Chapitre 44
Le grand jour était arrivé. Il était maintenant l'heure du premier départ, celui de Klaus. Matthew ne l'aurait jamais imaginé en arrivant ici, mais il était triste de devoir quitter celui qui était devenu, lors de ces incroyables vacances, un de ses meilleurs amis. Mais s'il y avait bien une personne pour laquelle ce départ était encore plus dur, c'était Théo qui devait se séparer de son ami, son âme sœur.
Ils avaient pris un taxi, en début de matinée, jusqu'à Tampa et se dirigeait désormais vers l'entrée de l'aéroport. Ils avaient tous dormi qu'une paire d'heure avant que l'alarme de Klaus ne vienne hurler dans la chambre pour leur annoncer qu'il leur fallait se préparer et partir. Jamais un réveil n'avait été aussi dur, aussi bien physiquement que mentalement.
— Pourquoi je suis triste comme ça ? demanda Klaus à Théo alors qu'ils cherchaient la bonne porte d'embarquement.
— Hum ...
— On habite à quelques heures l'un de l'autre, c'est pas comme si on ne se reverra jamais.
— Hum hum ...
— Très bien, marmonna le blond. Je pense qu'on est au bon endroit ... je vais faire enregistrer mes bagages et auf Wiedersehen !
— Qu'est-ce que tu vas me manquer crétin ! s'exclama tout à coup Théo.
Il attrapa Klaus et le serra dans ses bras. Il était sincère, l'Allemand allait vraiment lui manquer. Pourtant, celui-ci avait raison, ils allaient se revoir et sûrement très rapidement si leurs emplois du temps le leur permettaient. Mais il y avait pourtant quelque chose qui faisait que dire au revoir semblait lui briser le cœur. Ils avaient vécu deux mois tous ensemble et maintenant, du jour au lendemain, Klaus partait. Et le lendemain serait le tour de Matthew. Ils allaient se retrouver, son frère et lui, ensemble, juste tous les deux, comme bien souvent.
— Tu vas me manquer aussi. En même temps, quelle idée de s'entendre aussi bien toi et moi ?
— Je sais pas, une idée de Satan je pense.
Ils furent interrompus par un reniflement à côté d'eux.
— Bébé Matt, tu pleures ?
— Non ... enfin, peut-être.
La moue de Matthew eut au moins le mérite de dérider Théo et Klaus qui vinrent prendre le plus jeune dans leurs bras.
— Cet été aura été quelque chose hein ? marmonna Matthew, coincé entre les torses des deux garçons.
— Un été incroyable ! J'ai même réussi à pécho deux mecs alors que je suis hétéro.
Matthew pouffa avant de s'éloigner tant bien que mal de leur étreinte.
— Bon, tu nous préviens quand t'es à JFK et quand tu arrives en Allemagne, ok ?
— Mais oui bébé ! Ne t'inquiètes pas. Profitez de votre journée d'accord.
Il prit à nouveau Matthew dans ses bras avant de faire de même avec Léo.
— Merci d'avoir tenu compagnie à mon frère pendant ces vacances, lui dit ce dernier.
— Au plaisir. Il est la meilleure rencontre que j'ai pu faire. Matt et toi aussi, mais ton frère est devenu très important pour moi.
— On vous entend hein ! fit remarquer Théo. Allez, viens ici Klaus !
Il tira le blond jusqu'à lui.
— Tu appelles au plus vite.
— Ne t'inquiète pas, on a encore tellement de chose à se dire.
— Oui ... bon, allez, trêve de larmes. Qu'est-ce qu'il nous arrive là ? demanda Klaus en inspirant longuement avant de rire. C'était pas dans mon programme estival ça. Encore une fois, vous avez tout foutu en l'air les gars. Bon, il faut vraiment que j'y aille cette fois-ci !
Il leur fit un dernier signe de main avant de se diriger vers la porte d'embarquement.
Matthew avait toujours trouvé ça idiot dans les films, les scènes d'embarquement larmoyantes, pourtant, maintenant qu'il était là et qu'il regardait Klaus disparaître, il ne put s'empêcher de réaliser que lorsqu'on tenait à quelqu'un, même un simple au revoir pouvait être compliqué.
Il attrapa la main de Théo et la serra. Celui-ci tourna la tête vers lui et lui adressa un petit sourire. Puis lorsqu'il n'y eut plus aucune trace de Klaus, ils se retournèrent et sortir de l'aéroport.
— C'est plus dur d'être la personne qui part ou celle qui reste ? demanda Matthew alors qu'ils attendaient un taxi.
— Les deux, lui répondit Théo. C'est pas vraiment ça qui va faire la différence, c'est plutôt l'attachement que tu as avec la personne.
— Bah si on en doutait, on peut dire qu'on est attaché à Klaus.
Théo pouffa avant d'ébouriffer les cheveux du plus jeune. Oui, ils s'étaient attachés à Klaus. Et les jumeaux s'étaient attachés à Matthew aussi qui retournerait chez lui dès demain. Il ne leur restait donc plus que quelques heures tous les trois.
— Tu choisis le programme de l'après-midi Matt ! lui dit Théo.
— Moi ? s'étonna-t-il.
Il était pris au dépourvu. Il n'avait pas forcément envie de faire quoi que ce soit de précis à l'exception de passer un bon moment avec les jumeaux, tout simplement. Il allait le leur dire mais les deux jeunes hommes avaient leurs regards braqués sur lui, attendant une réponse de sa part.
— Je ... ok ... eh bien puisqu'on est à Tampa ... le Musée de la Science et de l'Industrie ? Ils ont un ... un incroyable planétarium là-bas ... ou alors le Florida Aquarium ... comme vous voulez. Ou on pourrait juste aller manger.
Léo s'approcha de lui et posa une de ses mains sur sa nuque qu'il caressa doucement du pouce.
— Tu redeviens gêné Minus.
— Désolé ... Je sais pas ce qu'il m'arrive.
— Ca c'est parce que tu t'apprêtes à aller en double date avec des jumeaux canons, l'informa Théo. C'est normal d'être gêné dans ce genre de situation, même si maintenant, tu devrais être un habitué.
Matthew se dérida rapidement à l'intervention de Théo. C'était vrai que vu comme ça, il devait sûrement donner l'impression d'aller en rendez-vous avec les deux Français. Alors pour la blague, il attrapa la main de Léo mais aussi celle de Théo et les tira derrière lui jusqu'au taxi qui venait de s'arrêter. Il vit le regard de certaines personnes se poser sur lui et dut se retenir de rire en entrevoyant certaines de leurs expressions.
— Bébé Matt a bien grandi, déclara Théo en s'attachant dans la voiture. Bon, on va où maintenant ?
— On va manger, leur dit Léo après avoir donné une adresse au chauffeur. Puis, on va suivre le programme de Matthew et contenter son âme d'enfant à l'aquarium et au planétarium.
— Si t'es pas d'accord, faut le dire hein, bouda Matt.
— Hey, est-ce que tu m'as déjà vu aller dans un endroit où je n'avais pas envie d'aller ?
Matthew secoua la tête de gauche à droite. Alors ils iraient dans ces deux endroits, parce qu'il le voulait et parce que Léo et le Théo le voudraient aussi. Et ils passeraient l'une de leur meilleure après-midi des vacances, parce que c'était aussi ce que Matthew souhaitait : finir ces vacances sur une note toute aussi bonne que le reste de l'été.
Et ce fut ce qu'ils firent. Ils étaient allés manger dans un restaurant plutôt original, The C House, dont le concept était de ne servir que des plats commençant par la lettre C. Ils avaient opté là-bas pour un « Carbonara Gnocchi », un « Crustacean Roll » _ un plat à base d'écrevisse _ ainsi qu'un « Canadian Fries (a.k.a Poutine) ».
Après cela, ils étaient partis à l'aquarium qui fermait plus tôt que le planetarium. Ils en avaient fait le tour au moins trois fois, découvrant à chaque fois de nouveaux poissons, avaient aussi vu les soigneurs parler du programme de conservation des animaux ainsi que la possibilité d'adopter, de manière symbolique, certains animaux, ils avaient pris des photos, leurs dernières photos souvenirs, notamment dans la Moon Bay, la zone de l'aquarium comportant un nombre incroyable de méduses.
Mais cinq heure de l'après-midi arrivant, ils avaient dû quitter l'aquarium qui fermait ses portes et s'étaient dirigés vers le Musée de la Science et de l'Industrie pour aller au Planétarium. Là aussi Matthew avaient eu l'impression de redevenir un enfant. C'était immense et surtout absolument magnifique. Même s'il ne s'agissait que d'une projection, c'était comme si l'espace de quelques minutes, il volait dans le ciel et se baladait entre les étoiles.
Ils n'étaient pas restés très longtemps dans le Musée, au risque de ne plus avoir de taxi, et étaient rentrés directement à l'auberge. Léo s'était proposé pour aller chercher à manger tandis que les deux autres se préparaient pour la nuit.
Une fois prêt, Matthew s'installa confortablement sur le lit et patienta. Il observa la chambre et tenta de retenir tous les détails qu'il n'avait jamais remarqué jusque-là, comme une fissure présente au plafond, un morceau de tapisserie dépareillé du reste du mur.
Théo entra dans la chambre et vit le regard pensif du plus jeune. Il s'allongea à côté de lui et regarda lui aussi le plafond.
— Elle va me manquer, dit-il.
— Moi aussi ... ça fait bizarre de me dire qu'à partir de demain, je ne verrai plus ces murs. Et que ...
— On se reverra Matthew. On vient souvent aux Etats-Unis et maintenant on a même une raison supplémentaire pour voyager ici.
Matthew se tourna sur le côté pour être face à Théo.
— Tu vas me manquer.
— Toi aussi bébé Matt.
— Je crois que même ce surnom pourri va me manquer. ... Théo ?
— Hum ?
— Merci.
Théo lui sourit. Il ne lui demanda pas pourquoi il le remerciait, il ne lui dit pas qu'il n'avait pas besoin de le faire ou quoi que ce soit d'autre. Il savait ce que signifiait ce merci. Matthew lui remerciait d'être entré dans sa vie. Il lui disait merci aussi pour les choses qu'il avait faites pour lui et surtout celles qu'il lui avait obligé à faire pour prendre confiance. S'il n'était plus le même Matt qu'au début des vacances c'était en partie grâce à lui. Outre l'énorme changement physique et vestimentaire qu'il avait subi, il avait aussi été obligé d'imposer ses envies et des choix et il avait aussi appris à ne pas avoir honte de ça.
Il avait appris à devenir lui tout simplement.
— Théo ... je veux que tu me fasses un énorme câlin et que tu me promettes que je pourrai toujours t'embêter à n'importe quelle moment de la journée avec mes états d'âme.
— Allez viens là.
Il attrapa Matthew et le colla contre son torse avant de l'entourer de ses bras comme s'il tenait une peluche. A vrai dire, le jeune homme était un peu ça, un doudou, une petite chose mignonne et réconfortante. C'était ce qu'était Matthew pour Théo. Il avait aimé ces deux mois près de lui. Il l'avait vu grandir, mûrir, et se sentait tellement fier de lui. Il était heureux d'avoir pu assister à tout cela ainsi qu'à la naissance de sa relation avec son frère.
— Tu me promets d'être un super médecin ?
— Je vais tout déchirer.
— J'en suis sûr ... mais promets moi aussi d'en profiter. Fais toi des amis, sors pendant les soirées étudiantes, ne t'enferme pas uniquement dans les études pour redevenir le petit Matt coincé du début de l'été.
— Pourquoi, tu l'aimes pas ? se moqua Matthew.
— Si, je l'ai adoré dès le premier jour, mais je le préfère encore plus aujourd'hui.
Oui, Matthew aussi se préférait aujourd'hui qu'au début des vacances. Il avait tellement appris de ses nouveaux amis qu'il avait fait quelque chose qu'il n'avait jamais envisagé. Il s'était trouvé lui. Il ne pensait même pas s'être autant perdu dans ses études et dans son renfermement et d'un côté, il avait peur de retourner à sa vie normale et de retomber dans tout cela.
— Tu pourras nous appeler à n'importe quel moment. Si on est libre, on te répondra dans la seconde, sinon soi sûr que nous te rappellerons au plus vite.
— Vous avez intérêt ... sinon, je sais pas où vous habitez, mais je pense que ce sera pas difficile à trouver.
— Et tu viendras nous botter les fesses ? demanda Théo en riant.
— Non, j'aurai sûrement pas assez d'argent. Mais je dirai à Klaus de le faire.
Ils furent finalement interrompus dans leur conversation par le retour de Léo qui vint simplement déposer la nourriture avant de déclarer qu'il allait dans la douche. Il ne fut pas très long, heureusement pour Matt qui commençait à avoir très faim, et s'installa de l'autre côté de son petit ami.
Ils mangèrent assez rapidement et se mirent au lit tout aussi vite, épuisés physiquement et moralement par cette journée qui touchait finalement à sa fin. Pour cette dernière nuit, Matt demanda à ce que les deux lits restent collés. Il s'installa au milieu, entre les bras de Léo, et obligea Théo à s'installer face à lui. Et ce fut entourés par les jumeaux qu'il finit par s'endormir.
Le lendemain main, le réveil fut compliqué. C'était comme si le corps de Matthew savait qu'il allait bientôt partir et tentait de trouver une solution pour repousser le moment crucial.
Il fut pourtant contraint au bout d'un moment d'ouvrir les yeux, tombant au premier abord sur du vide. Théo n'était plus là, ni dans le lit, ni même dans la chambre. A la place, près de l'oreiller qu'il avait utilisé se trouvait un morceau de papier que Matt attrapa et tenta tant bien que mal de lire.
« Je m'absente pour la matinée. Je ramènerai à manger. Profitez de ce moment. »
La dernière phrase était en français et Matthew n'avait pas grande idée de ce qu'elle pouvait signifier. Alors il se retourna, voulant demander à Léo mais tomba sur son visage toujours endormi. Abandonnant son plan initial, il se contenta de l'observer. D'observer ce garçon qui avait totalement chamboulé ses vacances, bien plus qu'avaient pu le faire les deux autres. D'un doigt léger, il retraça les courbes de son visage, les incrustant une bonne fois pour toute dans son esprit. Il commença par la mâchoire qu'il remonta doucement jusqu'à ses oreilles avant de dessiner ses pommettes. Il descendit ensuite le long de son nez avant de faire le tour de ses lèvres.
Il se l'était sûrement répété un million de fois pendant toutes les vacances, mais Léo était beau. Mais surtout, et ça il avait pu le découvrir jour après jour, Léo était aussi un jeune homme de doux et d'attentionné. Sarcastique, ça, il n'y avait aucun doute, mais aussi prévenant avec Matthew. Il l'avait veillé lorsqu'il avait eu sa première cuite, lui avait rapporté des médicaments toutes les fois où il était tombé malade. Il l'avait fait se sentir beau et utile.
Trouverait-il une autre personne qui le ferait sentir ainsi ?
Non, la vraie question était plutôt : Matthew avait-il envie de trouver une autre personne que Léo ? En partant du principe que sa relation avec le jeune homme n'était que l'histoire d'un été, la réponse était évidente pour Matt. Non, il ne le voulait pas.
Il ne leur restait que quelques heures ensemble et cette simple idée lui serrait le cœur. Pire encore, il avait mal. Il sentait ses yeux lui piquer et ne parvint pas à retenir ses larmes. Il n'avait aucune envie de devoir dire adieu à cette relation même s'il savait depuis le début qu'elle se terminerait ici. Il aimerait pouvoir rester ici indéfiniment avec Léo, ne jamais avoir à se dire qu'ils allaient devoir sortir de cette chambre dans laquelle ils avaient vécu énormément de choses ensemble pour aller à l'aéroport où Matthew devrait dire au revoir à tout ça pour revenir à la solitude.
Bien sûr, il allait revoir les garçons quand il le pourrait. Mais serait-il capable à ce moment-là d'agir normalement avec Léo ? Comme avec un simple ami qu'il serait juste heureux de revoir ?
Absolument pas. Il voulait le garder avec lui. Et l'idée de sortir avec quelqu'un d'autre lui paraissait inimaginable. Pourquoi voudrait-il quelqu'un d'autre lorsqu'il avait Léo face à lui ? Léo qui avait été son premier baiser, sa première fois. Léo qui lui avait appris à s'accepter. Léo qui l'appelait Minus et pourtant le faisait se sentir important.
Léo qui venait d'ouvrir les yeux face à lui. Celui-ci approcha une de ses mains de son visage et essuya les larmes qui coulaient sans discontinuité. Il s'approcha ensuite lentement et l'embrassa. C'était doux et réconfortant. Matthew se colla un peu plus à Léo et laissa ses mains l'attraper par son t-shirt pour l'empêcher de s'éloigner trop loin.
— J'avais pas imaginé ça comme ça, dit Matthew à la fin du baiser.
— De quoi Matt ?
— J'avais pas imaginé venir en vacances ici, rencontrer trois gars supers, sortir avec un d'entre eux et me rendre compte le jour de mon départ que j'en suis tombé amoureux.
Matthew ferma les yeux devant son propre aveu et se concentra sur la main qui se mit à caresser ses cheveux.
— Tu n'es pas amoureux Matthew.
— Mais ...
— Tu le penses tout simplement. Parce que je suis ta première relation, ton premier baiser, ta première fois, ta première jalousie. Tu n'as pas l'habitude et cela a fait monter en toi des choses que tu ne connaissais pas. Puis tu as changé. Tu as grandi. Donc tes sentiments sont flous et tu n'es pas encore capable de les identifier correctement. J'aurais toujours une place spéciale pour toi, mais pas celle que tu crois pour l'instant.
Les mots de Léo avaient tellement de sens mais faisaient en même temps tellement mal.
— Mais j'en suis pourtant sûr ...
— Tu es perdu ... et tu es triste. C'est normal.
— Et si je suis vraiment amoureux ? Comment en être sûr ? Comment je peux te convaincre que je le suis réellement ? Surtout lorsque j'ai l'impression que tu me manques déjà ?
— Tu vas rentrer chez toi. Tu vas vivre ta vie et rencontrer de nouvelles personnes. Au début je te manquerai. Mais ce manque s'estompera alors tu sauras que tu ne m'aimais pas comme tu le penses.
— Et si rien ne change ? Et si tu me manques de plus en plus ?
— Alors tu m'appelleras. Et tu me le diras.
— Est-ce que tu espères que je t'appelle ? demanda Matthew comme un moyen de savoir ce que ressentait Léo.
Mais il n'eut pas de réponse. Le regard de Léo s'adoucit encore un peu plus et il l'embrassa une nouvelle fois. Le baiser raviva les larmes de Matthew. Ca avait un goût amer d'adieu et d'un il ne savait quoi qui l'attrapa par le cœur.
C'était une déclaration. Mais pas de celles remplit de jolis mots et de lyrisme. Non, c'était une de ces déclarations qui disait « je t'aime mais tu dois partir. Et si on y est destiné, on se retrouvera ». C'était le moyen qu'avait Léo de lui dire qu'il ne voulait pas le brusquer et qu'il serait là pour lui retourner ses sentiments si effectivement il était amoureux de lui. Il lui laissait la possibilité de ne pas l'aimer comme il lui laissait la possibilité de vouloir continuer cette aventure avec lui. Mais pas aujourd'hui. Pas tant qu'il ne serait pas parti de St Petersburg en tout cas.
Alors il s'accrocha à Léo comme s'il voulait se noyer dans ce baiser et y avaler tous les mots qu'il ne lui dirait peut-être jamais.
Et c'était ce qu'il voulait.
Au moins une dernière fois avant de s'en aller.
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