~ Chapitre 700 - Samedi 29 septembre ~
"Hyung, je suis désolé, j'aurais pas dû dire ça, excuse moi, c'était débile. C'est juste que t'arrêtais pas de te moquer de moi parce que je t'ai pas vu et du coup ça m'a énervé et j'ai voulu enlever le sourire que t'avais sur la figure. Ce qui a magnifiquement bien marché d'ailleurs... qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ?"
Je m'avance doucement vers lui, en faisant attention de tout de même garder une certaine distance pour éviter de s'attirer les quelconques remarques ou regards déplacés de certains passants. Pas besoin d'en rajouter une couche.
"Rien c'est bon lapinou ça va passer t'inquiète pas... bon on retourne chez moi ?"
La culpabilité transpire par tous les pores de mon corps et j'ai juste envie d'aller me jeter du premier pont qui se présentera sur mon passage. Sauf que si je fais un truc pareil, je sais exactement quelle expression va s'afficher pendant une durée indéterminée sur le visage de mon hyung. Et je ne veux plus jamais revoir cette expression sur lui - à partir du moment où j'aurais réussi à la faire disparaître bien sûr.
On marche silencieusement jusqu'à la porte de la résidence, lui le regard dans le vide et moi les yeux baissés, ne sachant pas où me mettre et encore moins quoi faire pour le réconforter. D'ailleurs, je n'étais pas censé avoir retrouvé toutes mes fonctions mentales en sa présence ? Alors pourquoi est-ce que j'ai toujours l'impression d'avoir l'intelligence d'une chèvre ?
On entre finalement dans l'immeuble, toujours dans ce même silence de mort, seulement rompu par nos pas qui résonnent dans le hall et la porte qui vient de se refermer derrière nous. Non mais quel champion, comment j'ai réussi à gâcher notre après-midi aussi rapidement ?
Va falloir me décerner une médaille, vraiment, je crois que viens de réussir un exploit, je dirais même que je viens de battre un record du monde. J'aurais juste pu me taire et prendre sur moi. Ou alors lui rétorquer une petite phrase légèrement cynique ou cinglante, mais quand même gentillette, au lieux de lui balancer cette phrase sortie de nulle part...
"Ça va, tu culpabilises pas trop ? Tu penses que tu vas t'en remettre ?"
Je me fige instantanément, le temps que les paroles de Taehyung se faufilent progressivement jusqu'à mon cerveau. Est-ce qu'il vient vraiment de faire ce que je pense qu'il a fait ?
Je n'ai même pas envie de relever la tête. J'ai une chance sur deux pour qu'il affiche une mine réjouit, voire extatique, parce qu'il vient de me faire - selon lui - la blague la plus drôle du monde... je relève pourtant les yeux, lentement, comme si poser mon regard sur lui de façon trop brusque risquerait de me brûler la rétine.
Et je le vois, nonchalamment appuyé contre le mur de boîte aux lettres, avec l'exacte expression que j'imaginais, les yeux brillants de fierté, un sourire si rectangulaire qu'on pourrait sans problème y dessiner les angles droits et tracer les diagonales pour trouver le milieux.
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