Chapitre 2.

Oscar finit son service, troqua son tablier contre son gilet, et fila vers son appartement. Il profita des rayons du soleil et des jeunes femmes en robe qui marchait dans la rue. Il arriva enfin dans le hall de son immeuble, salua le concierge et monta deux à deux les marches. Il arriva enfin devant son appartement, sortit ses clés et y entra. Son appartement était très étroit. En effet dans une seule pièce se trouvait à la fois sa chambre, son salon et un semblant de cuisine. Seule la salle de bain était à part, dans une pièce frisant le ridicule. Cependant, Oscar s'y sentait bien. Il avait noué un lien d'amitié avec le couple de voisins habitant en dessous de lui et ces derniers faisaient quelques fois appels à lui pour garder leur garçon. Cela servait à Oscar d'un petit complément à sa paye et, vu l'espace dans lequel il vivait, n'étais pas refusable. Il regarda son poignet, où trônait une montre ancienne avec un bracelet en cuir. Cette dernière indiquait à l'aide des aiguilles 19h30. Il lui restait un peu moins de quinze minutes avant le début du cours, et il ne voulait pour rien au monde être en retard. Il saisit alors sa pochette verte, ou se trouvait à l'intérieur du papier à dessin ainsi qu'un ensemble de crayons et une palette de peinture à huile. Fin prêt, il fit le chemin inverse, et se mit en route, en suivant les indications fournies sur le papier pour trouver la maison.

Sarah, après une vingtaine de minutes, attrapa son nouvel achat et après avoir remis ses dessous, l'enfila. Bien qu'elle soit au courant que son physique ne laissait pas indifférent les hommes et même certaines femmes, elle se sentait quand même quelque peu mal à l'aise a devoir rester nue pendant plusieurs heures devant de parfait inconnus. Cependant, même si son physique pourrait le laisser paraître, elle n'était pas le genre de femme que l'on voit dans les films, à ne jurer que part les relations et quelle nouvelle couleur de rouge à lèvres elle allait acquérir. Elle avait toujours mît un point d'ordre à l'excellence scolaire et avait souvent troqué une soirée avec ses amis à une exposition, un musée où tout simplement un documentaire. Elle enfila une paire d'espadrilles et prit dans son sac un semblant de peignoir et se mit en route.

Oscar arriva enfin avec cinq minutes de retard à l'atelier. Il salua l'ancien professeur qu'il connaissait bien. En effet, durant sa première année, il avait assisté aux cours de monsieur Rochenot, qui portait sur les techniques anciennes de peinture. Il s'excusa de son retard et prit de ses nouvelles. Il le remercia de lui avoir parlé de cet atelier qu'il animait et s'installa sur un tabouret. Il sortit son matériel à dessin et posa sa feuille sur le chevalet devant lui. Il posa l'œil sur les autres personnes présente et remarqua que certaines s'étaient déjà mis en marche. Il prit alors un fusain et posa son regard sur le modèle. Il passa de longues minutes à l'observer et fut presque fasciné devant ses courbes parfaitement dessinés, ses cheveux ondulés retombant sur son corps et son regard. Son regard en coin, presque énigmatique, qui balayait de temps à autres la pièce. On aurait presque dit qu'elle avait fait ça depuis le début de sa vie, tant cela paraissait naturelle chez elle.

Sarah posait dans un divan mis à sa disposition depuis une bonne demi-heure et malgré les premières minutes qui semblait longue, elle s'était relâchée et ne pensait désormais qu'à la dimension artistique de son geste. L'atelier était rempli et bien qu'un jeune homme était arrivé avec quelques minutes de retard, elle restait statique, allongée sur ce divan.

Il n'arrivait pas à détacher ses yeux d'elle. Elle émanait quelque chose de mystérieux qui lui donnait envie de la connaître. Et, tout en dessinant les courbes principales avec son fusain, il observa, non pas en tant qu'artiste, mais en tant qu'admirateur chaque détail la composant. Ce grain de beauté sur son épaule droite, une cicatrice au niveau de la cuisse, rien ne lui échappait. Il était fasciné par sa beauté et l'était encore plus lorsqu'il s'attarda sur son visage. On aurait dit qu'elle n'était pas humaine, tant elle semblait parfaite à ses yeux.

Une bonne heure passa et Sarah restait allongée, en bonne modèle qu'elle était, en essayant de faire le moins de geste possible, pour ne pas déstabiliser les artistes. Elle restait donc immobile, comme monsieur Rochenot lui avait expliqué. Et même si elle essayait de maintenant un point fixe, son regard retournait vers un jeune homme au fond de la salle. Elle remarqua alors que ce dernier ne la regardait pas comme les autres personnes le faisait. Ça n'était pas un regard observateur, enfin si mais pas dans le but de retranscrire ses formes sur une toile. Il détaillait avec attention chaque parcelle de sa peau nue et elle le ressentait. Ça n'était pas un regard pervers, il y avait une lueur douce dans son regard, et elle aimait ça.

La séance prit peu de temps après fin et  tandis qu'Oscar remballa son matériel, il porta un œil sur son dessin. Il n'était achevé, les ombres n'étaient pas abouties mais peu importe. Il savait pertinemment la raison de cette déconcentration. Sarah quant à elle, enfila son peignoir et fila dans une petit salle afin de se changer. Le regard d'Oscar ne lâcha pas la trajectoire de la jeune femme, comme si il était impossible pour lui de détourner le regard. Elle referma la porte, coupant alors la vision qu'il avait. Il se remit alors au rangement de son matériel et salua les artistes qui sortaient. Il fit de même, prit sa pochette, remit ses lunettes en place et quitta la maison. Il s'arrêta cependant aux grillages, voulant savoir l'identité de cette femme.

Sarah sortit de la pièce, salua le professeur tout en le remerciant de lui avoir fait vivre une expérience comme celle-ci. Elle sortit comme ses prédécesseurs de la maison et alors qu'elle alla mettre ses lunettes de soleil, remarqua le jeune homme qui l'avait fixé avec tant d'insistance pendant la séance. Elle baissa la tête en souriant, tandis qu'Oscar se dirigea vers elle.

Ça n'était pas dans son habitude. Jamais il n'allait vers une femme. Il était de nature discrète et préférait attendre qu'un rapprochement naturel se fasse. Cependant, il avait une sorte de pressentiment quand à cette femme. Il voulait savoir qui elle était. Il n'avait même pas l'intention d'aller loin avec cette parfaite inconnue, après tout comme je viens de l'indiquer, c'était une inconnue. Il les connaissait les inconnus, il était à leur service tous les jours. C'était sûrement encore une de ces femmes au verre d'eau, avec son regard envoûtant, qu'il oublierait dès le lendemain. Mais la tentation fut plus forte et, hésitant, s'approcha d'elle. Il attendit qu'elle leva la tête vers lui et se mit a parler « Bonsoir, je sais que c'est peu commun de vous aborder de la sorte, mais votre regard... Je crois n'avoir jamais vu quelque chose de semblable avant. Je voulais juste savoir si c'était possible de mettre un nom à ces yeux...». D'abord étonnée, elle le regarda fixement et répondît en sourient « Ces yeux s'appellent Sarah, et les vôtre ? », il enchaîna aussitôt « Oscar, ses yeux s'appellent enfin, je m'appelle Oscar. », « Eh bien Oscar, je suis ravie d'avoir fait votre connaissance. Veuillez m'excuser, je suis assez pressée, je dois y aller. Mais j'espère vous revoir bientôt ! » acheva Sarah. Oscar, désappointé, répondît que lui aussi et la regarda s'en aller. Il fixa la silhouette s'en aller, et la perdit de vue lorsqu'elle tourna à gauche.

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