Chapitre 4 : Le spectre et les pull en laine

Comment avez-vous trouver Mycroft et Lestrade?
Est-ce qu'ils vous plaisent?

Je vous offre un petit chapitre relax aujourd'hui pour situer l'action. 

Chapitre 4 . Le spectre et les pull en laine

-11h00 AM, Élisabeth Queen, Manhattan, New-York-

John se laissa tomber sur le lit moelleux qui semblait crier son nom depuis qu'il était entrer dans la luxueuse suite du grand hôtel. Le profil de Sherlock se découpait devant la fenêtre. Le blond soupira, puis tourna la tête pour lui jeter un regard.

-Tu es déjà venu ici, Sherlock?

-Oh, tu commences à faire de bonnes déductions, John! Mon boswell aurait-il amélioré son flair?

Le médecin avait remarqué un changement d'attitude chez son partenaire depuis qu'ils avaient été mis face au corps sans vie de Sherrinford Holmes et depuis que Mycroft était venu jusqu'en Amérique pour fourrer son gros nez dans leurs affaires. Certes, Sherlock était toujours aussi narcissique et sarcastique – la normalité, quoi –, mais il avait aussi un autre petit quelque chose... Si John ne connaîtrait pas aussi bien le détective, il jurerait qu'il s'agissait d'une pointe de tristesse. D'ailleurs, quand ils étaient rentrés dans leur chambre, toute à l'heure, la première chose qu'avait faite le sociopathe avait été de sortir son violon de son étui et de jouer une sérénade, debout devant la fenêtre. Il y était toujours.

-Quand es-tu venu?

-Jeune. Les parents nous avaient amenés en voyage.

Sherlock s'étalait rarement sur son passé. Quand John lui posait des questions, il répondait soit de façon concise et courte soit il ne répondait tout simplement pas. Les deux énervaient le blond, bien que un moins que l'autre. C'était vrai, d'un seul regard, Sherlock avait su l'intégral des trente tomes de sa vie personnelle et, lui, il devait quémander la moindre information, insistant parfois durant des jours pour obtenir une réponse qui ne valait généralement pas deux sous.

-Toi, Mycroft et Sherrinford?

Non, ça ne pouvait pas être ça, ça ne pouvait pas être de la peine. John n'avait jamais vu son compagnon dans un état de tristesse, il croyait même cela impossible. Ce n'était pas parce que Sherlock était un peu plus froid que d'habitude et qu'il faisait résonner des airs tristes sur son violon qu'il était triste. Sûrement pas. Il devait être simplement un peu énervé par la venue de Mycroft, Mycroft qui le surveillait encore comme s'il était un enfant. Putain, même Anderson serait capable de remarquer toutes ces grosses voitures noires qui filaient Sherlock dès qu'il mettait un pied dehors et c'était sans parler des caméras de surveillance qui se retournaient même sur son passage! Normal qu'il soit énervé.

-C'est la définition même de vacances familiales, John. Utilise un peu ta tête.

Si seulement John pouvait faire quelque chose pour lui. N'importe quoi. Nouveau soupir. John se leva et marcha pour rejoindre son compagnon et ami devant la vitre. Arrivant par derrière, ne pensant même pas une seconde à pouvoir surprendre son compatriote qui observait son reflet dans la fenêtre, il entoura la taille de Sherlock de ses bras, appuyant sa joue contre ses omoplates. Le détective ne bougea pas d'un poil.

-John, qu'est-ce que tu fais?

-Je te réconforte.

-Je n'ai pas besoin de ré-...

-La ferme et laisse-toi faire, le coupa John.

-John?

-Hum.

-Est-ce que tu souris?

Il ne répondit pas, mais il avait un gros sourire béat sur le visage.

***

-6h00 AM, Élisabeth Queen, Manhattan, New-York-

Ils s'étaient, hier soir, couchés tôt pour être en forme. Cependant, John ne se serait jamais imaginer que Sherlock le secouerait à six heures du matin pour qu'il se mette debout. Habituellement, ce n'était pas lui, le matinal!

-Aller, réveille-toi, John, la journée appartient à ceux qui se lèvent tôt!

-Tu ne te lèves jamais avant dix heures, Sherlock!

-Les gens changent, John!
-Mais pas aussi vite! Tu peux me dire ce qui se passe?

Une ride vint marquer le front du détective qui soupira, énervé d'être forcé de s'expliquer à un esprit simple comme celui de son partenaire.

-Mr. Hamilton.

-Quoi?

Encore ensommeillé, John plissa les yeux, tentant d'y voir clair dans ce que disait Sherlock.

-Tu vois, je savais que tu ne comprendrais pas!

-Eh bien, explique-moi, Sherlock; tout ce que tu as fait c'est de nommer un prénom.

-C'est pourtant la clef, John! Mr. Hamilton part travailler à sept heures tout les matins, je ne veux pas le manquer, voilà tout. Maintenant que j'ai répondu à ton insipide question, vas-tu t'habiller que nous partions enfin

John maugréa et rabattit les couvertures de lin blanc, dévoilant son corps uniquement vêtu de son boxer kaki.

-Et qui est-il?

Sherlock eut un nouveau soupir, totalement désespéré. Comment un humain pouvait-il comprendre si peu de choses?

-Il est l'un des huit occupants de l'immeuble comprenant six appartements qu'habitait Sherrinford. Nous les interrogeons tous aujourd'hui, mais le temps est compté!

-Et comment as-tu eu toutes ces informations en si peu de temps? Le bottin téléphonique?

-Tu en poses des questions, John! Ta maîtresse d'école devait te haïr!

-Qu'on ne parle pas de la tienne! Elle a dû faire un burn-out et donner sa démission après seulement une journée!

-Après seulement trois heures, corrigea Sherlock. Tu te lèves, maintenant ou je dois moi-même te sortir du lit?

John était tenté de mettre son compagnon au défi, mais il ne voulait pas tenter le diable. En fait, il soupçonnait que Sherlock ne se mette pas simplement à le chatouiller ou le soulève comme un prince charmant avec sa princesse pour le sortir de sous les couettes, il envisageait plutôt la possibilité déplaisante de se faire verser un seau d'eau froide sur la tête. En frissonnant rien que d'y penser, il finit par s'asseoir sur le rebord du lit, puis en descendre. Il trouva sa valise, l'ouvrit et regarda ce qu'il pourrait bien porter. L'observant, Sherlock était déjà tout habiller.

-Au fait, Sherlock, tu n'aurais rien à voir avec la disparition de tout mes pull, par hasard?

-Hum?

Alors qu'il l'entendait très bien, le détective fit semblant de ne pas avoir entendu la question, haussant un sourcil. Il esquivait.

-C'est que tu les trouvais tous affreusement laids et...-

-Tout le monde était de cet avis, John, tu refusais seulement de le voir, le coupa le bouclé.

-Et, recommença le blond, quand est venu le temps de faire ma valise, je n'en ai plus trouvé un seul dans mes tiroirs. Je n'ai pas eu le temps de t'en parler à ce moment-là, car tu étais plutôt à cran, mais voilà que je prend le temps de t'en glisser un mot. Je te soupçonne de les avoir fait disparaître, tu les détestais.

-Parfait, tu as le mobile, John, mais as-tu des preuves?

John ouvrit la bouche. Pourquoi donc Sherlock devait-il toujours être comme... ça? Ça y était, il avait perdu tout espoir de revoir ses pull en laine un jour. Fermant les yeux, il lâcha un soupir, abandonnant une bataille perdue d'avance, puis sortit une chemise blanche de sa valise qu'il enfila avec un jean foncé standard. Voilà, il était beaucoup moins classe que Sherlock dans son manteau à 108 euros et le reste de ses vêtements griffés (dont une chemise noire et des pantalons de la même teinte), mais ça devrait aller au possible. Puis, il n'avait rien à prouver.

À exactement 6h15, ils sortirent de l'hôtel. 

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