Chapitre 5

Ça fait deux semaines que je suis en Corée du Sud. Deux putains de semaines...

Je commence un peu à m'habituer à tout ça mais c'est long et fatiguant. J'ai passé mes deux semaines à dormir et à visiter Séoul. Ma mère travaille et rentre toujours en fin d'après-midi. Est-ce que je me suis fâchée après elle ? Oui. Est-ce que je lui en veux encore de rien m'avoir dit et d'avoir fuit au travail ? Oui. Est-ce que je lui fais encore la tête ? Un peu mais ça me passera j'imagine.

De toute façon, aujourd'hui j'ai des choses plus importantes auxquelles je fois penser. C'est mon premier jour à la fac et je suis en méga stresse. En plus de compléter changer d'école je change carrément de système universitaire. Le stresse me fait dire que j'ai pas envie d'y aller mais je dois bien continuer mes études. Je me suis réveillée super à l'avance et ça fait une heure que je tourne en rond dans la maison pour évacuer l'anxiété. Au secours, j'ai vraiment pas envie d'y aller.

En plus, faut que je prenne les transports en commun et c'est encore un nouveau système. J'ai passé les deux semaines à m'entraîner à les prendre pour pas me tromper. Maintenant que je dois les prendre pour aller à l'université, je suis en panique. Au secours, sortez moi de là !

— Ça va aller Mia ? Me demanda ma mère.

— Je vais vomir, dis-je.

— Allez, ça va bien se passer, me repondit-elle en me faisant une tape dans le dos.

Oui tout va bien se passer...
Ahaha...
Hihihi....
Ohoho....
C'est pas comme s'il y avait une espèce de fée au prénom imprononçable qui modifiait chaque partie de mon existence. JE LA DÉTESTE ! JE DETESTE TOUT, JE VAIS TOUT CASSER ET PUIS JE VOMIRAIS TOUT MON STRESSE SUR ELLE !
Oui, je dois l'accorder, c'est pas très élégant, mais tant pis. C'est juste un retour à l'envoyeur puisqu'elle est à l'origine de mon stresse.

Finalement, je termine par quitter la maison pour me rendre à mon arrêt de bus. J'ai mis des écouteurs aux oreilles pour essayer de penser à autre chose. La chanson Me too de Meghan Trainor résonne dans mes oreilles. J'ai choisi cette musique pour me donner un peu de confiance. Je sais pas si ça va marcher. Dans tout les cas, j'ai pas vraiment le choix. Il va falloir faire face à la journée. J'espère que je vais pas glisser sur une peau de banane ou marcher dans une crotte de chien.

J'arrive finalement à mon arrêt. Le bus arrive et je monte dedans. Par chance, il y a une place de libre. Tant mieux, je suis tellement stressée que j'ai l'impression que mes jambes vont me lâcher à tout moment. Je m'assois et comme une héroïne de serie, je fais la mystérieuse qui regarde dehors. Oui, c'est ridicule mais je trouve ça marrant. En plus, j'ai toujours décrédibilisé ce genre de scène. J'imagine toujours qu'au moment où le protagoniste regarde par la fenêtre, il y a une crotte d'oiseau qui s'écrase sur la vitre. Franchement, la scène serait hilarante. Je suis le personnage principal et mystérieux et là pouf, une fiente d'oiseau. AHAHA LE MYSTERE QUI S'ENVOLE DANS DU CACA. Bon faut que j'arrête.

Je sors de mes pensées quand je sens un regard sur moi. Le bus commence à être bondé par les étudiants. Heureusement que j'ai une place assise. Dans la foule, une fille qui a environ mon âge me fixe en fronçant les sourcils. Elle est entourée par un groupe qui semble lui parler mais elle n'y prête pas vraiment attention.

Qu'est-ce qu'elle a celle-là ? Je la connais ou c'est juste qu'elle regarde mal ? Après il y a aussi des gens qui se rendent pas compte de leur regard. Je vais pas commencer à me fatiguer pour ça. De toute façon, je la connais pas. Oui, c'est ce que je me disais jusqu'à ce qu'un gars se pointe et commence à me parler. J'ai mal au crâne..

Excuse me, can you let you're sit for the girl over there ? Questionna le garçon en anglais.

Aaaah c'est pour ça qu'elle me regarde mal. Elle estime que c'est son derrière qui devrait être sur cette chaise et pas le mien. Le pire c'est qu'elle envoie quelqu'un pour lui dire. Je sais pas pour qui elle se prends celle-là. De toute façon, je compte pas me lever pour elle. En plus, le bus est blindé de monde.

— Bonjour lieutenant Anderson. Je m'appelle Connor. Je suis l'androide envoyé par Cyberlife, répondis-je en français.

Le gars me regarde dans l'incompréhension. Il sait pas où se mettre et il finit par partir embarrasser. Connor c'est toujours la meilleure arme pour embarrasser les gens. Des fois je me dis que se comporter comme un robot qui ne comprends rien aux humains est la meilleure solutions pour faire face aux problèmes. Faire l'ignorant c'est parfois la meilleure solution.

Finalement, je descends a mon arrêt avec une vague d'autres étudiants. J'imagine qu'on se dirige tous aux même endroit. Parfait, j'ai juste à suivre la masse. Le stresse empire mais tant pis, je peux pas faire demi-tour. Il me faut quelques minutes de marche avant d'arriver sur le campus. Je trouve ça gigantesque. C'est trois fois plus grand que l'université que je fréquentais dans ma petite ville en France.

Bordel de merde, je vais me perdre, c'est sûre. Je vais chialer aux milieux des gens, ça va être beau.

Bon, faut pas que je panique. D'après mon emploi du temps, ma salle se trouve au premier étage. J'ai juste à y aller et à trouver la salle correspondant. Je marche dans le couloir, pas très à l'aise. Finalement, je trouve enfin la salle de cours. J'entre discrètement. J'ai pas envie de me faire remarquer même si au fond, je sais que tout le monde s'en fou. Je m'assois à une place de libre dans l'amphithéâtre et je commence à sortir des affaires. Il y a pas beaucoup de monde, je suis venue en avance parce que j'étais trop stressée. Je vois quelques étudiants pianoter sur leurs ordinateurs.

Plus je regarde la pièce et plus je me rends compte que j'ai paniqué pour rien. C'est vraiment un amphithéâtre basique avec des étudiants. Je sais pas pourquoi je me suis autant mise à stresser. Des fois, je panique vraiment pour rien.

Au fur et à mesure du temps, l'amphithéâtre se rempli d'étudiant. Le prof ne devrait pas tarder à arriver j'imagine. Je regarde tout le monde s'installer. Certains s'assoit seul tandis que d'autres s'assoit avec leurs amis.

— Laisse une place vide à côté de moi. Avec un peu de chance Seo ou Jae vont venir s'assoir, entendis-je derrière moi.

J'ai failli avaler ma salive de travers. Est-ce que c'est bien ce que j'ai entendu ? Non me dite pas que c'est ce que je pense...
Bordel de merde, je veux pas que ça soit vrai. C'est juste un cauchemar dont je vais me réveiller ahaha...
Je commence à taper nerveusement du pieds. Qu'est que cette foutu fée a encore trafiqué ? JE VAIS PETER UN CABLE.

La colère était en train de monter et ça devient pire quand je vois Seo, Jae et Hari entrer dans l'amphithéâtre.
AAAAAAH MAIS JE RÊVE ? ON SE FOUT DE MOI, C'EST UNE CAMERA CACHÉ ! JE VAIS ÉCRASER CETTE MAUDITE FÉE POUR ! C'EST QUOI CE BORDEL ? Je suis littéralement dans Young Love ! De base, c'était une histoire avec des personnages en 2d, des personnages qui n'existent pas. Alors, j'avais déjà croisé Hari et Jae au combini et ça avait explosé mon cerveau. Je m'étais rassurée en me disant que je les reverrais jamais et finalement ils sont dans le même établissement que moi !

"Nianiania je suis la fée de la logique..."

C'EST QUOI CETTE LOGIQUE DE MERDE ? JE VAIS LUI FAIRE BOUFFER SON SCÉNARIO À LA CON !

J'ai serré mon crayon de papier tellement fort dans mes mains qu'il s'est cassé en deux. L'étudiant qui est à une place de moi me regarde en panique, comme s'il était le suivant. Non, la personne que je veux dégommer en ce moment c'est cette maudite fée qui arrête pas de me coller.

Bon, il faut que je me calme. C'est peut-être pas si terrible d'être dans un web-comic. Si je me fais discrète et que j'ignore tout les protagoniste de l'histoire, je peux avoir une vie tranquille. Il faut que j'essaie de vivre une vie d'étudiante lambda qui veut juste avoir son diplôme pour assurer un avenir. Les triangles amoureux c'est intéressant que dans les livres. À voir dans la vraie vie, ça a l'air d'être un casse tête dont je ne veux pas me mêler. D'ailleurs, pour commencer une vraie vie basique, je vais écouter les cours tient. Ça me paraît plutôt pas mal comme proposition.

Je commence donc à écouter ce que le prof raconte. Enfin j'essaie parce qu'en réalité, je suis assise au pire endroit possible. Ce cours a été une torture. Jae et Seo ont décidé de s'asseoir dans le même rang que moi comme par hasard. Du coup, autour de moi, j'entendais que des gens essayaient d'attirer leur attention. J'aurais aimé qu'ils se taisent parce que ça m'a perturbé d'entendre le nom de personnes censées être imaginaire.

Quand le prof a enfin annoncé la fin de son cours, ça a été comme une libération pour moi. J'ai tout rangé, voulant juste partir le plus rapidement possible.

— Et si on allait à la boulangerie "Le jolie caca" à midi ? Il paraît qu'il font des supers sandwich, résonna la voix d'un étudiant.

Bordel, mais c'est quoi ça encore ? Alors cette boulangerie existe réellement ? Et en plus elle a l'air populaire ? J'ai envie d'exploser de rire mais on me prendrait probablement pour une folle à rire toute seule. Enfin, je crois que je suis pas à ça prêt. Le gars qui était à côté de moi me prends déjà pour quelqu'un de violent qui casse des crayons. Avec un peu de chance, d'ici quelques semaines, je passerais vraiment pour la folle de service. Peut-être qu'on me laissera tranquille avec cette réputation ?

— Excuse-moi tu as fait tomber ton crayon, dit soudainement quelqu'un.

Je sors de mes pensées pour voir que la personne qui me parle n'est d'autre que Hari comme de par hasard. Je vois clairement où cette maudite fée veut m'emmener. NON JE NE SERAIS PAS AMI AVEC LES PROTAGONISTES DE YOUNG LOVE. J'ai envie d'avoir une vie tranquille.

— Merci, dis-je en le récupérant rapidement.

— Je ne t'ai jamais vu ici. Tu es nouve...

— Ah j'ai un rendez-vous, je dois y aller ! Au revoir ! M'exclamais-je en coupant Hari.

Je détale dans les escaliers de l'amphithéâtre. Non, non, et non qu'on me laisse tranquille ! J'ai déjà suffisamment eu de problèmes comme ça ! Entre le déménagement, la Corée, mon grand-père, je vais péter un câble. C'est pas la peine d'en rajouter. ÉVIDEMMENT, ON DIRAIT QUE LE SORT S'ABAT SUR MOI ! J'étais en train de descendre les escaliers comme une dératée et je fonce dans quelqu'un.

— Ça va ? Résonna la voix de Seo.

— AAAAH ! Hurlais-je avant de fuir de la salle.

Je sais pas quelle genre de réaction les gens de l'amphithéâtre ont eu en m'entendais crier mais je m'en fiche. Je sais pas pourquoi mais sentir la réalité d'un personne censé être sur un bout de feuille ça m'a fait un peu peur. Il est vraiment vivant. Il a une tête, un corps, des jambes et des bras. J'ai l'impression que ma tête va exploser. Je lui ai juste foncé dessus mais c'était trop pour moi. Je ne veux pas accepter qu'un bout de feuille est en train de marcher librement. C'est juste pas possible.

J'ai envie que tout ça soit juste un cauchemar dont je vais me réveiller. Le problème c'est que ce n'est pas le cas. Il y a vraiment une fée sortie de nulle part qui a décidé de faire n'importe quoi de ma vie. Le pire c'est que je me rends compte que j'accepte mieux le fait de savoir que les fées existent plutôt que d'être confronter à des personnages 2D. Je préfère voir une transformation des Winx plutôt qu'un triangle amoureux.

— Wiiiinnnnx si tu me tiens bien la maaaiinn, commençais-je à chanter en français toute seule dans les couloirs de la fac.

Mon esprit est en train de vriller. Je suis en train de faire n'importe quoi. Je m'assois sur le premier banc que je vois pour essayer de me calmer. Je devrais sûrement prendre des vacances loin d'ici, histoire de redevenir un peu seine d'esprit. Quand j'y pense, même des vacances je pourrais pas les prendre si la fée veut pas. J'ai envie de pleurer rien qu'en y pensant. Je suis plus libre de rien faire.

Where did you come from ? Where did you go ? Where did you come from cotton-eyed Joe ?

Hein ? Est-ce que je suis vraiment en train de devenir folle où j'entends vraiment de la musique country resonner dans le couloir d'une fac coréenne ? Je vais péter mon crâne. POURQUOI IL Y A AUTANT DE TRUC IMPROBABLE EN AUSSI PEU DE TEMPS ? JE VEUX JUSTE RETOURNER DANS MON LIT C'EST BON.

— Hey toi là-bas ! Ça te dirais d'intégrer notre club de danse country ? Me demanda un étudiant à l'autre bout du couloir.

Il a une dégaine super cliché de cow-boy avec les bottes et le chapeau. Oh bordel, il se dirige vers mois. Je me lève d'un coup, comprenant dans quel bourbier il veut me mettre. Je suis certaine qu'il y a presque personne dans son club et j'ai aucune envie d'en faire partie. Je me barre en courant alors que la musique continue à resonner dans le couloir. Bordel, quelle journée de merde. PLUS JAMAIS !

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