36 - Eboulement

Point de vue Katsuki


J'ai passé la nuit à l'hosto. Sada a fait une crise d'angoisse, ç'a pas l'air trop grave mais les docs préfèrent la garder à l'oeil pour la nuit en cas de problème. Sa tension vacille souvent en ce moment et ça devient inquiétant, je parie qu'elle va devoir prendre un traitement supplémentaire...

Avant qu'elle se réveille, j'ai fais un saut vers chez moi pour fouiller dans ses affaires. Nour m'a dit un truc qui m'a pas trop plu et j'ai l'intention de régler cette affaire sur le champ. Je trouve la boite de pilule en question et regarde la notice, mais jusque là je pense que tout est "normal"... J'en sais rien, c'est pas moi qui prends cette merde ! 

Dans le doute j'ai cherché l'adresse du gynéco le plus proche et pris rendez vous pour nous deux. Inutile de demander la permission à Sada, je sais qu'elle refusera mais je lui laisse pas vraiment le choix. Je veux qu'elle arrête de prendre cette merde et consulte un VRAI toubib pour savoir si elle n'est pas risques de cancer ! Très peu de chance pour moi d'avoir une MST avec Michiko, on s'est toujours protégés et puis si j'en avais une j'aurais pas attendu de le savoir. Après elle j'ai plus retenté de relation jusqu'à Sada. Elle aussi, elle me l'aurait dit si elle avait des problèmes.

Je lui en veux pas de prendre la pilule dans mon dos, mais je veux pas non plus qu'elle se déclenche une saloperie avec ces médocs à la con... C'est plutôt ça qui me fait peur.










Un mois après, Sada a enfin accepté de se faire suivre et bonne nouvelle, elle n'a rien. Elle a arrêté cette foutue pilule mais depuis la visite, elle ne veut plus parler et refuse de sortir du lit le matin. Peu après avoir arrêté, les effets secondaires ont commencé à s'enchainer. Ses règles retardaient, elle enchainait les migraines tellement intenses qu'elle en venait à se lever en pleine nuit pour aller gerber, elle mangeait rien un jour puis se gavait le lendemain, ses sauts d'humeur aussi... Vraiment à fleur de peau pour pas dire chiante ! Mais bon, aucun symptôme grave en soi. C'était la confirmation que cette merde en boite la détruisait de l'intérieur, c'est trop puissant pour son organisme.


Puis ce matin là, j'ai eu la surprise de la voir se lever de bonne heure.

- Déjà levée ?

<< Toi, qu'est-ce que tu fais debout ? >>

- Bah je déjeune tu vois bien.

Elle me dévisage avant de regarder ma tasse de lait chaud.

<< Mais... Tu as oublié quel jour on est aujourd'hui...? >>

- Quoi ?

<< Katsuki. On est le 20 avril. Tu n'aurais pas oublié ton anniversaire...? >>

Je sursaute avant de sentir mes oreilles chauffer et tourne la tête. 

- Bien sûr que non, tu me prends pour qui ?!

<< Il a oublié son propre anniversaire... >>

- Nan !!

<< Si. Et je voulais te faire une surprise en t'apportant le déjeuner au lit... >>

- Eh ?

Elle baisse la tête.

<< Maintenant c'est trop tard... >>

- Que-- Mais non Sada, c'est bon c'est juste un jour comme un autre--!

<< C'est aujourd'hui que je veux te faire plaisir ! >>

. . .

Je sais pas si je dois la trouver mignonne de penser à mon anniv' ou juste chiante d'autant insister.

Je souffle et pose ma tasse avant de retirer mon tee-shirt et retourne dans la chambre.

- Bon bah fais le ton truc.

<< T'es con ou quoi, c'est trop tard maintenant... >>

Je m'arrête à la porte et me retourne avec un changement de regard.

- Pardon ?

<< Quoi ? >>

Je pivote sans la quitter des yeux et revient sur mes pas, ce qui la fait reculer.

- Redis le moi en face.

<< Mais quoi ?? >>

- Ce que t'as dis. Je suis "quoi" ?

https://youtu.be/3kAWFP7jRYA

[Musique d'ambiance]

Elle déglutis devant moi en se ratatinant contre le plan de travail, avant de sursauter en me voyant la tirer par la ceinture de son peignoir.

- Je te demande de répéter, t'as perdu ta langue ?

<< Tu fais peur quand tu fais ça... >>

- Vraiment ?

Je me mords la lèvre en regardant son cou se dévoiler alors que ce foutu peignoir glisse de son épaule qu'elle cache en vitesse. La miss fait moins la fière en étant bloqué entre moi et le meuble, hein...? Je relève son menton pour la forcer à me regarder, elle rougit.

- À quoi tu penses, hm ?

<< Huh ? >>

- T'as vraiment des pensées cheloues.

<< Quoi-- Mais pas du tout, c'est toi qui te colle à moi ! >>

- Hmhm, donc tu t'imagines que c'est pour faire ça ?

Je la soulève par les jambes et pose sur le meuble avant de la bloquer entre mes bras pour l'empêcher de s'enfuir.

- Pourquoi tu rougis ?

<< Arrête franchement c'est pas drole... >>

- Je te pose des questions mais tu réponds jamais et ça me frustre...

Ca m'excite de la voir frémir quand je souffle sur sa clavicule pour parler près de son oreille... Je sais ce qu'elle veut, mais va falloir me le demander gentiment. Ca fait un mois qu'on s'abstient et le côté positif c'est le sentiment de se retrouver de cette façon. J'étais pas vraiment en manque, moi je connais mes limites, mais ça fait plaisir de la voir comme avant. Ca faisait un mois qu'elle n'allait pas bien et il fallait du temps pour qu'elle se remette de l'affaire d'Haruki.

<< Tu... Katsuki, on a rien pour se protéger... >>

- Qui t'a dit qu'on devait aller jusque là ?

<< Comment ça ? >>

- Moi je veux juste des câlins.

Elle sursaute encore.

<< T-Tu as dis câlin ??? >>

- Ouais pourquoi ?

<< Tu es malade ??? >>

- Roh t'es chiante !

Je la porte en enroulant ses jambes autour de mes hanches et l'embarque dans la chambre. Je suis pas désespéré à ce point, j'ai juste envie d'affection ça arrive non ?! Les meufs, de suite ça pense à ça et après on parlera des mecs ! Evidemment qu'on a rien pour se protéger, un accident est vite arrivé.



On a glandé au pieu avant de sortir manger au centre commercial et Sada a tenu à passer le 20 avril avec moi. Du coup elle m'a emmené faire mon hobby favori : l'escalade. Ca serait mentir si je disais que j'étais pas content, entre le taff, les cours et tout ce qui s'est passé j'ai pas pu tellement en profiter. Elle m'a même demandé de lui apprendre à grimper.

<< Katsuki ! >>

- Quoi ?!

Mais cette gourdasse m'oblige à m'arrêter en plein milieu du parcours ! Elle est juste en dessous de mon pied et comme tétanisée contre la paroi.

- T'as le vertige ??

Elle secoue la tête, en fait c'est pas ça le problème. Je regarde les fissures dans la roche et à tout moment ça risque de se détacher si Sada bouge.

- Merde... Bouge pas.

Je plante un pieu pour accrocher la corde avant de redescends à sa hauteur. Je suis étonné qu'elle garde malgré tout son sang froid.

- Ok, surtout ne vas pas trop vite et ne regarde pas en bas. Déplace ton pied sur la gauche et accroche toi à la corde.

Elle obéit sans discuter alors que quelques pierres commencent à tomber, en plus avec le vent qui se lève c'est compliqué de trouver son équilibre.

On continue de grimper jusqu'à atteindre un spot juste assez plat pour se reposer. Sada se hisse sur le rebord avant de sourire.

<< Hé c'est magnifique vu d'ici ! >>

- SADA !

J'ai tout juste assez de réflexe pour serrer la corde à ma taille et reliée à la sienne quand le bord de la falaise provoque un éboulement à cause de sa fragilité et de nos poids, puis planter un pieu dans le sol pour m'éviter de tomber avec Sada qui se retrouve suspendue dans le vide. J'attrape sa main de justesse pour soulager la corde. Même si c'est du bon matériel y'a toujours un risque que ça cède !

<< Qu'est-ce que je fais ?! >>

- Panique pas et regarde moi ! Sada !

Elle relève la tête en s'accrochant à mon bras.

- Regarde moi !

Elle écarquille les yeux.

À ce moment précis, on avait tous les deux compris la symbolique de cette montée. Semée d'embuches et dangereuse quand on sait pas où mettre les pieds, mais quand on est bien accompagné on est capable d'aller encore plus haut. Tout ce parcours, c'est que tu as traversé et ce que t'as pas fini est encore plus grand.

Mais si tu chutes, je te rattraperai...

- Je te lâcherai pas, tu en as la preuve devant toi !

Je sais qu'elle m'a comprise, pas besoin de justifier mes paroles. Ses yeux et leur éclat parlent d'eux mêmes. Je serre sa main avant de la tirer à ma hauteur et la ramener au sommet. Sada se jette sur moi pour m'enlacer, ses bras tremblent encore. Moi j'ai mal au bras d'avoir forcé dessus d'un coup...

- C'est fini...

Je la serre par la taille et lui caresse la tête pour la calmer. Normal d'avoir eu une telle frayeur, moi aussi j'ai eu peur...

<< Je t'aime ! N'en doute jamais ! >>

- Hein ?

<< Je ferai tout pour guérir, je te le promets ! Je t'en prie ne me lâche jamais...! >>

Je souris et me blottis dans son cou.

- Je t'ai jamais lâché...


À suivre...

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