau en plus...? >>
- Nan.
<< Monstre sans coeur ! >>
- Oh la ferme tu pourras t'empiffrer après l'accouch-- Quoique non, juste après ton post-partum.
<< Tu veux me tuer en fait ! >>
- Roh c'est bon tu peux bien te passer de chocolat pour un ou deux mois de plus non ?!
<< Mais je vais mouriiiir ! >>
Et ça recommence... Comme si ça me faisait plaisir de la priver de ça. Mais bon, si elle croit que les larmes de crocodile avaient un effet sur moi, elle me connait très mal.
- Vas y pleure, tu pisseras moins.
<< Hé ! >>
- Allez mange au lieu de râler !
N'empêche elle m'amuse comme ça. Je me force à rester positif, mais la vérité c'est que je crains pour elle, pas pour les petits...
Puis l'angoisse revient le jour de l'accouchement. On a réservé une chambre à l'hosto et Sada attend que le travail se fasse en faisant des étirements. Elle a commencé à avoir des contractions et j'ai essayé de la convaincre de faire une césarienne, parce que j'ai peur qu'elle ne tienne pas le coup par voie naturelle, mais Shirosaki Sada qui n'est pas bornée comme un âne c'est pas Shirosaki Sada.
<< Tout va bien, je sais ce que je fais... >>
C'est ce qu'elle arrête pas de dire et c'est censé me rassurer ? Je la regarde lutter contre ses douleurs que j'imagine même pas leur degré, sans rien pouvoir faire de plus à part rester avec elle toute la journée.
- Sada, tu te rappelles de ce que je t'ai dis ?
<< Que j'avais un gros cul...? >>
- J'ai jamais dis ça abrutie ! Et puis sérieusement, je t'ai dis de pas me lâcher ! Tu me lâcheras pas hein ???
<< Mais non, ça va aller... Satsuki et Mio seront bientôt là... >>
Je stresse encore plus de la voir se raccrocher à la barre du lit d'hôpital et serrer à chaque contraction.
<< Il faut juste que tu sois là pour moi... >>
- Allonge toi.
Je l'oblige à s'allonger alors qu'elle commence à pousser des gémissements de souffrance en serrant une balle en mousse dans sa main. T'es vraiment forte pour supporter tout ça...
- Ce soir, je te lâche pas.
À suivre...
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