J'en peu plus. J'ai juste envie de rentrer dans mon lit et de ne plus jamais en sortir.

Une fée.
Des personnages 2d qui existent.
Une boulangerie qui s'appelle "Le jolie caca"
Un cowboy qui danse.

IL Y A RIEN QUI VA.

En plus de devenir folle, je suis complément perdue sur ce que je fois faire et comment réagir. Ça fait une semaine que j'évite Hari, Seo et Jae comme la peste. C'est vraiment trop dure pour moi de les approcher. Il suffit qu'ils soient à quelques mètres de moi pour que je me mette à paniquer. Ça peut plus continuer comme ça, il faut vraiment que j'apprenne à me maîtriser. Déjà qu'on me prends pour une cinglée à la fac, il faudrait peut-être que j'évite de me faire remarquer davantage.

Je suis actuellement dans ma chambre, en train de réfléchir à tout ça. La meilleure chose que je puisse faire déjà c'est de mettre sur papier toute la situation. Au moins, ça pourrait permettre d'éclairer mon esprit. Après une semaine, il va falloir que je commence à maîtriser un minimum les choses que je vis. Avec ces pensées, je décide de me lever, de prendre un carnet, un stylo, et de m'asseoir sur mon bureau.

Dans un premier temps, récapitulons ma situation familiale parce que c'est vraiment un gros bordel.

Mon père s'appellait Tristan Mercier. Il était mariée avec ma mère Iseul Mercier. Punaise, Tristan et Iseul...
Même avec ça, ils ont pas eu peur de se mettre ensemble. Pourtant avec des prénoms pareils, on dirait que leur histoire était vouée à la tragédie.

Mon père est français et ma mère est coréenne. Je me doutais bien que ma mère était coréenne au vu de son nom de jeune fille. D'ailleurs, je lui avais déjà posé des questions là-dessus mais  elle était toujours restée évasive. Comme elle voulait pas en parler, j'avais abandonné l'affaire. Tout ce qu'elle m'avait dit c'était que j'avais un grand-père qui n'avait pas du tout approuvé la relation entre ma mère et mon père. C'est tout ce que je savais.

Du coup, je connaissais rien à la culture coréenne et encore moins à la langue. Il a juste fallu qu'une certaine fée fasse des "facilités scenaristiques" pour que je me mette soudainement à parler et écrire le coréen couramment. J'aurais aimé que la vie soit aussi simple à chaque fois mais bon.

Maintenant, je suis en Corée avec ma mère et mon grand-père Su-jin. Visiblement, ils sont là pour essayer de réparer les choses entre eux. Enfin, ça risque d'être compliqué puisque ma mère est tout le temps au travail et donc ils ne se voient jamais. Je sais pas comment va avancer cette histoire et j'ai déjà mal à la tête rien que d'y penser. Passons à autre chose avant que j'ai trol mal au crâne.

Qu'en est-il de Young Love ? Je me souviens pas forcément de toute l'histoire mais au moins des choses importantes à retenir. Il y a trois personnages principaux dans l'histoire.

Hari, le protagoniste féminin. C'est une jeune femme avec une coupe au carré. Elle a une personnalité plutôt lumineuse et elle est toujours là pour ceux en difficulté.

Seo est un des protagonistes masculin. Le "male lead" comme on aime dire dans la communauté de Web comic. C'est un jeune homme à la chevelure noir. C'était un peintre avec du talent mais en raison de certains traumatismes familiaux, il a arrêté. Hari sera celle qui l'aidera a passé au dessus de ses peurs pour qu'il reprenne petit à petit la peinture. Il est plutôt populaire à l'université, notamment pour son physique.

Enfin, il y a Jae, le deuxième protagoniste masculin. Il a une chevelure teinte en blonde. Il est aussi très populaire à l'université pour son physique. Il aime être bien habillé et c'est ce qui conduiront les gens à croire qu'il vient d'une famille riche. En réalité, Jae a perdu ses parents très jeunes et depuis sa majorité, il essaie de survivre financièrement avec différents petits boulots. J'avoue que je l'ai toujours préféré à Seo mais c'est pas une information utile.

L'histoire est donc centré sur un triangle amoureux entre ces trois personnages. Il va leur arriver tout un tas de truc très chiant. Il y a notamment une bande de débilos qui vont se mettre à harceler les trois personnages. C'est un groupe assez connu à la fac qui font chier tout les étudiants de l'université. Ça passe par des humiliations, des violences et même du cyber harcèlement. Cette bande de con ne fait ça que par pure jalousie mais aussi pour attirer l'attention.

Je sais qu'à la fin de l'histoire, tout les problèmes seront règles, du moins pour les personnages principaux. On a pas de nouvelles pour les personnages secondaires qui ont aussi été malmenés par le groupe. J'ai pas envie d'en faire partie, c'est pour cette raison que je préfère m'éloigner d'Hari, de Seo et de Jae. C'est peut-être égoïste mais j'assume. Je préfère me préserver. C'est déjà suffisamment de problèmes comme ça.

Enfin, je dis ça, mais je sais pas si vais vraiment tenir. Des fois, l'histoire me tendait. Ça me donnait envie de crier. Je sais que je peux pas me mettre à la place de ceux qui subissent les sévices du groupe de débilos, mais des fois, j'avais une profonde envie de gifler ces putains d'harceleurs. En plus, j'en ai déjà repéré quelques uns dans la classe. Juste à voir leurs têtes de cons, j'ai envie de commettre des meurtres. D'ailleurs, est-ce que la fille du bus lors de mon premier jours ne faisait pas partie de la bande ?

Bref, pour mettre les choses au clair, je ne dois surtout pas entrer en interactions avec Hari, Seo et Jae si je veux avoir la paix. Je dois aussi essayer de comprendre le conflit qu'il y a pu avoir entre ma mère et mon grand-père pour mieux cerner ce qui se passe.

Voilà, fin de la dissertation.
On peut passer à autre chose.

— Mia, appela mon grand-père depuis le rez-de-chaussée.

Je descends à l'entente de sa voix. J'ai commencé à prendre l'habitude de sa présence. L'ambiance est toujours bizarre avec ma mère mais avec moi, j'ai l'impression qu'il essaie de sympathiser. Il ne m'a rien fait et j'avoue que j'apprécie ses efforts alors moi aussi j'essaie d'apprendre le connaître. Alors que j'arrive au rez-de-chaussée, je trouve mon grand-père debout à côté de l'escalier à m'attendre.

— Tu m'as appelé ? Demandais-je.

— Oui, tu m'avais dit que tu cherchais un petit boulot pour financer tes études, répondit l'homme.

— C'est vrai que je t'avais dit ça mais où veux-tu en venir ?

— J'ai une amie qui tient un pressing pas loin d'ici. Elle s'appelle Park Kyong. Son corps commence à ne plus pouvoir suivre toutes les tâches. Elle m'a dit qu'elle cherchait quelqu'un alors je lui ai parlé de toi.

— C'est vrai ? M'exclamais-je.

— Oui, mais ça ne veut pas dire qu'elle va te prendre. Elle veut d'abord te mettre à l'essai. Si elle est convaincue, alors elle te prendra. C'est à toi de faire tes preuves.

— Et je ferais tout les efforts nécessaires ! Quand est-ce que je peux commencer mon essaie ?

— Si tu es motivée, on peut y aller cette après-midi.

— Super ! Je me prépare ! Merci grand-père ! Finis-je en me précipitant à l'étage.

Franchement, je m'attendais pas à ça mais c'est une super surprise. Je savais vraiment par où commencer mes recherches. Ça va vraiment me faciliter la vie et ça serait encore mieux si j'étais prise. Déjà c'est juste à côté et en plus un pressing c'est un endroit tranquille. Pour le coup, je suis vraiment contente et touchée que grand-père ai pensé à moi.

Je finis de me préparer et on se rend à la laverie. Après quelques minutes de marche, on arrive devant un petit bâtiment. À travers la vitre, j'aperçois des machines à lavés, des tables avec des fers à repasser, des vêtements sur des cintres et une vieille dame qui semble concentré sur sa tâche. Alors que nous rentrons, un petit bruit de cloche retentit dans la pièce. L'odeur de la lessive envahit mes narines au moment où j'entre. L'odeur se mêlent aux bruits de fond des machines à laver qui tourne. Tout semble si paisible. Finalement, la femme qui était concentrée sur son repassage leve les yeux pour croiser nos regards. Un sourire étire ses lèvres quand elle reconnaît mon grand-père.

— Su-jin ! Tu me ramènes enfin ta petite fille ? Résonna la voix de la dame.

— Oui, elle était intéressée par la proposition. Elle souhaiterait essayer, répondit mon grand-père.

— Comment t'appelles-tu ? Questionna la femme dans ma direction.

— Je m'appelle Mia Mercier. Je suis enchantée de vous rencontrez.

— Je suis contente d'enfin voir la petite fille de Su-jin. Je suis Park Kyong mais tu peux seulement m'appeler par mon prénom.

— Je ne vais pas rester ici plus longtemps. Tu te souviendras du chemin de retour Mia ? Questionna mon grand-père.

— Oui ne t'en fait pas.

— Tu t'en vas déjà ! S'exclama Kyong.

— Je ne veux pas déranger Mia. Bon courage, termina l'homme avant de partir.

Un bruit de cloche retentit dans la pièce avant que mon grand-père disparaisse dans la rue. Madame Park regarde sa silhouette partir un regard reprobateur. Visiblement, elle aurait aimé discuter davantage avec lui mais il s'est enfui. Ça me fait un peu rire de voir mon grand-père, qui a toujours un air sérieux, se faire gronder du regard. Ce n'est pas quelque chose que j'aurais pensé voir un jour.

— Il a toujours été comme ça. Il aurait au moins pu rester un peu, le temps de prendre un café. Enfin bon, et si on commençait Mia. Je vais t'expliqier en coin consiste le travail dans ma laverie. Je vais aussi te montrer comment fonctionne les machines. Si tu as des questions n'hésite pas, dit la femme.

J'acquiesce silencieusement tandis qu'elle commence à me donner des explications. Il y a beaucoup d'informations alors je fais au mieux pour retenir le plus important. Ce que je dois retenir c'est que des gens viennent déposer des vêtements pour qu'on les lave et qu'on les repasse. Je pense qu'il va me falloir un petit moment d'adaptation, le temps de bien retenir comment tout fonctionne.

Après les explications, madame Park m'a tout de suite mise au travail. J'ai commencé à repasser des vêtements. Même si j'avais l'habitude de le faire chez moi, cela ne m'a pas empêcher de faire des erreurs. Chez moi, j'avoue que je repassais vite fait histoire que ça soit potable. Ici, il est attendu que le repassage soit bien fait. Kyong m'a montré les bons gestes à faire à chaque fois. Au bout d'un moment, ça a fini par rentrer et je pense que je me débrouille plutôt bien.

— Alors, c'est comment la Corée du Sud ? Questionna la vieille dame alors qu'elle mettait un vêtement sur un cintre.

— C'est un pays qui a son charme, répondis-je en repassant une chemise.

— Si jamais tu as une question, n'hésite pas avenir me demander même si Su-jin et ta mère sont aussi là. Parfois, ça fait du bien de parler à quelqu'un d'autre que sa famille. D'ailleurs, comment se porte Iseul ?

— Elle va bien, elle a trouvé un travail dans une entreprise. Ça lui prends beaucoup de son temps.

— J'espère que la relation entre ta mère et ton grand-père ira mieux avec le temps.

— Vous savez ce qui s'est passé précisément ?

— On ne t'as pas raconté ?

— Pas dans les détails.

— Alors il faut leur laisser du temps. Je ne dois pas être celle qui te donne la vérité. Ils t'expliqueront quand ils se sentiront de le faire.

Je soupire, un peu déçu de ne pas pouvoir en savoir plus. Pourtant, je sais que madame Kyong a raison. C'est à eux seul de m'expliquer dans le détail ce qu'il s'est passé. J'espère vraiment que je pourrais comprendre un jour parce que les silences de malaise ça devient pénible. Bref, la journée défile sans que je ne m'en aperçois. J'ai repassé pas mal de vêtements que j'ai rangé sur des cintres. Kyong regarde le travail fait, l'aire d'être convaincue.

— À moi seule, je n'aurais jamais pu en faire autant. Je suis satisfaite de ton travail Mia, dit la vieille dame.

— Vraiment ? Ça veut dire que je peux continuer à travailler avec vous ? Demandais-je.

— Si ça te convient, oui tu peux continuer à travailler avec moi.

— Génial ! Merci madame Kyong ! Je ne vous déceverez pas ! M'exclamais-je heureuse.

— Reviens demain pour qu'on fasse quelques paperasses pour ton embauche et qu'on mette en place un emploi du temps. Il commence à se faire tard et je ne veux m'attirer les foudres de Su-jin. Tu peux rentrer, on se revoit demain.

— À demain alors ! J'ai hâte de commencer à travailler avec vous !

— Moi aussi Mia. À demain !

Je quitte la laverie, heureuse. Franchement, c'est un super travail et la patronne à l'air gentille ! J'espère vraiment répondre à ses attentes. J'espère aussi qu'elle m'aidera à comprendre ce qui s'est passé entre ma mère et mon grand-père. Je sais que c'est à eux de me raconter leur histoire mais il y a une possibilité qu'ils ne me racontent jamais. Je pourrais donc toujours demander à madame Kyong de m'aider à comprendre si j'arrive à ce cas de figure.

— C'est super que tu puisses finir plus tôt Jae, entendis-je.

Quoi Jae ? Bordel de merde, me dites pas que c'est le Jae auquel je pense. Je suis en Corée et c'est un prénom plutôt répandu. C'est sûrement une personne qui à la même nom. Est-ce que je me voile la face ? Clairement. Surtout que le Jae que je connais travaille dans le conbini du quartier. Vu comment la logique s'applique dans ma vie en ce moment, je suis certaine qu'il est avec Hari. Évidemment, je suis en train de paniquer parce que j'ai pas envie de croiser leur chemin. La meilleure chose que je trouve à faire c'est de me cacher dans une ruelle, derrière le mur d'un bâtiment.

— Tu sais que tu n'es pas obligée de venir me voir Hari, dit Jae.

— Mais c'est ce que font les amis non ?

— Hari, tu n'as pas peur des rumeurs ? Si quelqu'un découvre la vérité à mon propos, ça risque aussi de te retomber dessus.

— Quelle vérité ? Tu n'as jamais dit que tu étais riche. Les autres aiment juste bien parler. Il n'y a aucune honte à vouloir gagner son argent de façon honnête.

Hari a raison. Jae n'a jamais rien demandé. Il aime juste s'habiller et il arrive toujours à trouver des vêtements sympa dans son budget, même des habits de marques. Évidemment, c'est souvent de la seconde main mais vu que Jae est beau et que les gens aiment bien parler, la rumeur de sa richesse s'est vite répandu. Le problème, c'est qu'un jour, quelqu'un va découvrir qu'il a plusieurs jobs et tout va être exposé. Jae va alors connaître une situation compliquée. Enfin, tout devrait s'arranger pour lui, surtout avec Hari à ses côtés.

Tout ce que j'ai à faire de mon côté c'est de rester à l'écart de tout ça...
Pourquoi j'ai l'impression que ça va être difficile ?