Chapitre 8

J+6. Cela fait six jours que je dors sur le canapé de Tyler. J'ai des courbatures atroces ! Mes cheveux ne ressemblent plus à grand chose. Je les laves dans l'évier de la cuisine et c'est vraiment pas pratique !

J'ai bien avancé sur les dossiers que Morgan m'a donnés et je fais mon travail comme une pro !

— Hannah, dans mon bureau !

Morgan a utilisé un ton froid qui ne dit rien qui vaille. Je le suis à son bureau. Il se place sur sa chaise et croise les doigts.

— Je peux savoir ce qu'il se passe entre toi et Tyler ?

— Quoi? Mais rien !

— Oh c'est pas vrai Hannah, tu couches avec lui ?

Je ne sais pas ce qu'il me choque le plus... le faite qu'il m'ait tutoyé ou le faite qu'il a envie de savoir si j'ai des relations sexuelles.

— Je pensais que tu valais mieux que ça. Que tu n'étais pas comme les autres...

— Pardon ? Je n'ai rien fais avec votre frère ! Et de toute façon mes ébats sexuelles ne vous regardent pas ! Vous êtes mon patron et ça s'arrête là !

La colère a pris le dessus sur le ton de ma voix. Ses yeux me lancent des éclairs et me foudroie sur place.

— Il est aussi ton patron alors trêve de plaisanterie, Hannah. Si tu recommences c'est la porte qui t'attend compris !

Je reste choquée. Il me menace de me foutre à la porte ! J'ai trop besoin d'argent pour me maintenir et du bureau comme logement, alors je ne répond rien et tourne les talons.

— Où vas-tu !

— TRAVAILLER ! Je suis là pour ça !

Je fais claquer mes talons sur le sol et claque la porte de son bureau. Ces mauvaises manières et son autorité il peut se les mettre où je pense et bien profondément !

Viens l'heure de ma pause, je sors et m'achète un sandwiche. Je consulte mon portable tout en mordant à pleine bouche mon pain. Ma mère a essayé de m'appeler. Je l'a rappelle de suite.

— Allô maman ? Tu m'as appelé ?

— Hannah chérie! Oui. Je voulais avoir de tes nouvelles. Comment vas-tu ?

— Très bien et toi ?

Je ne lui dirai rien ...

— Bien.

Un silence s'installe. Puis elle reprend.

— Je peux passer un de ces jours ? J'ai besoin de te parler.

Passer chez moi ? Vite une excuse Hannah !

— J'ai beaucoup de boulot en ce moment.

— Ah. Bon. D'accord.

— Dis-moi ça par téléphone. C'est grave ?

— Grave non ! Mais c'est délicat.

— Allez maman parle.

— Bon, je pense que tu devrais penser à vendre la maison.

Je m'étouffe avec ma nourriture.

— Quoi ! J'ai bien entendu là ?!

— Hannah ne le prend pas comme ça. Tu es partie depuis des mois et cette maison est inhabité. A quoi ça te sers de la garder ?

— Mais elle est à moi maman ! A nous !

— Hannah... Tournes la page, il est temps. Reconstruit toi. Il n'est plus là...

Là, je la trouve dur envers moi.

— Réfléchis-y au moins. Ça te fera des économies en plus.

C'est vrai que ce ne serais pas de refus un peu d'argent en plus mais je ne peux pas, je ne VEUX pas !

— Bonne journée maman.

Elle soupire à l'autre bout de la ligne.

— Bonne journée ma chérie. Je t'aime.

Elle raccroche. Je me sens soudain dévastée, démunie, mise à nue. Elle veut que je me sépare de mes souvenirs, de lui, de nous. Je me rappelle encore la première fois ou nous avons mis un pied dedans. Nous nous sommes sourit et nous avons compris que c'était la nôtre. Pour inaugurer notre premier jour dans notre chez nous, nous avons inscrit nos initiales sur l'encadrement de la porte d'entrée, au marqueur indélébile. A+H= Infini. Je me rappelle de notre première fois dans le salon sur le divan, en regardant Pretty Woman. Après nous avons fait l'amour dans tous les recoins de la maison.

Notre odeur et nos empreintes y sont imprégnées. Pourquoi voudrais-je m'en séparer ? Mais qu'est-ce qui m'a pris de partir de chez moi ! Je reviens des pages en arrière de ma vie. Mon roman fait marche arrière, je ne suis plus au début de mon histoire, je me retrouve carrément à la page de garde, je ne veux plus le ré-ouvrir. Laissez-moi me morfondre, laissez-moi seule dans mon désespoir.

La journée est passé atrocement lentement ! Je mets mon pyjama et me couche sur le divan. Le cuir couine à chaque fois que je bouge et j'ai l'impression d'avoir déjà laissé les empreintes de mon corps dessus.

Je n'arrive pas a trouver le sommeil, mon cerveau cogite de trop. Vendre la maison... Vendre. Cela voudra dire qu'elle ne sera plus à moi et que mes souvenirs s'envoleront. Mais c'est à dire tourner la page et avoir ma seconde chance. Des larmes me ruisselles les joues. J'aimerais qu'il soit là. J'aurais voulu mourir moi. Je ferme les yeux pour retenir mes sanglots qui emplissent la pièce.

Soudain, un bruit me fait sursauter. Mon cœur bat à tout rompre. Le canapé couine et trahit ma présence. Je reste immobile, la main sur ma bouche. Je tends l'oreille et entend des bruit de pas. Je suis complètement terrorisée, je n'ose plus respirer ni même bouger d'un poil. La poignée de la porte tourne lentement. Je frôle presque l'arrêt cardiaque ! Je saisis la première chose que je vois, ma chaussure à talon. Bon, pas la meilleure défense, mais un talon aiguille en plein visage ça doit faire mal ! Je la tien tellement fort que je pense que je vais finir par la casser. La porte s'ouvre et la lumière s'allume. Premier reflex, je jette ma chaussure en criant.

— Hannah !

La voix de Morgan me tétanise sur place. Je reste bouche bée, les mains sur ma bouche et les yeux aussi gros que des ballons.

— Qu'est-ce que tu fou là !

— Vous m'avez fait peur !

Je pose la main sur ma poitrine pour calmer les battements de mon cœur.

— Où est-ce qu'il est que je l'étripe !

Morgan, cherche du regard, son frère.

Il croit bien que je couche avec lui! J'aimerais me faire toute petite tellement j'ai honte qu'il pense ça.

— Monsieur Kane...

— TYLER ! Sors de ta cachette !

— Il n'est pas là.

Il ne me prête pas attention et continue de crier le nom de son frère.

— TYLER !

— Monsieur Kane !

— Je vais t'arracher les couilles quand je te trouve!

— MORGAN ! Crié-je.

Il se tourne vers moi les yeux rouges de colère. Il se radoucis lorsqu'il voit mes larmes déborder.

— Il n'est pas là. Dis-je d'une voix tremblante.

— Je ne comprend pas... Qu'est-ce que tu fais là alors ? Si peu vêtue ...

Je regarde ma nuisette et me sens si débile ! Comment j'ai pu croire que mon plan fonctionnerait ? Je m'écroule sur le canapé et jette ma tête en arrière.

— J'ai été mise à la porte de chez moi. Dis-je , le visage caché dans mes mains.

— Ton fiancé, t'a chassé ?

— Pfff.. mon fiancé ... Dis-je blessée. Mon fiancé est mort ! Il mort ! Mort, Mort, MORT!

Je ne vois plus devant moi tellement que mes larmes coulent à flot. Je répète ce mot sans cesse. Mort. Il n'est plus de ce monde. Je suis seule !

— Hannah , je suis désolé.

Morgan, vient se placer à mes côtés et me prend dans ses bras. Je m'accroche à sa veste et verse toutes les larmes de mon corps. Ses bras me serrent contre lui et son parfum enivre mes narines. Il caresse mes cheveux délicatement et les embrasses.

— Chut, Hannah, chut.

Il me berce légèrement. Je me sens chouchoutée pour la première fois. Je n'ai jamais craqué d'une telle manière devant quelqu'un. J'ai toujours fais ça dans mon coin. Ça a un côté tellement rassurant, des bras tendres et une voix douce.

— Ça fait presque sept mois ! Dis-je en relevant les yeux vers lui.

Je dépose à nouveau ma tête sur son épaule et continue de pleurer.

— Allez viens avec moi. Prends tes affaires on s'en va.

Il se lève et ramasse mes affaires au sol.

— Qu'est-ce que vous faites ?

— Je peux pas te laisser dormir ici.

Est-ce que ça veut dire que je vais devoir aller chez lui ?

— Je ne veux pas de votre pitié.

Je sèche mes larmes à revers de mains.

— Ce n'est pas de la pitié Hannah, c'est un ordre.

Il place mon manteau sur mes épaules et me prend par la main, l'autre étant occupée par ma valise.

Nous descendons de l'ascenseur. et montons dans sa voiture. Il met le contact mais ne démarre pas toute de suite.

— Hannah.

Il tourne sa tête vers moi.

— Je m'excuse pour avoir cru que ...

— Ce n'est rien.

Il plonge ses yeux bleus dans les miens. Il encadre mon visage de ses mains viriles. J'ai une bouffée de chaleur qui me brûle les joues. De son pouce, il vient effacer une larme rebelle.

— Tu n'as plus rien à craindre. Tu n'es plus toute seule.

Il embrasse mon front tendrement. J'en suis toute retournée. J'ai un trop plein d'émotion qui reste au fond de ma gorge.

Je regarde le paysage défiler sous mes yeux. Nous nous arrêtons devant une petite maison.

— Nous sommes arrivés.

Nous descendons de la voiture, ma valise dans les mains de Morgan.

Alors que je pensais qu'il habitait dans cette maison, il traverse la rue pour ouvrir la porte d'un immeuble.

— Je n'ai pas d'ascenseur.

Nous montons les escaliers dans le plus grand silence. Arrivés devant la porte 3 A, il insère la clé et la tourne deux fois.

— Tu n'as pas peur des chiens ?

— Heu... Il est comment ?

— T'inquiète pas Bobby est adorable.

Bobby, c'est le nom d'un petit caniche... Je n'aime pas trop ces bêtes à quatre pattes.

Nous entrons dans son appartement. Il est petit mais chaleureux. Je n'ai pas le temps de l'analyser qu'un chien de la taille d'un cheval se précipite sur nous.

— Aaah ! C'est quoi ce truc !

Morgan retient Bobby, pour qu'il ne me saute pas dessus.

— Je te présente Bobby. C'est mon doberman.

Je reste à l'écart et colle mon dos contre le mur derrière moi.

Le chien grogne et me montre ses crocs d'affamé.

— Gentil, le chien. Dis-je peu rassurée.

— Il est gentil ne t'inquiète pas c'est juste qu'il ne te connais pas. Bobby panier !

Le chien s'exécute et va se coucher dans son panier. Je longe les murs pour m'en tenir loin.

Morgan, enlève sa veste et dépose ma valise sur le canapé. J'entre dans le salon et découvre un appartement chaleureux. Ça sent le mâle mais c'est une odeur agréable.

— Tyler ne rentrera pas ce soir je pense. Tu veux prendre sa chambre ?

— Le canapé sera très bien.

Je me vois mal dormir dans le lit de mon patron. Imaginons qu'il arrive en pleine nuit et me découvre dans son lit !

— Je te laisse t'installer.

Il s'en va me laissant seule dans le salon accompagné de Bobby. Ce chien ne m'apprécie pas, je pense. Il me regarde de ses petits yeux noir perçant et ses longues oreilles scrutant le moindre petit bruit que je fais.

J'enlève mon manteau et le dépose sur une chaise en bois, rangé dans un coin.

Il revient avec des draps et un gros coussin, vêtu d'un bas de pyjama large et d'un tee-shirt noir.

— Si jamais tu as encore froid n'hésite pas à prendre des couvertures dans le meuble. Me dit-il en me désignant le meuble en question.

J'esquisse un sourire et baisse la tête gênée.

— La salle de bain est au bout du couloir, si tu as besoin. Nous n'avons pas grand-chose a mangé... Tu veux que je commande quelque chose ? Je ...

Je lui coupe la parole, le sourire aux lèvres.

— Merci pour ce que vous faites. Mais il est presque une heure du matin, je serai incapable de manger quoi que ce soit.

— Tu peux me tutoyer Hannah.

Un sourire se dessine sur ses lèvres pulpeuses.

— Bonne nuit, Hannah.

La solitude me gagne d'un coup lorsqu'il me tourne le dos.

— Morgan ?

— Mmmh?

Il se tourne lentement, les lèvres pincées.

— Tu peux rester avec moi, le temps que je m'endorme ?

Sans me répondre, il s'assoit sur le canapé une place se trouvant à côté de celui où je suis installé.

— Couches toi.

Il se lève pour éteindre la lumière et allume une petite lampe sur la table posée à côté des fauteuils.

Je me couche et me couvre d'une couverture en laine. Le silence règne et nos regards se maintiennent, en souriant.

— Je voulais savoir quelque chose... Dis-je hésitante.

—Je t'écoute.

— Pourquoi vous êtes chippendale, Tyler et toi ?

Il ricane et passe ses mains dans ses cheveux avant de se redresser sur son fauteuil.

— Au début, on a commencé pour se faire de l'argent et payer notre appartement. Nous ne voulions plus vivre sous le même toit que notre père et notre belle-mère.

— Pourquoi ?

— On était en guerre avec notre demi-frère et notre père l'avait toujours mis sur un piédestal. Nous en avons eu marre de tout ça et nous sommes partis du jour au lendemain.

— Mais vous n'avez plus besoin d'argent maintenant non ? L'entreprise est a vous.

— On fait ça pour le plaisir désormais. C'est vrai que nous ne sommes pas en manque d'argent mais l'entreprise ne décolle pas trop depuis la mort de notre père.

— J'en suis désolée... je veux dire pour votre père.

— Ne le sois pas. C'était une ordure. Il nous en a fait baver lorsque nous étions plus jeune. Tyler était petit et ne s'en rendait pas compte mais il a été une belle enflure envers notre mère, qu'elle repose en paix.

Je ne sais pas quoi répondre. Je me contente de rester silencieuse et de le regarder s'exprimer. Je sens qu'il a besoin de vider son sac.

— Je me rappel d'un jour où Tyler avait renversé sa tasse de chocolat chaud sur la nouvelle chemise de notre père qui était posé sur le coin de la table. Ma mère a du la laver plusieurs fois mais rien n'y faisait, elle ne partait pas. Mon père a vu rouge lorsqu'il a vu cette tache énorme. Il allait s'en prendre à Tyler, sachant pertinemment que c'était lui. Ma mère s'est interposée et j'ai pris mon petit frère par la main. Nous sommes monté et j'ai enfermé Tyler dans sa chambre. Je me suis caché dans la cage d'escalier et j'ai regardé ma mère se faire tabasser. Elle m'a regardée dans les yeux et elle m'a demandée de ne pas bouger. J'ai lu la peur dans ses yeux, c'était carrément de la détresse.

Mes yeux s'humidifient et ma bouche reste ouverte de surprise. Quelle enfance ! Et moi qui me plains de mes pauvres petits malheurs ...

Il secoue la tête pour chasser tout ses souvenirs douloureux.

— C'est du passé. Elle est bien là ou elle est, plus personne ne peut lui faire de mal. Je sais comme la mort peut nous dévaster Hannah, et je pense que Tyler en connaît en rayon là- dessus, mais il ne faut pas te laisser abattre. Il faut savoir apprécier les bons côtés de tout ça.

— Quels bons côté y-a-t-il ?

Quelques larmes s'écoulent le long de mes joues.

— A toi de les trouver. Ce n'est pas facile pour tout le monde. Tyler n'y arrive pas. Il y a toujours un moment où il replonge dans son passé et se détruit. Pour moi le bon côté, c'est que ma mère ne souffrira plus et que mon père pourrira sous terre sans avoir connu l'amour d'une vrai famille, il n'a que ce qu'il mérite.

Toute cette histoire m'a donné froid dans le dos. Comment un père peut-il faire ça ? J'ai tellement envie de prendre ce petit Morgan et ce petit Tyler dans mes bras, leur dire que tout ce qu'ils ont vécu est un mauvais cauchemar. Adrian n'a jamais été odieux avec moi. Il était même le petit ami parfait, celui qu'on rêve d'avoir depuis jeune fille. Il m'a aimé de toute son âme et cela se ressentait dans chacun de ses mots et dans chacun de ses sourires sincères.

Je ferme les yeux, laissant mes pensées s'évader et faire le vide dans ma tête. Morphée m'emmène avec lui aux pays des rêves.

— Bonne nuit, Hannah.

Il tire sur ma couverture et me couvre chaudement. Ses lèvres humides embrassent mon front et d'un geste tendre il me caresse les cheveux.


Qu'en pensez vous ? en corrigeant ce chapitre me suis dit merde c'est triste ! hahah

Dites moi vos impression cette histoire me tiens beaucoup à coeur :) J'expliquera à la fin de l'histoire pourquoi !

Gros bisous ! Et merci d'être encore aussi nombreuse à me lire ! 2k de lecture !

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