Chapitre 28

Ils passèrent une soirée des plus calmes. Enfin ... A son réveil, Matthew n'osait plus bouger, ni même ouvrir les yeux. Il était seul, sous sa couverture, et entendait les garçons discuter à côté. Le problème n'était pas tant ce qu'il avait fait avec Léo plus tôt dans l'après-midi mais plutôt qu'il sentait ses vêtements toujours souillés. Ça avait même eu le temps de sécher pendant sa sieste et autant dire que ça n'avait rien d'agréable. Pendant un moment, il regretta de ne pas avoir écouté Léo.

Une chaleur l'envahit et il se sentir rougir en pensant à ce qu'il avait fait avec son petit-ami. Il ne put s'empêcher de sourire. Il se sentait absolument niais. Mais vraiment d'une niaiserie qu'il n'aurait jamais cru ressentir un jour.

Il sentit le matelas s'affaisser derrière lui et il tourna légèrement la tête, essayant de masquer du mieux possible l'air idiot sur son visage. Mais lorsqu'il vit Léo, ce fut un échec. Ce dernier leva les yeux au ciel et posa sa main sur son front.

— Ok Minus, t'es encore brûlant, je t'emmène à la douche !

Matthew fronça les sourcils. Il se sentait pourtant bien.

— Mais nan ! se rebiffa-t-il. Je me sens ...

— Tu as de la fièvre ... il vaut mieux pour toi que tu ailles prendre une douche !

Au ton insistant de Léo, Matt comprit ses intentions. Il lui offrait la porte de sortie pour aller jusqu'à la douche sans que ça paraisse suspect aux yeux des deux autres garçons. La couette fut violemment tirée, le faisant frissonner et en moins d'une seconde, il se retrouva dans les bras de Léo, ses jambes de chaque côté de ses hanches. Ses bras entourèrent d'instinct son cou et il finit par poser sa tête sur une de ses épaules. Il adressa un rapide signe de la main à Théo et Klaus avant que Léo ne sortent de la chambre.

Il le conduisit jusqu'aux douches communes, heureusement pour Matthew elles étaient vides et le déposa au sol.

— Vas-y, je pars te chercher des fringues et une serviette. Essaye de pas te fendre le crâne contre le mur.

Matthew hocha la tête et l'attira rapidement à lui pour l'embrasser.

— Merci d'être là.

Et il entra dans une des douches.

A son retour, ils avaient enfin passer une soirée tranquille. Ils avaient pris un repas à emporter et étaient partis s'installer sur la plage, le temps étant clément. Ils n'avaient, cette fois-ci, pas fait de bain de minuit mais cela n'empêcha nullement Théo et Klaus de se retrouver malades d'avoir trop mangé, le soir même et durant toute la nuit.

Le lendemain matin, heureusement pour eux, tout le monde était en forme. Ils avaient prévu une journée assez chargée et surtout qui risquait d'être épuisante. Ce jour-là, c'était direction Orlando, à moins de 200 kilomètres de St Petersburg, une ville avec tellement de parcs d'attractions qu'une fois arrivée là-bas, ils devraient sûrement faire des choix.

Le premier dilemme à vrai dire avait été de savoir comment ils iraient là-bas. Orlando n'était pas très loin, mais prendre le bus prendrait au moins cinq heures pour y aller. Au contraire, prendre le train ne prendrait que deux heures mais ils seraient obligés de prendre un taxi jusqu'à la gare puis, une fois le train pris, il restait une dizaine de kilomètres jusqu'à l'endroit où se trouvaient les différents parcs, de plus, le prix reviendrait à une centaine de dollars chacun. Léo et Théo ne se souciaient peut-être de l'argent, mais Matthew si et il était hors de question qu'il leur demande de l'argent alors que c'était lui qui avait insisté pour aller à Orlando aujourd'hui même.

Ils ne leur resta donc plus qu'une solution.

Ils louèrent une voiture dans un garage près de l'auberge et partagèrent les frais de location et d'essence. Bien que la Floride acceptât les permis étrangers, Matthew préféra utiliser le sien pour les papiers de location, ce qui fit assez rire Klaus.

— Petit Matt veut montrer qu'il sait conduire ?

— Pourquoi ? Tu préfères utiliser ta carte au risque de payer plus cher parce que le loueur va capter que tu n'es pas d'ici ?

— Bien sûr que non ! J'ai pas le permis.

— Puis moi, j'utilise souvent le chauffeur de la famille, ajouta Théo.

Matthew se retrouva alors au volant de la voiture qu'ils venaient de louer, conduisant tout le monde jusqu'à leur destination. Il avait l'impression d'être un père de famille, son compagnon sur le siège passager et les enfants faisant un bruit monstre à l'arrière. Théo et Klaus avaient passé chaque minute de ce trajet à taquiner Matt à propos de sa conduite très précautionneuse et surtout à propos du moment où il s'était mis à hurler après un chauffeur qui lui avait fait une queue de poisson.

Ils arrivèrent à destination en un seul morceau. Bien heureusement. Cependant, Matthew sortit de la voiture furax et se dirigea directement vers Klaus et Théo.

— Vous vous rendez compte d'à quel point vous pouvez être pire que des enfants parfois ? Si j'étais votre père, je vous aurais laissé dans la voiture le temps que je parte m'amuser !

— Je sais pas pour toi, chuchota de manière peu discrète Théo à Klaus, mais je le trouve encore plus mignon quand il n'est pas content.

— Absolument sexy !

— Vous me ... argh !

Matthew cria de rage et se dirigea dans les bras de Léo. Sans dire un mot, il entoura sa taille de ses bras et ne bougea plus le temps de se calmer. Pour être honnête, il n'avait jamais été à l'aise au volant. Il trouvait même ça très angoissant. Alors avoir, en plus de ça, des gens avec lui dans la voiture, la panique était au rendez-vous.

Les doigts caressant sa nuque l'aidèrent à se calmer. Il put alors libérer Léo de son étreinte et se retourner vers les autres.

— Je vous préviens, JE choisis le premier endroit !

— Léopold, je sais pas ce que tu lui as fait ces derniers jours, mais Matthew est un autre homme ! Et son côté dominateur, ça me plait pas mal ! Fait gaffe à ce que je ne fasse pas une entorse à mes habitude frangin !

Même Matthew pouffa aux paroles de Théo. Cela ne l'empêcha cependant pas de choisir quand même l'endroit où ils iraient, autrement dit, le parc Harry Potter.

Matthew redevint un véritable enfant et il eut même le plaisir de voir Léo observer ce qui les entourait avec contentement et presque admiration. Bien sûr, il gardait un air absolument neutre sur le visage mais Matt devenait vraiment bon pour décrypter ses regards et les micromouvements de son visage.

Il observait tout autour de lui, s'émerveillant de chaque recoin qu'il reconnaissait, avant de tomber sur Théo qui avait un drôle de sourire sur les lèvres. Inquiet, Matt se rapprocha discrètement de Léo pour attirer son attention sur son frère.

— Il me fait peur à sourire comme ça !

— Mais non, intervint Théo qui l'avait entendu. J'ai juste eu une idée !

— Alors je confirme, tu me fais peur.

Le sourire de Théo s'agrandit. Il attrapa le bras de Matthew et le tira à sa suite. Le plus jeune jeta un regard paniquer aux deux autres mais se retrouva très vite dans une boutique.

— Ok, alors toi sans hésitation, tu es Ravenclaw, ou Serdaigle comme on dit chez nous. Puis le bleu te va si bien ! Alors ... hop, en cabine !

Matthew se retrouva projeté en cabine et obligé de se changer. Un Ravenclaw ? Pourquoi pas. Après tout, c'était là que le test Pottermore l'avait envoyé le jour où il l'avait fait, même si c'était à un moment où il n'avait que les études en tête.

Lorsqu'il sortit habillé d'un pull sans manche, d'une cravate et d'une cape aux couleurs de sa maison, il chercha les garçons du regard. Se dirigeant tout naturellement vers la caisse, il trouva un Théo Gryffindor, la black card à la main. Il s'approcha et attrapa la carte avant que celui-ci ne puisse l'insérer dans le lecteur de carte.

— Tu payes quoi là ?

— A ton avis ? Ma tenue ... et la tienne.

— Non ! Tu ...

— Celle de Klaus aussi ... et de Léo.

— Léo aussi s'est changé ?

En voyant l'air soudainement intéressé de Matthew, Théo se mit à rire et en profita pour tout payer. Puis il guida le jeune homme jusqu'à l'extérieur du magasin. La première chose que vit Matt fut le Slytherin qui lui fit face. Léo n'avait pas une tenue complète comme lui l'avait, mais il devait avouer que la simple présence de la cravate verte et argent habillant sa chemise noir était un fantasme que Matthew ne se serait jamais attendu à avoir. Il s'approcha de lui et mut d'une pulsion, il l'attrapa par la cravate et l'embrassa.

— T'es beau, lui dit-il simplement.

— T'es pas trop mal non plus Minus.

— Donc comme ça, tu es un serpent ? Ça ne m'étonne pas tant que ça !

— Et toi un rat de bibliothèque, rien de bien étonnant.

— Le savoir avant tout, répondit Matt en riant. Donc tu es Slytherin, je suis Ravenclaw, Théo est Gryffindor ...

— C'est une drama queen.

— Donc pourquoi Klaus n'est pas Gryffindor aussi ? fit-il remarquer.

Théo et Léo se retournèrent et virent un Klaus tout de jaune vêtu arriver gaiement vers eux. Si le soleil devait avoir forme humaine, il ressemblerait sûrement à l'allemand. Avec ses cheveux blonds et sa tenue, il faisait presque mal aux yeux de Matthew.

— Un Poufsouffle ? cria Théo. Elle est où la tenue de Griffondor que je t'ai donnée ? Tu es une drama queen, tu dois être chez les rouge et or avec moi !

— Un quoi ? Je suis un Hufflepuff. Et si j'ai choisi cette maison, c'est parce qu'ils sont juste à côté de la cuisine ! C'est la meilleure place de Hogwarts ! Puis, moi ? Une Drama queen ? Tu me blesses tellement ! lâcha Klaus en faisant semblant de pleurer.

Matt se sentit tirer en arrière par Léo qui l'attrapa par la suite par la main pour l'obliger à reprendre la route avec lui. Cela eut au moins le mérite de faire taire les deux autres garçons qui se dépêchèrent de les rejoindre.

Ils profitèrent de la matinée dans le parc. Ils partirent boire de la bièraubeurre, allèrent acheter leurs baguettes et faire un tour sur le dos d'un hippogriffe. Lorsque l'heure du déjeuné arriva, ils sortirent du parc et allèrent manger dans le premier endroit qui convint à Klaus, bien décidé à choisir, aujourd'hui, en bon élève de Poufsouffle qu'il était, tout ce qui concernait la nourriture.

L'après-midi ne fut pas plus reposante, loin de là. Ce fut au tour de Théo de choisir l'endroit où ils iraient et ce fut le parc Universal qui fut choisi. Et là, le rythme s'accéléra effroyablement. Théo et Klaus voulaient tout faire toutes les attractions qu'ils apercevaient et prendre des photos avec tous les personnages qu'ils croisaient. Matthew, bien plus petit qu'eux, ne sentait presque plus ses jambes à force de courir pour suivre leur rythme.

Pourtant, il ne s'était jamais autant amusé dans un parc d'attraction que ce jour-là. On prenait son avis en considération et en même temps, lorsque les autres voulaient faire quelque chose de particulier, ils l'incluaient forcément dedans. C'était même un résumé de ces vacances à vrai dire. Il n'était pas seul et ne comptait pas pour du beurre. Pour la peine, il annonça qu'il payait le repas du soir.

— Très bien, alors on va manger là-bas, lui dit Léo en montrant un restaurant d'apparence très chic.

Matthew déglutit fortement. Son enthousiaste avait beau être énorme, elle ne lui apportait pas d'argent cependant. Pourtant, il s'y dirigea quand même. Il trouverait bien un moyen de moins dépenser dans le mois. Mais à quelques mètres de la porte, un bras se glissa sur ses épaules et il se retrouva dévier de sa destination pour aller dans un restaurant d'apparence beaucoup plus abordable.

— J'aurais pu payer tu sais ? fit remarquer Matthew à Léo.

— Pas là-bas, crois-moi. Moi j'aurais pu, mais ça aurait foutu un coup à ton égo de Minus.

Il n'avait pas tort. Et pour le coup, il remercia intérieurement son petit-ami pour prendre soin de son égo qui ne prenait pas vraiment de place mais qui existait malgré tout. Ils atterrirent donc dans un restaurant latino qui avait l'air assez sympathique et surtout, dans lequel il régnait une odeur qui fit saliver le plus jeune.

Ils s'installèrent à une table et explorèrent le menu. Moins de cinq minutes plus tard, quelqu'un vint prendre leur commande.

— Tu conseilles quoi bébé Matt ? demanda Théo.

— Le Pabellón Criollo ! Un mélange de riz, haricot noir et de bœuf effiloché ! Une tuerie ! Une de mes belles-tantes est Vénézuélienne et c'est sa recette fétiche ! Un régal !

— Alors nous prendrons tous un ... comme il a dit !

Cela étonnait toujours de voir un des garçons prendre ses conseils en considération sans poser plus de questions. Et à vrai dire, ça lui plaisait vraiment bien. Ce qu'il disait n'était pas remis en question mais simplement pris tel quel. C'était gratifiant et cela donna au plat une saveur toute particulière. Et le dessert ? Bien trop copieux pour Matthew qui sentit son estomac sur le point d'exploser.

— Tu connais pas de demi-mesure Minus !

— Mais c'était trop bon, geint-il en sentant ses yeux papillonner.

— Repose toi le temps qu'on finisse de manger.

Matthew hocha lentement la tête avant de la poser sur l'épaule de Léo. Il avait vraiment beaucoup trop manger et il sentait son esprit se faire la malle. Ce repas et les deux parcs d'attractions ... il était arrivé au bout de ses forces. Il espérait juste ne pas s'endormir et faire n'importe quoi.

Puis des vibrations le firent ouvrir les yeux. Son esprit émergea totalement lorsqu'il se rendit compte qu'il était dans leur voiture de location. A quel moment les autres avaient-ils fini de manger et étaient revenus à la voiture ? Avec lui endormi en prime ?

Il tourna la tête et vit Léo au volant.

— Tu sais conduire toi ? demanda-t-il la voix encore faible du réveil.

— Tu crois qu'être riche et avoir le permis c'est incompatible Minus ?

— Nan mais je croyais que j'étais le seul à avoir le permis ! Pourquoi tu m'as laissé conduire à l'allée alors ?

— Tu as sauté tout seul à cette conclusion ... et t'as eu l'air heureux de le croire.

— Le trajet a été horrible !

— Je sais, lui répondit Léo avec un sourire en coin. C'est aussi pour ça que je conduis le retour.

Matthew se retourna légèrement et vit Théo et Klaus endormis l'un sur l'autre à l'arrière de la voiture. Effectivement, c'était plus calme comme ça.

— Mais du coup ... qui a payé le restaurant ?

— Je l'ai fait !

— Mais j'ai promis que je le ferais !

— On s'en fiche Minus. Tu avais des circonstances atténuantes.

— C'était important pour moi, chuchota-t-il.

— Tu me rembourseras en nature alors.

— Maintenant que je commence à savoir comment on fait, ça doit être possible !

Matthew pouffa et entendit un petit rire venant de Léo. Si on lui avait dit, un jour, qu'il rirait à propos du sexe, avec un jeune homme se trouvant être son petit-ami, il ne l'aurait jamais cru. Bien sûr, la fatigue jouait un petit peu mais ... il avait changé surtout et c'était pas plus mal. Et lorsqu'il sentit les doigts de Léo venir s'entremêler aux siens, il se dit qu'effectivement ... il avait vraiment bien fait.

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