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J'y ai pensé toute à l'heure,
Aux questions que j'aimerais te poser,
Aux choses que je voudrais savoir sur toi.

Avant, je savais tout, ou presque.
Ils me donnaient accès à ce qui t'entourait, mais pas à ce qui se trouvait là, à l'intérieur de toi.
Ils me disaient tout, alors que je ne cherchais même pas à savoir.

Une fille m'a dit d'où venait cette trace sur le côté de ton crâne,
Vieille cicatrice... N'est-ce pas ?
Elle m'a aussi dit pourquoi tu marchais de cette façon, même si je ne voyais pas réellement de différence avec les autres.
J'avais remarqué un problème à l'une de tes mains, tu la maintenait difficilement droite.
Peut-être que si elle avait gardé le silence, je n'aurai pas fait autant attention à toi.

Je venais toujours au lycée pour m'assurer que tu étais toujours bien là,
Toujours bien vivant.
Je ne voulais pas te perdre, pas toi, pas comme ça.
Alors j'avais peur, je ne voulais pas à nouveau faire face à la mort en si peu de temps, je ne voulais pas la voir emporter quelqu'un à nouveau.
Elle n'est jamais venue, heureusement.

Tu sais,
Ils disaient que tu étais bizarre, que tu devais être chiant, étrange.
Je ne les ai jamais écouté.
Ils me donnaient la rage, je voulais les tuer.

Je me contenais, difficilement.
Je savais au fond de moi que tu étais quelqu'un de bien.
Peut-être qu'au final nous ne sommes pas fait pour se parler, pour s'entendre.
Je dois avoir une corde cassée qui empêche cette harmonie qui résonne dans ma tête.

J'essaie de me rappeler le son de ta voix, c'est difficile...

Je me rappelle un jour ou j'étais à mon cours d'option cinéma en première.
Notre professeure nous présentait les films des élèves des autres années.
Il y eu un documentaire de quelque minutes sur notre assistante d'anglais,
En la voyant apparaître à l'écran j'avais souris parce que je l'aimais bien même si ça ne faisait que quelques semaine que je la connaissais.

Il y avait une interview d'elle, elle racontait sa vie en Angleterre, son voyage au Japon... Puis il y eu un plan ou apparaissait une épaule, je me suis figé.
Cette chemise, je la reconnaissais.
Mais je n'étais pas sûr alors je ne m'étais pas emballé.
Elle a continué de parler, puis soudain ton visage est apparu.
Mon amie assise à côté de moi s'est tournée vers moi, les yeux ronds, la bouche formant un o. Elle a poussé un cri muet en me regardant.

Moi ?
Je m'étais arrêté de respirer.
J'eus le visage soudainement rouge, mon coeur tambourinait dans ma poitrine.
On te revis, une fois, deux fois...
J'en étais fou.
Tu souriais à cette femme et voir ce sourire me combla de bonheur.
Je baissa la tête à la fin du film après avoir vu ton nom dans le générique, j'étais content, juste pour ça.

On du donner notre avis sur ce film, comme nous l'avions fait avec tous les autres.
J'eus droit à des sourires en coin de mon amie.
« On va pas dire que t'es retenu grand chose du film en dehors de lui, pas vrai ? » m'a-t-elle chuchoté à l'oreille.
Et elle avait raison.

Notre professeure raconta que tu avais insisté pour utiliser ton drone afin de faire des plans en extérieur.
Je me mis à rire doucement, quel caprice tu pouvais faire...
Elle dit aussi que lors de nos films à nous, nous ne serions pas obligé d'apparaître à l'écran mais que cela rendrait le documentaire, si on en faisait un, plus vivant.

À ça, pour le rendre vivant, tu l'avais fait !
Ou du moins...c'était moi qui m'étais senti plus vivant juste en te voyant ?

On revit ce film deux fois, ou peut-être trois dans l'année, chaque fois je me sentais pareil.

Tu ne m'en veux pas ?

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