Chapitre 3.
Sarah se dépêcha. Elle avait rendez-vous avec sa mère, dans un café du premier arrondissements. Il était originellement convenu qu'elle vienne accueillir sa mère à la gare mais suite à l'atelier, elle dut avertir sa mère qu'elle la rejoindrait plus tard. Elle s'engouffra dans une station de métro et patienta le temps qu'un wagon en partance pour sa ligne arrive. Elle sortit son téléphone, et regarda l'heure, « Vingt heures trente, soupira-t-elle, maman va me tuer. ». En effet, Anne, la mère de Sarah, n'était à Paris que pour quelques jours. Elle et son mari avait, quelques décennies auparavant, fondés plusieurs restaurants gastronomiques, dont le plus important se trouvait à Paris. Et, bien qu'à la retraite depuis peu, restait tout de même une des fondateurs. Ainsi, elle devait assister aux réunions les plus importantes, et elle se trouvait ici même à Paris pour l'une d'entre elles, portant sur l'ouverture d'un nouveau restaurant. Elle restait donc une journée à Paris et décida d'arriver à la capitale la veille, afin de profiter de sa fille. Sarah sortit de sa rame et se pressa à rejoindre sa mère.
Oscar rentra calmement chez lui, quelque peu déçu. Il aurait aimé en savoir davantage sur ce fameux regard, ou plutôt sur sa détentrice. Il retourna dans sa chambre de bonne, déposa ses affaires par terre et s'affaissa sur son lit. Il fixa le plafond pendant de longues minutes et ce fut la sonnerie de son téléphone qui le sortit de ses pensées. Il déverrouilla alors ce dernier et accéda aux messages. Il s'agissait d'un messages de Paul, jeune homme de sa promotion et accessoirement meilleur ami. Ce dernier lui proposait de les rejoindre lui et Samira, sa petite amie, dans leur café habituel, autour d'un verre. Oscar déclina gentiment l'occasion, reposa son téléphone et se dirigea vers son tourne-disque. C'était une des premières choses qu'il s'était acheté avec sa première paye et depuis, il écumait les brocantes à la recherche de vinyles à bas prix. Il déposa sur la feutrine un vinyle de Duke Ellington et lança la musique Chloé. Il s'allongea de nouveau sur son lit et laissa la musique l'entraîner. Il prit le roman posé sur sa table de chevet qui se nommait L'écume des jours. Il avait déjà lu ce roman mais qu'importe, il l'appréciait et c'était la seule chose qui comptait. Il reprit alors sa lecture et laissa le vinyle tourner bien que ce dernier n'émettait plus de musique, il aimait le bruit du diamant sur la platine.
Sarah était enfin attablée auprès de sa mère, cette dernière ne cessant de lui poser maintes et maintes questions. Et en bonne mère qui se respecte, elle aborda la fameuse question, « Alors ma chérie, j'admire ton sérieux constant pour les études mais comment vont les amours ? », Sarah haussa les yeux au ciel et soupira « Maman, les "amours" comme tu le dis si bien ne sont pas ma priorités. Alors oui, j'ai eu des histoires ici et là mais rien de concret. Ça n'est pas ma priorité. Point final. », « Ma chérie, ne soit pas autant sur la défensive ! Et donc... pas de jules ? Tu ne fréquentais pas un jeune homme ? Comment s'appelait-il déjà...», « Peu importe son nom, la coupa Sarah, non nous avons arrêtés de nous fréquenter et ça n'est pas plus mal. Maintenant sache que si tu m'à fait venir ici dans le seul but de me faire passer à la casserole, je rentre de ce pas chez moi ! », acheva-t-elle, agacée. Après plusieurs minutes d'excuses de la part de sa mère, elle embrassa sa mère et repartit vers son appartement. Elle avait pourtant à cette dernière proposer de dormir chez elle, lui prêtant son lit mais elle avait décliné la proposition, préférant le confort d'un hôtel à un "appartement dans un quartier mal famé".
Oscar se réveilla. Il s'était assoupi pendant une petite heure. Il regarda l'heure, il était encore tôt et il était prit d'une envie soudaine de boire un verre. Il enfila une veste, remit ses lunettes, attrapa ses clés et, après avoir prit soin de savoir si ses amis étaient toujours partant, fila en vitesse.
Sarah marcha, ses écouteurs aux oreilles, sans se soucier aux gens qui l'entouraient. Soudain, alors qu'elle répondait à une énième message de sa mère, elle percute quelque chose. Ou devrais-je plutôt dire quelqu'un. Elle releva alors la tête afin de présenter ses excuses.
Oscar mit une seconde avant de se rendre compte. Alors qu'il lisait son roman tout en marchant, il venait de rentrer dans quelqu'un. Et ce quelqu'un avec un regard qui ne laissait pas indifférent. Devant lui se trouvait le regard, ou plutôt la femme qu'il avait observé pendant toute la séance. Et ce genre d'événement est rarement une coïncidence.
« Et bien, si on m'avait que je retomberai sur vous, je ne l'aurai pas cru !,commença le jeune homme.
- Oh pitié, c'est encore plus cliché que dans les films américains, soupira Sarah, un sourire naissant à la commissure des lèvres
- Peut-être mais reconnaissez que c'est tout de même louche, regardez, vous posez pour moi...
- Pas pour vous, pour tous les autres également. la coupa la jeune femme
- Oui, pardonnez-moi cette tournure un peu prétentieuse. Je disais donc, vous posez, on se présente peu après et, avant que je puisse vous inviter boire un verre ou manger un jambon-beurre, vous filez en vitesse et voilà que nos chemins se rencontrent de nouveau ! Avouez que c'est un peu déroutant...
- Je vous l'accorde sur ce point, mais m'invitez manger un jambon-beurre ? J'ai connu plus romantique comme rendez-vous. Si toutefois s'en est un. affirma-t-elle
- Ça ne serait un rendez-vous que si vous le souhaitiez, loin de moi l'idée de vous forcez la main. Et si vous avez cette opinion concernant les jambons-beurre, c'est que vous n'avez jamais mangé ceux que je mange. appuya Oscar
- J'espère que vous vous rendez compte que nous sommes en train de débattre sur une misérable histoire de jambon-beurre. Mais je vous l'accorde que désormais, c'est plutôt tentant.
- Et bien disons demain vers dix-huit heures ? Je finis mon service dans ces eaux-là, venez au café Les Deux Moulins. Je vous y attendrai. proposa Oscar
- Les Deux Moulins ? Comme dans le film de Jeunet ? Très bien je note. acheva Sarah, tout en prenant note sur son téléphone. Eh bien, je vous dis à demain ! »
Et elle repartit comme elle était arrivée, le nez sur son téléphone. Oscar sourit alors à lui-même, mis ses mains dans ses poches et s'en alla rejoindre ses amis. Il en était sûr pour lui, c'était tout sauf un coup du hasard.
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