Epilogue

Jamais Matthew n'avait trouvé un trajet en taxi aussi rapide.

Midi approchant, Léo et Matthew avaient été obligés de quitter le confort de leur lit pour aller se préparer. Ils étaient revenus dans la chambre au moment où Théo apporta le repas. Il ne fit aucun commentaire sur ce qui avait pu se passer pendant son absence et préféra plutôt raconter ce qu'il avait fait durant la matinée.

Une fois le déjeuner terminé, Matthew avait vérifié que ses affaires étaient totalement empaquetées et il avait rapidement été l'heure de partir à l'aéroport. Le taxi les attendait devant l'auberge lorsque les garçons en sortirent après avoir salué Mrs Williams, la gérante, ainsi que d'autres personnes qu'ils avaient eu le plaisir de croiser tout au long de leurs vacances ici.

Puis l'aéroport. La recherche de la porte d'embarquement et les yeux qui se rivaient sur l'horloge.

Le premier à dire au revoir à Matthew fut Théo. Il s'approcha du plus jeune et le prit dans ses bras. L'étreinte était forte et surtout, bien suffisante pour que Matt sente ses yeux lui piquer. Il entoura la taille de Théo de ses bras et le serra fortement contre lui. Quand est-ce qu'ils allaient créer une machine pour pouvoir se téléporter ? Là, il n'aurait plus de problème, il pourrait voir les garçons quand il le voudrait et surtout, il n'aurait plus besoin de dire au revoir.

— Tu m'appelles quand tu veux et pour ce que tu veux.

— Je sais, répondit Matthew en s'essuyant les joues.

— Ne te renferme pas.

— Je sais.

— Fais toi des amis mais nous oublie pas.

— Ca par contre ... je sais même pas s'il est possible de vous oublier.

— Bien sûr que c'est impossible bébé Matt, mais on sait jamais. ... Prends vraiment bien soin de toi.

Matthew opina et s'éloigna finalement de Théo. Celui-ci lui sourit une dernière fois avant de reculer et de faire signe qu'il allait s'absenter un court instant. Matt se tourna alors vers Léo et ils se fixèrent du regard. Quelques secondes passèrent sans qu'aucun ne bouge jusqu'à ce que Matthew finisse par éclater en sanglot. Rapidement, des bras vinrent l'étreindre.

— Je pensais pas que ce serait aussi dur, dit-il en hoquetant.

La main de Léo vint essuyer ses larmes avant de prendre son visage en coupe. Il observa le plus jeune un petit moment avant de l'embrasser délicatement, comme s'il avait face à lui une chose fragile qui menaçait d'éclater à n'importe quand. Et c'était plutôt le cas puisque Matthew sentait ses yeux continuer à piquer et les larmes à deux doigts de se décupler.

— Tout va bien aller, lui chuchota simplement Léo, sa main caressant ses cheveux tandis que Matthew s'était fondu dans son étreinte.

— Comment je ferai tout seul ?

— Matt, tu as passé deux mois avec nous, mais tes changements, tu ne les dois qu'à toi-même. Tu n'as besoin de personne pour réussir dans n'importe quel domaine.

— J'ai pas envie d'être loin de toi. Tu vas me manquer.

— Ce sera peut-être temporaire.

— D'être loin de toi ou le manque ?

Il savait que Léo ne lui répondrait pas. Pas parce qu'il ne le voulait pas mais parce qu'il lui avait déjà dit ce qu'il pensait dans la matinée. Il lui manquerait parce qu'ils avaient passé beaucoup de temps ensemble et parce qu'il avait contribué à lui faire découvrir pleins de choses mais rien ne garantissait que ce qu'il ressentait était de l'amour.

Pourtant il était sûr de lui et à chaque seconde qui passait et le rapprochait du décollage, son cœur se serrait de plus en plus. Matthew attrapa alors Léo par les épaules et l'attira à lui pour capturer ses lèvres dans un baiser qui avait un goût salé de larmes et amer d'au revoir. Ils ne se séparèrent qu'un fois l'air devenant plus vital que leur baiser.

Une annonce passa, demandant aux passagers du vol pour Lexington d'aller en salle d'embarquement. Il était désormais le moment de réellement lui dire au revoir. Théo revint au même moment pour l'étreindre une dernière fois.

Puis, Matthew attrapa sa valise et passa la porte d'embarquement.

Qui aurait dit que quitter quelqu'un serait aussi compliqué. Dire au revoir à un ami était dur, mais dire au revoir à son petit ami lui broyait le cœur. Et d'ailleurs ... Léo était-il toujours son petit ami ? A aucun moment l'un des deux n'avait dit clairement que leur relation était finie. Il y avait certes cette règle des amours d'été qui disait que tout ce qu'il se passait en vacances restait en vacances mais Matthew ne le voulait pas. Il voulait Léo encore et encore dans sa vie et pas en tant qu'ami. Il voulait pouvoir l'aimer pendant encore tellement d'été. Mais Léo pensait-il pareil ? Par crainte, Matt attrapa son téléphone avant d'atteindre l'avion et appela le Français.

— Je t'aime, s'exclama Matthew. Et je veux pas que notre relation se termine. Je sais que tu m'as dit d'attendre, d'être sûr et de revenir vers toi à ce moment-là. Mais tu sais quoi ? Je veux pas attendre. Tu n'es qu'à quelques mètres de moi et pourtant j'ai déjà l'impression que mon cœur est brisé de ne plus t'avoir avec moi. Et je sais que les jours passeront et que ce sera simplement de pire en pire. Léo ... tu es mon premier petit ami, mon premier baiser, ma première fois, mais tu es aussi mon premier amour et là, pour l'instant, je veux que tu sois le dernier. Je sais pas ce qu'il se passera plus tard, tu te dis que je suis naïf, que mes sentiments pourraient changer, les tiens aussi, mais là, maintenant, je ne veux pas m'imaginer rentrer chez moi et me dire que l'on ne sort plus ensemble. J'ai pas envie Léo ...

Pendant quelques secondes, Matthew n'entendit pas de réponse. Haletant d'avoir autant parlé et rouge de larmes contenus, il se déplaça vers la porte d'embarquement qu'il venait de passer pour voir si les garçons étaient toujours là. Il fit quelques pas sur le côté quand son regard tomba dans celui de Léo. Il le détailla, cherchant la moindre réponse à sa déclaration quand il vit un sourire naitre sur ses lèvres.

Pas un rictus. Un sourire, un vrai. Un de ceux qui transformait le visage en commençant sur les lèvres puis les pommettes avant d'arriver jusqu'aux yeux qui s'illuminaient d'un éclat de bonheur. Et cet éclat, même d'aussi loin Matthew parvenait à le percevoir et il ne put que lui sourire en retour.

— Ok Mr le petit ami, j'ai compris.

— C'est vrai ? Donc ... on est toujours ensemble ?

— Oui, le rassura Léo. File avant de louper ton avion, continua-t-il avant de raccrocher.

Matthew observa son téléphone. Il avait mal aux joues tant il souriait mais ce n'était pas grave. Il était heureux et amoureux. Que pouvait-il lui arriver de mieux ? Il reprit sa valise et partit à nouveau vers son avions quand il sentit sa poche vibrer. Il attrapa son téléphone et vit le nom de Léo s'afficher.

— Oui ?

— On se voit bientôt ok ? Je t'aime Minus. Appelle-moi quand tu atterris.

Oui, vraiment, que pouvait-il lui arriver de mieux que cette histoire qui promettait de durer bien plus que le temps d'un été ?

FIN

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