Chapitre 2 : Le spectre et le meurtre

Après le vol de l'Escarboucle bleue, nous revoilà avec un meurtre plus classique!

Chapitre 2. Le spectre et le meurtre

-9h00 AM, Times square, Manhattan, New york-

Lestrade sentit son téléphone vibrer dans sa poche. S'excusant auprès de John et Sherlock, il s'éloigna pour répondre, prétextant quelque chose de professionnel. Au loin, même s'il parlait à son compagnon, le détective inspecteur voyait que le grand frisé l'observait minutieusement, étudiant ses faits et gestes : il ne le croyait manifestement pas. Tournant dos à Sherlock, il décrocha son cellulaire.

-Oui, DI Lestrade, à l'appareil.

-Êtes-vous bien arrivé, Gregory?

Lestrade éloigna l'appareil de son oreille et regarda le numéro sur l'afficheur : numéro inconnu. Tant pis, il savait exactement qui était à l'autre bout du fil.

-Je n'ai pas à vous rendre de comptes, Mycroft.

Une grimace apparut sur le visage de l'inspecteur.

-Êtes-vous bien arrivé? Répéta calmement celui qui était connu pour être le Gouvernement britannique à lui tout seul.

-Oui, je le suis. Autre chose? Grinça Lestrade, visiblement énervé de se constamment faire mener à la braguette par les deux frères Holmes.

-Sherlock va-t-il bien?

Mycroft semblait particulièrement inquiet pour son frérot. Il fallait dire que Feilong avait été plutôt néfaste pour lui et que le revoir, d'une quelconque façon que ce soit, ne pouvait en aucun cas être bon pour le cadet.

-Demandez-le lui vous même.

D'ailleurs, remarquant que quelque chose clochait dans l'attitude de Lestrade, Sherlock l'avait rejoins et le regardait maintenant avec de gros yeux. Ignorant ce fait, l'inspecteur lui passa simplement son Blackberry.

-Mycroft, fit simplement le plus jeune, visiblement frustré que son aîné cherche toujours à le couver et l'espionner.

-Sherlock. Tu devrais rentrer à la maison. Père et mère rentrent bientôt de leurs vacances en Floride, ils seraient heureux de te voir.

-Tu leur dira que je travaille, Mycroft.

John marcha jusqu'à eux à son tour, une expression soucieuse sur le visage. Au téléphone, s'écoula un moment de silence qu'un soupir de Mycroft vint brisé.

-Sherlock, tu sais, je vais toujours être là pour toi, si tu en as besoin.

-Oh! Ne recommence pas avec ta foutue protection!

-Tu en as besoin de ma protection, Sherlock. Sais-tu où tu serais rendu maintenant si je n'avais pas pris soin de toi?

-Certainement pas avec 64 caméras de surveillance à Baker street, en tous cas!

-66, corrigea l'aîné.

-Où se trouvent-elles? Demanda Sherlock en plissant les yeux.

Il aurait juré en compter que 64, pourtant...

-Ce ne serait pas du jeu, si je te le disais. Enfin, Sherlock, promet-moi que tu réfléchiras avant de faire quelque chose d'insensé, père frôle la crise cardiaque à chaque fois que tu te met en danger de mort.

Ce qui signifiait à la même fréquence que John se faisait tirer dessus, soit aux deux ans. Sherlock crispa la mâchoire.

-Tu aurais beau avoir installé 300 caméras de surveillance chez-moi, tu ne comprendras jamais rien et tu n'as jamais rien compris. Tu prétend que la famille est importante, Mycroft, mais tu es le plus seul de nous tous. Tu es renfermé sur toi-même et seul.

Sherlock avait longtemps prétendu ne pas avoir d'amis, mais comparé à son frère, il pouvait tout de même compté sur quelques personnes qui ne le trahiraient jamais. Plus, il avait John maintenant.

-Je ne suis pas seul, Sherlock.

-Comment le sais-tu?

Seul le silence lui répondit. Voyant que la conversation s'enflammait, John vola son téléphone à Sherlock en se mettant sur la pointe des pieds dans l'espoir de saluer Mycroft et de raccrocher. Cependant, il porta le combiné à son oreille exactement au moment où l'aîné recommença à parler.

-J'en sais beaucoup plus que tu le penses, Sherlock. Combien de personnes savent-elles que tu te met à parler français quand tu en viens au sexe?

Les joues de John s'enflammèrent tandis qu'il se rappelait le petit mot de félicitations de Mycroft lors de sa première nuit avec Sherlock. Est-ce que ça voulait dire que Mycroft les avait... regardé? Oh, il ne préférait pas y penser! Il resta les yeux ronds durant un instant.

-Bye, Mycroft finit-il par dire de manière expéditive avant de raccrocher de manière toute aussi sec.

Un sourcil levé, Sherlock le regarda.

-Qu'est-ce que t'as dis mon frère?

-Rien.

-Si tu le dis.

John tendis son téléphone à Lestrade qui le rangea dans son manteau. Le détective inspecteur allait interroger ses deux partenaires, quand il fut couper dans son élan par un grand cri qui retentit à – sûrement – quelques rues de là. C'était un cri rempli d'effroi à vous faire dresser les poils. Lestrade était un policier, c'était dans ses réflexes d'accourir dans ce genre de situation, cette fois ne fit pas exception. Sherlock et John le suivirent pas loin derrière.

-Tournez dans cette ruelle, c'est un raccourci! Fit le plus grand.

Lestrade ne se posa même pas de question et suivit les directrices de Sherlock. Avec le temps, il avait appris à ne plus remettre les déductions fascinantes du frisé en question. Il s'engagea donc dans l'obscure ruelle et arriva en un temps record là où commençait à se rassembler tout un troupeau de gens.

-Qu'est-ce qui se passe ici? Marmonna-t-il.

Il remarqua alors que tout le monde – ou presque – avait la main placé en visière et qu'ils regardaient le sommet du grand immeuble devant lequel ils étaient rassemblés. Tout en haut, dos au soleil, il y avait une silhouette. Se tenant en équilibre précaire sur le bord du toit, les bras largement écarté dans un mouvement d'abduction, on aurait qu'il s'apprêtait à...

-Oh mon Dieu, il va sauter! S'exclama John.

Les pompiers arrivèrent avec leur gros camion rouge et tentèrent de monter dans l'immeuble pour intercepter l'homme, mais celui-ci se montra tout sauf coopératif et il hurla :

-Si un seul de vous monte, il va me descendre! Ne montez pas, personne!

Bien qu'étouffé par le vent, ses paroles sonnèrent distinctement. Sherlock fronça les sourcils : cette voix lui disait quelque chose, mais il n'arrivait plus à se rappeler où il l'avait déjà entendu.

-Heu... Sherlock, je crois que cet homme n'est pas là volontairement, signifia John.

-J'ai entendu la même chose que toi! Le rabroua aussitôt le détective. Mais c'est ridicule. Si l'homme qui le menace l'a forcé à monter tout en haut de cet immeuble et à se balader sur la corniche, c'est forcément pour le tuer. Alors que ce soit maintenant ou dans dix minutes, ça n'y change rien : cet homme va mourir de toute façon!

-Alors, pour ma conscience, il vaut mieux que je tente quelque chose, en conclu Lestrade en se dirigeant vers l'entré de la bâtisse.

On tenta de l'arrêter, mais il montra son badge.

-Ça nous fera un beau meurtre à résoudre, commenta Sherlock en observant l'inspecteur se frayer un chemin jusqu'à la porte.

John lui donna une claque sur l'épaule, lui signifiant que ce genre de chose ne se disait pas. Sherlock fit la moue.

À l'instant où Lestrade atteignit la porte, un coup de feu retentit, suivit d'un cri strident, puis l'homme tomba de l'immeuble. Le corps sans vie atterrit à trois pieds du brave inspecteur.

-C'est ce que je disais, un beau meurtre, répéta le détective.

Tranquillement, ignorant les gens horrifiés tout autour de lui, il s'approcha du cadavre qui avait une balle directement dans la partie pariétal du crâne.

-Vite, le meurtrier est peut-être toujours là-haut!

Habituellement, c'était Sherlock qui disait ce genre de chose sans se préoccuper davantage du défunt, pas Lestrade. Néanmoins, le détective était devenu blême et s'était figé à l'instant où ses yeux avaient croisés ceux du mort.

-Sherlock? Demanda John, soudainement inquiet. Répond-moi, Sherlock!

-Sherrinford Holmes, répondit simplement le plus jeune du bout des lèvres, dans une plainte presque silencieuse.

-Oh mon Dieu! S'étouffa John.

Sherrinford Holmes, son frère. 

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